Laure Abrantès - Histoire des salons de Paris. Tome 3

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Histoire des salons de Paris. Tome 3: краткое содержание, описание и аннотация

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« Enfants de Dieu, préparez-vous à chanter la gloire de l'Être suprême!.. »

Dom Gerle (le fils de Dieu) était assis à la gauche de la mère Théos, Robespierre était absent.

Lorsque l'aspirant eut rempli les formalités requises, Catherine Théos le fit approcher d'elle, et lui ayant ordonné de se mettre à genoux, et là, les mains dans les siennes, elle lui fit réciter la formule de réception des initiés que voici, ou plutôt le serment:

«Je jure de répandre jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour soutenir et défendre, soit l'arme à la main, soit par tous les genres de mort possibles, la cause et la gloire de l'Être suprême.»

Après ce serment, l' Éclaireuse faisait la lecture de l'Apocalypse. Elle disait:

«Les sept sceaux sont mis sur l'Évangile de la vérité; cinq sont levés. Dieu a promis à notre mère de se révéler à elle à la levée du sixième. Quand le septième se lèvera, prenez courage, en quelque lieu que vous soyiez, quelque chose que vous voyiez; la terre sera purifiée, tous les hommes mourront. Les seuls élus de la mère de Dieu ne périront pas… et ceux qui avant ce temps seront frappés d'un accident, quel qu'il soit, renaîtront pour ne plus mourir

Alors Catherine reprit les deux mains de l'aspirant dans les siennes, et lui dit en l'embrassant:

– Mon fils, je vous reçois au nombre de mes élus; vous serez immortel, si vous êtes toujours fidèle à votre serment.

L'agent du comité retourna plusieurs fois chez Catherine Théos; chaque réunion offrait un accroissement de néophytes qui devenait alarmant. L'agent suivit cette association dans ses nombreux détours; il vit Robespierre au milieu des initiés, et chaque jour Vadier put juger que son ennemi marchait de lui-même à sa perte. Enfin le moment fut trouvé favorable par lui, et la mère Théos et dom Gerle furent dénoncés et arrêtés… Aussitôt qu'ils furent pris, Robespierre courut pour faire agir son immense pouvoir; mais dès lors il put comprendre combien il avait faibli. Il ne put s'opposer à l'arrestation de la mère Théos ni de dom Gerle!..

De ce moment, Robespierre ne parut plus au comité de Salut public; il s'isola de la société de ses collègues, leur annonçant par cette retraite ce qu'ils avaient à redouter de lui… Cependant son pouvoir était encore bien grand s'il eût su l'employer. Une aventure qui lui arriva à cette époque le prouve; elle trouvera d'autant mieux sa place en ce lieu de l'ouvrage qu'elle est à elle seule l'histoire et même le tableau de ce qu'était la France à cette époque, où quelques meurtres dominaient en la décimant une grande et noble nation.

Une jeune fille, dont le père était papetier, résolut de libérer la France. Elle s'appelait Cécile Renault; elle avait vingt ans, était belle, bien élevée, et n'avait contre les tyrans aucun motif personnel de haine ni de vengeance. Mais chaque jour ses yeux étaient tristement frappés de la vue des familles qui portaient le deuil, ses oreilles douloureusement atteintes par les gémissements des victimes.

– Non, dit-elle, Dieu ne veut pas qu'une faible femme ait au cœur un si ardent désir, si sa volonté ne l'y mettait elle-même… Allons, et que sa sainte mère soit avec moi!

C'était en 1794, le 23 mai au matin; elle se leva, fit sa prière, car elle avait été élevée pieusement par une mère qu'elle avait perdue, puis elle descendit auprès de son père, lui demanda sa bénédiction, et sortit de la maison paternelle, qu'elle ne devait plus revoir.

Arrivée chez Robespierre, elle s'adresse à mademoiselle Duplaix, qui, la regardant avec une curiosité jalouse, lui répond que Robespierre n'était pas chez lui, et que même y fût-il, il n'avait pas de temps à perdre avec la première personne venue.

– S'il est sorti, j'attendrai, répond doucement la jeune fille.

– Avez-vous donc un rendez-vous de lui?

– Un rendez-vous! non. Est-ce que cela est nécessaire? N'est-il pas fonctionnaire public et le chef du Gouvernement? ne se doit-il pas à tout venant? Notre bon roi saint Louis, sous le chêne de Vincennes, rendait justice au premier paysan qui venait la lui demander.

