Bernard Minier - Glacé

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Glacé: краткое содержание, описание и аннотация

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Prix du meilleur roman francophone au Festival Polar de Cognac 2011
Prix de l’Embouchure 2012 Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d’une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d’un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée.
Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée.
Le commandant Servaz, 40 ans, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier cette enquête, la plus étrange de toute sa carrière. Pourquoi avoir tué ce cheval à 2 000 mètres d’altitude ? Serait-ce, pour Servaz, le début du cauchemar ?
Une atmosphère oppressante, une intrigue tendue à l’extrême, une plongée implacable dans nos peurs les plus secrètes, ce premier roman est une révélation !

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— Laissez-moi vous parler d’Henri et de Édouard Lombard, mon père et mon grand-père, dit-il soudain. C’est une histoire assez édifiante. Laissez-moi vous dire qui était vraiment Henri Lombard. Un homme froid comme la glace, dur comme la pierre, d’une rigidité absolue. Un homme violent et égoïste aussi. Et un fanatique de l’ordre, comme son père avant lui.

La stupéfaction se peignit sur le visage de Ziegler ; Servaz, de son côté, retenait son souffle. Lombard s’interrompit de nouveau. L’homme d’affaires resta un moment à les dévisager. Les deux enquêteurs attendirent la suite en silence, le silence s’éternisa.

— Comme vous le savez peut-être, l’entreprise Lombard a vraiment commencé à prospérer pendant la Seconde Guerre mondiale. Il faut dire que mon père et mon grand-père ne virent pas du tout d’un mauvais œil l’arrivée des Allemands. Mon père avait alors à peine vingt ans, c’est mon grand-père qui dirigeait l’entreprise, ici et à Paris. Une des périodes les plus prospères de son histoire — elle fit de très bonnes affaires avec ses clients nazis.

Il s’inclina en avant. Son geste fut inversement reproduit par le miroir dans son dos — comme si la copie se désolidarisait de ce qu’allait dire l’original.

— À la Libération, mon grand-père fut jugé pour collaboration, condamné à mort puis, finalement, gracié. Il fut détenu à Clairvaux où, soit dit en passant, il eut comme voisin Rebatet. Puis libéré en 1952. Il mourut un an plus tard d’une crise cardiaque. Entre-temps, son fils Henri avait pris les commandes. Il entreprit de développer l’affaire familiale, de la diversifier et de la moderniser. Contrairement à son père, le mien — malgré ou peut-être à cause de son jeune âge — avait senti le vent tourner dès 1943 et, à l’insu de mon grand-père, il s’était rapproché de la Résistance et du gaullisme. Pas par idéal, non. Par pur opportunisme. C’était un homme brillant, clairvoyant même. À partir de Stalingrad, il a compris que les jours du III eReich étaient comptés et il a joué sur les deux tableaux : les Allemands d’un côté, la Résistance de l’autre. C’est mon père qui a fait du groupe Lombard ce qu’il est, dans les années 1950, 1960 et 1970. Après la guerre, il a su tisser un réseau de relations décisif parmi les barons du gaullisme et les anciens de la Résistance replacés à des postes-clefs. C’était un grand capitaine d’industrie, un bâtisseur d’empire, un visionnaire — mais à la maison c’était un tyran, un père et un époux brutal, insensible et distant. Physiquement, c’était un homme qui en imposait : grand, longiligne, toujours vêtu de noir. Les gens de Saint-Martin le respectaient ou le détestaient, mais tous le craignaient. Un homme éprouvant un immense amour pour lui-même et n’en ayant plus à donner aux autres. Pas même à sa femme ou à ses enfants…

Éric Lombard se leva. Servaz et Ziegler le virent se diriger vers un bahut. Il attrapa une photo encadrée et la tendit à Servaz. Des vêtements sombres, une chemise d’une blancheur immaculée, un homme grand au visage sévère, avec des yeux étincelants de rapace, un long nez plein de vigueur et des cheveux blancs. Henri Lombard ne ressemblait guère à son fils. Plutôt à un clergyman ou à un prédicateur fanatique. Servaz ne put s’empêcher de penser à son propre père, homme mince et racé dont le visage refusait de se fixer sur la plaque photographique de sa mémoire.

