Stieg Larsson - La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette

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La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette: краткое содержание, описание и аннотация

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Tandis que Lisbeth Salander coule des journées supposées tranquilles aux Caraïbes, Mikael Blomkvist, réhabilité, victorieux, est prêt à lancer un numéro spécial de Millénium sur un thème brûlant pour des gens haut placés : une sombre histoire de prostituées exportées des pays de l'Est.
Mikael aimerait surtout revoir Lisbeth. Il la retrouve sur son chemin, mais pas vraiment comme prévu : un soir, dans une rue de Stockholm, il la voit échapper de peu à une agression manifestement très planifiée. Enquêter sur des sujets qui fâchent mafieux et politiciens n'est pas ce qu'on souhaite à de jeunes journalistes amoureux de la vie.
Deux meurtres se succèdent, les victimes enquêtaient pour
. Pire que tout, la police et les médias vont bientôt traquer Lisbeth, coupable toute désignée et qu'on a vite fait de qualifier de tueuse en série au passé psychologique lourdement chargé.
Mais qui était cette gamine attachée sur un lit, exposée aux caprices d'un maniaque et qui survivait en rêvant d'un bidon d'essence et d'une allumette ? S'agissait-il d'une des filles des pays de l'Est, y a-t-il une hypothèse plus compliquée encore ? C'est dans cet univers à cent à l'heure que nous embarque Stieg Larsson qui signe avec ce deuxième volume de la trilogie Millénium un thriller au rythme affolant.

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— J'en ai pour une minute, dit Mikael. Il traversa la rue au petit trot et pianota le code de la porte.

A peine entré, il comprit que quelque chose n'allait pas. Il entendait des voix agitées résonner dans la cage d'escalier et il monta à pied les trois étages jusqu'à l'appartement de Dag Svensson et Mia Bergman. Ce ne fut qu'en arrivant sur leur palier qu'il comprit que l'agitation concernait leur appartement. Cinq voisins étaient en train de discuter sur le palier. La porte de Dag et Mia était entrouverte.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Mikael plus par curiosité que par inquiétude.

Les voix se turent. Cinq paires d'yeux se tournèrent vers lui. Trois femmes et deux hommes, tous avaient l'âge de la retraite. L'une des femmes était en chemise de nuit.

— On aurait dit des coups de feu.

L'homme qui lui répondait avait dans les soixante-dix ans, il portait une robe de chambre marron.

— Des coups de feu ? fit Mikael, une expression stupide sur le visage.

— Il y a un instant. Ils ont tiré dans cet appartement il y a une minute. La porte était ouverte.

Mikael s'avança et sonna à la porte en même temps qu'il entrait dans l'appartement.

— Dag ? Mia ? appela-t-il. Il n'obtint pas de réponse. Soudain, il sentit un froid glacial lui parcourir la nuque.

Il renifla une odeur de soufre. Puis il s'approcha de la porte du séjour. La première chose qu'il vit, monDieubordeldemerde, c'était Dag Svensson à plat ventre dans une flaque de sang énorme, large d'un mètre, devant la table à manger où lui et Erika avaient dîné quelques mois plus tôt.

Mikael se précipita sur Dag tout en sortant son portable, et fit le 112 de SOS-Secours. On lui répondit immédiatement.

— Je m'appelle Mikael Blomkvist. J'ai besoin d'une ambulance et de la police.

Il donna l'adresse.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Un homme. Il semble avoir reçu une balle dans la tête, il est sans connaissance.

Mikael se pencha et essaya de trouver le pouls carotidien. Puis il vit l'énorme cratère à l'arrière de la tête de Dag et il réalisa qu'il marchait dans ce qui devait représenter la plus grande partie du cerveau de Dag Svensson. Il retira lentement sa main.

Aucune ambulance au monde ne pourrait sauver Dag Svensson.

Soudain, et sans le moindre lien rationnel, il remarqua les éclats d'une des tasses à café que Mia Bergman avait héritées de sa grand-mère et auxquelles elle tenait tant. Il se leva d'un coup et regarda autour de lui.

— Mia ! cria-t-il.

Le voisin en robe de chambre marron l'avait suivi dans le vestibule. Mikael se retourna à la porte du séjour et brandit la main.

— Restez où vous êtes ! hurla-t-il. Retournez sur le palier.

Le voisin eut tout d'abord l'air de vouloir protester, puis il obéit à l'ordre. Mikael resta immobile quelques secondes. Puis il contourna la flaque de sang, passa doucement devant Dag Svensson et se dirigea vers la chambre.

Mia Bergman était étendue sur le dos par terre au pied du lit.

