Léon Gozlan - Le notaire de Chantilly
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Au milieu de leur traité de paix, Léonide et Maurice furent surpris par la visite de M. Debray, colonel de gendarmerie en garnison à Laval. Il avait obtenu une permission du ministre pour venir inspecter, accompagné de sa femme, la coupe de quelques biens patrimoniaux entre Creil et Chantilly. C'était un voyage annuel.
– Mes bons amis, dit-il en entrant, je viens vous faire mes adieux; je pars.
– Vous plaisantez, colonel; vous êtes arrivé depuis deux mois seulement. N'étiez-vous pas ici pour le semestre?
– Sans doute, mon cher Maurice, mon projet était de rester parmi vous jusqu'au milieu de l'hiver; mais j'ai reçu hier un ordre du ministre de la guerre qui m'enjoint de me rendre sur-le-champ à mon régiment, que je dirigerai, sur nouveaux ordres, vers le point où Son Excellence voudra le faire marcher.
– Oh! que j'en suis fâchée pour ma part! interrompit Léonide; moi qui comptais si bien sur vous, colonel, ce carnaval, aux bals de Beauvais et de Senlis! Nous enlevez-vous aussi madame Debray? J'espère que Son Excellence ne l'exige pas?
– Non, madame; l'obéissance passive n'étant pas réversible sur le ménage, j'ai laissé à madame Debray le choix de m'accompagner ou d'attendre, pour venir me rejoindre, que mon régiment ait une mission plus certaine. Elle s'est arrêtée à cette dernière proposition; elle restera donc avec vous. Maurice, je vous nomme son chevalier.
– Et l'on ne fait, colonel, s'informa Maurice, aucune conjecture sur ce mouvement de troupes qui s'opère à cette heure et simultanément sur toute l'étendue du territoire?
– Beaucoup. Les uns supposent que nous irons, – je ne parle que de mon régiment, – renforcer la garnison d'Oran; les autres, que nous serons envoyés aux frontières d'Espagne, en observation. Les avis ne se partagent qu'entre l'Espagne et l'Afrique, vous voyez! Il est bien question aussi de la Vendée, et, à ce propos, le bruit circule que des rebelles, condamnés par le tribunal d'Angers, sont cachés aux environs de Paris, et qu'ils ont même trouvé dans notre département plus d'un refuge. La gendarmerie de l'Oise est, dit-on, sur pied.
– Quelle extravagance! reprit Léonide, – glissant indifféremment, mais vite, sur cette dernière nouvelle qu'apportait le colonel au sujet des condamnés contumaces, – de disposer d'un homme, de dix mille hommes, à la minute, sur un caprice de diplomate, et pour tel point de la terre qu'il plaît à un ministre. Vous avez fait des préparatifs pour aller en Espagne, par exemple, vous avez étudié la langue de cette contrée, ses mœurs, compté sur tels incidents qu'elles offrent: tout à coup le télégraphe vous ordonne de vous embarquer pour Alger. Votre imagination avait rêvé les carnavals de Madrid, et vous recevez l'ordre d'aller camper sur l'Atlas, parmi les Bédouins.
– Qui a jamais prétendu, madame, que la guerre fût un voyage d'agrément?
– Ce n'est pas moi, colonel. Et je ne parle pas de vos femmes, qui passent six mois de l'année à douter si elles sont ou si elles ne sont pas veuves.
– En pareil cas, j'avoue, madame, répliqua en riant le colonel Debray, qu'une bonne certitude conviendrait mieux; surtout à présent que l'art de la guerre est si perfectionné, que certaines machines peuvent faire quinze cents veuves par coup. La vapeur a extrêmement simplifié l'état civil.
– Mais c'est odieux, colonel; on détruit par ce moyen une armée de cinquante mille hommes en quelques minutes. Ne serait-il pas plus raisonnable de se dire de souverain à souverain: Combien d'hommes avons-nous à faire tuer de part et d'autre? – Tant! – Tuons-les chez nous.
– La précision de votre raisonnement, madame, indique ce qui sera bientôt: on ne se battra plus du tout. Dès qu'on saura que la bravoure personnelle n'entre pour rien, absolument pour rien, dans le résultat d'une bataille; que la victoire dépendra de quelques chaudières de plus ou de moins de vapeur; dès que la valeur figurera comme deux roues, quelques sacs de charbon et quatre balanciers, et que la gloire enfin sera représentée comme une force de trois mille chevaux, chacun restera chez soi. Ainsi l'humanité doit compter, madame, sur la paix universelle, du jour où elle aura découvert le moyen de tuer trois cent mille hommes d'un seul coup.
