Stieg Larsson - La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette

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La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette: краткое содержание, описание и аннотация

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Tandis que Lisbeth Salander coule des journées supposées tranquilles aux Caraïbes, Mikael Blomkvist, réhabilité, victorieux, est prêt à lancer un numéro spécial de Millénium sur un thème brûlant pour des gens haut placés : une sombre histoire de prostituées exportées des pays de l'Est.
Mikael aimerait surtout revoir Lisbeth. Il la retrouve sur son chemin, mais pas vraiment comme prévu : un soir, dans une rue de Stockholm, il la voit échapper de peu à une agression manifestement très planifiée. Enquêter sur des sujets qui fâchent mafieux et politiciens n'est pas ce qu'on souhaite à de jeunes journalistes amoureux de la vie.
Deux meurtres se succèdent, les victimes enquêtaient pour
. Pire que tout, la police et les médias vont bientôt traquer Lisbeth, coupable toute désignée et qu'on a vite fait de qualifier de tueuse en série au passé psychologique lourdement chargé.
Mais qui était cette gamine attachée sur un lit, exposée aux caprices d'un maniaque et qui survivait en rêvant d'un bidon d'essence et d'une allumette ? S'agissait-il d'une des filles des pays de l'Est, y a-t-il une hypothèse plus compliquée encore ? C'est dans cet univers à cent à l'heure que nous embarque Stieg Larsson qui signe avec ce deuxième volume de la trilogie Millénium un thriller au rythme affolant.

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Lisbeth se mordit la lèvre inférieure. Il fallait qu'elle s'introduise dans la maison, ce qui était la pire alternative. Elle pouvait évidemment frapper à la porte et vider une partie de son chargeur dès que quelqu'un ouvrirait, et ensuite entrer pour trouver l'autre enfoiré. Mais cela signifiait que celui qui restait serait prévenu et vraisemblablement armé. Analyse des conséquences. Quelles autres possibilités ?

Soudain, elle aperçut le profil de Niedermann quand il passa devant une fenêtre à seulement quelques mètres d'elle. Il regardait par-dessus son épaule dans la pièce et parlait avec quelqu'un.

Ils se trouvent tous les deux dans la pièce à gauche de l’entrée.

Lisbeth se décida. Elle sortit le pistolet de la poche de sa veste, ôta le cran de sûreté et monta sans bruit sur le perron. Elle tenait l'arme dans la main gauche pendant qu'avec une lenteur infinie elle appuya sur la poignée de la porte. Celle-ci n'était pas fermée à clé. Elle fronça les sourcils et hésita. Il y avait des doubles serrures de sécurité sur la porte.

Zalachenko n'aurait pas laissé la porte ouverte. Sa nuque se couvrit de chair de poule.

Ça ne collait pas.

L'entrée était plongée dans le noir. A droite, elle aperçut un escalier montant à l'étage. Il y avait deux portes droit devant et une à gauche. Elle pouvait voir de la lumière filtrer par une fente au-dessus de la porte. Elle resta immobile et écouta. Puis elle entendit une voix et le raclement d'une chaise dans la pièce à gauche.

Elle fit deux grandes enjambées, ouvrit la porte et pointa son arme sur... la pièce était vide.

Elle entendit un froissement de vêtements derrière elle et pivota comme un reptile. A la seconde où elle essayait de viser, l'énorme poigne de Ronald Niedermann se ferma comme un anneau de fer autour de son cou et l'autre attrapa sa main qui tenait l'arme. Il la saisit par la nuque et la souleva en l'air comme si elle était une poupée.

L'ESPACE D'UNE SECONDE, elle agita les jambes dans le vide. Puis elle se tourna et donna un coup de pied en direction de l'entrejambe de Niedermann. Elle rata et l'atteignit à la hanche. Ce fut comme de donner un coup de pied dans un tronc d'arbre. Tout devint noir devant ses yeux quand il serra autour de son cou et elle sentit qu'elle perdait l'arme.

Merde.

Puis Ronald Niedermann la projeta dans la pièce. Elle atterrit brutalement sur un canapé et glissa par terre. Elle sentit le sang affluer de nouveau dans sa tête et se mit debout, encore étourdie. Elle vit un lourd cendrier triangulaire en verre massif sur une table, l'attrapa et le lança en se retournant. Niedermann intercepta son bras au vol. Elle glissa sa main libre dans la poche gauche de son pantalon, sortit la matraque électrique, pivota et l'enfonça dans l'entrejambe de Niedermann.

Elle sentit la décharge électrique transmise en elle par le bras que Niedermann tenait. Elle s'attendait à ce qu'il s'écroule de douleur. Au lieu de quoi il la regarda avec une expression interloquée. Les yeux de Lisbeth Salander s'écarquillèrent de stupeur. De toute évidence, l'homme ressentait un désagrément, mais globalement, il ignorait la douleur. Il n'est pas normal, ce mec.

