Jean-Christophe Grangé - Lontano

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Le père est le premier flic de France.
Le fils aîné bosse à la Crime. Le cadet règne sur les marchés financiers.
La petite sœur tapine dans les palaces. Chez les Morvan, la haine fait office de ciment familial. Pourtant, quand l’Homme-Clou, le tueur mythique des années 70, ressurgit des limbes africaines, le clan doit se tenir les coudes.
Sur fond d’intrigues financières, de trafics miniers, de magie yombé et de barbouzeries sinistres, les Morvan vont affronter un assassin hors norme, qui défie les lois du temps et de l’espace. Ils vont surtout faire face à bien pire : leurs propres démons. Les Atrides réglaient leurs comptes dans un bain de sang. Les Morvan enfouissent leurs morts sous les ors de la République.

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D’après la peau sombre de Wissa Sawiris, Erwan avait imaginé qu’il était d’origine nord-africaine. Il avait aussi retenu que le père travaillait dans un aéroclub. Bref, il s’attendait à voir un mécano maghrébin, dans un costard noir de mauvaise coupe, accompagné d’une épouse voilée. Sawiris père était grand et élégant. Il portait une veste noire sur un polo Lacoste bleu roi. Teint hâlé, regard intense, il ressemblait à ce qu’il était en réalité : un ingénieur aéronautique en deuil. Sa femme était aussi grande que lui. Elle avait des sourcils marqués, une peau cuivrée et une longue chevelure rousse qui ondulait sur les épaules. Pas belle, mais racée et élégante. Erwan n’était plus à un préjugé près : il avait imaginé qu’elle dépasserait les cent kilos dans son abaya .

Il se présenta et exprima ses condoléances. Ils lui serrèrent la main en le regardant fixement. Quand on a été proche d’une forte explosion, on perd un moment l’usage de ses sens. Les Sawiris se trouvaient dans ce trou noir. Un no man’s land d’où ils allaient devoir revenir, lentement, pour découvrir une souffrance incisée dans leur chair. Une douleur chronique qui ferait désormais partie d’eux-mêmes : leur fils n’était plus.

Erwan essaya de se rappeler les caractéristiques des funérailles musulmanes. Inhumation dans les vingt-quatre heures suivant le décès. Mort considérée comme un passage, donc interdisant la crémation, la thanatopraxie ou le don d’organes. Cercueil tourné vers La Mecque…

Dans le cas de Wissa, ces considérations étaient de toute façon inutiles.

— D’ordinaire, commença-t-il, on demande aux parents d’identifier le disparu mais dans l’état présent, il vaut mieux y renoncer. Une vérification odontologique a confirmé le…

— Et si nous voulons le voir ? demanda la mère.

Voix grave, solennelle. Inflexions longues à la Fanny Ardant. Pas le moindre accent maghrébin.

— Pour l’instant, répondit-il, c’est impossible. L’autopsie n’a pas encore eu lieu. On doit déterminer les circonstances exactes de l’accident.

Allaient-ils accepter cette version ? Fermer le cercueil sans broncher ? Ou chercher au contraire des responsabilités ? Porter plainte ? Pour l’heure, ils ne réagissaient pas. Peut-être n’entendaient-ils même pas ce qu’il racontait.

— On a eu au téléphone le lieutenant-colonel Verny, dit enfin le père. Il nous a parlé d’un « week-end d’intégration ». C’est une sorte de bizutage ?

Erwan se lança dans des explications confuses, se retranchant derrière l’enquête, le devoir de prudence, l’audition des témoins. Il maudissait intérieurement les militaires qui l’obligeaient à assumer ces rites débiles. En guise de diversion, il se concentra sur les problèmes pratiques des obsèques :

— Dès que l’autopsie sera terminée, le parquet de Rennes donnera le permis d’inhumer. Vous pourrez alors appeler l’imam et…

— Nous ne sommes pas musulmans.

— Excusez-moi, j’avais cru…

— Nous sommes d’origine égyptienne. Nous sommes coptes.

La femme avait détaché chaque syllabe. Erwan serra les mâchoires — vraiment, il les collectionnait.

— Si vous voulez, proposa-t-il pour changer encore de sujet, on peut vous conseiller un avocat pour les démarches d’assurance et…

— Je suis avocate, interrompit la femme. Spécialiste des litiges dans le domaine des accidents du travail, experte aux prud’hommes de la Sarthe.

