Fred Vargas - L'Armée furieuse

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L'Armée furieuse: краткое содержание, описание и аннотация

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Avec sa petite blouse à fleurs et son air timide, Valentine Vendermot et son histoire de fantômes ne sont pas de taille à mobiliser une brigade parisienne. Pourtant, le commissaire Adamsberg a très envie de s'intéresser à cette chevauchée nocturne dans le bocage normand. Il délègue l'enquête en cours et se rend sur les lieux : Ordebec, son église, son bistrot, son chemin de Bonneval, ses crimes atroces.
FRED VARGAS, archéologue de métier, a créé le
, genre littéraire à part entière, où la narration est empreinte d'humour, de liberté, et de poésie. Ses romans ont fait l’objet d'adaptations cinématographiques et télévisuelles et son œuvre est désormais traduite dans plus de trente pays. Rien ne manque dans cette
 […] : le suspense délectable qui ne faiblit pas d'une page à l'autre, la brutalité des relations humaines sublimée par l'utilisation des contes et légendes, […] l'effet cathartique du dénouement et la sensation du lecteur de rentrer d'un long voyage peu banal.
LE NOUVEL OBSERVATEUR

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— C’est parce que la mère n’a pas osé tout dire. Et parce qu’à Ordebec, on n’a pas besoin de préciser. Là-bas, quand quelqu’un dit « J’ai vu passer l’Armée furieuse », tout le monde sait très bien de quoi il retourne. Je vais mieux vous décrire l’Armée que voit Lina, et vous comprendrez que ses nuits ne soient pas douces. Et s’il y a une chose de sûre, commissaire, c’est que sa vie à Ordebec doit être très difficile. On la fuit certainement, on s’en méfie comme de la peste. Je crois que la mère est venue vous parler pour protéger sa fille, surtout pour cela.

— Que voit-elle ? demanda Zerk, cigarette pendant aux lèvres.

— Armel, cette vieille armée qui répand son fracas n’est pas intacte. Les chevaux et leurs cavaliers sont décharnés, et il leur manque des bras et des jambes. C’est une armée morte à moitié putréfiée, hurlante et féroce, qui ne trouve pas le ciel. Imagine cela.

— Oui, acquiesça Zerk en emplissant à nouveau son verre. Pouvez-vous me donner un instant, commandant ? Il est 22 heures, je dois m’occuper du pigeon. C’est la consigne.

— Qui te l’a donnée ?

— Violette Retancourt.

— Alors fais-le.

Zerk s’activa consciencieusement avec la biscotte mouillée, le flacon et la pipette. Il commençait à savoir s’y prendre. Il revint s’asseoir, troublé.

— Il n’est pas mieux, dit-il tristement à son père. L’enfant de salaud.

— Je le trouverai, crois-moi, dit doucement Adamsberg.

— Vous allez réellement enquêter sur le tortionnaire du pigeon ? demanda Danglard, assez surpris.

— Certainement, Danglard, répondit Adamsberg. Pourquoi non ?

Danglard attendit que le regard de Zerk se reporte sur lui pour reprendre le fil de son récit sur l’armée noire. Il était de plus en plus frappé par la ressemblance du père et du fils, par leur regard similaire, noyé, sans éclair ni précision, la prunelle indistincte et insaisissable. Sauf, chez Adamsberg, quand une flammèche y brillait soudainement, comme le fait parfois le soleil sur les algues brunes, à marée basse.

— Cette Armée furieuse trimballe toujours avec elle quelques hommes ou femmes vivants, qui hurlent et se lamentent dans les souffrances et le feu. Ce sont eux que le témoin reconnaît. Exactement comme Lina a reconnu le chasseur et trois autres individus. Ces vivants supplient pour qu’une bonne âme répare leurs forfaits immondes afin d’être sauvés du tourment. Ainsi le dit Gauchelin.

— Non, Danglard, pria Adamsberg, plus de Gauchelin. C’est suffisant, on a une bonne vision d’ensemble.

— C’est vous qui m’avez demandé de venir jusqu’ici pour vous raconter l’Armée, dit Danglard d’un air pincé.

Adamsberg haussa les épaules. Ces récits avaient tendance à l’endormir et il aurait de loin préféré que Danglard se contente de les résumer. Mais il savait avec quelle jouissance le commandant s’y vautrait, comme dans un lac entièrement empli du meilleur vin blanc du monde. Surtout sous le regard épaté et admiratif de Zerk. Cette diversion effaçait au moins la bouderie tenace de Danglard, qui semblait à présent mieux satisfait de la vie.

