Ugo Foscolo - Jacques Ortis; Les fous du docteur Miraglia
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Dans l'Italie la plus cultivée, et dans quelques villes de France, j'ai cherché avec soin ce grand monde , que partout j'entendais vanter avec tant d'emphase. Qu'ai-je vu? Une foule de nobles, de savants et de belles; mais tous sots, bas et méchants!.. tous!.. J'ai cependant, je l'avouerai, rencontré quelquefois, mais toujours parmi le peuple, des hommes d'un caractère libre, que rien n'avait pu émousser encore. J'errais ça et là, et dessus et dessous, semblable aux âmes de ces malheureux que le Dante place à la porte de l'enfer comme ne les jugeant pas dignes d'habiter avec les parfaits damnés. Pendant tout un an, sais-tu ce que j'ai trouvé partout? Sottise, déshonneur, ennui mortel… Et, tandis que, tremblant encore sur le passé, je commençais à me rassurer sur l'avenir en me croyant dans le port, mon mauvais génie m'entraîne de nouveau à des malheurs inévitables.
Tu vois, Lorenzo, que j'ai raison de lever les yeux vers ce rayon de salut, qu'un hasard propice me présente. Mais, je t'en conjure, épargne-moi ton refrain habituel: Ortis, Ortis, ton intolérance te rendra misanthrope . Et crois-tu donc que, si je haïssais les hommes, je me plaindrais comme je le fais de leurs vices? Au reste, puisque je ne sais pas en rire et que je crains de m'en fâcher, je crois que le meilleur parti est la retraite; d'autant plus que je ne vois pas qui pourrait me garantir de la haine de cette race, à laquelle je ressemble si peu. Il ne s'agit point ici de discuter de quel côté est la raison; je l'ignore, et certes je ne pense pas qu'elle soit toute du mien. Mais l'essentiel, je crois (et, en cela, nous sommes d'accord), c'est que mon caractère franc, ouvert et loyal, ou plutôt obstiné, brusque et imprudent, ne peut nullement s'accorder avec cette religieuse étiquette qui couvre d'une même livrée l'extérieur de ceux-là, et, sur mon honneur, pour vivre en paix avec eux, je n'ai point envie de changer d'habits. Je me trouve donc dans une guerre ouverte, qui ne me laisse pas même espérer de trêve, et ma défaite est d'autant plus inévitable, que je ne sais point combattre avec le masque de la dissimulation, vertu cependant assez accréditée et encore plus profitable. Vois ma présomption, Lorenzo: je me crois meilleur que les autres, et voilà pourquoi je dédaigne de me contrefaire; mais, bon ou mauvais, et tel que suis enfin, j'ai la générosité ou plutôt l'effronterie de m'exposer nu et comme je suis sorti des mains de la nature. J'avoue que parfois je me dis à moi-même:
– Crois-tu qu'il n'y a pas quelque danger à professer cette vérité?
Et je me réponds que je serais bien fou, si, lorsque j'ai trouvé dans ma solitude le bonheur et la tranquillité des élus, qui se béatifient dans la contemplation du souverain bien, j'allais, pour ne pas risquer de devenir amoureux (c'est ton antienne ordinaire), me remettre encore à la disposition de cette tourbe fausse et méchante.
Padoue, 23 décembre.Ce maudit pays semble encore engourdir mon âme, déjà fatiguée de la vie. Gronde-moi tant que tu voudras, Lorenzo, mais je ne sais que devenir à Padoue. Si tu voyais avec quelle figure apathique je suis là… hésitant… et me torturant l'esprit pour te commencer cette misérable lettre… A propos, le père de Thérèse est revenu et m'a écrit. Je lui ai répondu en lui annonçant mon retour; il me semble qu'il y a mille ans que je l'ai quitté.
