Laure Abrantès - Histoire des salons de Paris. Tome 2

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Histoire des salons de Paris. Tome 2: краткое содержание, описание и аннотация

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Roland est un homme qui appartient à l'histoire, quoique d'une manière peut-être moins intime que sa femme; toutefois il est dans une ligne isolée qui le classe parmi les hommes distingués de la Révolution… Novateur comme tous les hommes de l'école philosophique, il avait comme beaucoup d'entre eux l'ardeur des nouvelles doctrines et la ferme volonté de les propager… «Sa manière de discourir, disait le cardinal Maury, était fort attachante; son discours était intéressant par les images qu'il y faisait entrer, parce que sa tête était remplie d'idées… Mais des idées ne sont pas des pensées… aussi se fatiguait-on bientôt de sa parole brève, sèche et sans harmonie… sa voix n'avait aucun charme.»

Et en me disant cela, le cardinal Maury me parlait avec cette énorme voix qui faisait trembler les vitres de l'assemblée lorsqu'il tonnait contre Mirabeau…

C'est ici le lieu de parler d'une petite aventure que madame Roland racontait elle-même avec une naïveté charmante, et qui peint son caractère de femme. M. Roland de la Platière avait été reçu un peu froidement, parce que mademoiselle Phlipon avait alors un sentiment presque ébauché pour un jeune homme qui venait chez elle du vivant de sa mère, et qui peut-être l'eût épousée si celle-ci eût vécu. Ce jeune homme, dont elle fait un portrait fort agréable, se nommait La Blancherie… Après la mort de madame Phlipon, lorsqu'ils se revirent, il témoigna une douleur si bien sentie de la perte que Marie venait de faire, qu'elle s'attacha assez intimement à ce jeune homme pour éprouver une vive peine lorsque quelque obstacle empêchait leur rencontre de chaque jour… ils se convenaient enfin. Mais M. Phlipon ne le vit pas ainsi; soit qu'il craignît de marier sa fille et de rendre compte du bien de sa mère, soit qu'il connût la véritable position de La Blancherie, il rompit tout-à-coup les relations qui existaient entre sa fille et lui. Il prit un prétexte frivole, et enjoignit à Marie de dire à M. de La Blancherie de discontinuer ses visites.

Marie ne répondit rien, mais le coup lui fut sensible. Sa vie, à compter de ce moment, fut remplie par l'étude la plus abstraite. Elle y trouva des ressources contre la douleur du cœur; et cette vie tout intellectuelle, cette occupation de l'esprit, lui apprit qu'il existait pour l'âme des ressources infinies dans la science et ses merveilles, quelque aride que puisse paraître cette route à ceux qui ne l'ont pas suivie. – Ses relations se bornèrent à quelques hommes de lettres assez âgés, à quelques amis, comme M. de Dumontchery, qui ne devaient porter aucun ombrage à son père, en venant rompre le soir la monotonie des heures solitaires qui succédaient à celles du travail. Ce fut alors qu'elle prit le goût des lectures fortes et qu'elle vécut dans l'antiquité, au milieu de Rome et d'Athènes, pour fuir un monde qui ne lui offrait aucun lien, aucun rapport de cœur.

Cette occupation constante et cette étude des grandes choses rompit dès l'origine tout ce qui pouvait donner à son âme de feu une passion qui l'eût rendue malheureuse; mais elle était triste, ses idées étaient mélancoliques: toutefois sa vie s'avançait sans douleur 8 8 Voir ce qu'elle a écrit sur la mélancolie et sur l'âme, dans ses œuvres. C'est écrit avec le sang de son cœur… mais ce qui est merveilleux, c'est l'écrit intitulé: Avis à ma fille. C'est une relation exacte de ce qui lui est survenu lorsqu'elle est accouchée de la petite Eudana, sa fille, et tout ce qu'elle a souffert pour la nourrir!.. Ces avis donnés par cette femme qui, plus tard, aurait conduit un empire, ont un caractère sacré. .

Elle allait souvent se promener au Luxembourg avec quelques amies; elle y était un jour avec mademoiselle d'Hangard, elles traversaient une allée assez retirée, lorsqu'elles furent croisées par un jeune homme qui les salua. Marie lui rendit son salut avec une émotion dont s'aperçut mademoiselle d'Hangard…

– Est-ce que tu connais ce jeune homme, demanda-t-elle à Marie?

– Oui, et toi-même?

– Oh! je le connais parfaitement: je l'ai vu chez mesdemoiselles Bordenave 9 9 M. Bordenave était un chirurgien très-connu, membre de l'Académie des Sciences. , dont il a demandé la plus jeune en mariage.

