Emile Chevalier - L'enfer et le paradis de l'autre monde

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L'enfer et le paradis de l'autre monde: краткое содержание, описание и аннотация

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La mère le remercia par un regard chargé de reconnaissance, et le père lui serra chaleureusement la main.

Guillaume était fort agité; il était facile de voir que, tandis que sa langue défendait si noblement l’infortunée jeune fille, dans son esprit s’élevaient d’horribles soupçons que ne pouvaient entièrement bannir sa bonne foi et sa bienveillance.

Il avait quitté son siège, et, les yeux baignés de larmes, parcourait la chambre.

À l’affliction qu’ils ressentaient, les autres pouvaient juger de la sienne.

Ils savaient qu’il aimait leur fille à l’adoration; aussi laissèrent-ils s’épancher sans interruption les flots de sa douleur.

D’ailleurs, ils n’avaient à lui offrir aucune consolation acceptable dans ces pénibles circonstances. Il y eut un long silence dans la cabane. Du fond du cœur, la mère et le père prièrent pour l’enfant perdue, pendant que son fiancé pleurait.

– Mordaunt, dit le jeune homme s’asseyant et prenant le petit Jean entre ses genoux, quand la première explosion de chagrin se fut calmée, Mordaunt, nous avons bien voyagé depuis que nous sommes partis de chez nous pour ce pays. Qui pensait à cela? Nous étions cent fois mieux là-bas! En tout cas, nous avions toujours quelque chose à faire. Mais ici, c’est tout à fait de même pour les filles; garçons ou hommes, il n’y a rien du tout à faire! Je n’ai jamais vu un pareil pays. Ça me serait bien égal d’être n’importe où, si nous pouvions faire une chose ou une autre. Ici, rien. Si vous n’êtes pas capables de travailler aux champs (et qu’est-ce que des ouvriers, hommes et femmes, élevés à la ville, connaissent des travaux des champs?), il faut crever de faim, sans remède!

– C’est un mal, Guillaume, dit Mordaunt, oui, un mal radical? Il ne devrait pas y avoir autant de misère; pas autant de milliers de bras sans emploi; et cela ne devrait pas être, je le répète, dans un pays aussi beau que celui-ci et aussi maigrement peuplé. Il n’en serait pas ainsi s’il n’y avait pas quelque chose de foncièrement mauvais dans les institutions. Je ne puis rien dire contre le pays en lui-même. Le Tout-Puissant l’a fait aussi beau, aussi riche que possible. Personne ne le niera. Mais ce qui m’afflige le plus c’est de le voir comme ça, et je suis surpris que les gens ne le remarquent pas.

– D’ailleurs, ajouta Guillaume avec amertume, s’ils n’ont point dans ce pays d’ouvrage pour ceux qui y viennent, pourquoi engager ceux qui sont bien chez eux à partir pour venir ici, où il n’y a rien à faire? Cela est injuste, affreux… c’est moi qui vous le dis!

– Tu dis vrai, Guillaume, bien vrai, s’écria Mordaunt enflammé de l’honnête indignation qu’il ressentait à la pensée de ce qui lui était arrivé ainsi qu’à sa famille. Rien n’est plus mal que d’exciter les gens à quitter leur patrie en leur forgeant des histoires de prospérité mensongère! Puis, qu’avons-nous trouvé, après avoir tout quitté pour venir ici? Oui, qu’avons-nous trouvé? Est-ce là le foyer que l’on nous promettait en échange de celui que nous abandonnions? Est-ce là la récompense de nos misères pendant la traversée? Mais à quoi pensent-ils les gens d’ici? Pensent-ils que parce qu’un homme est pauvre, parce qu’il est honnête, parce qu’il travaille pour manger, il ne respecte pas sa famille? Pensent-ils que ce n’est rien d’avoir renoncé à sa petite maison, si humble qu’elle fût, qu’il avait mis des années à élever et qu’il en était venu à aimer? Pensent-ils que ça n’a rien été pour sa femme et ses enfants de quitter leurs amis et leurs compagnons, tous ceux qui leur étaient chers, pour venir au milieu d’étrangers qu’ils ne connaissaient pas et qui ne les connaissent pas? N’est-ce rien que tout ça? Et serions-nous jamais venus ici, sans les journaux et les imprimés qu’on fait pleuvoir sur nos villes pour nous allécher? Non, sans doute. Mais ces articles étaient-ils vrais? Si on nous avait dit qu’il n’y avait pas d’ouvrage ici, qu’il y avait des milliers de mains oisives, est-ce que nous serions venus? Aurions-nous déserté la patrie, nos amis, nos parents? Est-ce que nous aurions, pour émigrer, dépensé jusqu’au dernier schelling que nous avions épargné avec tant de peine? Je dis que ça n’est pas juste, que c’est cruellement inique, et personne ne peut dire autrement. Ah! il y a ici quelque chose qui ne va pas, Guillaume, je le dis et le répète.

