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Frédéric Dard: Vengeance !

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard: Vengeance !» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2005, ISBN: 978-2-213-65987-9, издательство: Éditions Fayard, категория: Триллер / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Frédéric Dard Vengeance !
  • Название:
    Vengeance !
  • Автор:
  • Издательство:
    Éditions Fayard
  • Жанр:
  • Год:
    2005
  • Город:
    Paris
  • Язык:
    Французский
  • ISBN:
    978-2-213-65987-9
  • Рейтинг книги:
    5 / 5
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Dudly, une des terreurs du Michigan, est un vrai gangster qui s'est rapidement fait dans le milieu une réputation de « dur à cuire » et c'en est un ! Il a tué suffisamment de citoyens et pillé assez de banques pour que l'on puisse sans hésitation le classer dans l'inventaire des grands hors-la-loi de Détroit. Son principe : récompenser et punir ceux qui le méritent. Cette façon de procéder, si elle lui vaut de nombreuses reconnaissances, ne peut aussi manquer de lui attirer des haines aussi tenaces qu'implacables. Carlo, son plus fidèle homme de confiance, ne se lassera-t-il pas un jour d'un chef aussi tyrannique ? Pour arriver à ses fins il va attiser l'esprit de vengeance du jeune malfrat, Jerry Dorman… Avec Dudly, seigneur du crime, frissons, angoisse et mystère garantis ! Vengeance ! paraît sous le pseudonyme de Frédéric Charles, en 1953, aux Éditions Jacquier, à Lyon, dans la célèbre collection populaire « La Loupe ». Après les récentes parutions des œuvres de jeunesse de Frédéric Dard, les Éditions Fayard ont décidé de rééditer les titres de ces ouvrages policiers parus sous pseudonyme, qui n'ont jamais été publiés jusqu'à ce jour.

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Donc il y avait longtemps que Mac était arrivé. En ce cas, pourquoi n’avait-il pas rentré la voiture, déballé les provisions et ouvert les volets ?

Banane revint en courant.

À son visage, Dudly comprit que Mac était mort.

— Viens vite voir ! cria Banane.

Il s’efforçait d’être calme, maître de soi, mais il avait le teint plombé et ses doigts tremblaient.

Dudly ne lui posa aucune question. Il suivit son chauffeur jusque sur le devant de la propriété. Un coup d’œil lui révéla tout : Mac, le petit Chinois, était cloué contre la porte avec de gros clous à cheval. Il avait une balle dans la tête et un papier dans la bouche.

Dudly arracha le papier d’entre les dents du mort. Il lut cette phrase : « Avis aux amateurs. » Elle était écrite en caractères d’imprimerie, avec un crayon à bille sur une page de bloc.

Il l’enfouit dans sa poche.

— Tu as une clef de la maison ? demanda-t-il à Banane.

Banane dit que oui.

— Eh bien, ouvre !

Le chauffeur dut écarter un bras du mort pour pouvoir introduire la clef dans la serrure.

— C'est bon, fit Dudly. Branche le chauffage électrique, puis ouvre tous les volets… Ensuite tu rentreras les voitures, car il va sûrement geler cette nuit.

Il passa dans le living-room et décrocha le téléphone. Il demanda le numéro de sa maison de Detroit.

Ce fut Carlo, son homme de confiance, qui répondit.

— Carlo ?

— Oh, bonjour, boss. Quelque chose qui ne tourne pas rond ?

— Viens tout de suite.

— O.K.

Carlo devait crever de curiosité, mais il savait que Dudly avait horreur des questions.

— Pendant que tu y es, amène un cuisinier.

— O.K.

Dudly raccrocha sans autre formalité. Il s’approcha du radiateur électrique et posa la main dessus. Il commençait déjà à chauffer.

Le gangster déboutonna son pardessus et se laissa tomber sur le fameux canapé. Il bâilla et songea qu’il avait rudement faim.

Pourvu que Carlo lui amène un cuisinier à la hauteur !

CHAPITRE II

Un nouveau cuisinier

Carlo était un type entre deux âges, rongé jusqu’au trognon par la tuberculose.

Il était grand, mince, élégant, avec un regard enfoncé et fiévreux.

Cela faisait une sacrée paie qu’il travaillait pour le compte de Dudly.

Et ça s’était fait d’une façon pittoresque, leur rencontre.

Un jour, la bande de Dudly attaquait une banque. Elle avait raflé le contenu du coffre et s’apprêtait à les mettre lorsque Carlo, qui travaillait à la banque en qualité de comptable, lui avait adressé un signe discret pour lui faire comprendre qu’il désirait lui parler.

Dudly lui avait accordé dix secondes d’entretien ; Carlo lui avait alors appris qu’il existait une certaine quantité de lingots d’or dans un coffre secret dont il lui avait désigné l’emplacement.

En remerciement pour ce tuyau, Dudly avait bien voulu annexer l’employé de la banque à sa bande.

