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Fred Vargas: L’homme à l’envers

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Fred Vargas L’homme à l’envers

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Laisser les loups vivre en liberté dans le Mercantour, c'était une belle idée, dans l'air du temps. Mais ce n'était pas celle des bergers et, quelques mois plus tard, la révolte gronde. Mais est-ce bien un loup qui tue les brebis autour du village de Saint-Victor? Les superstitions resurgissent, un bruit se propage: ce n'est pas une bête, c'est un loup-garou… Lorsqu'une éleveuse est retrouvée égorgée dans sa bergerie, la rumeur tourne à la psychose.

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Une fois par semaine environ, elle montait à la bergerie payer la caisse de nourriture que lui préparait Suzanne. Et sitôt qu'on pénétrait sur les terres des Ecarts, c'en était fini des aigres commentaires et des railleries: les cinq hommes et femmes qui travaillaient là se seraient fait hacher pour Suzanne Rosselin.

Elle suivit le chemin pierreux qui grimpait entre les terrasses jusqu'à la maison, une bâtisse de pierres haute et étroite percée d'une porte basse et d'ouvertures asymétriques et exiguës. Camille pensait que la toiture délabrée ne tenait le coup que par la grâce d'une solidarité occulte entre tuiles, soudées les unes aux autres par esprit de corps. L'endroit était désert et elle gagna la longue bergerie, plantée à flanc de pente cinq cents mètres plus haut. On entendait Suzanne Rosselin gueuler dans les lointains. Camille plissa les yeux dans le soleil pour distinguer les chemises bleues de deux gendarmes, et le boucher Sylvain qui s'agitait en tous sens. Dès qu'il s'agissait de viande, il fallait qu'il soit là.

Et puis, hiératique, droit, debout contre le mur de la bergerie se tenait le Veilleux. Elle n'avait pas encore eu l'occasion d'apercevoir de près le très vieux berger de Suzanne, toujours planqué au cœur de ses moutons. On disait qu'il couchait dans la vieille bâtisse, au milieu des bêtes, mais ça ne choquait personne. On l'appelait «le Veilleux», c'est-à-dire le «veilleur», le «gardeur», ainsi que Camille avait fini par le comprendre, et elle ne savait pas son nom véritable. Maigre et raide, le regard hautain, les cheveux blancs un peu longs, les poings serrés sur un bâton fiché dans le sol, il était au sens vrai du mot un majestueux vieillard, au point que Camille ne sut si on pouvait, ou pas, se permettre de lui adresser la parole.

De l'autre côté de Suzanne, tout aussi droit que le Veilleux, et comme par mimétisme, se tenait le jeune Soliman. On aurait cru, à les voir encadrer Suzanne comme deux gardes immobiles, qu'ils attendaient un seul signe d'elle pour disperser d'un revers de bâton une cohue d'assaillants imaginaires montant à l'assaut. Rien de tel. Le Veilleux était dans sa pose naturelle, et Soliman, en ces circonstances un peu dramatiques, se réglait tout simplement à son pas. Suzanne parlementait avec les gendarmes, on remplissait des constats. Les brebis égorgées avaient été transportées plus au frais, dans l'obscurité de la bergerie.

En apercevant Camille, Suzanne lui posa une grosse poigne sur l'épaule et la secoua.

– Ce serait le moment qu'il soit là, ton trappeur, dit-elle. Qu'il nous dise. Il est sûrement plus dégourdi que ces deux connards qui ne sont pas foutus de se démerder.

Le boucher Sylvain risqua un geste.

– Ta gueule, Sylvain, interrompit Suzanne. T'es aussi abruti que les autres. Je ne t'en veux pas, t'as des excuses, c'est pas ton boulot.

Personne ne s'offensait et les deux gendarmes, comme blasés, remplissaient péniblement les formulaires.

– Je l'ai prévenu, dit Camille. Il descend.

– Si t'as une minute, après. Il y a fuite aux latrines, faudrait que tu m'arranges ça.

– Je n'ai pas mes outils, Suzanne. Plus tard.

– En attendant, va voir ce trafic là-dedans, ma fille, dit Suzanne en pointant son pouce épais vers ïa bergerie. Un vrai sacrifice de sauvage.

Avant de passer la porte basse, Camille salua respectueusement le Veilleux, intimidée, et serra la main de Soliman. En revanche, elle connaissait bien Soliman, qui suivait Suzanne comme une ombre et la secondait dans toutes ses tâches, et elle connaissait aussi son histoire.

