Bernard Minier - Sœurs

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Sœurs: краткое содержание, описание и аннотация

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Pauvres âmes déchues. Il a fallu que je vous tue…
Mai 1993. Le jeune Martin Servaz, qui vient d’intégrer la PJ de Toulouse, participe à sa première enquête. Très vite, il s’intéresse à Erik Lang, célèbre auteur de romans policiers à l’œuvre aussi cruelle que dérangeante.
Les deux sœurs n’étaient-elles pas ses fans ? L’un de ses plus grands succès ne s’appelle-t-il pas La Communiante ?… L’affaire connaît un dénouement inattendu et violent, laissant Servaz rongé par le doute : dans cette enquête, estime-t-il, une pièce manque, une pièce essentielle.
Février 2018. Une épouse, deux sœurs, trois communiantes… et si l’enquête de 1993 s’était trompée de coupable ?
Pour Servaz, le passé, en resurgissant, va se transformer en cauchemar. Un cauchemar écrit à l’encre noire.
Peur, soumission, mensonges, manipulation Le nouveau thriller de Bernard Minier

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Ils quittèrent l’autoroute à la hauteur de Saint-Gaudens et poursuivirent cap au sud, droit sur les cimes, s’enfonçant dans une campagne sans neige, mais quadrillée de champs, de bois, de routes, de villages réduits à deux ou trois maisons, avec parfois une église depuis longtemps désertée jouxtant un cimetière tout aussi délaissé et une rivière qu’ils franchissaient rapidement et qui murmurait dans le soir. Mais toujours, fermant l’horizon au-delà de la houle des collines, dressée dans le ciel s’assombrissant, l’impressionnante barrière : primitive, sauvage, convulsive, la masse pierreuse semblait les défier — et Servaz la regardait approcher en même temps que la nuit avec une appréhension qui grandissait.

Les villages défilèrent. Rieucazé. Lespiteau. Soueich. Aspet. Puis la route se mit à grimper et s’étrécit, bordée de parapets de pierre et surplombée par de grandes pentes obscurcies de hautes sapinières qui cachèrent le ciel et firent tomber sur eux une pénombre précoce, tandis qu’ils s’enfonçaient toujours plus avant dans le mystère.

— On est encore loin ? demanda-t-il, la boule au ventre.

L’immat avait parlé : le propriétaire de la DS4 s’appelait Gaspard Fromenger. Selon le service des cartes grises et les impôts, il dirigeait une entreprise forestière basée à Salies-du-Salat. Ils avaient joint le siège social et on leur avait expliqué que M. Fromenger était dans la montagne avec ses équipes, en train d’exploiter une coupe au fond d’une vallée à la frontière de la Haute-Garonne et de l’Ariège. En gros : le bout du monde…

— Une dizaine de kilomètres, répondit Espérandieu tandis qu’ils longeaient un torrent aux eaux turbulentes et rapides.

L’estomac de Servaz appréciait de moins en moins les virages. Ici tout n’était que cols — qu’on appelait des ports —, ponts, passages, franchissements, gaves, nestes, lacets. On ne circulait pas : on louvoyait, on serpentait, on s’élevait et on descendait — à la manière des navigateurs et des explorateurs du XIX esiècle.

Une ultime et rude montée parmi les conifères et les fougères, et Espé coupa le moteur. Servaz entendit les eaux du gave en contrebas lorsqu’il descendit, et un air froid et humide se plaqua sur sa figure. De chaque côté se levaient les flancs abrupts de la montagne, couverts de troncs immenses qui s’élançaient vers le ciel de plus en plus sombre et que les phares illuminaient à leur base. Levant les yeux vers la cime des arbres, il vit une lune irréelle briller entre les sapins, bien que, plus bas, il distinguât les derniers feux du crépuscule.

Il faisait froid. Il referma la fermeture Éclair de son anorak, aperçut des plaques de neige, pareilles à des mycoses blanches, sur la pente. La forêt n’était pas silencieuse. Elle résonnait du bruit des machines, de cris et de sifflets. Le vacarme provenait de plus haut. Un sentier partait juste devant eux, creusant une large trouée qui grimpait droit parmi les sapins, labourée d’énormes traces de pneus. Un écriteau interdisait d’aller plus loin, mais ils le dépassèrent et commencèrent à escalader la pente très raide au milieu des ornières.

Ils avaient allumé leurs torches et le faisceau de leurs lampes se mit à danser en pleine forêt. Ils n’avaient pas fait cent mètres qu’une silhouette surgit d’entre les arbres en agitant les bras et descendit vers eux à grandes enjambées, bondissant par-dessus les fondrières.

