Fred Vargas - Ceux qui vont mourir te saluent

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Ceux qui vont mourir te saluent: краткое содержание, описание и аннотация

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Claude, Tibère, Néron, les trois étudiants, les trois « empereurs », promènent leur nonchalance inquiète dans les rues de Rome.
Des dessins de Michel-Ange ont été volés à la Bibliothèque vaticane !
Henri Valhubert, le grand expert d'art parisien — et père de Claude — est assassiné un soir de fête devant le palais Farnèse.
Que venait-il faire à Rome et comment a-t-il pu boire de la ciguë ?
Fred Vargas est archéologue.
Ceux qui vont mourir te saluent
L'Homme aux cercles bleus

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Valence, adossé à la fenêtre, la regardait pendant qu’on emmenait l’évêque. Laura n’avait pas tourné la tête vers Vitelli, et lui non plus. Les deux amis d’enfance se séparaient sans un regard. Laura mordait ses lèvres et fumait, avec cette distraction souveraine qui lui faisait négliger les cendres qui tombaient au sol. Elle regardait ses mains, la tête penchée, épuisée, avec ce que l’épuisement apporte de détachement et de tristesse. Richard Valence l’examinait, il cherchait sur elle la réponse qui lui manquait. Il savait maintenant que Lorenzo Vitelli avait empoisonné Henri et égorgé Maria Verdi. Il le savait parce que les faits le prouvaient. Il comprenait enfin l’enchaînement véritable des événements et il savait comment l’évêque les avait superbement maîtrisés depuis treize jours. Mais il ne savait pas pourquoi. Il attendait que Laura parle.

Maintenant, Laura avait posé son front sur sa main, et il avait du mal à la quitter des yeux.

Depuis le départ silencieux de Vitelli et des policiers, Néron était resté près de la porte, contre le montant, et il gardait son œil gauche, tiré avec son doigt, fixé sur Valence. Valence se rendait compte que Néron le voyait regarder Laura. Il savait Néron capable de suivre ses pensées sur son visage et en ce moment, il était incapable de garder son visage détaché. Ça lui était égal.

Néron souriait, Néron revivait, depuis qu’il avait failli foutre le feu à Rome. Il se demandait lequel d’entre eux allait le premier casser le silence qui durait depuis que, tout à l’heure, le grand évêque était parti. Lui-même n’avait pas envie de le faire. C’était tellement agréable, et si gênant, ce silence abruti, la première fois qu’ils se taisaient tous depuis treize jours. Lui, il faisait la netteté sur Richard Valence en tirant sur son œil et ça lui plaisait comme ça. Quand il lâchait cet œil, Valence devenait flou, et quand il le tirait, Valence devenait précis, avec le regard bleu et les mèches noires retombées sur le front, et la respiration troublée. Néron n’avait pas beaucoup connu Valence, mais il était certain que depuis plusieurs jours, il n’était plus dans son état normal, et ça lui plaisait d’assister à ça. Beaucoup même. Le spectacle des grandes amours a toujours ravi les princes, songea Néron.

Il se détacha mollement de la porte et alla choisir une bouteille d’alcool fort.

— Je suis sûr que tout le monde préférerait être ivre, dit-il enfin.

Il fit le tour de la pièce sans se presser et donna à chacun un verre. En arrivant près de Laura, il s’accroupit et lui mit le verre dans la main.

— Et tout ça pour quoi ? lui dit-il. Pour pas grand-chose. Parce que monseigneur est le père de Gabriella.

Laura le regarda avec un peu de crainte.

— Et comment sais-tu ça, Néron ?

— Ça crève les yeux. Je l’ai toujours su.

Valence fut si surpris qu’il dut chercher ses mots. Il regarda Claude qui s’était immobilisé et Gabriella qui avait l’air de ne rien entendre.

— Mais si tu savais déjà ça, nom de Dieu, dit-il à Néron, pourquoi n’as-tu pas tout compris depuis le début ?

— Mais parce que je ne pense pas, dit Néron en se relevant.

— Et qu’est-ce que tu fais alors ?

— Je gouverne.

Il les regarda en souriant.

— Qu’est-ce qu’on attend pour être ivres ? ajouta-t-il.