— Gauchelin nous dit, continua Danglard, souriant et conscient de la lassitude d’Adamsberg : Voici qu’une immense troupe de gens à pied se mit à passer. Ils portaient sur leur cou et leurs épaules du bétail, des vêtements, des objets de toutes sortes et divers ustensiles que les brigands emmènent habituellement avec eux. C’est un beau texte, non ? demanda-t-il à Adamsberg avec un sourire accentué.

— Très beau, concéda Adamsberg sans y penser.

— De la sobriété et de la grâce, tout est là. C’est autre chose que les vers de Veyrenc, qui pèsent comme des enclumes.

— Ce n’est pas de sa faute, sa grand-mère aimait Racine. Elle lui en a récité chaque jour de son enfance, du Racine et rien d’autre. Parce qu’elle avait sauvé les volumes d’un incendie dans son pensionnat.

— Elle aurait mieux fait de sauver des manuels de savoir-vivre, de courtoisie, et de les enseigner à son petit-fils.

Adamsberg demeura silencieux, sans quitter Danglard des yeux. Le processus d’habituation serait long. Pour l’heure, on allait vers un duel entre les deux hommes, et plus exactement — et c’en était une des causes —, entre les deux poids lourds intellectuels de la Brigade.

— Mais passons, reprit Danglard. Gauchelin dit : Tous se lamentaient et s’exhortaient à aller plus vite. Le prêtre reconnut dans ce cortège plusieurs de ses voisins morts depuis peu et il les entendit se plaindre des grands tourments qu’ils subissaient en raison de leurs méfaits. Il vit aussi, et nous nous approchons tout près de votre Lina, il vit aussi Landri. Dans les affaires et les séances judiciaires, il jugeait d’après ses caprices et, selon les présents reçus, il modifiait ses jugements. Il était plus au service de la cupidité et de la tromperie qu’à celui de l’équité. Et c’est pourquoi Landri, vicomte d’Ordebec, fut saisi par l’Armée furieuse. Rendre mauvaise justice était alors aussi grave qu’un crime de sang. Au lieu qu’aujourd’hui, on s’en fout.

— Oui, approuva Zerk, qui ne semblait développer aucun esprit critique à l’égard du commandant.

— Mais enfin, poursuivit Danglard, quels que soient les efforts du témoin quand il rentre chez lui après cette vision de terreur, quel que soit le nombre de messes qu’il arrive à donner, les vivants qu’il a vus aux mains des cavaliers meurent dans la semaine qui suit l’apparition. Ou au mieux trois semaines plus tard. Et c’est un point à bien retenir pour l’histoire de la petite femme, commissaire : tous ceux qui sont « saisis » par l’Armée sont des crapules, des âmes noires, des exploiteurs, des juges indignes ou des assassins. Et leur forfait n’est généralement pas connu de leurs contemporains. Impuni. C’est pourquoi l’Armée se charge d’eux. Quand Lina l’a-t-elle vu passer, exactement ?

— Il y a plus de trois semaines.

— Alors il n’y a pas de doute, dit tranquillement Danglard en contemplant son verre. Alors oui, l’homme est mort. Parti avec la Mesnie Hellequin.

— La Mesnie, commandant ? interrogea Zerk.

— La maisonnée, si tu préfères. Et Hellequin est son seigneur.

Adamsberg revint vers la cheminée, à nouveau un peu curieux, et s’adossa contre le pilier de brique. Le fait que l’Armée désigne des assassins impunis l’intéressait. Il entrevoyait soudain que les types dont Lina avait révélé les noms ne devaient pas en mener large à Ordebec. Que les autres devaient les observer, y réfléchir à deux fois, se demander quel forfait ils avaient bien pu commettre. On a beau ne surtout pas y croire, on y croit tout de même. L’idée pernicieuse creuse sa galerie. Elle progresse sans bruit dans les espaces indicibles de l’esprit, elle furète, elle déambule. On la repousse, elle se tait, elle revient.

— Comment meurent ceux qui sont « saisis » ? demanda-t-il.

— Cela dépend. De fièvre brutale ou par assassinat. Quand ce n’est pas une maladie fulgurante ou un accident, c’est un être terrestre qui se fait l’exécuteur de la volonté implacable de l’Armée. Un meurtre donc, mais un meurtre commandé par le Seigneur Hellequin. Vous voyez ?

Les deux verres de vin qu’il avait bus — ce qui lui arrivait rarement — avaient dissous la légère contrariété d’Adamsberg. À présent, il lui semblait au contraire que rencontrer une femme apte à voir cette Armée terrible était une expérience rare et distrayante. Et que les conséquences réelles d’une telle vision pouvaient être effrayantes. Il se resservit un demi-verre et vola une cigarette au paquet de son fils.

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