Frédéric Dard - Plein les moustaches

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Plein les moustaches: краткое содержание, описание и аннотация

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La chasse aux criminels de guerre nazis n'est plus ce qu'elle a été car le gibier est en voie d'extinction, décimé qu'il est par cette épidémie qui s'appelle le temps.
Mais enfin, il en reste encore quelques-uns à travers le monde, ce livre t'en administre la preuve.
Quelle équipée !
Quel écœurement aussi !
Là, tu peux croire que j'en ai pris plein les moustaches.
Pourtant, le président s'est montré très coopératif.
Hélas, ça ne fait pas tout.
Cézigue, il bénit l'émeute, mais il ne court pas après le renard.

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— Eh bien, mon cher, fais-je après avoir tortoré une tranche de jambon fumé, quel effet cela vous fait-il de respirer l’air du pays après tant d’années d’exil ?

Il hoche la tête.

— Ce pays n’est plus le mien, soupire Streiger.

— Vous êtes natif de Bärbach ?

— Pas moi, ma mère.

Comme j’ai toujours la mienne présente au cœur, je m’intéresse fatalement à celle des autres.

— Qu’est-elle devenue ?

L’Allemand hausse les épaules.

— Je l’ignore.

— Comment, vous n’avez jamais eu de nouvelles d’elle ?

— Non ; pas depuis ma fuite.

Il plonge le nez dans son assiette. Je comprends alors qu’il a vraiment tout sacrifié à sa sécurité. Il savait qu’on retrouve les hommes en fuite en surveillant leur femme, leur maîtresse, leur mère ou leur fille. Lui a préféré abandonner sa vieille à tout jamais plutôt que de prendre le moindre risque en lui écrivant. C’est vraiment ce qui s’appelle tourner la page. Ça dénote une sacrée sécheresse de cœur ! Cette attitude crée en moi une espèce d’épouvante. Ce type est donc un vrai monstre ? Non, cependant, puisqu’il a réagi à l’amour paternel. Il se sera accompli à travers sa fille…

— Vous ignorez quand et comment elle est morte ?

— Absolument.

— Cela vous intéresserait de l’apprendre ?

Alors il a cette phrase odieuse :

— Ce ne serait pas très prudent de le demander.

— En effet, conviens-je.

Il demande, penaud :

— Pourrais-je avoir un peu de vin blanc ?

Je note qu’il a la tremblote, comme les types en manque.

— Bien sûr, le café, c’est pas votre tasse de thé, hein ?

Il sourit.

— Dans un premier temps, si ; mais j’ai besoin d’alcool.

Je passe commande à la sommelière dodue et rougeaude, croquignolette avec sa robe noire et son mignon tablier blanc à la poche gonflée d’un énorme portefeuille rebondi. On croirait qu’elle est enceinte, Ninette.

Je lui file un coup de saveur retentissant qui la télescope jusqu’au slip. Faudrait peut-être aviser de ce côté-là pour le délassement du guerrier, non ? Quinze jours que je me mets la tringle ; il commence à avoir les amygdales enflées, l’Antonio.

Je lui téléphone en P.C.V. une œillade prometteuse. Elle voit briller le bout de mam’selle Bitoune dans mes prunelles et enregistre le fait sur son ordinateur afin de se programmer la cassette le cas échéant.

— Que comptez-vous faire ? demande Streiger.

— Aller en repérage selon vos indications. Quant à vous, inutile de trop traîner par le village : restez dans votre chambre et lisez les journaux allemands en m’attendant.

— Comme vous voudrez…

Je l’abandonne devant sa boutanche de vin du Rhin de couleur verdâtre.

— Si vous avez à parler, n’oubliez pas de prendre l’accent yankee, recommandé-je.

Il fait doux. La campagne étincelle. Ce bourg de Bärbach ne se rappelle plus la guerre qui, d’ailleurs, l’a épargné, les vieilles et opulentes demeures en témoignent.

Ça sent la confiture.

Je renifle délicatement. Pas d’erreur : la confiture de fraise. Une dadame est en train d’en confectionner dans le secteur.

Neuf coups bien timbrés tombent du clocher, là-bas. C’est justement à l’église que je me rends.

Les tas de fumier bien carrés ont l’air d’œuvres d’art. Les poules elles-mêmes n’osent en déranger l’ordonnance de leurs pattounes grattouillardes.