— À la maison comme dans ses sociétés, mon père faisait régner la terreur. Il exerçait une véritable violence psychologique et même physique sur ses employés, sur sa femme et sur ses enfants. (Servaz discerna une fêlure dans la voix de Lombard. L’aventurier des temps modernes, l’icône des magazines avait cédé la place à quelqu’un d’autre.) Ma mère est morte d’un cancer à l’âge de quarante-neuf ans. C’était sa troisième femme. Pendant les dix-neuf années où elle a été mariée avec mon père, elle n’a cessé de subir sa tyrannie, ses colères, ses sarcasmes — et ses coups. Il a aussi viré de nombreux domestiques et des employés. Je fais partie d’un milieu où la dureté est une qualité. Mais celle de mon père allait au-delà de l’acceptable. Son cerveau était dévoré par les ombres.

Servaz et Ziegler se regardèrent. L’un comme l’autre étaient conscients que c’était une histoire incroyable que l’héritier de l’empire leur servait : n’importe quel paparazzi en aurait fait son miel. Éric Lombard avait apparemment décidé de leur faire confiance. Pourquoi ? Soudain, Servaz comprit. Au cours des dernières vingt-quatre heures, l’homme d’affaires avait probablement passé quantité de coups de fil. Servaz se remémora encore une fois les chiffres vertigineux lus sur la Toile et il sentit un désagréable chatouillis courir le long de sa colonne vertébrale. Éric Lombard avait assez d’argent et de pouvoir pour obtenir n’importe quelle information. Brusquement, le policier se demanda s’il n’avait pas diligenté une enquête parallèle, une enquête dans l’enquête — qui concernerait non seulement la mort de son cheval, mais qui s’intéresserait aussi de très près aux enquêteurs officiels. C’était évident. Lombard en savait sans doute autant sur eux qu’ils en savaient sur lui.

— C’est une information importante, estima finalement Ziegler. Vous avez bien fait de nous la communiquer.

— Vous croyez ? J’en doute. Toutes ces histoires sont enterrées depuis longtemps. Bien entendu, ce que je viens de vous dire est strictement confidentiel.

— Si ce que vous dites est exact, dit Servaz, nous avons un mobile : la haine, la vengeance. De la part d’un ancien employé, par exemple, d’une ancienne relation, d’un vieil ennemi de votre père.

Lombard secoua la tête, sceptique.

— Dans ce cas, pourquoi si tard ? Il y a onze ans que mon père est mort.

Il était sur le point d’ajouter quelque chose lorsque le portable d’Irène Ziegler bourdonna. Elle consulta le numéro et les regarda.

— Excusez-moi.

La gendarme se leva et s’éloigna dans un coin de la pièce.

— Votre père est né en 1920 si je ne me trompe pas, continua Servaz. Et vous en 1972. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il vous a eu sur le tard. Il a eu d’autres enfants ?

— Ma sœur Maud. Née en 1976, quatre ans après moi. Tous les deux, nous sommes issus de son troisième et dernier mariage. Il n’a pas eu d’enfants avant celui-là. Pourquoi, je n’en sais rien. Officiellement, il avait rencontré ma mère à Paris dans un théâtre où elle était actrice…

De nouveau, Lombard parut se demander jusqu’où il pouvait aller dans la confidence. Il sonda Servaz, les yeux dans les yeux, puis se décida.

— Ma mère était effectivement une assez bonne actrice, mais elle n’a jamais mis les pieds sur une scène ni dans un théâtre, du moins ailleurs que dans le public — et pas davantage sur un plateau de cinéma. Son talent consistait plutôt à jouer la comédie pour une seule personne à la fois : les hommes d’âge mûr et fortunés qui payaient très cher sa compagnie. Il semble qu’elle ait eu une clientèle fidèle de riches hommes d’affaires. Elle était très demandée. Mon père était l’un des plus assidus. Sans doute a-t-il été jaloux très vite. Il la voulait pour lui tout seul. Comme pour tout le reste, il lui fallait être le premier — et écarter ses rivaux d’une manière ou d’une autre. Alors, il l’a épousée. Ou plutôt, dans son optique à lui, il l’a « achetée ». À sa façon. Il n’a jamais cessé de la considérer comme une… pute , même après leur mariage. Quand mon père l’a épousée, il avait cinquante et un ans, elle en avait trente. De son côté, elle a dû juger que sa « carrière » arrivait à son terme et qu’il était temps de penser à sa reconversion. Mais elle ignorait que l’homme qu’elle épousait était violent. Elle en a bavé.

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