Cette parole imprudente la perdit. Hélas! dans ces temps malheureux, il n'en fallait pas tant pour éveiller les soupçons. Elle fut arrêtée et conduite immédiatement au comité révolutionnaire, où d'abord on l'interrogea.

– Connaissez-vous Robespierre?

– Non.

– Que lui voulez-vous?

– Cela ne vous regarde pas.

– Avez-vous dit que vous regrettiez Capet?

– J'ai dit que je pleurais notre bon roi… oui, je l'ai dit, et je voudrais qu'il vécût encore. N'êtes-vous pas cinq cents rois, et tous plus insolents et despotiques que ne l'était celui que vous avez tué… Vous êtes tous des tyrans… et j'allais chez Robespierre pour voir comment était fait un tyran.

– Que portez-vous dans ce paquet?

Elle avait en effet un petit paquet sous le bras.

– Je m'attendais de toute manière à être arrêtée, et j'avais emporté du linge pour mon usage.

On ouvrit le paquet: il n'y avait, en effet, qu'un peu de linge; mais on la fouilla, et l'on trouva sur elle un grand couteau d'un usage ordinaire… Ce fut suffisant!.. et l'infortunée fut condamnée ce même jour , et mourut le lendemain matin 15 15 Cécile Renault mourut le 29 prairial an II, à l'âge de vingt ans. Ses deux frères furent les seuls de sa famille qui lui survécurent; ils étaient à l'armée, où ils furent arrêtés, mais leurs supérieurs leur fournirent le moyen d'échapper. J'ai connu l'un d'eux qui était parvenu au grade de chef d'escadron. . Malgré la force de son âme, il y eut un moment où son courage faillit: ce fut en voyant son père, un vieillard âgé de soixante-deux ans, aller avec elle à la mort, comme son complice… Son désespoir fut violent; et lui la consolait en lui disant: Eh quoi! ma fille, tu me plains de mourir! Mais dans un temps aussi cruel, lorsque Dieu a retiré son bras de nous, c'est un bonheur de mourir. Toute la famille de cette jeune fille, deux de ses tantes autrefois religieuses, tous ses parents, au nombre de dix-huit, périrent avec elle!.. Dans ce nombre étaient huit femmes mères et filles; toutes s'embrassaient, s'exhortaient et se donnaient mutuellement de la force…

– Nous sommes heureuses de mourir ensemble! disaient-elles…

– Voyez, disait Fouquier-Tinville, la hardiesse de ces femmes, qui prennent de l'audace pour du courage!.. Il faut que j'aille les voir mourir, pour voir si cette grande force se soutiendra, dussé-je pour cela me passer de dîner !..

Tels étaient les hommes qui formaient la société de Robespierre, et Fouquier-Tinville cependant avait un esprit remarquable hors de cette mer de sang où il se baignait tous les jours… Mais tous en étaient venus à cette extrémité qu'il fallait qu'eux-mêmes fussent toujours montés à ce diapason d'une extrême terreur, pour être compris de ceux à qui ils parlaient, et le délire de cette époque produisit le Père Duchesne !.. Le tutoiement acheva de corrompre le beau langage, dont la tradition se conservait néanmoins encore… Le changement total des noms de chaque chose, même des noms propres, acheva l'ouvrage commencé… Insensiblement la société s'effaça en France… on en perdit jusqu'au souvenir… on ne reçut plus, et lorsque madame de Fontenay, après le 9 thermidor, voulut avoir une maison à Chaillot, à ce qu'on nommait la Chaumière , elle eut une peine extrême à la former.

Une des singularités frappantes de l'époque de la Terreur était ce contraste journalier qu'on allait voir au Tribunal révolutionnaire… Ce langage pur et même presque toujours élégant des victimes, avec les paroles grossièrement meurtrières des bourreaux, frappait vivement ceux qui allaient assister à ces horribles scènes pour surprendre quelquefois un mot ou un regard d'adieu!.. Mais ce que je suis fière d'écrire, c'est que l'honneur de cette époque est tout entier aux femmes: leur courage, et leur bravoure même, je puis dire ce mot, est sans aucune comparaison au-dessus de celui des femmes de l'antiquité, même dans leurs actions les plus vantées. Je vais encore en citer un exemple.

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