Ninon de Lenclos - Lettres de Mmes. de Villars, de Coulanges et de La Fayette, de Ninon de L'Enclos et de Mademoiselle Aïssé

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Je ne passe pas en Espagne une vie aussi oisive que je voudrois, et ce sera beaucoup si je puis jamais rendre toutes les visites que j'ai à y faire. Tout ce que j'y ai de plus agréable, c'est la commodité des habits. La reine mère et toutes les dames approuvent toujours si fort ceux que j'ai, et sur-tout les manteaux, que vous pouvez croire avec quel plaisir je les satisfais. Le noir, comme je crois vous l'avoir déjà mandé, n'est pas une couleur plus respectueuse qu'une autre.

Je ne vois pas qu'on se presse trop ici d'expédier le brevet de cette pension de deux mille écus pour madame de Grancey ; M. de Villars voudroit bien lui être utile; mais avec tout l'or qui vient des Indes, l'Espagne ne paroît pas opulente. Ce que j'ai vu de plus riche, de plus doré, de plus magnifique, est l'appartement de la reine. Il y a entre autres meubles dans sa chambre, une tapisserie, dont ce qu'on y voit de fond, est de perles. Ce ne sont point des personnages; on ne peut pas dire que l'or y soit massif, mais il est employé d'une manière et d'une abondance extraordinaires. Il y a quelques fleurs: ce sont des bandes de compartimens; mais il faudroit être plus habile que je ne suis à représenter les choses, pour vous faire comprendre la beauté que compose le corail employé dans cet ouvrage. Ce n'est point une matière assez précieuse pour en vanter la quantité; mais la couleur et l'or qui paroît dans cette broderie, sont assurément ce qu'on auroit peine à vous décrire; mais il ne vous importe guère. Cette tapisserie m'est demeurée dans la tête; c'est ce qui m'a fait écrire ceci, qui vise assez au galimatias. Adieu, madame: ce que je sens bien distinctement, c'est que je vous aime. Aimez-moi aussi, je vous en prie; et ne consentez jamais en vous-même que je sois en Espagne et vous en France.

Madrid, 27 janvier 1680.

Comme le courrier ne partit point hier au soir, et qu'il me reste un peu de temps, je veux vous conter, si je puis, en peu de mots, une belle aventure. Nous arrivions hier, M. de Villars et moi, sur les dix heures du matin, quand nous vîmes entrer dans ma chambre une tapada , suivie d'une autre qui paroissoit sa suivante. Je fis signe à M. de Villars que c'étoit à lui à se mettre en devoir de faire les honneurs; la suivante se retira. L'autre fit signe qu'elle vouloit que quelques gens qui étoient dans l'antichambre, se retirassent aussi. Elle s'approcha d'une fenêtre avec M. de Villars , me faisant signe en même temps de m'approcher. Elle leva son manteau, je n'en étois guère plus savante. Je me souvenois un peu d'avoir vu quelque personne qui lui ressembloit; M. de Villars s'écria: c'est madame la connétable Colonne ! Sur cela je me mis à lui faire quelques complimens. Comme ce n'est pas son style, elle vint au fait. Elle pleura et demanda qu'on eût pitié d'elle. Pour dire deux mots de sa personne, sa taille est des plus belles. Un corps à l'espagnole qui ne lui couvre ni trop ni trop peu les épaules. Ce qu'elle en montre, est très-bien fait: deux grosses tresses de cheveux noirs, renouées par le haut d'un beau ruban couleur de feu: le reste de ses cheveux en désordre et mal peigné; de très-belles perles à son cou; un air agité qui ne siéroit pas bien à une autre, et qui pour lui être assez naturel, ne gâte rien; de belles dents. Je voudrois bien vous faire entendre tout ceci en peu de mots. La connétable est dans un couvent royal, nommé San-Domingo . Elle en est déjà sortie quatre ou cinq fois; et la dernière qu'elle y entra, le nonce fit semblant de vouloir parler à une religieuse à la porte; et quand elle fut ouverte, la connétable que l'on croyoit bien loin, rentra promptement; car en Espagne, dans ces sortes de couvens, il y a d'extraordinaires régularités sur les entrées et les sorties. Quand elle y fut, les parens du connétable exigèrent d'elle qu'elle signeroit entre les mains du roi un papier, par lequel elle s'engageroit de ne plus sortir sans la permission de son mari, promettant que, si elle en sortoit, on pourroit la renvoyer à Saragosse, ou en tel autre lieu que son mari souhaiteroit. La voilà donc avec de doubles liens. Quand le marquis de los Balbasès revint avec sa femme, elle crut qu'ils la recevroient dans leur maison; mais ils s'en excusèrent, disant qu'elle étoit trop petite. Le bruit de l'entrée de la reine a fait prendre la résolution à madame Colonne de sortir encore de son couvent. Aussitôt pensé, aussitôt fait. Elle envoie emprunter un carrosse, et s'en va droit chez la marquise de los Balbasès . Elle fut bien reçue, malgré leur surprise. Au bout de quelques jours, quelqu'un vint lui dire que los Balbasès l'alloit envoyer à Saragosse trouver son mari. Sur cela elle demande un carrosse pour aller prendre l'air; on lui en donne un. Elle fait quelques tours par la ville, et se fait descendre à notre porte; la voilà chez nous disant qu'elle n'en vouloit plus sortir, et que l'on ne voudroit pas la mettre dans la rue. Il parut qu'elle seroit bien aise de voir le nonce. Nous la fîmes dîner; je lui fis de mon mieux, parce qu'en effet elle fait très-grande pitié d'être de l'humeur qu'elle est. Le marquis de los Balbasès envoie un de ses parens pour essayer de la résoudre à retourner, et à ne pas donner une nouvelle scène au public. Elle dit qu'elle n'en fera rien. Le nonce arrive; elle le prie qu'il la fasse rentrer dans son couvent. Il répond qu'il n'en a pas le pouvoir. Une dame de qualité de nos amies, qui est la comtesse de Villombrosa , dont le fils a épousé la fille de los Balbasès , vint ici. M. de Villars et le nonce firent plusieurs allées et venues chez los Balbasès , qui promit plusieurs fois, foi de cavalier, qu'il ne feroit nulle violence à madame Colonne pour retourner avec son mari; qu'il la prioit de revenir chez lui, et que l'on tâcheroit de faire en sorte que le roi qui avoit l'écrit de madame Colonne , ne sauroit rien, de sa sortie, et que, si elle s'opiniâtroit à ne pas vouloir revenir, elle alloit mettre contre elle le roi, son mari, et toute sa famille. Enfin, madame, il étoit près de minuit que nous ne savions tous que faire par les conséquences que cette pauvre créature attiroit contre elle en demeurant chez nous. Mais enfin elle se résolut à s'en aller. La comtesse de Villombrosa , M. de Villars et moi la remmenâmes chez le marquis de los Balbasès . Sa femme et lui la reçurent très-bien; mille embrassades. Vraiment, c'est une chose inconcevable que les mouvemens extraordinaires qui se passent dans cette tête. Elle l'avoue elle-même. Si elle ne fait pas plus de chemin, ce n'est pas manque de bonne volonté. Cependant, s'il lui prend envie une autre fois de revenir chez nous et de n'en vouloir pas sortir, par les frayeurs qu'on ne la remette au pouvoir de son mari, nous en serions bien embarrassés. Si cette histoire vous ennuie, madame, prenez-vous-en à l'envie et au plaisir que j'ai de vous conter tout ce que je sais qui peut vous être écrit.