— Vous n’avez pas vu le panneau ? C’est interdit de passer par ici ! Vous devez rebrousser chemin !

L’homme portait un casque de protection orange fluo et une combinaison de même couleur. Ils sortirent leurs cartes.

— Écoutez…, dit-il, c’est dangereux ici. On ne peut pas assurer votre sécurité.

— C’est vous, Gaspard Fromenger ?

L’homme fronça les sourcils sous son casque.

— Non. Pourquoi vous le… ?

— Conduisez-nous à Gaspard Fromenger.

Le forestier hésita tout en lissant sa barbe, regarda autour de lui comme si la réponse pouvait venir de la forêt, haussa les épaules et fit demi-tour.

— Suivez-moi.

Ils le suivirent. D’abord sur le sentier, ensuite à travers bois. C’était facile de progresser dans cette haute futaie régulière où les branches basses avaient été élaguées afin d’obtenir des troncs lisses et où l’essentiel des autres végétaux était constitué de fougères et de ronces. L’air sentait le bois coupé, la résine, les aiguilles de sapin, la terre et la neige fraîche. Et aussi l’âcre odeur des gaz d’échappement crachés par les machines, dont les grondements emplissaient la forêt, en même temps que les appels et les contre-appels des bûcherons.

Tout à coup, elle frémit, un craquement sinistre se fit entendre, suivi d’un grand froissement de feuillages, et un tronc s’abattit quelque part.

Ils parvinrent à l’endroit où se tenaient la plupart des hommes. Servaz entrevit des tracteurs perchés sur d’énormes roues crénelées, des remorques et des grues, tels des animaux de métal rassemblés dans l’incendie des phares. Une meute mécanique au cœur de la forêt. Tous les bûcherons portaient le même casque et la même combinaison.

— Lequel d’entre vous est Gaspard Fromenger ? lança Servaz.

Un des hommes montra un point plus haut.

— Gaspard est avec l’abatteuse. Je vous déconseille de vous approcher.

— Il ne peut pas s’arrêter ? gueula-t-il pour couvrir le vacarme.

— Avec ce boucan, il ne vous entendra pas ! Il va falloir attendre qu’il ait fini !

— Il en a pour longtemps ?

— Une heure…

— Pas le temps d’attendre, on y va ! décréta Servaz après une seconde de réflexion. C’est par où ?

— C’est dangereux !

— C’est par où ?

— Par là… Mettez au moins un casque !

Le bûcheron leur en avait tendu un à chacun. Servaz posa le sien sur son crâne sans même l’attacher et se mit en marche vers les lueurs dansantes qu’il apercevait dans le sous-bois.

Plus il approchait, plus le bruit était assourdissant. Il n’avait jamais rien entendu de semblable. Puis il la vit, la machine. Une cabine en plexiglas perchée sur six grandes roues, dont les deux à l’arrière avaient la taille d’un homme, et un bras articulé terminé par une pince équipée de rouleaux et de lames de tronçonneuse.

La grosse pince se balança et tourna autour du tronc d’un sapin avant de l’embrasser dans une étreinte mortelle et de le trancher comme une vulgaire allumette. Après quoi, elle le mit à l’horizontale, puis entama avec un hurlement métallique qui ressemblait au bourdonnement d’un millier de frelons un va-et-vient le long du tronc pour l’ébrancher en un rien de temps, le laissant aussi lisse et nu qu’un tuyau, avant de le tronçonner en sections prêtes à être chargées dans l’une des remorques. L’opération n’avait pas pris plus d’une minute. À ce rythme, la forêt pouvait disparaître en quelques jours — et Servaz pensa à ce prédateur unique qu’est l’homme, seule espèce à détruire son habitat naturel.

Il profita d’un moment d’accalmie pour s’avancer et agiter les mains, mais le bras articulé ondula de nouveau comme un serpent et la créature de métal s’attaqua à un autre tronc.

Là-bas, dans la bulle de plexiglas, le type manipulait son joystick, indifférent à sa présence. Il s’approcha encore. Très près, cette fois. Fromenger stoppa enfin sa machine et ouvrit sa portière.

— Hé ! Vous êtes malade ! Qu’est-ce que vous foutez là ? tonna-t-il. Vous voulez recevoir un tronc sur la tête ?

— Ça fait un moment que je vous fais des signes ! Pourquoi vous les avez ignorés ?

— Cet engin vaut deux cent mille euros ! lui cria Gaspard Fromenger. Faut le rentabiliser ! Qu’est-ce que vous croyez ? Foutez le camp ! Je sais pas qui vous êtes mais vous n’avez rien à faire ici ! Dégagez ou je descends vous botter le cul moi-même !

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