Oui, Mordaunt, votre plainte est fondée, «il y a quelque chose qui ne va pas». Oui, les Canadiens devraient certainement se rappeler, quand ils envoient leurs invitations aux crédules enfants de l’ancien monde, quand ils les engagent à déserter leur modeste chaumière pour venir s’établir sur une terre étrangère lointaine, ils devraient se rappeler que, si étroites que soient leurs habitations, elles leur sont chères; que leurs affections, leurs amitiés, leurs relations, leurs habitudes forment un réseau de jouissances bien dur à briser; que pour le rompre, ce réseau, il leur en coûte beaucoup aux pauvres gens, et que par conséquent leur récompense ne devrait pas être mesquine! Oui, ils devraient avoir quelque chose à leur offrir en retour. Et c’est là une pauvre consolation pour eux que de les accueillir à leur débarquement, avec une main décharnée, un œil famélique et de les lancer dans des villes égoïstes, inhospitalières, sans asile, sans pain, pour grossir la marée de misère que le peu d’encouragement donné aux manufactures et la honteuse politique de l’Angleterre poussent sans cesse autour de ses colonies de l’Amérique septentrionale.

L’hôte qui convie un étranger à sa table voit à ce qu’il y ait à manger chez lui et à ce que sa huche ne soit pas vide.

Vous êtes le grand hôte, ô Canadien! votre maison est très vaste, et quand l’étranger, convié par vous, vient s’asseoir à votre table, quand il y vient, n’ayant pas de toit pour s’abriter, pas de pain à manger, et épuisé par le voyage, et le cœur gros de la patrie qu’il a laissée, il pense que vous lui donnerez cette hospitalité que vous lui avez offerte, sans qu’il vous l’ait demandée, cette hospitalité à laquelle il a droit! Mais alors vos bras sont-ils ouverts, votre huche est-elle pleine, ou la famine siège-t-elle en votre demeure?

Les préparatifs de la famille pour son départ étaient peu nombreux: ils se firent en silence.

Il semblait si terrible aux Mordaunt d’arracher leurs pauvres petits à l’abri même d’une aussi chétive habitation, pour les entraîner par la neige à travers les fatigues d’un long voyage; et il leur semblait si affreux en même temps de laisser derrière eux leur chère et malheureuse fille, qu’ils n’osaient ni se confier leurs angoisses, ni même se regarder pendant ces tristes apprêts.

Quand ils furent sur le point de partir seulement, Mordaunt, séchant les larmes qui gonflaient ses paupières, et faisant appel à toute sa force morale, s’écria d’une voix altérée par l’émotion:

– Chers enfants, nous allons entreprendre un pénible voyage, mais chaque pas nous éloignera du lieu de nos infortunes et nous rapprochera d’une patrie où j’espère que tous, un jour, nous serons à l’abri du besoin. Cet espoir, enfants, doit nous encourager et nous aider à triompher gaiement des difficultés. Il y a pourtant une chose qui nous attristera. Nous ne sommes pas au complet. La Providence veut que nous laissions Madeleine derrière nous. Tous nous l’aimons, Madeleine; ah! oui, bien tendrement. Mettons-nous donc à genoux pour recommander la pauvre égarée à Celui qui peut la sauver, et demandons-lui de la ramener au logis, à ce logis que nous allons de nouveau chercher et où nous pourrons tous être heureux, comme c’est le vœu de notre Créateur.

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