René Boylesve - Le Médecin des Dames de Néans

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Cependant le docteur avait vécu là, vingt ans, dévorant sa flamme et pestant de ne pouvoir réagir. Sa qualité l'obligeait à beaucoup de circonspection. Il s'était tu. Seulement quelques âmes choisies avaient été initiées à la belle vie ensoleillée d'antan, et cette élite de la ville encore souriait à ces récits comme on fait aux pages d'un roman. On n'y donnait aucune foi. Il avait d'ailleurs, quoique garçon, l'existence la plus rangée du monde. On avait bien crié un peu, quand il avait pris pour servante une fille de Bourgueil, point du tout vilaine d'entournure et qui n'avait pas l'âge canonique. Cette brave créature, que le docteur avait, disait-on, mise à mal autrefois, persistait à lui vouloir du bien et lui était venue, un jour de foire, offrir ses services. Nul ne savait quel titre elle avait au juste dans la maison, mais si quelques mijaurées de la société avaient cru devoir faire entendre au médecin qu'elles saisissaient le scandale, le bel ordre muet de la maison Grandier d'où nul bruit ne transperçait les murs proprets enguirlandés de glycines, avait fini par imposer silence. On le considérait comme un satyre en cage, mais nul n'avait jamais regardé aux barreaux, et l'on avait fini par craindre son sabot qui devait certes avoir la corne dure.

Il paraissait tellement d'une autre race; il voyait tout à rebours du commun. Le bon greffier de Néans, M. Benoît, ne lui pardonnait pas ses sarcasmes à l'endroit du fait qui avait valu à sa boutonnière la médaille de sauvetage. Le docteur n'avait cessé de l'en plaisanter. Beau sauvetage, en vérité!

Le greffier ne s'était-il pas jeté à l'eau pour repêcher un vilain gredin dépenaillé qui se voulait faire périr? – «Le triste ouvrage, mon bon Benoît, avait dit Grandier en frottant le moribond qui revenait à la vie; en voici un qui s'enfonçait doucement dans l'eau et dans la paix, et vous venez vous mêler, vous, de le reprolonger dans la misère et le vagabondage. Laissez donc mourir les gens qui n'ont pas mieux à faire ici. Ce misérable ne valait rien pour la vie; vous le ressuscitez, et, si dans deux jours vous le surprenez à briser les clôtures de votre basse-cour, vous lui tirerez dessus en l'appelant brigand; monsieur Benoît, vous n'avez pas pour deux liards d'esprit…»

Cet homme et cette philosophie maintenaient Néans en état de perplexité. Tout savant et sympathique que fût par ailleurs le docteur Grandier, chacun gardait, en son jugement vis-à-vis de lui, un coin de réserve ambiguë qui allait se précisant chez certains jusqu'à cette quasi-affirmation en leur for intérieur: «On viendrait me dire que cet homme-là a fait un mauvais coup, que je n'en lèverais pas un bras plus haut que l'autre…»

VII

Ce dernier soir, sur la terrasse du notaire, un marronnier et un orme, trois ou quatre fois séculaires, balançaient leurs feuilles et leurs fines branches dans l'air tiède. On voyait par-dessus la balustrade de pierre, grâce aux lumignons de quelques boutiques, la principale rue de Néans s'enfoncer dans l'ombre, inégale et bossuée, molestée de pignons avancés, de vieilles maisons ventrues, jusque vers l'église dont le clocher là-bas apparaissait, par instants, dans la clarté brève d'éclairs de chaleur. On n'entendait de bruit que, parfois, celui des volets qui se fermaient mollement comme la paupière d'un œil qui s'endort peut-être avec une sorte de respect instinctif de ces silences d'été nocturne.

Les familiers étaient assis dans de grands fauteuils d'osier qu'ils appelaient des «torpeurs». M. de Prébendes seul se refusait cette flatterie des sens et il n'aimait point que Septime en usât. On causait peu, le ton se haussait si vite entre le docteur et l'abbé, que l'un et l'autre, par courtoisie réciproque, fuyaient d'ordinaire les sujets brûlants. M. Durosay n'avait rien à dire: il parlait presque seul. Madame Durosay demeurait comme le jour, étendue. Trouvait-elle à ces heures d'après-dîner un charme qu'elle ne savait qualifier? On était si à l'affût de quelque chose qu'elle aimât, qu'on prolongeait longtemps ces soirs de torpeur. Ces messieurs fumaient.

