René Boylesve - Le Médecin des Dames de Néans
Здесь есть возможность читать онлайн «René Boylesve - Le Médecin des Dames de Néans» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le Médecin des Dames de Néans
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le Médecin des Dames de Néans: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Médecin des Dames de Néans»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le Médecin des Dames de Néans — читать онлайн ознакомительный отрывок
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Médecin des Dames de Néans», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Tous les libres penseurs détalaient comme des faunes, vers des beautés entrevues à un tournant de rue, par la vitrine d'une boutique, voire à leurs fenêtres parmi la mousseline proprette des rideaux. Toutes ces dames attifées d'oripeaux étranges promenaient leur démarche alanguie, entr'ouvraient des yeux provocants et tendres, et se laissaient cueillir comme de ces fruits très mûrs qui d'eux-mêmes vont choir. Il y avait les danses sur la place publique, où les petites filles du catéchisme se livraient à des gestes que le malheureux abbé prenait pour obscènes, n'ayant point précisément l'idée de ce que l'obscénité pouvait être. Et il se précipitait, tel Jésus au milieu des vendeurs, pour disperser les scandales. Mais ni sa voix, ni son geste ne le voulaient servir. Il demeurait paralysé, avec une indignation portée au comble, et il lui semblait que son corps, sous la tension trop violente, allait voler en éclats. Dans le milieu même des sarabandes effrénées, se tenait une séance du conseil municipal, où tous ceux qui n'étaient pas encore ivres délibéraient avec des apparences de gravité sur un sujet louche dont les termes essentiels étaient dits dans le tuyau de l'oreille. Et, par moments, les faces solennelles de ces messieurs ne se tenaient plus et pouffaient. Il était fort aisé de reconnaître M. le maire et son adjoint; Bizuit, le ferblantier et le confiseur Champeau et le greffier Benoît. À quoi tous ces gros bêtas se préparaient-ils avec des mines si burlesques, par leurs colloques mystérieux et les petites bouffées subites de leurs rires de gamins? Au fond, ils conservaient, chacun, dans cette vision extravagante, les traits précis de leur caractère véritable, n'avaient aucune attitude illogique, étaient dans cette farce, ce qu'ils étaient exactement dans leurs fonctions, l'empois seulement un peu fondu. Ils firent part à la foule du résultat de la délibération; on les acclama; ils se levèrent; on les suivit. L'abbé seul n'entendit rien, ne fut qu'angoissé davantage. Mais, comme il allait se réfugier en désespoir, au pied des autels, traversant la sacristie, l'abbé vit le sonneur de la paroisse, nommé Lespingrelet, la face congestionnée, puant le vin et tirant à toute volée la corde, sans que l'on entendît pourtant le carillon. L'extravagance atteignit l'inénarrable. L'abbé s'aperçut que tout Néans grimpait à la corde. Tout en haut était déjà juché le conseil municipal, brandissant sa délibération. Et les dames de la société, et les petites filles du catéchisme, les faunes libres penseurs, Gertrude, mademoiselle Mistouflet, mademoiselle Hubertine la Hotte et les quatre commis voyageurs épris, à la force des poignets, se hissaient pêle-mêle, en postures acrobatiques et immodestes, et les mouvements que le sonneur imprimait à la corde secouaient toutes ces grappes, accentuaient leur ardeur joviale, accéléraient leur ascension saugrenue. L'abbé interrogea Lespingrelet, mais cet animal se tordait comme un diable; on ne savait où prendre sa trogne d'ivrogne que ses jambes balancées en rythme furieux tantôt venaient frapper au risque de l'écraser comme une outre pendue, et tantôt enlaçaient, nouées en manière de lianes, derrière la nuque.
Spectacle immonde: ce fut Septime qui l'informa; Septime pâle et sérieux, figure d'ange, qui entrait par la porte du chœur, aux genoux encore la poussière des dalles, tel que s'il venait de se préparer, par la prière, à quelque affaire importante. Septime montrait du doigt, d'un geste de saint gothique, la hauteur du clocher, et il dit: «C'est là-haut, le mauvais lieu; nous y allons tous!» comme il eût dit: «C'est le Ciel, il le faut gagner»; et il prit la corde, gardant son angélique visage et sa sérénité.