La base de Kaerverec avait du souci à se faire — et tout le ministère de la Défense avec elle. Mme Sawiris ne ferait de cadeau à personne. Lui-même avait intérêt à être irréprochable.

— On a déjà porté plainte contre les autorités militaires, confirma-t-elle. L’armée était légalement responsable de notre fils depuis qu’il séjournait à la base. D’autant plus responsable que Wissa était devenu soldat la semaine précédente.

— Personne n’esquivera ses responsabilités, madame. C’est la raison de ma présence ici. Nous voulons faire toute la lumière sur cette tragédie.

— Vous avez des enfants ? intervint le père.

— Non.

L’ingénieur secoua la tête comme pour signifier que, dans ce cas, Erwan ne serait jamais à la hauteur de sa mission.

— Il espérait « servir la France », sourit-il avec tristesse, en observant les poissons.

— Quel genre de garçon était Wissa ?

— Un héros, murmura la mère.

— Je vous demande pardon ?

— Un héros disons… en devenir. Il n’avait pas d’ambition financière, ni même professionnelle. Il voulait réussir sur le plan de la bravoure. Il lisait des livres sur la Résistance française ou sur les guérillas du XX e siècle. Il vivait dans cette interrogation : qu’aurait-il fait, lui, dans de tels contextes ? Aurait-il pris les armes ? Aurait-il fait preuve de courage ?

Erwan éprouva tout à coup l’empathie qu’il cherchait vainement depuis le départ. Il avait connu les mêmes doutes, les mêmes interrogations. Sauf que son existence de flic lui avait apporté des réponses : plusieurs fois, il avait affronté le feu.

— Parfois, commenta-t-il spontanément, la vie ne suffit pas. Je veux dire : la vie banale qui consiste à respirer et à chercher le confort sur terre. Pour certains, l’étoffe doit être plus belle, plus pure, plus héroïque.

Il regretta aussitôt cette tirade emphatique. Vraiment pas le discours à servir à des parents qui viennent de perdre leur fils dans un bizutage.

Aucune réponse. Il nota dans un coin de sa tête : Un gamin obsédé par le courage ne s’enfuit pas au premier œuf pourri sur le crâne .

Erwan changea de cap :

— Avait-il des amis, une fiancée ?

— Non, fit la mère d’une voix lugubre. Il voulait d’abord assurer son avenir.

— Pas même un ami proche ?

Erwan réalisa que la question pouvait être ambiguë mais il était trop tard, le mal était fait. Mme Sawiris s’approcha. Son visage ressemblait à celui des grandes tragédiennes — celles qui avaient su incarner les mythes grecs sur scène ou au cinéma. Maria Callas. Irene Papas. Silvia Monfort.

— Allez au bout de votre pensée.

— Je n’ai aucune pensée, madame, je vous assure…

Il mentait. Malgré lui, il avait trouvé le visage de Wissa efféminé, et l’absence de bateau autour de l’île signifiait clairement qu’il n’y était pas allé seul. Deux hommes dans un bunker ? Deux amants ?

Mme Sawiris était maintenant à quelques centimètres de lui. Il pouvait sentir le parfum de sa chevelure comme on sent le souffle des flammes au fond de l’âtre.

— Tirez-vous avant que je vous attaque vous aussi, pour diffamation et harcèlement moral, siffla-t-elle.

Il les salua rapidement et balbutia quelques formules, reculant comme un huissier effrayé.

Quand il revint dans le hall, il était livide et épuisé. La fatigue de sa nuit trop brève venait de lui tomber sur les épaules. Il était aussi furieux contre les militaires. Il hésitait entre leur casser la gueule ou se coucher, là, n’importe où, en chien de fusil, et fuir dans le sommeil. Quand il vit les trois corbeaux dans le hall, il sut que la première option était la bonne mais il devait se contenter d’imaginer la scène.

Le Guen portait maintenant un appareil photo en bandoulière.

— Qu’est-ce que vous foutez avec ça ?

Le Crustacé récita comme une leçon :

— Les opérations d’autopsie doivent se dérouler en présence d’un officier de police judiciaire et d’un technicien en identification criminelle. On n’a pas de technicien. Je vais prendre les photos moi-même.

Erwan saisit son portable au fond de sa poche et appela Kripo :

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