René Boylesve - Le Médecin des Dames de Néans

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– Serai-je reçu avec Septime? dit l'abbé, allongeant le nez, et sans le moindre scrupule pour le petit soubresaut qu'il savait avoir causé par son «toc-toc». J'ai donné congé à ce grand enfant que les chaleurs fatiguent, et il vient vous offrir ses hommages…

L'abbé poussait Septime rougissant dans la pièce sombre où vaguait peut-être, pour cet odorat de seize ans, un parfum spécial qui le comblait de timidité. Le menant ainsi «dans le monde», pensait l'abbé, il espérait l'aguerrir, et il avait l'ordre écrit du papa de ne négliger aucune occasion.

Madame Durosay se souleva à demi, et tendit la main que l'abbé, selon sa façon, prit entre ses deux longues mains plates et sèches et garda longtemps. Septime avait le triste moment d'attente des pauvres jeunes gens gênés qui n'ont pas encore dit bonjour et qui n'osent regarder la maîtresse de maison avant d'avoir régulièrement salué; il ondulait sa taille embarrassante et, par-dessus la tête de l'abbé, esquissait de la tête des saluts perdus. Il pensait que l'abbé était ridicule de n'en pas finir à lâcher cette main et qu'il allait l'être lui, plus que son précepteur, par quelque gaucherie stupide dont il ne serait pas maître, en approchant ce bras que madame Durosay avait nu jusqu'au coude. Son cœur battait fortement, le bras lui semblait un objet extraordinaire, qu'il ne comprenait pas même que l'on montrât, bien qu'il en fût bien aise, à cause du trouble qu'on en reçoit.

Enfin, l'abbé fit place et Septime prit la main, avec tant de peur d'en abuser, qu'à peine il l'effleura.

– Monsieur l'abbé, dit la jeune femme, est bien dur pour ses élèves et c'est mal à lui, pour un jour de congé, de les mener visiter les malades.

– Je vous jure, madame, dit l'abbé, que tout le long du chemin, mon galant élève a marché plus vite que moi…

Septime, confus, se sentait l'envie de prononcer quelque mot extrêmement aimable, et il rougit seulement.

Mais madame Durosay ne prenait garde, se plaignant en termes dolents, de la visite fastidieuse du grand médecin qu'on ne faisait venir que pour lui faire peur. M. Durosay tenait à se ruiner en consultations et en pure perte. En somme, que lui voulait-on? Elle mangeait et dormait convenablement, ne se plaignait de rien. Qu'elle remuât? Qu'elle bouleversât toutes choses de son activité? Qu'elle explosât continuellement de belle humeur? Qu'elle ébranlât la maison d'éclats de rire? Mais c'était grotesque à la fin! Et quels sujets, s'il vous plaît, à cette ébriété? Avouez que le bon Dieu perdrait son latin à vouloir établir la vie de plaisir à Néans.

L'abbé, plein d'indulgence et de bonté, se délectait du ton plaisant et d'avoir vu madame Durosay sourire.

– Moins puissants que le bon Dieu, madame, et moins forts en latin, nous avons osé comploter de belles et honnêtes distractions. Monsieur votre mari me parlait tout à l'heure d'un jeu que Septime vous expliquera.

– C'est un lawn-tennis , madame, dit Septime, qu'on organiserait aux Veulottes.

– J'ai joué à ça!.. C'est charmant. Je serai très bien sous le marronnier, à vous regarder faire.

– Eh! allez donc, s'écria M. Durosay, dont la dodue bedaine faisait irruption dans la pièce, échinez-vous donc à dénicher un joujou, à inventer l'impossible pour ces monstres de femmes. Voilà ce qui vous attend; voilà où l'on aboutit!.. Ah! n'épousez jamais, monsieur Septime, ni vous, monsieur l'abbé… ha! ha! ha! ha!

Et le notaire se réjouissait de son tour d'esprit dont la vingtième édition laissait calmes les auditeurs ordinaires.

– Voyons, bellotte, dit-il, sérieux et tendre, en s'approchant de madame Durosay, que faut-il pour votre plaisir? On exécutera vos petits caprices; on vous gâtera comme une enfant-gâteau: c'est le grand médecin qui l'a ordonné.

