Reinhart Dozy - Histoire des Musulmans d'Espagne, t. 2

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Les Visigoths étant retournés dans les Gaules, les Suèves recommencèrent leurs brigandages et leurs atrocités. A Lugo une de leurs bandes fit une soudaine irruption dans la salle où délibérait le conseil municipal, qui croyait n’avoir rien à craindre parce qu’on était dans la semaine sainte de Pâques; ces malheureux furent égorgés tous. A Coïmbre une autre bande viola le traité qu’elle venait de conclure, et emmena les habitants en esclavage 16 16 Voyez Idatii Chronicon , passim . . Enfin les Visigoths conquirent peu à peu toute l’Espagne, et bien qu’on dût leur céder les deux tiers du sol, leur domination parut un adoucissement, comparée aux maux qu’on avait eu à souffrir des terribles Suèves.

Au milieu de ces calamités sans nombre, de ce bouleversement universel, il y avait eu un groupe d’hommes qui n’avaient jamais perdu courage, qui avaient vu crouler le vieux monde sans trop de regrets, et qui, dans une certaine mesure, avaient pris parti pour les barbares contre les Romains, leurs compatriotes. C’était l’élite du clergé catholique, l’école de saint Augustin. Dès le commencement des invasions, ces prêtres s’étaient donné une peine infinie pour pallier les violences des conquérants. Ils acceptaient un optimisme barbare sur cet océan de malheurs. Disciple de l’évêque d’Hippone, à qui il dédia son ouvrage historique, et contemporain de l’invasion des Alains, des Suèves et des Vandales, le prêtre espagnol Paul Orose prétend que ces barbares, quand ils se furent établis dans la Péninsule après l’avoir divisée entre eux, traitèrent les Espagnols en alliés, en amis, et qu’au temps où il écrivait (vers l’année 417) il y avait déjà des Espagnols qui aimaient mieux être libres et pauvres sous la domination des barbares, qu’opprimés et accablés d’impôts sous celle de Rome 17 17 Orose, VII, 41. . Un autre prêtre, qui écrivait vingt ou trente ans plus tard, Salvien de Marseille, va beaucoup plus loin; il est bien plus hardi. Ce qui, chez Orose, n’est encore que le vœu d’une faible minorité, devient, sous la plume du prêtre de Marseille, le vœu unanime de toute la nation 18 18 Salvien, L. V, p. 95. . Rien n’eût été plus contraire à la nature des choses qu’une telle disposition des esprits; aussi rien n’est plus faux. Non, il faut le dire pour l’honneur de l’humanité, le sentiment de la dignité nationale n’était pas éteint à ce point chez les sujets de Rome, qui d’ailleurs avaient acquis la triste et douloureuse expérience qu’il est un fléau pire que le despotisme lui-même. Trop faibles ou trop lâches pour secouer le joug, ils avaient du moins conservé dans leur âme assez de fierté pour haïr et détester les barbares. «Tu évites les barbares qu’on dit mauvais; moi, j’évite même ceux qu’on dit bons,» écrit Sidoine Apollinaire à un de ses amis 19 19 Epist. VII, 14. , et en parlant ainsi, il exprime le sentiment national bien mieux que les prêtres qui s’efforcent de représenter l’invasion comme un bienfait de Dieu. Mais ils avaient d’excellentes raisons, ces prêtres, pour écrire comme ils le faisaient. D’abord aucun sentiment généreux ne les en empêchait. Ils ne savaient point ce que c’est que le patriotisme. Ils n’avaient point de patrie ici-bas; leur patrie, à eux, était au ciel. Ils n’étaient pas compatissants non plus. Le pillage, le massacre même, les touchaient médiocrement. «Qu’est-ce que cela fait à un chrétien qui aspire à la vie éternelle, d’être enlevé à ce bas monde d’une manière ou d’une autre, à telle ou telle époque de la vie?» demande Orose, 20 20 VII, 41. après avoir avoué, un peu malgré lui sans doute, que les Suèves et leurs alliés avaient commis beaucoup de meurtres. Les intérêts de l’Eglise étaient leur unique préoccupation; dans chaque événement politique ils n’apercevaient guère que ce qui servait à celle-ci ou lui pouvait nuire. Champions du christianisme, ils avaient à réfuter les païens et même un grand nombre de chrétiens qui, point encore suffisamment affermis dans la foi, imputaient les désastres inouïs qui frappaient l’empire à l’abandon de l’ancien culte, en disant que le christianisme avait porté malheur à la grandeur romaine et que les anciens dieux l’avaient bien mieux gardée. Les prêtres répondaient à ces impies en leur prouvant, comme l’avait fait leur maître, le célèbre auteur de la Cité de Dieu , que le monde romain avait toujours été malheureux et que les maux actuels n’étaient pas aussi intolérables qu’on le prétendait 21 21 Voyez Orose, dans la dédicace; Salvien, L. VII, p. 130 etc. . Puis, ils avaient fort bien saisi cette vérité, qu’à des idées nouvelles, comme les idées chrétiennes l’étaient, il faut des hommes nouveaux. Ils n’avaient nulle prise sur les nobles romains. Chrétiens pour la forme, parce que le christianisme était devenu la religion de l’Etat, mais trop corrompus pour se soumettre à l’austère moralité que prêchait cette religion, et trop sceptiques pour croire à ses dogmes, ces clarissimes ne vivaient que pour les festins, les plaisirs, les spectacles, et niaient tout jusqu’à l’immortalité de l’âme 22 22 Voyez Claudien Mamert, de Statu animæ , II, 8. . «On préfère ici les spectacles aux églises de Dieu, s’écrie Salvien dans sa sainte indignation 23 23 L. VI, p. 115; L. VII, p. 142. ; on dédaigne les autels, et l’on honore les théâtres. On aime tout, on respecte tout; Dieu seul paraît méprisable et vil… Presque tout ce qui tient à la religion, on en rit chez nous.» Les mœurs des barbares n’étaient pas plus pures: les prêtres sont bien forcés d’avouer qu’ils étaient aussi injustes, aussi avares, aussi trompeurs, aussi cupides, en un mot aussi corrompus que les Romains 24 24 Salvien, L. IV, p. 74. : car on l’a dit avec raison, il y a une analogie singulière entre les vices des décadences et les vices de la barbarie. Mais à défaut de vertus, les barbares croyaient du moins tout ce que leurs prêtres leur enseignaient 25 25 Salvien, L. V, p. 86. ; ils étaient dévots de leur nature. Dans le danger ils n’attendaient du secours que de Dieu. Avant la bataille leurs rois priaient dans le cilice, ce dont un général romain eût ri, et s’ils remportaient la victoire, ils reconnaissaient dans leur triomphe la main de l’Eternel. Enfin, ils honoraient le clergé, non-seulement leur clergé à eux, le clergé arien, mais encore le clergé catholique, que les Romains méprisaient, bafouaient, tout en se disant catholiques 26 26 Salvien, L. VII, p. 140, 142. . Comment s’étonner après cela que les barbares se soient concilié la sympathie des prêtres? Sans doute, ils étaient hérétiques, ils avaient été instruits par de mauvais docteurs 27 27 Salvien, L. VII, p. 140. ; mais pourquoi les prêtres catholiques auraient-ils désespéré de les convertir? et cette conversion une fois obtenue, quel brillant avenir s’ouvrait alors pour l’Eglise!

