Léon Gozlan - Le notaire de Chantilly
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Jules Lefort était moins coupable qu'on ne se l'imagine en s'installant dans le cœur d'une femme dont son ami était en possession. Maurice, quelque précision qu'il eût apportée dans ses lettres à distinguer une cousine de l'autre, n'avait pu si bien faire, que les qualités dont il s'était plu à parer Léonide répondissent exactement à sa figure et fussent justifiées de telle sorte que toute méprise fût impossible. Par l'interversion la plus bizarre et pourtant la moins surnaturelle, Jules Lefort ne sépara pas du visage d'Hortense, lorsqu'il la vit pour la première fois, les attraits qu'accordaient à Léonide les lettres de Maurice. Il vit tout à la fois la femme aimante, comme Maurice lui avait peint Léonide, dans la femme bonne, la femme d'esprit dans la femme d'ordre, et quand Hortense essaya de le détromper, sans y tenir beaucoup, il était trop tard: Jules se contenta de son erreur.
«Je serais heureux avec elle, si tu y consens, écrivit Jules Lefort à Maurice; d'ailleurs, je crois que ton refus arriverait un peu tard.»
«Sois heureux avec elle,» répondit Maurice, qui, ayant deux ans d'attente devant lui avant d'être en mesure d'acheter une charge d'avoué, eût craint d'empêcher Hortense de contracter un mariage d'où son bonheur dépendait, et devenu, s'il avait bien compris Jules Lefort, une espèce de réparation.
Celle qui fut inconsolable, ce fut Léonide: le mari que prenait Hortense était celui qu'elle perdait. Sa jalousie était d'autant plus poignante, qu'elle avait vu une passion déclarée dans l'attachement tout de raison de Jules pour elle, homme qu'en jeune fille exaltée elle aimait de tout le romanesque d'une intrigue dont le héros était inconnu. A cette douleur se joignit celle de l'amour-propre froissé. Hortense n'était pas une femme étrangère qui lui volait sans préméditation un amant, c'était sa cousine, c'était presque une sœur, c'était celle qui possédait toutes les faiblesses de son cœur pour l'homme qu'elle usurpait. Impitoyables dans leurs propos, les petites gens brodèrent sur le texte: il y eut des persiflages, des compassions railleuses. La santé de Léonide en fut affectée: Maurice eut pitié. Il se proposa pour réparer personnellement un tort qu'en réalité n'avait pas même son ami, bien plus blâmable à la rigueur envers lui qu'envers Léonide: il fut accepté par dépit. Maurice, à qui une famille noble et riche de la Vendée avança généreusement les fonds nécessaires à l'achat d'une charge d'agent de change en souvenir d'une amitié de collége toujours chère au fils aîné de cette famille, épousa Léonide, deux mois après le mariage d'Hortense avec Jules Lefort. Mais les deux cousines étaient à jamais séparées par une haine que les deux amis tentèrent inutilement d'éteindre dans des fêtes de famille. Léonide ne pardonna pas; vindicative autant qu'Hortense était oublieuse et bonne, elle altéra le bonheur domestique de celle-ci en répandant des doutes injurieux sur l'intimité où elle avait vécu avec Maurice. Après avoir plaisanté longtemps des propos que la haine de Léonide jetait entre leurs ménages, les deux amis jugèrent dans l'intérêt de leur réputation de ne plus se voir. Le silence de la calomnie ne s'obtient que par l'absence: ils se séparèrent; Jules Lefort accrut considérablement sa fortune dans le commerce des laines: Maurice acquit à Chantilly une étude de notaire après s'être défait de son titre d'agent de change, qu'il avait acheté au lieu d'une étude d'avoué, comme il en avait eu d'abord le projet. Victor Reynier, le frère de Léonide, avait déterminé chez Maurice ces différentes résolutions d'existence.