– C'est consolant, colonel.
– Mais, comme ce procédé n'est pas encore inventé, et que chacun de nous est susceptible de remplir de sa vie la lacune qui nous sépare de sa réalisation, j'ai résolu, mon cher Maurice, de prendre quelques petites précautions avant d'entrer en campagne.
– M'apporteriez-vous votre testament, colonel?
– Non, cela est inutile: tous mes biens vont de droit à ma femme.
– Je le sais.
– Mes bons amis, j'ai des intérêts aussi chers, plus chers que les miens, à mettre à l'abri des coups du sort: ce sont ceux qui m'ont été confiés.
Avant de prolonger sa phrase, Debray marqua une longue pause; son regard indécis allait de Maurice à Léonide, comme s'il eût sollicité de lui ou d'elle une diversion indispensable à l'éclaircissement de sa pensée.
– Je sais ce qu'il espère, réfléchit Léonide tout en conservant son impassibilité; mais je resterai.
Maurice était au moins aussi gêné dans son attitude que le colonel Debray, qui, à trois fois, reprit et suspendit la confidence dont il avait fait l'unique motif de sa visite à Maurice.
Découragé enfin de la détermination de Léonide à ne pas s'en aller, et trop avancé pour changer de propos sans inconvenance, le colonel Debray entama son récit avec un dépit mal déguisé.
– Sous la restauration, j'étais intimement lié avec un officier des gardes-du-corps, jeune homme de famille noble, laquelle vivait en communauté de voisinage avec la mienne; il était d'un cœur élevé, d'un esprit vaste, de conduite loyale: nous avions commencé ensemble nos études militaires à Saint-Cyr, pour les achever plus tard à Saumur: c'était mon ami. La crise de 1830 vint nous diviser d'opinion, en nous apprenant que nous devions en avoir une. J'étais dans le 51e de ligne; il était dans le 1er de la garde: on nous fit marcher l'un sur l'autre dans les rues de Paris. C'était le 27 juillet. Voilà peut-être l'origine de l'obstination qu'il mit à défendre des idées pour lesquelles il avait tiré son premier coup de fusil. Mon régiment, vous ne l'ignorez pas, fut un des premiers qui passèrent du côté du peuple. Le 28, nous nous trouvâmes face à face, isolés, sur la place de l'Hôtel de-Ville, en présence de son parti armé et du mien, lui un fusil à la main, moi une carabine à l'épaule. Nous fîmes feu tous les deux en même temps: c'était un devoir; mais lui au-dessus de ma tête, moi à ses pieds. Le lendemain, jour décisif, il fut blessé mortellement à la défense des Tuileries. Je ne le revis plus que deux mois après, aux environs de Rennes, devenu inutile à sa cause comme soldat, languissant dans une de ses propriétés. Loin de l'affreuse mêlée où mon opinion avait triomphé de la sienne et non mon amitié, nous redevînmes frères. Vainement je l'engageai au repos: l'homme de parti ne m'écouta pas. Il voulut encore servir sa cause de sa puissante imagination stratégique, et des immenses ressources que lui offrait l'intelligence exacte des localités de la Vendée, où couraient des bruits sourds de guerre civile. En peu de jours, au moyen d'une correspondance active, servie à souhait par les inimitiés nées de la fermentation politique, à la faveur des appels d'insurrection que des émissaires défrayés par mon ami allèrent répandre avec de l'or dans les campagnes de l'Ouest, il devint l'âme d'une conspiration générale. Malgré la mort suspendue sur son lit, il dressa un travail qui, en dépit de quelques espérances exagérées, renfermait une organisation complète de résistance offensive. Dans ce travail étaient évalués les sacrifices de tout genre qu'avaient à supporter les riches propriétaires de la Vendée afin de procurer du pain et des munitions aux paysans: chaque bourg, chaque hameau, chaque feu, y était marqué avec la part qu'il lui était commandé de prendre à l'insurrection. Les balles de fusil étaient, pour ainsi dire, comptées. La part des trahisons et des dévouements était faite: rien d'imprévu. Sans une disproportion de forces inimaginable, ce plan devait réussir. Cet espoir nourri de science et d'exaltation retenait seul le dernier souffle de vie de mon ami. La mort fut plus forte que la volonté: il mourut dans mes bras; et c'est à moi, malgré mon opinion si opposée à la sienne, qu'il voulut confier ce plan de conspiration, de campagne et de guerre civile, me suppliant de ne le remettre qu'à un général dont il exhala le nom en expirant.
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