Gustave Flaubert - L'éducation sentimentale
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- Название:L'éducation sentimentale
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Mme Arnoux s’était avancée dans l’antichambre ; Dittmer et Hussonnet la saluaient, elle leur tendit la main ; elle la tendit également à Frédéric ; et il éprouva comme une pénétration à tous les atomes de sa peau.
Il quitta ses amis ; il avait besoin d’être seul. Son coeur débordait. Pourquoi cette main offerte ? Etait-ce un geste irréfléchi, ou un encouragement ? «Allons donc ! je suis fou !» Qu’importait d’ailleurs, puisqu’il pouvait maintenant la fréquenter tout à son aise, vivre dans son atmosphère.
Les rues étaient désertes. Quelquefois une charrette lourde passait, en ébranlant les pavés. Les maisons se succédaient avec leurs façades grises, leurs fenêtres closes ; et il songeait dédaigneusement à tous ces êtres humains couchés derrière ces murs, qui existaient sans la voir, et dont pas un même ne se doutait qu’elle vécût ! Il n’avait plus conscience du milieu, de l’espace, de rien ; et, battant le soi du talon, en frappant avec sa canne les volets des boutiques, il allait toujours devant lui, au hasard, éperdu, entraîné. Un air humide l’enveloppa ; il se reconnut au bord des quais.
Les réverbères brillaient en deux lignes droites, indéfiniment, et de longues flammes rouges vacillaient dans la profondeur de l’eau. Elle était de couleur ardoise, tandis que le ciel, plus clair, semblait soutenu par les grandes, masses d’ombre qui se levaient de chaque côté du fleuve.
Des édifices, que l’on n’apercevait pas, faisaient des redoublements d’obscurité. Un brouillard lumineux flottait au-delà, sur les toits ; tous les bruits se fondaient en un seul bourdonnement ; un vent léger soufflait.
Il s’était arrêté au milieu du Pont-Neuf, et, tête nue, poitrine ouverte, il aspirait l’air. Cependant, il sentait monter du fond de lui-même quelque chose d’intarissable, un afflux de tendresse qui l’énervait, comme le mouvement des ondes sous ses yeux. A l’horloge d’une église, une heure sonna, lentement, pareille à une voix qui l’eût appelé.
Alors, il fut saisi par un de ces frissons de l’âme où il vous semble qu’on est transporté dans un monde supérieur. Une faculté extraordinaire, dont il ne savait pas l’objet, lui était venue. Il se demanda, sérieusement, s’il serait un grand peintre ou un grand poète ; – et il se décida pour la peinture, car les exigences de ce métier le rapprocheraient de Mme Arnoux. Il avait donc trouvé sa vocation ! Le but de son existence était clair maintenant, et l’avenir infaillible.
Quand il eut refermé sa porte, il entendit quelqu’un qui ronflait, dans le cabinet noir, près de la chambre. C’était l’autre. Il n’y pensait plus.
Son visage s’offrait à lui dans la glace. Il se trouva beau et resta une minute à se regarder.
Chapitre 5
Le lendemain, avant midi, il s’était acheté une boîte de couleurs, des pinceaux, un chevalet. Pellerin consentit à lui donner des leçons, et Frédéric l’emmena dans son logement pour voir si rien ne manquait parmi ses ustensiles de peinture.
Deslauriers était rentré. Un jeune homme occupait le second fauteuil. Le clerc dit en le montrant :
«C’est lui ! le voilà ! Sénécal !»
Ce garçon déplut à Frédéric. Son front était rehaussé par la coupe de ses cheveux taillés en brosse. Quelque chose de dur et de froid perçait dans ses yeux gris ; et sa longue redingote noire, tout son costume sentait le pédagogue et l’ecclésiastique.
D’abord, on causa des choses du jour, entre autres du Stabat de Rossini ; Sénécal, interrogé, déclara qu’il n’allait jamais au théâtre. Pellerin ouvrit la boîte de couleurs.
«Est-ce pour toi, tout cela ? dit le clerc.
– Mais sans doute !
– Tiens ! quelle idée !»