C'était même la première histoire qu'on lui avait contée à son arrivée, comme s'il y avait urgence: un Noir dans le village, c'est à peine si on s'en était remis vingt-trois ans après. Le jeune Africain avait été, comme dans les contes, déposé tout bébé dans un panier à figues devant la porte de l'église. Personne n'avait jamais vu aucun Noir à Saint-Victor ni dans les environs, et on supposait que le bébé avait été fait à la ville, à Nice peut-être, où tout est envisageable, y compris les bébés noirs. Mais c'était bien devant le porche de Notre-Dame de Saint-Victor qu'il braillait comme un perdu, qu'il était. A l'aube de ce jour, la moitié du village tournait, éperdue, autour du panier et de l'enfant tout noir. Puis des bras de femme, au départ réticents, s'étaient tendus pour le soulever, puis le bercer, tenter de l'apaiser. Lucie, qui tenait le café de la place, avait la première osé poser un baiser sur la joue enduite de morve. Mais rien ne calmait le petit qui s'étranglait dans ses hurlements. «Il a faim, le négrillon», disait une vieille, «il a chié», disait un autre. Puis la massive Suzanne s'était approchée d'un pas d'athlète, avait rompu les rangs, attrapé le petit et l'avait calé sur son bras. L'enfant avait cessé sur l'instant de hurler et laissé tomber sa tête sur la grosse poitrine. Dès ce moment, chacun, comme dans un conte où les princesses auraient été des grosses Suzannes, avait admis comme une évidence que le petit négrillon appartiendrait désormais à la maîtresse des Ecarts. Suzanne avait enfoncé son index dans la bouche avide et avait gueulé – Lucie s'en souviendrait toute sa vie:

– Fouillez le panier, connards! Y a forcément un mot!

Il y avait un mot. Ce fut le curé qui, montant sur le perron de l'église, tendit gravement un bras pour réclamer le silence et entreprit de le lire à haute voix: Sil vu plai, ocupé lui…

– Articule, connard! avait clamé Suzanne en secouant le bébé. On comprend rien!

Ça, Lucie s'en souviendrait toute sa vie. Suzanne Rosselin ne respectait rien.

Sil vu plai, avait repris le curé en obéissant, ocupé lui, ocupé bien. Il s'appelé Soliman Melchior Samba DIAWARA, dite lui sa mère bonne et son pèr cruel comme enfer du marais. Ocupé lui aimé lui, sil vu plai.

Suzanne s'était collée au curé pour lire par-dessus son épaule. Puis elle lui avait pris le papier pisseux et l'avait fourré dans une poche de sa robe-sac.

– Soliman Melchior Truc Merde? avait dit Germain, le cantonnier, en rigolant. Et puis quoi encore? C'est quoi ce bordel? Peut pas s'appeler Gérard comme tout le monde?

Elle croit qu'il est sorti d'où, la mère? De la cuisse de Jupiter?

Il y avait eu quelques rires, mais pas trop. Faut reconnaître ça aux gens de Saint-Victor, précisait Lucie, c'est pas tous des cons, ils savent se retenir quand c'est vraiment nécessaire. Pas comme à Pierrefort où l'humain ne vaut pas grand-chose.

En attendant, la petite tête noire du bébé était toujours calée contre l'aisselle de la grande femme. Il avait quoi? Un mois, à tout casser. Et il aimait qui? Suzanne. C'est comme ça, l'existence.

– Bon, avait dit Suzanne en toisant tout son monde depuis le perron. Si quelqu'un le réclame, il est aux Écarts.

Et ça avait clos l'affaire.

Personne n'était jamais venu réclamer le petit Soliman Melchior Samba Diawara. Et parfois, on se demandait ce qui se serait passé aux Écarts si la mère naturelle s'était avisée de venir le reprendre. Car Suzanne Rosselin, dès ce moment crucial – qu'on appelait au village «le moment du perron» -, s'était farouchement attachée au petit, et on doutait qu'elle eût accepté de le restituer sans combattre. Au bout de deux ans, le notaire l'avait convaincue d'aller faire des paperasses pour l'enfant. Pas l'adopter, non, elle n'en avait pas le droit, mais légaliser la tutelle.

C'est comme ça que le petit Soliman était devenu le fils Rosselin. Suzanne l'avait élevé comme un garçon du pays, mais éduqué en sous-main comme un roi d'Afrique, confusément convaincue que son petit était un prince bâtard écarté d'un puissant royaume. Beau comme il était devenu, comme un astre, ce serait le moins. Aussi, à vingt-trois ans, le jeune Soliman Melchior en savait-il autant sur les boutures de tomates, la pression des olives, la pousse des pois chiches et l'épandage du purin que sur les us et coutumes du grand continent noir. Tout ce qu'il savait des moutons, le Veilleux le lui avait appris. Et tout ce qu'il savait de l'Afrique, ses heurs, malheurs, contes et légendes, il l'avait tiré des livres que lui avait lus scrupuleusement Suzanne, devenue à son tour au fil des années une africaniste experte.

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