Le roi d’Espagne !
Mais jamais le roi ne désavouerait l’archevêque ou son propre fils.
Le commandant entendait au loin les clameurs de la foule devant les grilles du Palais. Elles étaient de plus en plus violentes. Il n’en croyait pas ses oreilles :
D’où vient l’Espagne ?! Où va l’Espagne ?!
À l’évidence, les manifestants avaient repris à leur compte les deux questions de Kirsch.
La jeunesse espagnole condamnait les erreurs du passé et réclamait le changement. Ils exigeaient plus de modernité, plus de démocratie, ils voulaient en finir avec la royauté. La France, l’Allemagne, la Russie, l’Autriche, la Pologne, et plus de cinquante nations s’étaient débarrassées de leur monarque depuis bien longtemps. Même en Angleterre, des voix s’élevaient pour demander un référendum, visant à abolir la monarchie après la disparition de leur reine actuelle.
Le Palais royal traversait une crise terrible, ce soir… Il n’y avait rien d’étonnant d’entendre à nouveau ces protestations.
Au moment où le prince Julián allait monter sur le trône… Il n’avait pas besoin de ça !
Au fond de la salle, la porte s’ouvrit. L’un de ses hommes apparut sur le seuil.
— Je veux un avocat ! lui cria Garza.
— Et moi, je veux une déclaration pour la presse ! répliqua Mónica Martín en surgissant derrière le garde. Commandant Garza, pourquoi avez-vous fait assassiner Edmond Kirsch ? Dans quel but ?
Que pouvait-il répondre à ça ? Ils étaient tous tombés sur la tête !
— On sait que vous avez piégé l’archevêque Valdespino ! Le Palais exige vos aveux complets !
Encore une fois, Garza ne savait que répondre.
Parvenue au centre de la salle, Mónica Martín se retourna.
— C’est une conversation privée !
L’agent hésita, puis recula et ferma la porte.
La jeune femme trotta vers Garza.
— Des aveux ! Je veux des aveux ! hurlait-elle, sa voix résonnant sur la voûte.
Elle se planta devant le commandant de la Guardia Real.
— Je n’avouerai rien du tout, répliqua Garza d’une voix glaciale. Je n’ai rien à voir avec tout ça. Ces allégations sont totalement fausses !
Après avoir jeté un coup d’œil derrière elle, elle s’approcha de l’oreille du prisonnier.
— Nous le savons très bien ! Taisez-vous et écoutez-moi.
Tendance é2747 %

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FLASH SPÉCIAL
ANTIPAPES… MAINS QUI SAIGNENT…
ET PAUPIÈRES COUSUES
Des nouvelles bien étranges en provenance de l’Église palmarienne.
Des posts dans des forums chrétiens attestent que l’amiral Luis Ávila est un membre actif des palmariens, et ce depuis plusieurs années.
En porte-étendard de cette Église, l’amiral Ávila a déclaré à plusieurs reprises que le pape palmarien lui a « sauvé la vie », après la profonde dépression qu’il a traversée quand il a perdu toute sa famille dans l’attentat antichrétien à Séville.
Par souci d’équité et d’impartialité, ConspiracyNet.com publie de nombreux liens qui renvoient à l’Église palmarienne.
Cliquez ICI. Nous informons. Vous jugerez.
Comme vous le savez, on raconte beaucoup de choses sur l’Église palmarienne. Des choses très choquantes, parfois. Nous avons besoin de votre concours pour nous aider à démêler le vrai du faux.
Les « faits » que nous rapportons plus bas nous ont été envoyés par notre contributeur fétiche monte@iglesia.org. Connaissant la fiabilité de ses informations antérieures, il y a tout lieu de penser que celles-ci sont véridiques. Toutefois, avant de les présenter comme telles, nous espérons que certains de nos lecteurs pourront en confirmer ou en infirmer la validité.
« LES FAITS »
Le pape palmarien Clemente a perdu les deux yeux dans un accident de voiture en 1976 et a continué à prêcher pendant dix ans avec les paupières cousues.
Le pape Clemente a des stigmates dans les deux paumes des mains qui se mettent à saigner quand il a des visions.
Plusieurs papes palmariens sont d’anciens officiers de l’armée espagnole, et de fervents militants carlistes.
Les membres de l’Église palmarienne n’ont pas le droit de parler à leur propre famille, et plusieurs ont été retrouvés morts, victimes de sévices ou de malnutrition.
Il est interdit aux palmariens 1) de lire des livres écrits par des non-palmariens, 2) d’assister à des mariages ou à des enterrements célébrés dans des églises romaines, 3) d’aller à la piscine, à la plage, dans une salle de bal ou de boxe, comme en tout lieu susceptible d’accueillir un sapin de Noël ou une image du père Noël.
Les palmariens pensent que l’Antéchrist est né en l’an 2000.
Il existe des centres de recrutement pour l’Église palmarienne aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, en Autriche et en Irlande.
Le recteur de la basilique guida Langdon et Ambra vers l’entrée de la Sagrada Família. Cette fois encore, Langdon s’émerveilla devant les grandes portes de bronze.
Un mur entier de codes ! Plus de huit mille lettres en relief couraient sur la surface, créant un bloc de texte compact. Il s’agissait d’une description de la Passion du Christ en catalan, pourtant cette succession de caractères sans espaces lui faisait plutôt penser à une clé de cryptage de la NSA.
On se demande pourquoi cet endroit inspire autant de théories du complot !
Il leva les yeux vers la façade de la Passion. Une kyrielle de personnages anguleux, sculptés par Josep Maria Subirachs, l’observait. La figure la plus angoissante était le Jésus émacié suspendu à un crucifix incliné, qui semblait sur le point de tomber sur les fidèles.
Sur la gauche, une autre sculpture lugubre représentait le baiser de Judas. À côté de l’effigie, se trouvait une grille de chiffres — un « carré magique ». Edmond avait expliqué un jour à Langdon que la « constante magique » du carré, 33, était un hommage franc-maçon au Grand Architecte de l’univers — un être suprême dont les secrets étaient révélés aux adeptes qui atteignaient le 33 edegré de la fraternité.
— Cette interprétation est plutôt originale, avait ironisé Langdon. Mais l’âge du Christ au moment de la Passion — trente-trois ans — me paraît être une explication plus logique.
À l’approche de l’entrée, Langdon grimaça en découvrant un autre Jésus attaché à un pilier par des cordes. Plus bas, au-dessus des portes, deux lettres grecques attirèrent son regard — alpha et oméga.
— Le commencement et la fin, lui murmura Ambra. Une coïncidence ?
Langdon eut un sourire entendu.
Le père Beña ouvrit une petite porte dans le mur de lettres, et le trio pénétra dans le sanctuaire, suivi par les deux gardes. Le prêtre referma le vantail de bronze. Ils se trouvaient dans l’aile sud-est du transept.
Le silence.
Les ombres.
L’ecclésiastique leur expliqua que Kirsch était venu le trouver un jour pour faire une importante donation. En échange, il souhaitait que son manuscrit enluminé de Blake soit exposé dans la crypte, à côté du tombeau de Gaudí.
Au cœur même de cette église…, songea Langdon, intrigué.
— Il a précisé pourquoi ? s’enquit Ambra.
— M. Kirsch m’a expliqué que sa passion pour Gaudí lui venait de sa mère, et qu’elle admirait aussi William Blake. Il voulait réunir le poète et l’architecte en sa mémoire. Je n’y ai pas vu d’objections.
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