René Boylesve - Le Médecin des Dames de Néans
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Que l'on se figure des oiseaux rares d'assez joli plumage, enclos en une cage où souffle à perpétuité une brise toujours égale. Que le souffle désespérant de l'égale brise fasse peu à peu tomber les plumes des oiseaux, que chaque nouvel oiseau mis en cage soit, de mémoire d'oiseau, condamné à laisser choir sa parure: ni le petit qui se déplume, ni les déjà déplumés ne donneront attention à la mésaventure; parce que cela met à nu tout le monde des oiseaux, on sera, sans arrière-pensée aucune, de pauvres oiseaux tout nus.
Les dames de Néans, quant à leur manière d'être, étaient un peu pareilles à ces oiseaux.
Cet enjouement, cette grâce alerte, cette mobilité, cette curieuse flamme sans cesse vacillante qui épand jusqu'au loin ses vibrations chaudes, son atmosphère d'aise où facilement on sourit, qui est on ne sait trop quoi, mais qui est cet étrange mouvement: la vie; tel avait été leur plumage. Mais non! on ne sait pas de quoi cela est fait; et qu'importe? Il y a des personnes qui vivent intérieurement, d'autres, tout au dehors, et répandant un charme égal. Il y a aussi des gens que vous croisez dans la rue, que vous recevez à votre table, qui sont jeunes ou vieux, et qui sont morts. L'humanité que les livres officiels enregistrent comme peuplant le globe, et se donnent la peine d'étiqueter comme des valeurs, pourrait fort bien être déjà divisée en vivants et en trépassés. Les uns, qui, par une vertu spéciale trouvent, créent, ont le pouvoir d'accroître tout ce qui passe par leurs mains ou par leur esprit; les autres, stériles, atones, dénués même d'une résonance sous le choc, véritables cloches fêlées dérisoirement suspendues. Il n'est plus besoin de dire qu'il y avait à Néans des cloches en pitoyable état de fêlure, et de pauvres femmes qui n'eussent guère été plus avancées ayant franchi le saut fatal.
Était-ce l'air de Néans? ou bien cela se peut-il produire en d'autres endroits où la continuité des mêmes occupations, la vue des mêmes visages, le secours toujours même des mêmes paroles échangées, les mêmes endroits chaque jour parcourus, la prévision à peu près infaillible du lendemain, de la semaine et de l'an prochains, l'inanition d'un cerveau qui a besoin de fantaisie, enfin la terrible monotonie, baignent les femmes d'une atmosphère de si fade saveur, qu'une petite mort se produit en elles, la mort de leurs désirs, de leurs caprices, de tout ce qui, satisfait ou non, produit ces hauts et ces bas, ces plaisirs et ces chagrins, ce va-et-vient qui fait l'être vivant.
Mais quoi! dira-t-on, dans quel désert inaccessible même aux chemins de fer départementaux, gît votre nécropole de Néans puisque nous ne passâmes jamais en endroit si momifié? Permettez: deux trains montants et deux descendants, sans compter ceux de marchandises, traversent Néans chaque jour tout ras le jardin du presbytère où loge M. l'abbé de Prébendes et son élève Septime, à côté du vénérable curé doyen. On délivre quotidiennement à la gare de Néans une douzaine de billets entre le lever et le coucher du soleil, ce qui signale un certain transit, un mouvement appréciable. Je me suis bien gardé de dire que Néans fût un champ de repos. Vous n'y auriez pas mis le pied que la vue seule des rubans verts de mademoiselle Hubertine la Hotte, flottants, papillonnants, en vibrante auréole autour du parchemin de sa face, durant qu'elle va de son petit trot sec à l'église faire ses dévotions ou chez mesdemoiselles Mistouflet ses cancans, que j'en serais pour mon démenti. Il faut être tout à fait comme il faut pour être mort à Néans; mais quiconque est bien élevé ne se hasarderait à donner signe de vie. Les véritables dames de Néans sont celles de la société, qui ne se mêlent point à plus petit que soi et qui, trop peu nombreuses pour se lier entre elles sans monotonie, gisent en la solitude du home . Mademoiselle Hubertine la Hotte et