Et il se pencha sur la table, où le répétiteur de mathématiques feuilletait un volume de Louis Blanc. Il l’avait apporté lui-même, et lisait à voix basse des passages, tandis que Pellerin et Frédéric examinaient ensemble la palette, le couteau, les vessies, puis ils vinrent à s’entretenir du dîner chez Arnoux.
«Le marchand de tableaux ? demanda Sénécal. Joli monsieur, vraiment !
– Pourquoi donc ?» dit Pellerin.
Sénécal répliqua :
«Un homme qui bat monnaie avec des turpitudes politiques»
Et il se mit à parier d’une lithographie célèbre, représentant toute la famille royale livrée à des occupations édifiantes : Louis-Philippe tenait un code, la reine un paroissien, les princesses brodaient, le duc de Nemours ceignait un sabre ; M. de Joinville montrait une carte géographique à ses jeunes frères ; on apercevait, dans le fond, un lit à deux compartiments. Cette image, intitulée Une bonne famille, avait fait les délices des bourgeois, mais l’affliction des patriotes. Pellerin, d’un ton vexé comme s’il en était l’auteur, répondit que toutes les opinions se valaient ; Sénécal protesta. L’Art devait exclusivement viser à la moralisation des masses ! Il ne fallait reproduire que des sujets poussant aux actions vertueuses ; les autres étaient nuisibles.
«Mais ça dépend de l’exécution ? cria Pellerin. Je peux faire des chefs-d’oeuvre !
– Tant pis pour vous, alors ! on n’a pas le droit…
– Comment ?
– Non ! monsieur, vous n’avez pas le droit de m’intéresser à des choses que je réprouve ! Qu’avons-nous besoin de laborieuses bagatelles, dont il est impossible de tirer aucun profit, de ces Vénus, par exemple, avec tous vos paysages ? Je ne vois pas là d’enseignement pour le peuple ! Montrez-nous ses misères, plutôt ! enthousiasmez-nous pour ses sacrifices ! Eh ! bon Dieu, les sujets ne manquent pas : la ferme, l’atelier…»
Pellerin en balbutiait d’indignation, et, croyant avoir trouvé un argument :
«Molière, l’acceptez-vous ?
– Soit ! dit Sénécal. Je l’admire comme précurseur de la Révolution française.
– Ah ! la Révolution ! Quel art ! Jamais il n’y a eu d’époque plus pitoyable !
– Pas de plus grande, monsieur.»
Pellerin se croisa les bras, et, le regardant en face :
«Vous m’avez l’air d’un fameux garde national !»
Son antagoniste, habitué aux discussions, répondit :
«Je n’en suis pas ! et je la déteste autant que vous Mais, avec des principes pareils, on corrompt les foules Ça fait le compte du Gouvernement, du reste ! il ne serait pas si fort sans la complicité d’un tas de farceurs comme celui-là.»
Le peintre prit la défense du marchand, car les opinions de Sénécal l’exaspéraient. Il osa même soutenir que Jacques Arnoux était un véritable coeur d’or, dévoué à ses amis, chérissant sa femme.
«Oh ! oh ! si on lui offrait une bonne somme, il ne la refuserait pas pour servir de modèle.»
Frédéric devint blême.
«Il vous a donc fait bien du tort, monsieur ?
– A moi ? non ! Je l’ai vu, une fois, au café, avec un ami. Voilà tout.»
Sénécal disait vrai. Mais il se trouvait agacé, quotidiennement, par les réclames de l’Art industriel. Arnoux était, pour lui, le représentant d’un monde qu’il jugeait funeste à la démocratie. Républicain austère, il suspectait de corruption toutes les élégances, n’ayant d’ailleurs aucun besoin, et étant d’une probité inflexible.
La conversation eut peine à reprendre. Le peintre se rappela bientôt son rendez-vous, le répétiteur ses élèves ; et, quand ils furent sortis, après un long silence, Deslauriers fit différentes questions sur Arnoux.
«Tu m’y présenteras plus tard, n’est-ce pas, mon vieux ?
– Certainement», dit Frédéric.
Puis ils avisèrent à leur installation. Deslauriers avait obtenu, sans peine, une place de second clerc chez un avoué, pris à l’Ecole de droit son inscription, acheté les livres indispensables, – et la vie qu’ils avaient tant rêvée commença.
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