Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Cadres noirs: краткое содержание, описание и аннотация

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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Elle voit une telle confiance en moi qu’elle ne peut s’empêcher de me sourire.

— Je peux te jurer tout ce que tu veux, mon poussin. Quand signes-tu ?

— On n’a pas la date exactement. Deux mois…

— Je t’aurai remboursé, poussin, promis juré.

Je fais semblant de cracher par terre.

Elle hésite.

— Parce que… je ne vais pas en parler à Gregory, tu comprends ? C’est pour ça que je compte vraiment que tu…

Mais avant même que je réponde, elle saisit son portable et compose le numéro de sa banque.

Autour de nous, les jeunes gens hurlent, se bousculent, s’invectivent avec bonheur, ivres de la joie d’être en vie, de se désirer. Pour eux, la vie se résume à une immense promesse. Nous sommes ici, au milieu d’eux, ma fille et moi, debout, sans un geste l’un pour l’autre, ballottés dans le flot de l’enthousiasme de cette jeunesse qui pense que tout lui est promis. Mathilde soudain me semble moins jolie, comme fanée dans sa robe qui a l’air moins chic, plus ordinaire. Je cherche et je trouve : à cet instant, ma fille ressemble à sa mère. Parce qu’elle a peur de ce qu’elle fait, parce que la situation de son père épuise sa résistance, Mathilde est comme flétrie. Même son ensemble élégant a soudain l’air d’un gilet fatigué.

Elle parle au téléphone. Elle m’adresse un regard interrogatif.

— En espèces, oui, confirme-t-elle.

Fin d’acte. Elle lève un sourcil à mon intention. Je ferme les yeux.

— Je peux être là vers 17 h 15, dit-elle. Oui, je sais, vingt-cinq mille, c’est beaucoup en espèces.

Le banquier fait des difficultés. Il aime son argent.

— La vente n’aura pas lieu avant au moins deux mois… D’ici là… Oui, pas de problème. Dix-sept heures, oui, parfait.

Elle raccroche avec la peur visible d’avoir commis l’irréparable. Ma fille me ressemble. C’est une femme battue.

Nous restons là sans rien dire, les yeux sur nos chaussures. Une onde d’amour me traverse du haut en bas. Sans réfléchir, je dis : « Merci. » Mathilde, ça l’atteint comme une décharge électrique. Elle m’aide, elle m’aime, elle me hait, elle a peur, elle a honte. À son âge, jamais un père ne devrait provoquer autant de sensations fortes à sa fille, prendre autant de place dans sa vie.

Sans un mot, elle regagne son lycée les épaules basses.

Je dois être là à 17 heures pour l’accompagner à la banque. J’appelle Philippe Mestach, le détective.

— Vous aurez une avance demain matin. Neuf heures à votre bureau ? Vous pouvez rassembler une équipe.

Châtelet.

Une sorte de brasserie, mais avec des fauteuils club. Très bobo. Chic. Le genre de truc qui m’aurait plu quand j’avais un salaire.

En le voyant, ce qui me revient en tout premier, c’est sa voix. Elle semblait empruntée, comme s’il était gêné de parler. Il ne remue presque pas, ou très lentement, comme au ralenti. Il est maigre. Je le trouve assez bizarre. On dirait un iguane.

— Albert Kaminski.

Il ne s’est pas levé, il s’est juste soulevé un court instant et m’a tendu une main indifférente. Première note : –10. Pour un départ de course, c’est un gros handicap et moi, je n’ai pas de temps à perdre. J’ai des objectifs.

Je m’assois mais je me tiens raide, sur l’extrémité du fauteuil, je ne resterai pas.

Il a mon âge. Nous restons silencieux pendant que le garçon prend notre commande. Je cherche activement ce qui me trouble chez lui. Bingo. Ce type se drogue. C’est un truc compliqué pour moi parce que, c’est sidérant, mais, côté drogue, je n’ai jamais touché à rien. Pour un homme de ma génération, c’est quasiment miraculeux. Du coup, pour ces trucs-là, je n’ai pas l’œil immédiatement. Mais je pense que j’ai mis le doigt dessus. Kaminski est en chute libre. Je dirais que nous sommes cousins. Notre chute n’est pas la même, mais notre perdition est voisine. Instinctivement, je me recule. J’ai besoin de gens forts, compétents, opérationnels.