NonnonnonpasMiaaussinomdeDieu. On lui avait tiré à travers la figure. La balle était entrée par le bas de la mâchoire sous l'oreille gauche. La sortie sur le bord de la tempe était grosse comme une orange et son orbite droite était vide et béante. L'hémorragie était, si possible, encore plus importante que celle de son compagnon. L'impact de la balle avait été si violent que le mur à la tête du lit, à plusieurs mètres de Mia Bergman, était éclaboussé.

Mikael se rendit compte qu'il serrait le téléphone portable d'une main crispée, toujours connecté au 112, et qu'il avait retenu sa respiration. Il inspira profondément et leva le portable.

— Il faut que la police vienne. Deux personnes. Je crois qu'elles sont mortes. Dépêchez-vous.

Il entendit une voix répondre quelque chose mais il n'était pas en état de comprendre les mots. Il eut soudain l'impression que son ouïe ne fonctionnait plus. Tout était silencieux autour de lui. Il n'entendit pas le son de sa propre voix quand il essaya de dire quelque chose. Il baissa le portable et sortit de l'appartement à reculons. En arrivant dans la cage d'escalier, il se rendit compte que tout son corps tremblait et que son cœur battait d'une manière anormale. Sans un mot, il se fraya un passage à travers le groupe pétrifié de voisins et s'assit sur une marche. Il entendit au loin les voisins lui poser des questions. Qu'est-ce qu'il y a ? Ils sont blessés ? Il s'est passé quelque chose ? Le son de leurs voix semblait sortir d'un tunnel.

Mikael était comme paralysé. Il comprit qu'il se trouvait en état de choc. Il baissa la tête entre ses genoux. Puis il se mit à penser. Bon Dieu — ils ont été assassinés. On vient de leur tirer dessus. L'assassin peut encore se trouver là-dedans... non, je l'aurais vu. L'appartement ne fait que cinquante-cinq mètres carrés. Il n'arrivait pas à faire cesser les tremblements. Dag était tombé sur le ventre et Mikael n'avait pas vu son visage, mais l'image du visage déchiré de Mia restait incrustée sur sa rétine.

Tout à coup son ouïe revint comme si quelqu'un avait tourné le bouton du volume. Il se leva d'un coup et regarda le voisin en robe de chambre marron.

— Vous, fit-il. Restez ici et veillez à ce que personne n'entre dans l'appartement. La police et l'ambulance sont en route. Je descends les attendre et leur ouvrir la porte.

Mikael dévala les marches quatre à quatre. Au rez-de-chaussée, il jeta un regard vers l'escalier de la cave et s'arrêta net. Il fit un pas vers la cave. A mi-chemin dans l'escalier, un revolver était là, visible pour n'importe qui. Mikael nota que ça ressemblait à un Colt 45 Magnum — l'arme qui avait tué Olof Palme.

Il réprima l'impulsion de saisir l'arme et la laissa où elle était. Il remonta dans le hall d'entrée, bloqua la porte en position ouverte puis sortit à l'air libre. Lorsqu'il entendit un bref coup de klaxon, il se souvint que sa sœur l'attendait dans la voiture. Il traversa la rue.

Annika Giannini ouvrit la bouche pour le taquiner sur son éternelle lenteur. Puis elle vit l'expression de son visage.

— Est-ce que tu as vu quelqu'un passer pendant que tu m'attendais ? demanda Mikael. Sa voix paraissait rauque et peu naturelle.

— Non. Ce serait qui ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Mikael resta silencieux pendant quelques secondes tout en inspectant les environs. Tout était calme et tranquille dans la rue. Il fouilla dans sa poche et trouva un vieux paquet froissé où restait une cigarette oubliée. Il l'allumait quand il entendit au loin le son des sirènes qui s'approchaient. Il regarda l'heure. Il était 23 h 17.

— Annika, la nuit va être longue, dit-il sans la regarder lorsque la voiture de police arriva dans la rue.

LES PREMIERS SUR LES LIEUX furent les agents de police Magnusson et Ohlsson. Ils revenaient de Nynäsvägen après avoir répondu à un appel qui s'était révélé une mauvaise plaisanterie. Ils étaient suivis d'une voiture d'intervention avec le commissaire Oswald Mårtensson, affecté aux interventions extérieures, qui se trouvait à Skanstull quand il avait reçu l'appel du central des opérations. Ils arrivèrent pratiquement en même temps mais de directions opposées et ils virent un homme en jean et veste sombre au milieu de la rue qui levait la main. En même temps, une femme descendit d'une voiture garée à quelques mètres de l'homme.

Les trois policiers attendirent quelques secondes. Le central de SOS-Secours avait rapporté que deux personnes avaient été tuées par balle, et cet homme tenait un objet sombre à la main gauche. Il leur fallut quelques secondes pour comprendre qu'il s'agissait d'un téléphone portable. Ils descendirent des voitures en même temps, ajustèrent leurs baudriers et allèrent voir de plus près ces deux individus. Mårtensson prit immédiatement le commandement.

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