Niedermann se pencha et lui prit la matraque qu'il examina, toujours l'air interloqué. Puis il la gifla du plat de la main. Ce fut comme s'il l'avait frappée avec une massue. Elle s'effondra par terre devant le canapé. Elle leva les yeux et rencontra ceux de Ronald Niedermann. Il la regarda avec curiosité, un peu comme s'il se demandait quel serait son prochain mouvement. Comme un chat qui se prépare à jouer avec sa proie.

Ensuite, elle devina un mouvement dans l'entrebâillement d'une porte plus loin dans la pièce. Elle tourna la tête.

Il entra lentement dans la lumière.

Il s'appuyait sur une canne anglaise et elle put voir qu'une jambe se terminait par une prothèse. Sa main gauche était une boule atrophiée à laquelle manquaient deux doigts.

Elle leva les yeux vers son visage. La moitié gauche était un patchwork de cicatrices laissées par les brûlures. Il ne restait presque rien de son oreille et il n'avait pas de sourcils. Il était chauve. Elle se souvenait de lui comme d'un homme viril et athlétique, aux cheveux noirs ondulés. Il ne mesurait pas plus de un mètre soixante-cinq et il était décharné.

— Salut papa, dit-elle d'une voix sans expression.

Alexander Zalachenko regarda sa fille avec tout aussi peu d'expression.

RONALD NIEDERMANN ALLUMA le plafonnier. Il tâta sa veste pour vérifier qu'elle ne portait pas d'autre arme, puis il mit le cran de sûreté du P-83 Wanad et enleva le chargeur. Zalachenko se traîna jusqu'à un fauteuil et brandit une télécommande.

Le regard de Lisbeth tomba sur l'écran de télé derrière lui. Zalachenko cliqua et elle vit soudain apparaître une image scintillante et verte de la zone derrière l'étable et d'un bout du chemin d'accès. Caméra avec optique à infrarouge. Ils savaient qu'elle s'approchait.

— J'ai commencé à me dire que tu n'oserais pas te montrer, dit Zalachenko. On te surveille depuis 16 heures. Tu as déclenché presque toutes les alarmes autour de la ferme.

— Détecteurs de mouvement, dit Lisbeth.

— Deux au chemin d'accès et quatre dans la coupe de l'autre côté du pré. Tu as établi ton poste de surveillance exactement à l'endroit où nous avions installé l'alarme. C'est de là qu'on a la meilleure vue de la ferme. En général ce sont des élans ou des chevreuils et parfois des gens qui ramassent des baies qui viennent trop près. Mais c'est rare qu'on voie quelqu'un approcher un flingue à la main.

Il garda le silence une seconde.

— Tu croyais vraiment que Zalachenko allait rester totalement exposé dans une petite maison à la campagne ?

LISBETH SE MASSA LA NUQUE et fit mine de se lever.

— Reste par terre, dit Zalachenko durement.

Niedermann cessa de tripoter le pistolet de Lisbeth et la contempla calmement. Il haussa un sourcil et lui sourit. Lisbeth se souvint du visage massacré de Paolo Roberto qu'elle avait vu à la télé et décida que c'était une bonne idée de rester par terre. Elle poussa un soupir et s'adossa au canapé.

Zalachenko tendit sa main droite intacte. Niedermann tira une arme glissée dans son pantalon, fit jouer la glissière et la lui donna. Lisbeth nota que c'était un Sig Sauer, l'arme standard de la police. Zalachenko fit un signe du menton. Sans autre forme de communication, Niedermann pivota sur ses talons et enfila une veste. Il quitta la pièce et Lisbeth entendit la porte sur l'extérieur s'ouvrir puis se refermer.

— Juste pour que tu n'ailles pas imaginer des bêtises. La moindre tentative de te lever et je te truffe de plombs.

Lisbeth se détendit. Il aurait le temps de placer deux balles, voire trois, avant qu'elle puisse l'atteindre, et il utilisait probablement des munitions qui la feraient mourir d'hémorragie en quelques minutes.

— Tu as une sale gueule, dit Zalachenko en indiquant l'anneau qu'elle portait au sourcil. On dirait une pute.

Lisbeth le fixa.

— Mais tu as mes yeux, dit-il.

— Ça fait mal ? demanda-t-elle avec un signe de tête sur sa prothèse.

Zalachenko la contempla un long moment.

— Non. Plus maintenant.

Lisbeth hocha la tête,

— Tu rêves de me tuer, dit-il.

Elle ne répondit pas. Il éclata de rire.

— J'ai pensé à toi pendant des années. A peu près chaque fois que je me vois dans la glace, je pense à toi.

— Tu aurais dû laisser ma maman tranquille.

Zalachenko rit.

— Ta mère était une putain.

Les yeux de Lisbeth se firent noirs comme de l'encre.

— Elle n'était pas une putain. Elle était caissière dans une supérette et elle essayait de nous faire vivre avec ce qu'elle gagnait.

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