Il y avait des giroflées et des roses au pied de la maison, à une certaine distance, et de petites brises espacées en apportaient par moments les parfums presque trop violents, une minute, et tout à coup évanouis, pour revenir aussitôt après, avec une insistance.

– Ah! sentez-vous? disait quelqu'un.

– Oui, oui, c'est délicieux…

Toutes les fois que cela revenait, la même question et la même réponse machinales, à peine conscientes, dont la répétition ne fatiguait pas, provenant d'un être instinctif au fond d'eux, qui ne pouvait pas ne pas dire: «Ah! je sens, c'est délicieux!»

– On devrait passer tout entières dehors des nuits pareilles, fit madame Durosay. Est-ce que ce serait mauvais, docteur?

– Oh! si vous le vouliez bien, bien fort, on vous le permettrait… Vous en sentiriez-vous grande envie?

– Oh! pas tant que cela…

Grandier, qui épiait toujours l'éveil d'un désir, fit un peu de moue. Quelques sensations effleuraient la jeune femme; le parfum, la musique, en la caressant, faisaient presque rêver une sensualité en elle endormie. Il eût voulu être certain que ce rudiment d'une si puissante source de vitalité, existait chez elle. S'il y était, comment le cultiverait-on? Cela n'était pas du tout clair. Mais le découvrir était son dernier espoir. Et depuis qu'il s'occupait d'elle, elle ne manifestait, en vérité, rien.

L'haleine des fleurs repassait, en sorte de nuées voletantes et lourdes de baumes. Chacun les recevait, en était environné, imprégné. C'était comme la taquinerie de quelque grand séducteur caché dans la nuit. Le léger bruissement des feuilles d'ormes était peut-être son sourire, et l'étincellement régulier des doux éclairs à l'horizon, un regard clignotant vers son œuvre louche. On pouvait imaginer sa grande figure malicieuse et son geste. Il y avait un acharnement en cette séduction par les fleurs et la mollesse du soir; et la conscience du charme peu à peu s'éveillait.

Il faut un temps aux personnes qui n'ont point le goût cultivé des sensations voluptueuses pour s'apercevoir que, réellement, elles sont ravies. Elles l'ont avoué déjà, du bout des lèvres, comme on l'a fait tout à l'heure sur la terrasse: «Ah! c'est délicieux!» Le délice y est tout juste comme le tourment à qui dit: «Ah! mon Dieu! mon Dieu! que j'ai donc été inquiet de votre santé!» Le délice ne vient point spontanément; il aime être sollicité. Il faut, le sachant possible, le souhaiter, l'évoquer. Pour qui le cherche, il est là; pour qui ne l'a point déjà en son désir, il est de désespérante lenteur. Ah! pensez donc! la nuit, le crépuscule, l'adorable splendeur des choses, la grâce miraculeuse d'une odeur ou d'un son, faire des avances à qui s'est fermé les sens, et paraît ne même pas soupçonner que ces êtres impersonnels ont de véritables caresses! Oui, la plupart des gens ont besoin d'être prévenus. De la musique, on le leur a dit assez; dès qu'un accord est perçu, leur épiderme se tend au frisson. Mais des harmonies innombrables, dont la nature est toute retentissante, il les faut avertir, et insister n'est pas trop. Qu'un homme soit là, à certaines heures incomparables, et dise en termes sobres et forts la beauté qui environne, toutes les femmes seront remuées, et par cette légère secousse, ouvertes elles-mêmes directement à la séduction ambiante. Nous sommes presque tous ainsi faits qu'il nous faut en toutes choses des initiateurs. Je ne sais quelle faiblesse nous retient en nous-mêmes, telles des limaces craintives, et quelle taie nous avons aux yeux et aux sens, qu'une chiquenaude suffit à briser. Un élan, et le monde est révélé.

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