À ce moment, le sonneur disparu, le bas de la corde demeurée libre se livra à des girations serpentines d'une violence inouïe, l'abbé y fut pris, saisi, étouffé comme en l'enlacement d'un boa monstre; il entendait ses os craquer dans la spirale de plus en plus étroite du câble et l'ignominie fut achevée quand il s'aperçut qu'il montait, montait avec toute la paroisse, montait avec Septime, avec Gertrude, avec ses pénitentes, montait au mauvais lieu.
VI
Le docteur était né à Chinon, ville adorable pour la jolie place qu'elle a sous le soleil et pour ce qu'elle contint. Car, avec Rabelais qu'elle forma, il semble qu'elle eut tout le XVIe siècle couché aux pentes de sa colline et qu'elle lui fut le parterre vraiment propre à deviser joyeusement, spirituellement et d'amour.
À Chinon, la vie était aimable et douce, et les mœurs aisées. Les aventures n'y faisaient point scandale, et mille accommodements naturels qui eussent, ailleurs, paru singuliers répartissaient dans les familles le calme et la justice.
C'est ainsi que nul ne songeait à faire feu parce que M. Desvet, dont la femme était toujours sur le flanc, allait tous les soirs que le bon Dieu lui donnait, faire le trictrac de madame Desnoyers que ce pauvre M. Desnoyers avait épousée – il faut bien qu'un notaire se marie, – malgré une faiblesse que tout le monde connaissait puisqu'il avait fait toutes ses études au collège de Chinon. Le cher homme ne se cachait point de venir, pendant le trictrac, compulser ses dossiers, dans son cabinet sur la rue. Tout le monde avait accoutumé de le voir ainsi là, le soir, et l'on n'y faisait pas attention. Il fallait que quelqu'un fût bien nouveau venu dans la ville pour qu'on lui dît, en passant devant la fenêtre éclairée: «Tenez, voilà monsieur Desnoyers, le notaire, qui n'a point de goût pour le trictrac.»
Le même divertissement portait un autre nom chez M. le Receveur de l'enregistrement qui, pendant quatre années de célibat passées au café de la ville, s'était disputé avec le petit percepteur des contributions pour ce que celui-ci ne goûtait que les belles femmes à épaisse chevelure brune, tandis que lui n'avait appétit que de petites grasses blondes boulottes. Il était arrivé, ce à quoi on avait pu s'attendre, que le receveur, après quinze jours de congé, était revenu triomphant au bras d'une admirable receveuse qui avait des hanches gonflées comme des amphores, une taille de lancier et des cheveux aile de corbeau. Le percepteur avait cru à une provocation et s'était refroidi vis-à-vis du receveur dans la mesure qu'il s'échauffait pour la brune. Longuement il avait médité sa vengeance. Et il l'eût savourée avec une amère volupté, le jour où il mit la main sur la petite grasse blonde boulotte. Mais le jeu des quatre coins qui se faisait chez M. le Receveur répandait le baume aux endroits qu'eût empoisonnés le fiel administratif.
Et de même, ailleurs. Tout ceci se faisait si bonnement que nul n'y voyait ombrage. En vérité, personne n'était lésé. La religion? dira-t-on. Il y avait eu entre les vénérables curés de Saint-Étienne et de Saint-Maurice plusieurs conférences à ce sujet, comme il était convenable. Ces messieurs, qui étaient fort distingués, n'avaient rien d'un Savonarole. Ils savaient, pour fréquenter les tables de M. Desnoyers comme de M. Desvet, que le fond des âmes de toutes ces personnes était bon, et le Seigneur était parmi elles, puisque la paix y régnait. Jamais il n'y eut à Chinon de meilleurs pasteurs que ces hommes gras qui avaient de la simplicité, de la fourchette et du cœur.
Que l'on juge de la situation du brave homme de Chinon devenu le médecin des dames de Néans. Il subit le certain effroi qu'éprouvent certaines personnes à visiter le Musée Grévin. Le ton de sa conversation effaroucha; il dut le baisser et modérer ses gestes; sous peine d'avoir tout le pays à dos. Il dut emprunter ses sujets de conversation à une sorte d'anthologie verbale où Néans puisait son beau dire sans s'en écarter jamais et sans paraître atteindre la satiété. Les affaires locales en faisaient le fond, quelques lieux communs généraux pouvaient bien être effleurés par les personnes dont la pondération reconnue garantissait qu'elles n'en abuseraient point. Mais l'humeur y était regardée comme du plus mauvais goût.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le Médecin des Dames de Néans»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Médecin des Dames de Néans» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le Médecin des Dames de Néans» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.