Dans aucune province les espérances de ces esprits très-clairvoyants ne furent trompées; mais nulle part elles ne se réalisèrent au même degré qu’en Espagne, depuis que le roi Reccared et ses Visigoths eurent abjuré l’hérésie arienne pour se faire catholiques (587). Dès lors le clergé usa de tous les moyens pour adoucir et éclairer les Visigoths, déjà à moitié romanisés avant leur arrivée en Espagne par un demi-siècle de séjour dans les provinces romaines, et nullement insensibles aux avantages de l’ordre et de la civilisation. C’est un spectacle curieux que de voir les descendants des barbares qui avaient hanté les forêts de la Germanie, pâlir sur les livres sous la direction des évêques; c’est une curieuse correspondance que celle du roi Rékeswinth avec Braulion, l’évêque de Saragosse: le roi remercie l’évêque d’avoir bien voulu corriger un manuscrit qu’il lui avait envoyé, et il parle des fautes, des étourderies, des sottises des copistes, putredines ac vitia scribarum, librariorum ineptiæ , avec l’aplomb d’un Bentley ou d’un Ruhnkenius 28 28 Voyez Braulionis Epistolæ , 38 – 41, dans l’ Esp. sagr. , t. XXX, p. 374 – 377. . Mais les évêques ne se bornèrent pas à former le cœur et l’esprit des rois: ils se chargèrent aussi de donner des lois à l’Etat et de le gouverner. Ils avaient été établis, par le Seigneur Jésus-Christ, les recteurs des peuples, disaient-ils dans leurs actes 29 29 VIII e concile de Tolède, dans le Forum Judicum , p. IV, col. 1. . Entouré de ses grands, le roi venait se prosterner humblement devant eux, quand ils étaient assemblés en concile à Tolède, pour les prier, avec des soupirs et des larmes, de vouloir bien intervenir pour lui auprès de Dieu, et de donner de sages lois à l’Etat 30 30 Voyez Concil. Tolet. IV. . Et les évêques inculquèrent si bien aux rois que la piété devait être la première de leurs vertus 31 31 Voyez le même concile. ; les rois, de leur côté, comprirent si bien que la piété, c’était l’obéissance aux évêques, que même les plus débauchés d’entre eux se laissèrent guider docilement par les évêques dans les affaires publiques 32 32 Licet flagitiosus, tamen bene monitus, dit Isidore de Béja (c. 15) en parlant de Rékeswinth. .

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