J’aime les clochers à bulbe. Ils dépaysent. Me font penser aux romans de Tolstoï. Anna Karénine , cette friponne, cousine germaine de la Bovary. Ces deux dadames avec leur petit cœur, leur petit cul : même combat ; même con bas ! Salopiotes aimables, feutrées. Fleurs d’alcôve un peu désenchantées. Mes petites frangines d’amour. Ce que j’aurais aimé les tringler à mort, leur faire minette, et les calcer à la duc d’Aumale ! J’ai plein de nostalges rentrées qui dérivent en poésie.

Un perron d’une dizaine de marches mène au porche. L’édifice est pimpant, baroque ; fait pour illustrer une boîte de chocolats ou une affiche des chemins de fer bavarois.

J’y pénètre non sans une certaine émotion. Se peut-il que je touche au but ?

Une chapelle latérale, consacrée à la Vierge, flamboie dans l’embrasement de cent cierges. Moi, les saint-sulpiceries me portent à l’âme, l’odeur des chandelles de même. Je raffole des fausses grottes miraculeuses avec jetées de roses blanches (ô ma jolie maman !), auréole lumineuse, doux sourire de plâtre de Marie. C’est si naïf et si tendre, si plein d’une candide ferveur… Imagination populaire créant un divin de carton-pâte ! Et Dieu, en sourdine qui s’amuse de ces hommages maladroits ! Attendri, je le sens, par la gaucherie de Ses créatures. Dévots ! Des vaux ! Des votes !

Merci, Seigneur, et toutes nos excuses !

Streiger m’a dit : « la chapelle de la Vierge », justement. Derrière l’autel du nord. Là que ça s’incurve. J’y vais voir. Les dalles sont moins creusées qu’ailleurs parce que préservées des piétinements. Il m’a précisé : la seule qui soit en demi-cercle because l’arrondi.

La voilà. Je m’agenouille, non pour dévotionner, mais pour examiner les joints et c’est vrai qu’en y regardant de près, ils ne sont pas exactement pareils que les autres, bien que plus de quarante piges aient passé. Ils sont un peu plus clairs et plus fournis, moins creusés par la ravine du temps.

Va falloir desceller. J’imagine le ciseau à froid, le marteau cognant dessus ! Ce boucan répercuté par les voûtes de l’église ! Même en coiffant de cuir la tête du ciseau, ça va donner un sacré récital. Pour comble, le presbytère est accolé à l’église.

Méditatif, l’endroit d’ailleurs s’y prête, je fais le tour de l’église, les mains au dos. Et c’est presque en fin de parcours que je l’avise. Le spectacle est bouleversant. C’est une fille d’environ dix-huit ans, bien bâtie, blonde comme l’or, aux formes drues. Elle pleure, le visage dans ses mains. Ses longs cheveux ophéliens tombent de part et d’autre de ses bras. J’aperçois les menues éclaboussures que font ses larmes sur le sol. Le tableau est tellement captivant que je ne peux m’empêcher de l’approcher.

— Ça ne va pas, Fräulein ?

Je vois une crispation de tout son être. Et puis, au bout d’un instant, elle relève la tête et son visage baigné de pleurs m’apparaît, admirable et pathétique. Alors là, l’artiste, espère, l’Antonio voudrait pourfendre tous les dragons du monde, décrocher tous les astres du ciel pour lui en faire des lanternes japonaises.

— Je peux vous aider ? balbutiai-je en lui ponctuant ma question d’un regard qui ferait pisser d’émotion la reine d’Angleterre.

Elle négative du chef.

Ne m’avoue pas vaincu pour si peu. Moi, le côté : « Etranger qui n’êtes pas d’ici, passez votre chemin ! », c’est pas mon plat de spaghettis habituel. Il incruste, le commissaire. Quand son palpitant est fléché, il veut aller au bout des choses.

— Peut-être que vous seriez soulagée de parler à quelqu’un, Fräulein . Je ne suis pas d’ici, mais l’oreille de l’étranger est souvent plus attentive que celle du voisin.

Délibérément, je fais pirouetter un prie-Dieu et lui confie mon postérieur. Nous voici face à face, elle et moi. Sainte Marie, pleine de grâce : elle n’en manque pas non plus, la jouvencelle ! Ce qui frappe, c’est sa santé, si je puis dire. Elle est saine de haut en bas. Y a rien à jeter, c’est tout bon.

Moi, une gosse pareille, j’irais faire de la varappe dans la Beauce pour la conquérir ! Je ne peux m’empêcher de loucher sur les deux missiles pointés dans ma direction et que la peine fait frémir comme de l’eau commençant à bouillir.

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