Berthe Buxy - La Demoiselle au Bois Dormant

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Etait-il possible que cet homme sec, alerte, encore jeune, fût le père de cette redoutable lignée? C'était, en tout cas, un patriarche d'aspect bien entreprenant, résolu, svelte, plein d'activité et de force. De fait, son visage intelligent portait de nombreuses rides, sa chevelure rase, toujours ardente sous la légère cendre du temps, semblait avoir flambé; elle avait des ombres rouillées comme les gerbes qui sont restées trop longtemps dehors à l'automne.

– Le patriarche, si vous voulez, cela ne m'empêchera pas de remettre Mlle de Menaudru dans le bon chemin, dit-il.

Elle répliqua d'un ton calme, un peu attristé:

– Vous êtes fâché contre nous parce que nous avons le château. Mais je vous assure que c'est juste et que nous ne vous avons rien pris. Alors, pourquoi nous en vouloir?

Il tressaillit devant cette ignorance touchante de la vie, de toutes les conventions qui régissent et entravent les plus indépendants. Et il dit, dans une impulsion de surprise:

– Quelle drôle de petite créature vous faites!

Personne n'avait jamais appelé Auberte petite créature: elle pensa que cet homme exceptionnel manifestait son mécontentement contre elle. Mais elle s'aperçut qu'il riait.

– Figurez-vous, reprit-il, que j'ai cru à une apparition quand je vous ai vue dans ce site romanesque, auprès de cette source. Je vous ai prise – Hugues lui-même s'y serait trompé – pour la fée errante des grandes sapinières. Et j'ai regardé, Dieu me pardonne, si vous n'aviez pas une couronne de cyclamen dans vos cheveux. Mais vous portiez seulement une digitale. Ma petite princesse égarée, venez-vous souvent dans les bois?

– Pas si loin; je reste sous les arbres de Menaudru.

Singulièrement mise en confiance par son compagnon, elle poursuivit:

– Je me promène et je pense.

– Vous pensez, vous vous promenez et c'est tout. Vous ne vous ennuyez pas à penser toujours?

– Je pense aux choses impossibles, aux mondes qu'on ne voit pas; je pense jusqu'à ne plus savoir dans quel monde nous sommes, Olge et moi.

Ils avaient quitté le bois, ils approchaient de la Maison. Oui, le pied d'Auberte foulait l'herbe du jardin; les régions qu'elle avait si souvent contemplées de loin s'ouvraient devant elle et elle ressentait à la fois une hâte et une souffrance d'en sortir.

M. Droy s'arrêta; il dit brusquement:

– Je ne devrais pas vous comparer à mes détestables enfants, mais si j'avais une fille comme vous…

Elle levait sur lui un long regard interrogateur et candide. Il refoula les paroles qui lui montaient aux lèvres, et il acheva avec un air de respect et de pitié:

– Je… Je l'aimerais beaucoup.

Auberte sortit par une petite porte qui ressemblait à une ogive de lierre et se trouva dans un pré de Menaudru.

III

Six semaines avaient passé. Laurent était de retour à Menaudru. Bien qu'il fût d'un caractère aussi peu expansif que son père, la présence de son grand frère était douce à Auberte. Elle aimait à avoir auprès d'elle ce compagnon qui était toujours prêt à l'écouter, s'il ne lui répondait guère.

Comme le lendemain une affaire appelait Laurent dans une de leurs fermes voisines, Auberte insista pour l'accompagner une partie du chemin. Laurent accepta; le frère et la soeur se mirent en route sous le beau soleil qui répandait jusque dans les fourrés du parc une clarté réchauffante et joyeuse.

Laurent avait trente ans au moins. A part quelques voyages, des séjours annuels à Paris ou chez un oncle qui l'avait élevé, il avait toujours habité Menaudru depuis le second mariage de son père. Sous son extérieur indifférent et froid, il avait été un beau-fils modèle pour la Comtesse, un bon, un très bon frère pour Auberte.