Valence s’appuya lourdement à la fenêtre. Lentement, il rejeta la tête en arrière. Il fallait qu’il ne regarde plus que le plafond. Il fallait qu’il pense, qu’il ne fasse plus que penser. Bien sûr, Néron avait raison, tellement raison. Et lui était passé à côté de tout. Gabriella était la fille de Lorenzo Vitelli, la fille de l’évêque. C’était bien la seule chose qu’il y avait à savoir. C’était si facile ensuite. Henri Valhubert qui apprend l’existence de Gabriella, l’enfant bâtarde qu’on lui cache depuis dix-huit ans. À partir de là, il est foutu. Il est foutu parce qu’il veut savoir. C’est quelque chose qu’on ne peut pas empêcher. Il veut savoir, et tout se met en marche. Il va trouver son ami Lorenzo sans méfiance, pour parler de Gabriella. Peut-être s’est-il inquiété de la réaction de l’évêque, peut-être a-t-il perçu soudain la ressemblance vague qui unit le père et la fille, ou peut-être a-t-il déduit cette paternité de tout ce qu’il sait de Laura et de Lorenzo. Quelle importance ? Il se trouve que tout d’un coup, Henri Valhubert sait. Il sait. Au moment de cette naissance, Vitelli est déjà dans les ordres. Sous sa menace, Laura s’est tue. Père inconnu. Son mariage avec Valhubert la condamne encore plus au silence. Et puis Lorenzo s’attache à sa fille. C’est idiot mais c’est comme ça. Il élève Gabriella. C’est sans risque, ils ne se ressemblent que si l’on y pense. Il savait bien d’où Laura tirait son argent, et c’était un moyen de plus pour s’assurer son silence à jamais.

Henri Valhubert a affolé cette vie secrète qui se jouait doucement depuis vingt-quatre ans. L’évêque devait le tuer, cet imbécile qui allait foutre en l’air l’harmonie de ces chuchotements, qui allait foutre en l’air sa place de cardinal et toute sa carrière, qui allait foutre en l’air l’avenir de Gabriella. Il l’empoisonne sans hésiter pendant la soirée décadente. L’affaire du Michel-Ange est splendide à utiliser. Il enquête sans relâche pour la résoudre, et il réussit au-delà de ses espérances : Tibère dévalise la Vaticane, Tibère est parfait pour endosser le meurtre à sa place.

Mais il ne faut pas qu’il se précipite. Surtout pas. Que pourrait penser de lui Ruggieri s’il venait lui livrer Tibère, son jeune Tibère qu’il aime tant ? Le flic pourrait se méfier, chercher à comprendre ce qui le pousse, lui, un homme d’Église, à donner Tibère avec tant de zèle. Ce qu’il doit faire, c’est amener doucement les flics à découvrir seuls la culpabilité de Tibère, en conservant pour la façade son rôle de protecteur. Seulement, il y a Maria. Elle n’est pas si sotte, Maria. Elle le pratique depuis tant d’années. Elle ne croit pas à son dévouement. Et pire, elle le soupçonne du meurtre. Elle a compris depuis longtemps l’histoire de Gabriella, ou bien elle a surpris la conversation de Valhubert et de l’évêque dans le cabinet. Elle a dû proposer à Vitelli d’échanger son silence contre le sien : elle ne dira rien sur Gabriella s’il ne dit rien sur Tibère. L’évêque accepte, et puis il la tue. Et tout se referme sans accroc sur Tibère. C’est parfait. Mais après l’arrestation, Laura vacille, et elle possède assez d’éléments pour tout comprendre. Elle l’aime fort, ce sacré empereur, et il la sent faiblir, céder du terrain, jour après jour. Laura va l’affronter, lui, l’évêque. Il lui faut éliminer Laura. Une menace du Doryphore, puis le meurtre, tout paraîtra normal. Tuer Laura. Il a dû avoir du mal à s’y décider. Beaucoup de mal.

— Comment as-tu fait, Néron ? demanda Valence à voix basse sans lâcher le plafond des yeux. Pour l’évêque et Gabriella, comment as-tu fait ?

Néron fit la moue.

— C’est-à-dire que je vois des choses dans l’infravisible, dit-il.

— Comment as-tu fait, Néron ? répéta Valence.

Néron ferma les yeux et croisa les doigts sur son ventre.

— Quand Néron fait ça, commenta Claude, c’est qu’il n’a pas l’intention de parler.

— Juste, mon ami, dit Néron. Quand Néron fait ça, vous pouvez tous aller vous faire foutre.

— C’est moi qui le lui ai dit hier, dit Gabriella.

Elle s’était levée et les regardait de très loin.

— Tu ne le savais pas, murmura Laura.

— Par moments, je le savais quand même.

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