Cette Université (comme toutes les Universités du monde) est composée de professeurs pédants, ennemis entre eux, et d'écoliers dissipés. Lorenzo, sais-tu pourquoi les grands hommes sont si rares dans la foule? C'est que cette émanation de la Divinité qui constitue le génie ne peut exister que dans l'indépendance et la solitude; dans la société, on lit et on imite beaucoup; mais on médite peu. Cette ardeur généreuse qui fait écrire, penser et sentir fortement, finit par s'évaporer en paroles. Pour estropier une foule de langues, nous dédaignons d'apprendre la nôtre, et nous nous donnons en ridicule aux étrangers et à nous-mêmes. Dépendants des préjugés, des intérêts et des vices des hommes, guidés par une chaîne de devoirs et de besoins, nous confions à la multitude notre gloire et notre bonheur, nous parvenons à la richesse et à la puissance, et nous finissons par nous épouvanter de notre élévation même, parce que la renommée attire les persécuteurs, et que notre grandeur d'âme nous rend suspects aux gouvernements et aux princes, qui ne veulent ni grands hommes ni grands scélérats. Celui qui, dans des temps d'esclavage, est payé pour instruire la jeunesse, presque jamais ne remplit son mandat sacré. De là vient cet appareil de leçons pédantesques et pédagogiques qui ne tendent qu'à rendre la raison difficile et la vérité même suspecte. Tiens, Lorenzo, je ne puis mieux comparer les hommes qu'à un troupeau d'aveugles qui errent au hasard. Quelques-uns s'efforcent d'entr'ouvrir les yeux et se persuadent qu'ils distinguent dans les ténèbres, où cependant ils ne doivent marcher qu'en trébuchant…
Mais supposons que je n'ai rien dit. Il y a des opinions qu'on ne peut discuter qu'avec le petit nombre de ceux qui envisagent les sciences avec le même sourire qu'Homère contemplait les hauts faits des grenouilles et des rats… Pour cette fois, tu conviendras que j'ai raison.
Or, puisque Dieu t'envoie un acquéreur, tu me feras plaisir de vendre corps et âme tous mes livres. Qu'ai-je à faire de quatre mille volumes et plus, que je ne peux ni ne veux lire? Conserve-moi seulement ceux dans lesquels tu trouveras des notes écrites de ma main: que d'argent j'ai employé à cette folie qui, je le crains bien, n'est passée que pour faire place à une autre! Tu en remettras le prix à ma mère; il l'indemnisera un peu des dépenses énormes qu'elle a faites pour moi. – Je ne sais comment je m'arrange, mais j'épuiserais un trésor; l'occasion me semble avantageuse, il faut en profiter; les temps deviennent de plus en plus malheureux, et il n'est pas juste que, pour moi, la pauvre femme traîne dans la misère le peu de temps qu'elle a encore à vivre. Adieu, Lorenzo.
Des monts Euganéens, 3 janvier 1798.Pardonne: je te croyais plus sage… Le genre humain est cette troupe d'aveugles que tu vois, se heurtant, se pressant et se traînant derrière l'inexorable fatalité; pourquoi craindre alors un avenir que nous ne pouvons éviter?
Je me trompe! la prudence humaine peut, par ses combinaisons, rompre cette chaîne d'infiniment petits événements que nous appelons destin; mais peut-elle pour cela plonger ses regards dans les ombres de l'avenir? Tu m'exhortes encore à fuir Thérèse; mais c'est comme si tu me disais: «Abandonne ce qui te fait chérir la vie… Crains le mal et tombe dans le pire…» Mais supposons un instant que, pour éviter prudemment le péril, je doive interdire à mon âme tout éclair de bonheur, ma vie alors ne s'écoulerait-elle pas pareille aux austères journées de cette saison obscure et nébuleuse, qui ferait presque désirer la cessation de la vie jusqu'au retour du printemps? Conviens donc, Lorenzo, qu'il vaut mieux que la nuit vienne avant le soir, et que notre matin, du moins, se réjouisse aux rayons du soleil? D'ailleurs, si je voulais être toujours en garde contre mon cœur, ne ferait-il pas à ma raison une guerre éternelle? Et dis-moi quelle en serait l'utilité. Je naviguerai donc comme un homme perdu; que les choses aillent comme elles pourront: en attendant,
Je sens mon air natal, et mes douces collines
Montent à l'horizon!
Odouard nous écrit que ses affaires ne le retiendront plus guère qu'un mois, et il espère revenir au printemps… Alors, oui, vers les premiers jours d'avril, je penserai à partir.
19 janvier.Existence humaine: songe trompeur! auquel, semblables à ces femmelettes qui font reposer leur avenir sur des superstitions et des présages, nous attachons cependant un si grand prix!.. prends garde! tu tends la main à une ombre qui, tandis qu'elle t'est chère, est peut-être en horreur à tel autre; – ainsi donc tout mon bonheur n'est que dans l'apparence des objets qui m'entourent, et, si je cherche quelque chose de réel, ou j'en reviens à me tromper, ou, surpris et épouvanté, je ne fais que m'égarer dans le vide. Je ne sais, mais je commence à craindre que nous ne soyons qu'un infiniment petit anneau du système incompréhensible de la nature, et qu'elle ne nous ait doués d'un si grand amour de nous-mêmes qu'afin que ces profondes craintes et ces suprêmes espérances, créant dans notre imagination une série innombrable de biens et de maux, nous tinssent incessamment occupés de cette triste existence si douteuse, si courte et si malheureuse; et elle, pendant que nous servons aveuglément à son but, elle rit de notre orgueil, qui nous fait penser que l'univers est créé pour nous seuls, et que nous seuls sommes dignes et capables de donner des lois à la création.
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