Il prenait le bras dans ses grosses pattes de dogue, le beau bras à la manche relevée, où Septime remarquait la douce ombre que faisait un duvet léger et le petit creux à l'intérieur du coude, pochette imaginaire et mystérieuse où il soupçonnait, dans le vague de son instinct, que quelque chose de grave ou de grand même, comme la vie d'un ou de beaucoup d'hommes pouvait se venir blottir et étouffer. Pauvre jolie dépression bleuâtre sur le blanc de la peau! Et ces mains énormes et disgracieuses touchaient cela, tapotaient cela comme elles eussent fait des flancs d'un honnête chien, familièrement et sans plus d'émotion. Septime était choqué comme d'un sacrilège.

– On demande, continuait le mari, que vous soyez insupportable, que vous cassiez, brisiez tout, que vous battiez votre époux; que vous fassiez damner monsieur le curé ou venir madame votre mère si bon peut vous sembler!

»C'est le cas de demander, comme disaient les bateliers de la Loire, la «corde à virer le vent», d'avoir faim d'ortolans ou appétit de la lune! Eh bien, qu'est-ce que tu dirais, bellotte, d'un bon petit voyage avec les clefs sous la porte et les clients au diable?

– J'aimerais mieux la paix, mon ami!

M. Durosay plaqua fortement la boîte aux échecs sur la table, et, bien que l'on fût proche de l'heure du dîner, se fit trois fois battre par l'abbé. Madame Durosay classait des journaux de mode, et pour les feuilletons, les passait à Septime. Septime allait du bras nu aux gravures coloriées où des femmes en toilettes de soirée avaient des épaules et des gorges roses, et de cette contemplation silencieuse et bébête sa puberté toute neuve recevait une joie trouble et exquise.

IV

M. de Prébendes eût préféré dire sa messe à rebours qu'avouer l'effroi secret que lui causait le docteur Grandier.

Des années avant qu'ils fussent unis par la maison Durosay, et alors qu'il le fréquentait uniquement pour sa péricardite et ses granulations, il l'avait cru un peu Satan ou quelqu'un de ses suppôts de qualité. Cette première impression avait tourné cependant, en même temps et dans la mesure que s'affermissait son instinctive méfiance.

La rondeur, la belle franchise habituelle de ce grand gaillard de muscles solides et de frais regard bleu, la bonté qu'on lui connaissait, toutes ses allures de brusque apparence, n'étaient pas, ne pouvaient être d'un génie du mal. Le bon abbé en avait presque regret, car il s'en trouvait moins armé contre lui, dans les circonstances nombreuses où ils se posaient comme adversaires résolus. Ce diable d'homme, sinon cet homme du diable, avait toujours avec soi la force d'une apparente évidence, alors que l'abbé devait combattre à coups de dialectique. Avait-il donc raison?.. Non!.. certes! puisqu'il méconnaissait tout l'enseignement écrit; mais il en avait l'air, et d'une discussion contradictoire personne qui ne sortît rangé de son côté. Il n'avait nul acquis, pensait l'abbé; il raisonnait comme l'homme tout nu. Et c'était pour cela qu'on le trouvait convaincant. Il opposait une certaine force humaine contre tous les édifices élevés sous l'invocation divine. Ah! plût au ciel qu'il eût été d'enfer, qui ne prévaut point contre Dieu! Mais il était de la terre dont on n'est pas si sûr.

Un soir, l'abbé et le docteur sortaient ensemble et seuls, de chez le notaire. Ils se trouvèrent aussitôt dans la nuit noire, le ciel étant couvert et Néans n'ayant d'autre éclairage que celui des boutiques qui, avant neuf heures, ont rabattu leurs volets. Ils s'en allaient cahin-caha sur le sol inégal. Grandier dit tout à coup:

– L'abbé, nous allons nous casser! donnez-moi donc le bras.

Et les deux ennemis descendirent à la façon des amoureux jusqu'au carrefour qui fait le centre de la ville, où le docteur, par courtoisie, avait coutume de reconduire l'abbé, bien que ce fût, à lui, tout l'opposé de sa route. L'abbé s'éloignait alors du côté de la rivière au bord de laquelle le presbytère se trouvait; le médecin rebroussait chemin, et dans le silence de Néans endormi retentissait quotidiennement la voix du docteur, déjà le dos tourné: «Bonsoir, monsieur l'abbé!» et grésillait la voix de feuilles sèches de l'ecclésiastique: «Bonsoir, docteur», du même ton invariablement, quelles qu'aient été les aigreurs échangées, sauf quelques sonorités surajoutées du côté de Grandier, les soirs où M. Durosay avait sorti son vieux cognac, ou quelques sourdines, au contraire, du côté de l'abbé, quand il étouffait dans les replis d'un long cache-nez noir, sa gorge délicate.

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