— J’ai été commandant de police, commence-t-il.

Son visage est chiffonné, mais ses yeux sont secs. Rien à voir avec Charles. L’alcool fait des ravages d’une autre nature. À quoi il carbure ? Je n’y connais rien, mais visiblement, ce commandant n’a pas renoncé à sa dignité.

Note : -8.

— La plus grande partie de ma carrière s’est déroulée au Raid. C’est pourquoi j’ai répondu à votre annonce.

— Pourquoi vous n’y êtes plus ?

Il sourit et baisse la tête. Puis :

— Sans indiscrétion, me demande-t-il, quel âge avez-vous ?

— Plus de cinquante. Moins de soixante.

— Nous sommes à peu près du même âge.

— Quel rapport ?

— À mon âge, il y a des catégories que je repère tout de suite : les pédés, les racistes, les fachos, les hypocrites, les alcooliques. Les drogués. Et vous aussi, monsieur…?

— Delambre. Alain Delambre.

— Vous voyez très bien ce que je suis, monsieur Delambre. Et c’est la réponse à votre question.

On se sourit. Moins 4.

— J’étais négociateur, j’ai été radié des cadres de la police il y a huit ans. Faute professionnelle.

— Grave ?

— Mort d’homme. Enfin, mort de femme. Une désespérée. J’étais passablement chargé. Ecstasy. Elle s’est jetée par la fenêtre.

Un type qui vous remonte dix points de handicap en quelques minutes, c’est quelqu’un qui joue la compassion, la proximité, la ressemblance, bref, quelqu’un qui triche bien. Le genre Bertrand Lacoste. Ou quelqu’un de très sincère.

— Et vous pensez que je vais avoir confiance en quelqu’un comme vous ?

Il réfléchit un moment.

— Ça dépend de ce que vous cherchez.

Il doit être plus grand que moi. Debout, un mètre quatre-vingts. Il est large d’épaules mais tout s’amincit en descendant vers le bas. Au XIX e siècle, on aurait juré un poitrinaire.

— Si vous êtes réellement écrivain et que vous cherchez des informations sur les prises d’otages, je dois correspondre à votre recherche.

Le sous-entendu est clair, il n’est pas dupe.

— Ça veut dire quoi, Raid ?

Il plisse les yeux avec un air de désolation.

— Non, sérieusement…

— Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion. Moi, c’était la dissuasion. Enfin, jusqu’à la chute finale.

Il n’est pas mal. Même si, lui avec moi, ça fait une sacrée paire de bras cassés. De quoi vit-il ? Il est habillé pauvrement. On sent le type à expédients, en mauvaise santé, il ne doit pas refuser grand-chose comme travail. Tôt ou tard, ce mec va finir en prison ou dans la poubelle d’un dealer. Côté tarif, ça veut dire que je vais pouvoir négocier. En pensant à la question de l’argent, la tristesse m’accable. L’image de Mathilde me revient à l’esprit, puis celle de Nicole, qui ne veut plus dormir contre moi. Je suis fatigué.

Albert Kaminski me considère avec inquiétude et m’avance la carafe d’eau. Je n’arrive pas à retrouver ma respiration. Je vais trop loin, tout va trop loin.

— Ça ne va pas ? insiste-t-il.

J’avale un verre d’eau. Je m’ébroue.

— Combien vous prenez ?

14

David Fontana

12 mai

Note à l’attention de Bertrand Lacoste

Objet : Jeu de rôle « Prise d’otages » — Client : Exxyal-Europe

Les lieux sont en cours d’équipement. Nous disposerons de deux zones principales.

D’une part, la salle assez vaste (secteur A sur le plan) où seront retenus les otages. Elle est séparée du couloir par une cloison en partie vitrée que le commando pourra obturer si vous souhaitez procéder à une épreuve d’isolement.

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