Marie rougit et fut troublée, mais elle se remit et demanda à mademoiselle d'Hangard s'il y avait longtemps…

– Mais non, un an, dix-huit mois peut-être…

Mademoiselle Phlipon sentit son cœur se serrer… C'était le temps où La Blancherie, sous les yeux de sa mère, faisait naître dans son âme un sentiment qui, avec une nature comme celle de Marie, devait faire la destinée de toute sa vie, si le Ciel ne l'eût prise en pitié et ne l'eût éloignée de cet homme.

– Ainsi donc, dit-elle à son amie, tu le voyais souvent chez mesdemoiselles Bordenave?

– Mais oui. Il trouva le moyen, je ne sais comment, de s'introduire dans la maison; car ses relations ne le mettaient nullement en rapport avec cette famille. Les demoiselles Bordenave sont fort riches… la cadette est très-jolie; lui, M. de La Blancherie, n'a aucune fortune…

– Vraiment! interrompit Marie.

– Eh quoi! ne le sais-tu pas?

Marie ne répondit qu'en faisant de la tête un signe négatif. Comment aurait-elle expliqué que la fortune des gens qu'elle voyait était toujours une chose qu'elle mettait hors de toute enquête?

– Eh bien! ma chère, poursuivit mademoiselle d'Hangard, La Blancherie, n'ayant aucune fortune, cherche une fille riche qu'il puisse épouser. Il est jeune, joli garçon, il a de l'esprit; tout cela apparemment lui paraît une dot suffisante, et il court les héritières . Cela est si bien connu maintenant que dans toute cette société on ne l'appelle que l'amoureux des onze mille vierges . Si tu vivais moins retirée, tu le saurais comme nous.

Mademoiselle Phlipon ne répondit rien: elle se sentait oppressée… elle songeait qu'à cette époque où La Blancherie avait été présenté chez sa mère, on disait dans le monde que M. Phlipon était riche… Elle était fille unique!.. Alors cette assiduité de La Blancherie était expliquée!..

– Et j'ai pu être la dupe d'un pareil homme! disait-elle, les joues enflammées de colère contre elle-même.

Un jour, elle était seule chez elle, lorsqu'un petit Savoyard vint demander sa gouvernante, bonne fille, qui ne l'avait pas quittée depuis son enfance, et lui dit que quelqu'un la demandait. Elle sort et rentre aussitôt en disant à Marie que M. de La Blancherie la supplie de lui accorder un moment d'entretien. C'était un dimanche: mademoiselle Phlipon attendait plusieurs personnes de sa famille à dîner; elle était habillée et prête à les recevoir; elle lisait au coin de son feu… elle réfléchit un moment et dit à sa gouvernante de faire entrer M. de La Blancherie…

– Je n'osais, mademoiselle, lui dit-il en entrant, me présenter devant vous, après la lettre précieusement chère, mais bien cruelle, qui m'interdisait votre maison!.. Mais depuis ce temps ma position a changé. J'ai maintenant des projets qui pourraient trouver en vous une protection, et qui… peut-être… pourraient nous être utiles… à tous deux…»

Il lui développa alors le plan d'un ouvrage critique par lettres. Mademoiselle Phlipon laissa parler La Blancherie sans l'interrompre… elle attendit même après qu'il eut fini pour n'avoir qu'une parole à répondre à un si long discours. Elle l'avait aimé sans doute… mais depuis… elle avait appris des choses qui le lui faisaient mépriser, et le mépris sur l'amour l'étouffe si bien qu'il ne respire plus. – Monsieur, dit Marie, je vous ai fait part de la volonté de mon père; après son arrêt, je n'ai rien à vous dire: quant à la lettre que vous avez reçue de moi, à mon âge la vivacité de l'imagination se mêle de presque toutes les affaires, et, ajouta-t-elle en souriant, change aussi quelquefois leur face. Mais l'erreur n'est pas même une faute, bien loin d'être un crime, lorsqu'elle n'est pas plus avancée, et je suis revenue de la mienne de trop bonne grâce pour qu'elle vous occupe encore un moment. Quant à vos projets littéraires, je les admire; mais permettez-moi de n'y prendre aucune part, non plus qu'à ceux de personne… Je fais des vœux pour la réussite de votre entreprise; mais je ne saurais aller au delà, et je me borne à demeurer dans la position que je me suis moi-même choisie: c'est pour vous le dire, monsieur, que je vous ai laissé parvenir jusqu'à moi; maintenant je vous demanderai de terminer votre visite.

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