Laure Abrantès - Histoire des salons de Paris. Tome 5

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Histoire des salons de Paris. Tome 5: краткое содержание, описание и аннотация

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Madame Borghèse avait préparé son entrée pour produire de l'effet. Redoutant l'inégalité de son frère, qui souvent se mettait à table à huit heures et demie, elle ne voulut prudemment arriver qu'à neuf heures passées, ce qui lui fit manquer le premier Consul.

Elle avait voulu frapper depuis le vestibule jusqu'au salon, tous deux inclusivement. Elle était venue dans une magnifique voiture chargée des armoiries des Borghèses: cette voiture, attelée de six chevaux, avait trois laquais portant des torches… un piqueur en avant et un garçon d'attelage en arrière, l'un et l'autre ayant aussi une torche, complétaient cette magnificence encore fort inconnue, en France, pour la génération alors au pouvoir.

Lorsque le prince et la princesse arrivèrent à la porte du salon consulaire, l'huissier, préludant à l'Empire, ouvrit les deux battants et dit à haute voix:

« Monseigneur le prince et madame la princesse Borghèse.»

Nous nous levâmes toutes à l'instant. Joséphine se leva aussi; mais elle demeura immobile devant son fauteuil et laissa la princesse avancer jusqu'à elle et traverser ainsi une grande partie du salon. Mais la chose lui fut plutôt agréable qu'autrement, par une raison que je dirai plus tard, et à laquelle on ne s'attend guère.

Elle était en effet resplendissante , comme elle l'avait annoncé: sa robe était d'un magnifique velours vert, mais d'un vert doux et point tranchant. Le devant de cette robe et le tour de la jupe étaient brodés en diamants, non pas en strass , mais en vrais diamants, et les plus beaux qu'on pût voir 26. Le corsage et les manches en étaient également couverts, ainsi que ses bras et son cou. Sur sa tête était un magnifique diadème où les plus belles émeraudes que j'aie jamais vues étaient entourées de diamants; enfin, pour compléter cette magnifique parure, la princesse avait au côté un bouquet composé de poires d'émeraudes et de poires en perles d'un prix inestimable. Maintenant, qu'on se figure l'être fantastique de beauté qui était au milieu de toutes ces merveilles, et on aura une imparfaite idée encore de la princesse Borghèse entrant dans le salon de Saint-Cloud le soir de sa présentation , comme elle-même le disait!

Je connaissais et la toilette, et les trésors, et la beauté; cependant, je l'avoue, je fus moi-même surprise par l'effet que produisit la princesse à son entrée dans le salon. Quant à son mari, il fut là ce qu'il fut toujours depuis, le premier chambellan de sa femme…

Joséphine, après le premier moment d'étonnement causé par cette profusion de pierreries qui ruisselaient sur les vêtements de sa belle-sœur, se remit, et la conversation devint générale. On servit des glaces, et alors il y eut un mouvement.

– «Eh bien! me dit la Princesse, comment me trouvez-vous?

– Ravissante! et jamais on ne fut si jolie avec autant de magnificence.

LA PRINCESSE

En vérité!

MADAME JUNOT

C'est très-vrai.

LA PRINCESSE

Vous m'aimez, et vous me gâtez…

MADAME JUNOT

Vous êtes enfant!.. Mais, dites-moi pourquoi vous êtes venue si tard?

LA PRINCESSE

Vraiment, je l'ai fait exprès!.. je ne voulais pas vous trouver à table. Il m'est bien égal de n'avoir pas vu mon frère!.. C'était elle , que je voulais trouver et désespérer… Laurette, Laurette! Regardez donc comme elle est bouleversée!.. oh! que je suis contente!

MADAME JUNOT

Prenez garde, on peut vous entendre.

LA PRINCESSE

Que m'importe! je ne l'aime pas!.. Tout à l'heure elle a cru me faire une chose désagréable en me faisant traverser le salon; eh bien! elle m'a charmée.

MADAME JUNOT

Et pourquoi donc?