mesdemoiselles Mistouflet, par leur édifiante piété autant que par l'aisance et le bien informé de leur parole, sont l'âme d'un monde à Néans, qui n'est ni le suprême, ni le commun, mais qui a le singulier privilège de se frotter à l'un et à l'autre, de la façon que va la mouche, par exemple, sur les objets les plus médiocres et sur le délicat pétale de la rose. Ce qui vit et bourdonne à Néans, cela est triste à dire et quasi paradoxal quand il s'agit d'une société si fortement assise sur des principes; c'est précisément ce que cette société ne qualifie pas, ce qui n'a pas de rang assigné, ce qui nage entre deux eaux, ce qui fleure encore la fadasse odeur des grains, ou la capiteuse de la morue et en imprègne le mobilier de son salon de reps ou de velours où l'on rougit de recevoir madame Radichon, la mercière, et même madame Penilleau, dont le mari est cependant huissier, et de ne pas recevoir madame Duperrier, madame Cotton, madame Durosay, madame Gandin et madame Legrès, qui vous adressent cependant – mais dans la rue, – de petits bonjours si aimables. Ce monde est si essentiellement intermédiaire, inclassé, qu'il est, si j'ose m'exprimer ainsi, sans sexe, et composé presque uniquement de demoiselles d'un certain âge. S'il vous arriva de passer à Néans, c'est ce monde-là qui vous fit illusion. Le reste dort.
III
Madame Durosay dormait.
Elle était étendue sur une chaise longue, dans une sorte de boudoir attenant à sa chambre à coucher, d'où elle ne sortait presque pas, et où elle recevait ses familiers. Les fenêtres aux persiennes rabattues laissaient venir du jardin des parfums de réséda mêlés à ceux un peu confus de la chaleur des feuillages et des choses sous le soleil de juin. Un bourdonnement doux d'insectes lointains, et par moment, l'entrée d'une mouche aux zigzags sonores, coupés brusquement par un aplatissement contre une glace, repris, coupés de nouveau, jusqu'au balancement dans la raie lumineuse des volets et une échappée soudaine où le petit murmure s'est brisé sec. Après cela, un de ces silences d'après-midi d'été, caressants comme un bain, de ces silences jamais vides, mais qui portent en suspension, il semble, d'étranges et mous objets légers dont le frôlement est bon comme des sourires ou des baisers qui voletteraient, par impossible, dans l'ombre artificielle. Inoubliables moments qu'il vaudrait la peine de vivre, ne fût-ce que pour les goûter une fois!
La jeune femme était vêtue d'un peignoir blanc aux manches amples, relevées jusqu'au coude, quelques dentelles autour du cou, formant berthe, avec une légère échancrure à la gorge. Elle n'avait pas trente ans et avait toute la beauté que donne l'approche de cet âge aux femmes qui sont brunes, grandes et développées suffisamment. Sa langueur exagérant le blanc de la peau, la largeur et le bistre des yeux bleu limpide et la masse d'ombre des cheveux, la faisaient parfaitement jolie. Elle était assurément la plus adorable personne qu'eût atteint le mal de Néans.
Auprès d'elle, des travaux au crochet, des broderies, entrepris sans goût, inachevés, des journaux de mode, désordonnés, épars, l'indolence et l'ennui, et pire: l'inconscience même de l'ennui. Car elle voulait se trouver fort bien; n'admettait pas qu'elle fût le moins du monde en mélancolie. Elle était si fort atteinte que nul désir ne germait en sa nature ensommeillée.
M. l'abbé, en sa qualité de directeur de cette âme encore pieuse, bien que ralentie, et de plus vieil ami de la maison, conservait le privilège des entrées à toute heure. Il avait celui, plus précieux et plus rare, d'être accueilli avec le sourire d'antan, franchement ouvert, tiédeur dernière. M. Durosay et le docteur le suppliaient d'en user et abuser pour le grand bien de la chère femme. On s'ingéniait à la réveiller. L'abbé, généreux et un peu inoccupé, venait, en bon pasteur, taquiner d'une chiquenaude ou d'un aimable mot sa brebis somnolente.
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