Харлан Кобен - Ne le dis à personne...

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Ne le dis à personne...: краткое содержание, описание и аннотация

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Cela commence par une idylle. David est pédiatre, marié à Elizabeth qu’il connaît depuis l’enfance. Ils ont pris l’habitude de se rendre régulièrement en pèlerinage sur les rives du lac Charmaine, là où ils ont échangé leur premier baiser à l’âge de douze ans. Mais le jour où Elizabeth est assassinée par un serial killer, la vie de David bascule. Il a beau s’investir à fond dans son travail, il reste inconsolable. Jusqu’au jour où il reçoit d’un inconnu un e-mail, puis une séquence vidéo sur laquelle il reconnaît sa femme sans aucun doute possible, Elizabeth qui lui demande pardon. Pourtant elle est morte, son propre père officier de police a formellement identifié le corps huit ans auparavant. Une quête angoissante commence alors que de nouvelles victimes apparaissent.
Harlan Coben est le seul à avoir cumulé les trois prix les plus prestigieux récompensant le roman policier aux États-Unis.

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Les sacs en plastique.

Plusieurs personnes portaient des sacs en plastique. J'ai tenté de lire les inscriptions, mais ça bougeait trop vite. Je les ai exhortées de ralentir. En vain. Je regardais toujours, les yeux à la hauteur de leurs genoux. L'angle de la caméra ne m'aidait guère. J'ai rapproché mon visage de l'écran au point d'en sentir la chaleur.

Un R majuscule.

C'était la première lettre sur l'un des sacs. Le reste tremblotait trop pour être lisible. Les caractères avaient l'air tarabiscotés. Bon, et quoi encore? Quels autres indices pouvais-je…?

La transmission s'est interrompue.

Zut! J'ai cliqué sur « Recharger ». Pour tomber sur le message d'erreur. Alors je suis revenu à l'e-mail d'origine et j'ai cliqué sur le lien. « Erreur », une fois de plus.

L'image avait disparu.

J'ai regardé l'écran vide; alors la vérité s'est imposée à moi avec une force redoublée: je venais de voir Elizabeth.

Je pouvais toujours essayer de me raisonner, mais ce n'était pas un rêve. J'en avais eu, des rêves dans lesquels Elizabeth était en vie. Je n'en avais eu que trop. Dans la plupart d'entre eux, je me contentais d'accepter sa sortie du tombeau, trop heureux pour poser des questions ou émettre un doute. Je me souviens d'un rêve en particulier où nous étions ensemble — je ne sais plus ce qu'on faisait ni même où on était — quand soudain, en pleine crise de fou rire, j'ai réalisé avec une lucidité dévastatrice que j'étais en train de rêver, que très bientôt j'allais me réveiller, seul. Je me rappelle avoir serré Elizabeth dans mes bras, en une tentative désespérée pour la ramener avec moi.

Les rêves, je connaissais. Ce que j'avais vu sur l'ordinateur n'en était pas un.

Ce n'était pas non plus un fantôme. Non pas que je croie aux fantômes, mais, dans le doute, autant garder l'esprit ouvert. Seulement, les fantômes ne vieillissent pas. Alors que l'Elizabeth sur l'écran avait vieilli. Pas beaucoup, mais tout de même, ça faisait huit ans. Et puis, les fantômes ne se coupent pas les cheveux. J'ai repensé à la longue natte lui tombant dans le dos au clair de lune. J'ai repensé à la coupe courte dernier cri que je venais de voir. Et j'ai repensé à ses yeux, les yeux que j'avais contemplés depuis l'âge de sept ans.

C'était Elizabeth. Elle était en vie.

Les larmes se sont remises à couler, mais cette fois j'ai lutté pour les retenir. C'est drôle. J'ai toujours eu la larme facile, mais après le deuil d'Elizabeth j'ai été incapable de pleurer. Non pas que j'avais épuisé toutes mes larmes ou autres âneries de ce genre. Ni que le chagrin m'avait anesthésié, même s'il pouvait y avoir du vrai là-dedans. En réalité, à mon avis, je me suis placé instinctivement dans une position de défense. À la mort d'Elizabeth, j'avais ouvert les vannes pour laisser libre cours à la douleur. J'ai tout pris en pleine figure. Et ça a fait mal. Ça a fait tellement mal que, maintenant, quelque réflexe primitif empêchait que ça recommence.

Je ne sais pas combien de temps j'ai passé, assis là. Une demi-heure peut-être. Je me suis efforcé de respirer plus lentement, de me calmer. Je voulais être rationnel. Il fallait que je sois rationnel. J'étais censé être déjà chez les parents d'Elizabeth, mais là, tout de suite, je ne me sentais pas capable de les regarder en face.

Soudain, je me suis rappelé autre chose.

Sarah Goodhart.

Le shérif Lowell m'avait demandé si je connaissais ce nom-là. La réponse était oui.