Elle le regardait aujourd'hui, en cheminant à son côté, comme si elle le voyait pour la première fois. Il était très grand, très mince, d'allure extrêmement distinguée. Il avait l'air hautain, ce qui tenait à sa démarche, à ses manières, à son physique, plus qu'à son caractère. Son visage était grave et ennuyé; une ressemblance perceptible avec le Comte frappa Aube comme une découverte. Elle pensa tout à coup qu'elle et Laurent vivraient ensemble à Menaudru, quand leurs parents ne seraient plus là. Laurent deviendrait, avec les années, tout pareil à son père, elle l'image de la Comtesse; ils passeraient leur temps, ils traîneraient leur vie comme le faisaient les châtelains actuels; elle se figura voir le couple qu'ils seraient tous deux le soir, assis seuls dans le grand salon; elle frissonna. Sa bouche formula une question involontaire:

– Laurent, demanda Auberte, pourquoi vous ennuyez-vous?

Il l'examina une seconde et répondit avec enjouement:

– Mais, ma petite soeur, parce que la vie n'est pas tous les jours amusante.

– N'est-ce pas? fit-elle préoccupée. Il y a des choses que je ne m'explique pas, mais que vous, un homme, vous devez comprendre.

Elle le regardait avec une confiance mélancolique et tendre, persuadée que lui, qui était un homme, pouvait débrouiller l'accablante énigme.

Elle poursuivit du même ton perplexe, un peu plaintif:

– Il y a peut-être un moyen de la rendre plus intéressante; il y a peut-être quelque chose à trouver… Je ne sais pas, moi; mais vous, Laurent…

Non, Laurent ne savait pas non plus. Peut-être n'avait-il pas beaucoup cherché. Il s'était ennuyé à fond et en conscience depuis qu'il était au monde; il avait tâché de le faire honnêtement, en homme bon et en galant homme, c'est tout ce qu'il pouvait dire. Seulement, il ne le dit pas.

– Laurent, si vous voyagiez davantage?

– Je ne puis quitter souvent la maison sans faire croire que Mme de Menaudru n'est pas pour son beau-fils une excellente mère. Et puis, ajouta-t-il sans la moindre effusion, il y a vous, Auberte.

Au bout d'un instant, elle glissa timidement sa main dans la main gantée de son frère et murmura:

– Si vous voulez, Laurent, je jouerai avec vous aux échecs.

Laurent sourit avec bonté en caressant la petite main de sa soeur.

– Chère Aube, les échecs ne me distraient guère.

– Alors, dit-elle ouvrant des yeux d'admiration, vous y jouez pour distraire le Comte et pour que maman ait une heure de liberté? C'est très bien, mon frère Laurent, vous êtes bien meilleur que moi.

Il sourit de nouveau en disant:

– Vous êtes venue assez loin, nous voilà sur le chemin public.

– Est-ce que je ne pourrais pas me reposer un instant ici?

Elle désigna une sorte de tertre moussu, dominé par une belle haie où fleurissaient de grands liserons larges et éclatants de blancheur comme des lis. Les pruniers d'un jardin rustique jetaient une ombre mouvante sur le sol. Le chemin était étroit et peu fréquenté; à quelques pas, commençaient les ombrages d'une extrémité du parc. Laurent laissa Aube s'asseoir pour reprendre haleine en lui recommandant de ne pas s'attarder, et, comme il était attendu, il continua sa route.

Quand il se fut éloigné, Aube se retourna à demi pour considérer une maisonnette fermée, dont cette haie bordait l'enclos; ce mouvement lui fit apercevoir deux personnes qui venaient droit à elle et dans lesquelles elle reconnut, avec une certaine appréhension, Gillette et Camille Droy.

Mais, tout à coup, Camille échappa à sa soeur, qui voulait la retenir, et s'esquiva. Gillette s'avança seule avec une promptitude et une résolution irritée qui ne pouvaient présager que des intentions hostiles.

– Enfin! cria de loin Gillette. Il y a assez longtemps que je vous poursuis et que je vous cherche. Mais impossible de vous rencontrer seule!

Plus de doute, c'était bien à Aube qu'elle en voulait. Laurent était trop loin pour que sa soeur pût le rappeler; la maisonnette semblait déserte. Cette fois, le voeu menaçant de Gillette était accompli: elle tenait la pauvre Auberte seule, sans protection et sans défense.

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