Dès que Jules Lefort apprit l'installation de Maurice à Chantilly, il entama avec lui une correspondance ignorée des deux cousines. C'est à Maurice qu'il voulut confier les épargnes de son commerce, heureux de remettre en de si fidèles mains ce qu'il enlevait aux chances de la fortune et qu'il s'assurait dans l'avenir. Une transaction grave et du plus grand poids pour le reste de sa vie l'ayant obligé de s'aboucher avec Maurice, il s'était rendu auprès de lui à Chantilly. Les deux amis s'étaient serré la main en pleurant. Mais, malgré leurs précautions, l'entrevue fut découverte par Léonide, et c'était pour en savoir à tout prix le motif qu'elle avait si indirectement persécuté son mari, sous le prétexte de connaître l'insignifiant entretien qu'il avait eu la veille avec la fermière.
IV
La paix était conclue entre les deux époux, aux dépens d'une confidence que Maurice, eût-elle été plus sérieuse, n'était pas en droit de refuser à Léonide: il n'en était pas moins récompensé par toutes les immunités de la reconnaissance.
Il eût été bien rigoureux, après tout, de ne pas céder. En échange de sa liberté de demoiselle, qu'elle n'avait perdue que depuis deux ans, comme une compensation à son éloignement de Paris, où Maurice l'avait conduite après l'avoir épousée, et comme adoucissement à la monotonie de leur résidence à Chantilly, il était juste que Léonide entrât en partage de la souveraineté domestique. A la condition de vivre sur le pied d'une parfaite égalité dans le ménage, peu de femmes se plaindront des privations qu'il exige. Mais ce n'est qu'à ce prix.
Outre le sacrifice de Paris et de sa liberté, Léonide faisait encore à son mari l'abandon de son orgueil de jolie femme. Elle s'était résignée à l'admiration unique que lui vouait Maurice, se contentant d'avoir pour lui seul des yeux noirs qui étonnaient même les gens de la campagne, eux qui les ont si beaux et qui ne s'étonnent de rien; d'avoir pour lui seul une coupe de figure italienne, ovale et olive, et une de ces tailles franches qui font qu'une femme est nue malgré ses vêtements.
Léonide porte au plus haut degré le caractère de femme soumise à son organisation ardente: l'impétuosité de ses penchants étincelle dans ses yeux vifs, mais cernés, dans son teint sombre qu'éclaircit une abondante chevelure du plus beau noir, dans le jet de son cou sans inflexion. Forte et nerveuse à la fois, on sent qu'elle serait assez complète pour écouter la volonté de toutes ses passions; qu'elle serait amante jalouse, implacable ennemie, rivale à redouter, si, en réalité, elle ne se montrait avec éclat femme soumise et attachée. Elle n'est pas coupable de l'exagération de ses instincts. Les démentis donnés à la civilisation par le naturel, qui prévaut si souvent, ne sont pas à la charge de ceux qui trompent: est-ce la faute d'une femme si, née pour vaincre un taureau à la lutte ou pour traverser un torrent à la nage, on a emprisonné ses bras dans une robe et amolli ses nerfs dans la soie? Dieu a fait la femme, et nous la dame. L'erreur perce toujours. Chacun, à des moments donnés, reprend sa place dans la création, en s'échappant aux liens de paille que nous appelons mœurs, religion, convenances.
Livrée aux opinions conjecturales, Léonide passerait pour hautaine, indomptable, méchante même, si l'on n'était forcé d'ajouter belle à chacune des suppositions morales dont elle ne serait pas irréprochable.
Au fond de ses traits se lit une tristesse pour tout ce qui l'entoure. Toujours mise avec recherche, elle semble provoquer une fortune plus digne d'elle que cette existence petite où elle a fait halte un instant.
C'est encore un contraste à remarquer, que sa virilité à côté de la mansuétude de son mari, homme de trente ans à peine, déjà chauve quoique sans décrépitude, mûr avec toute la fleur de l'adolescence, un peu replet, lui qui était hier le plus léger aux barres dans la cour de Juilly.
Si les harmonies ne résultaient des dissemblances, on condamnerait l'union de Maurice et de Léonide; on blâmerait ce contrat obligeant à rester éternellement ensemble le calme et l'emportement, l'homme de cabinet et la femme du monde, exposés à peser l'un sur l'autre comme le plomb sur la gaze.
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