— Pourquoi avez-vous agi de la sorte ? lui avait-il demandé.

— Parce que mes jours sont comptés et que je voudrais un peu profiter de la vie avant de crever.

La réponse était valable pour Dudly. Par la suite, il n’avait eu qu’à se louer des services de cette curieuse recrue. Carlo, dont les jours étaient comptés, vivait encore dix ans plus tard, pareil à ces saules dont l’extérieur est évidé et qui tiennent encore par leur écorce.

Il reposa l’écouteur sur sa fourche et presque aussitôt redécrocha pour composer le numéro de Nielson, le bureau de placement auquel Dudly faisait appel pour recruter son personnel de maison.

— Ici le secrétaire de Dudly, fit-il. Le boss demande un cuisinier. Il le faut immédiatement, et que ce soit un mec à la hauteur, n’est-ce pas ?

C'était Nielson en personne qui répondait à l’autre bout du fil.

— Marrant, j’ai justement eu ce matin la visite d’un gars bourré de références. Il était chef à bord d’un navire français, c’est vous dire… Il désire se fixer aux USA et cherche un job. Je vous l’adresse…

Il ne restait plus qu’à attendre.

Carlo alluma une cigarette et s’approcha de la croisée contre laquelle tourbillonnaient de minuscules flocons de neige qui fondaient en arrivant au sol.

* * *

Une heure plus tard, le nouveau cuisinier se présenta.

C'était un type de petite taille, large d’épaules, avec un visage plat et des yeux prompts. Il avait un côté valet de comédie qui donnait à toute sa personne quelque chose de suave et de rusé.

Il salua Carlo avec une déférence exagérée et lui tendit un paquet de certificats épais comme un matelas pneumatique.

— Votre nom ? demanda Carlo.

— Zaridès… Octavio Zaridès.

— Grec ?

— Oui, monsieur… D’origine.

Carlo déplia quelques-uns des certificats. Ils étaient tous plus élogieux les uns que les autres.

— Vous allez avoir à servir un drôle de gourmet, dit-il. J’espère pour vous que vous serez à la hauteur ?

— On peut me faire confiance, assura Zaridès ; soit dit sans me vanter, j’en connais un bout sur la cuisine. Ma spécialité dans la cuisine française c’est le lapin à la moutarde. Du reste, j’ai été chef à Paris, tenez, voici le certificat…

Carlo lui rendit les attestations.

— Remisez vos paperasses, fit-il, c’est pas avec elles que vous mijoterez des petits plats… Vous y êtes ?

— Oui.

— Vous commencerez votre boulot à la maison de campagne ; vous n’avez rien contre ?

— Du tout, protesta Zaridès. Une cuisine à la campagne ou une cuisine en ville, c’est toujours une cuisine, pas vrai ?

Carlo n’épilogua pas sur cette vérité première.

— En route ! trancha-t-il. Votre malle est là ?

— Non, mais je la ferai prendre.

— Inutile, dit l’homme de confiance de Dudly, nous partons, ou du moins vous partez, seulement pour le week-end.

Il regarda le cuisinier.

— Si vous bottez le patron, il vous indiquera vos émoluments ; soyez sans inquiétude, mon vieux, le boss n’a pas l’habitude de les lâcher avec un lance-pierres.

* * *

Quand ils arrivèrent, il faisait nuit.

Banane avait enterré le Chinois tout au fond du parc.

Il avait mis de gros blocs de pierre sur le corps avant de le recouvrir de terre, puis, une fois cet ensevelissement accompli, il avait pissé sur la tombe afin que les bêtes de la forêt n’éventassent pas la présence du cadavre.

Il ne restait pas la moindre trace du meurtre. La porte avait été lavée.

Une douce chaleur régnait au Nid d’Aigle et Dudly, en veste d’intérieur, vautré sur le divan aussi large qu’un ring de boxe, sirotait un phénoménal whisky en se gavant de chaleur.

Lorsque les deux hommes furent devant lui, il examina Zaridès d’un œil inquisiteur.

— Montre-lui la cuisine, dit-il à Banane.

Il ne proféra pas un mot à l’adresse de l’arrivant ; mais l’autre ne parut pas autrement surpris de cette attitude.

Quand il eut gagné l’office, Dudly dit à Carlo :

— Assieds-toi !

Le dévoué secrétaire obéit et demanda :

— Qu’est-il arrivé au chinetoque ?

Dudly le lui dit.

— Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? fit Carlo.

— Sais pas !

— Tu as une idée d’où vient le coup ?

— Non, mais nous avons tous des ennemis, décréta philosophiquement Dudly.

Il désigna la bouteille de White and Black à son second.

— Prépare-toi un biberon, si le cœur t’en dit.

Carlo prit un verre et se versa une confortable rasade de liquide brun.

— Le nouveau cuistot te va, a priori ? demanda-t-il presque timidement.

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