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LETTRE VIII

Madrid, 9 février 1680.

La reine d'Espagne, bien loin d'être dans un état pitoyable, comme on le publie en France, est engraissée au point que, pour peu qu'elle augmente, son visage sera rond. Sa gorge, au pied de la lettre, est déjà trop grosse, quoiqu'elle soit une des plus belles que j'aie jamais vues. Elle dort à l'ordinaire dix à douze heures. Elle mange quatre fois le jour de la viande; il est vrai que son déjeûner et sa collation sont ses meilleurs repas. Il y a toujours à sa collation un chapon bouilli sur un potage, et un chapon rôti. Je la vois fort rire, quand j'ai l'honneur d'être avec elle. Je suis persuadée que je ne suis ni assez plaisante ni assez agréable pour la mettre en cette bonne humeur, et qu'il faut qu'elle ne soit pas chagrine d'ordinaire. L'on ne peut assurément se mieux gouverner, ni avec plus de douceur et de complaisance pour le roi. Elle avoit vu son portrait; on ne lui avoit pas fait celui de son humeur pour les manières et la vie solitaire. On n'a pas renversé toutes les coutumes du pays, pour y en mettre de plus agréables. Mais la reine mère fait tout ce qu'elle peut pour les adoucir. Il paroît à tous les gens de bon sens que la jeune reine ne peut mieux faire que de contribuer de son côté à s'attirer la continuation de l'amitié et de la tendresse que ce prince lui témoigne. Il y a cette duchesse de Terranova , camarera mayor , dont l'humeur passe pour être un peu hautaine. La jeune reine plaît infiniment à toutes les dames. Je fais tout ce que je puis, quand j'ai l'honneur d'être auprès d'elle, pour la faire souvenir de leur dire tout ce qui est le plus propre à les gagner. Quand je vous dis qu'elle est grasse, qu'elle dort, qu'elle rit, encore une fois, je vous dis vrai. Il n'est pas moins vrai aussi, avec tout cela, que la vie qu'elle mène, ne lui est guère agréable. Enfin, madame, je vous assure qu'elle fait à merveille; j'en suis tout étonnée.

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