Elizabeth et moi avions l'habitude de jouer à un jeu d'enfants. Peut-être y avez-vous déjà joué, vous aussi. Vous prenez votre deuxième prénom, vous y accolez le nom de la rue où vous avez grandi. Par exemple, mon nom complet est David Craig Beck et j'ai passé mon enfance dans Darby Road. Ce serait donc Craig Darby. Et Elizabeth serait…

Sarah Goodhart.

Que diable se passait-il?

J'ai décroché le téléphone. D'abord, j'ai appelé les parents d'Elizabeth. Ils habitaient toujours la même maison dans Goodhart Road. C'est sa mère qui a répondu. Je l'ai prévenue de mon retard. De la part d'un médecin, c'est acceptable. L'un des avantages du métier.

Quand j'ai téléphoné au shérif Lowell, je suis tombé sur sa boîte vocale. Je lui ai dit de me biper quand il aurait un moment. Je n'ai pas de téléphone portable. Je sais bien que je fais partie d'une minorité, mais mon bip me relie déjà bien assez au monde extérieur.

Je me suis rassis, mais Homer Simpson m'a tiré de ma transe par un nouveau: « Le courrier est là! » Je me suis rué sur la souris. L'adresse de l'expéditeur ne me disait rien, mais l'objet était « Caméra d'extérieur ». Mon cœur a refait un bond.

J'ai cliqué sur la petite icône, et l'e-mail est apparu à l'écran.

Demain même heure plus deux heures chez Bigfoot.com. Il y aura un message pour toi sous.

Ton nom d'utilisateur: Bat Street.

Mot de passe: Ados.

Au-dessous, tout en bas de l'écran, on lisait huit mots de plus:

Ne le dis à personne. On nous surveille.

Larry Gandle, l'homme aux mèches plaquées sur le crâne, regardait Eric Wu terminer tranquillement le nettoyage.

Vingt-six ans, d'origine coréenne, porteur d'une impressionnante collection de piercings et de tatouages, Wu était l'homme le plus dangereux que Gandle eût jamais connu. Il était bâti comme un petit char d'assaut, mais en soi ça ne voulait pas dire grand-chose. Gandle connaissait plein de gens avec ce physique-là. Trop souvent, les muscles apparents se révélaient totalement inutiles.

Ce n'était pas le cas d'Eric Wu.

Être taillé dans le roc, c'était bien joli, mais le secret de la force meurtrière de Wu résidait dans ses mains calleuses — deux blocs de ciment avec des doigts comme des serres d'acier. Il passait des heures à s'entraîner, à taper sur des parpaings, à exposer ses mains à des températures extrêmes, à faire des séries de tractions sur un doigt. Quand Wu se servait de ces doigts-là, les dommages causés à l'os et aux tissus étaient inimaginables.

De sombres rumeurs circulaient sur des individus tels que Wu, des bobards pour la plupart, mais Larry Gandle l'avait vu tuer un homme en enfonçant ses doigts dans les parties molles du visage et de l'abdomen. Il l'avait vu saisir un homme par les deux oreilles et les arracher d'un seul geste fluide. Il l'avait vu tuer à quatre reprises, de quatre manières totalement différentes, sans l'aide d'une arme.

Aucune de ces morts n'avait été rapide.

Personne ne savait exactement d'où venait Wu; la version la plus répandue évoquait une enfance violente en Corée du Nord. Gandle n'avait jamais posé de questions. Il y a des sentiers nocturnes où il vaut mieux que l'esprit ne s'égare pas: le côté obscur d'Eric Wu — comme s'il y avait eu un côté lumineux — était de ceux-là.

Lorsque Wu a eu fini d'emballer le protoplasme qui avait été Vic Letty dans la bâche de protection, il a levé les yeux sur Gandle. Des yeux morts, s'est dit Larry Gandle. Les yeux d'un enfant filmé dans un pays en guerre.

Wu n'avait pas pris la peine d'enlever son casque. Ses écouteurs à lui ne diffusaient pas du hip-hop, du rap ni même du rock à pleins tubes. Il écoutait pratiquement non-stop des CD planants avec des titres tels que Brise océane et Gazouillis du ruisseau .

— Je l'emmène chez Benny? a-t-il-demandé.

Il s'exprimait d'une voix curieusement lente, comme un personnage des Peanuts.

Larry Gandle a hoché la tête. Benny dirigeait un crématorium. On incinère bien les déchets.

— Et débarrasse-toi de ça.

Il a tendu à Eric Wu le calibre vingt-deux. Le pistolet paraissait minuscule, factice, dans l'énorme main de Wu. Eric a froncé les sourcils, probablement déçu que Gandle ait préféré ce gadget à ses talents exceptionnels, et l'a fourré dans sa poche. Avec un vingt-deux, la balle ressortait rarement de l'autre côté. Autrement dit, il y avait moins de pièces à conviction. Le sang avait été contenu par la bâche en vinyle. Ni vu, ni connu.

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