LA PRINCESSE

Parce que la queue de ma robe ne se serait pas déployée, si elle était venue au-devant de moi, tandis qu'elle a été admirée en son entier.

Je ne pus retenir un éclat de rire; mais la Princesse n'en fut pas blessée. Ce soir-là on aurait pu tout lui dire, excepté qu'elle était laide…

LA PRINCESSE, regardant sa belle-sœur

Elle est bien mise, après tout!.. Ce blanc et or fait admirablement sur ce velours bleu…

Tout à coup la Princesse s'arrête… une pensée semble la saisir; elle jette les yeux alternativement sur sa robe et sur celle de madame Bonaparte.

LA PRINCESSE, soupirant profondément

Ah, mon Dieu! mon Dieu!

MADAME JUNOT

Qu'est-ce donc?

LA PRINCESSE

Comment n'ai-je pas songé à la couleur du meuble de salon!.. Et vous, vous, Laurette… vous, qui êtes mon amie, que j'aime comme ma sœur (ce qui ne disait pas beaucoup), comment ne me prévenez-vous pas?

MADAME JUNOT

Eh! de quoi donc, encore une fois! que le meuble du salon de Saint-Cloud est bleu? Mais vous le saviez aussi bien que moi.

LA PRINCESSE

Sans doute; mais dans un pareil moment on est troublée, on ne sait plus ce qu'on savait; et voilà ce qui m'arrive… J'ai mis une robe verte pour venir m'asseoir dans un fauteuil bleu!

Non, les années s'écouleront et amèneront l'oubli, que je ne perdrai jamais de vue la physionomie de la Princesse en prononçant ces paroles… Et puis l'accent, l'accent désolé, contrit… C'était admirable!

LA PRINCESSE

Je suis sûre que je dois être hideuse! Ce vert et ce bleu… Comment appelle-t-on ce ruban 27? Préjugé vaincu!.. Je dois être bien laide, n'est-ce pas?

MADAME JUNOT

Vous êtes charmante! Quelle idée allez-vous vous mettre en tête!

LA PRINCESSE

Non, non, je dois être horrible! le reflet de ces deux couleurs doit me tuer. Voulez-vous revenir avec moi à Paris, Laurette?

MADAME JUNOT

Merci! j'ai ma voiture. Et vous, votre mari…

LA PRINCESSE

C'est-à-dire que je suis toute seule.

MADAME JUNOT

Comment? et votre lune de miel ne fait que commencer.

LA PRINCESSE, haussant les épaules

Quelles sottises me dites-vous là, chère amie! Une lune de miel avec cet IMBÉCILE-LA!.. Mais vous voulez rire probablement?

MADAME JUNOT

Point du tout, je le croyais; c'était une erreur seulement, mais pas une sottise… Et puisque je ne dérangerai pas un tête-à-tête, j'accepte, pour être avec vous d'abord, et puis pour juger si, en effet tout espoir de lune de miel est perdu.

La Princesse se leva alors majestueusement, et fut droit à madame Bonaparte pour prendre congé d'elle; les deux belles-sœurs s'embrassèrent en souriant!.. Judas n'avait jamais été si bien représenté.

Mais ce fut en regagnant sa voiture que la princesse fut vraiment un type particulier à étudier… Elle ralentit sa marche lorsqu'elle fut arrivée sur le premier palier du grand escalier, et traversa la longue haie formée par tous les domestiques et même les valets de pied du château avec une gravité royale toute comique; mais ce qu'on ne peut rendre, c'est le balancement du corps, les mouvements de la tête, le clignement des yeux, toute l'attitude de la personne. Elle marchait seule en avant; son mari suivait, ayant la grotesque tournure que nous lui avons connue, malgré sa jolie figure. Il avait un habit de je ne sais quelle couleur et quelle forme, qu'il portait à la Cour du Pape; et, comme l'épée n'était pas un meuble fort en usage à la Cour papale, il s'embarrassait dans la sienne, et finit par tomber sur le nez en montant en voiture. Le retour fut rempli par de continuelles doléances de la Princesse sur son chagrin d'avoir mis une robe verte dans un salon bleu.

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