Léon Gozlan - Le notaire de Chantilly

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»Ils jurèrent d'en finir avec nous. Ils s'emparèrent de ma femme et de ma fille, et me menacèrent de les tuer, si je ne consentais pas à laisser la localité à leur discrétion. Je me résignai à ce sacrifice. Ils égorgèrent ma femme et ma fille.

»Mais quelques jours après, quand la Terreur fut proclamée, le château me vit, écrasant ses propriétaires sous mes pieds. J'y mis le feu et j'y entrai. Un prêtre, frère de l'ex-seigneur, me demande, au nom de Dieu, car nous en avions fini depuis longtemps, eux et nous, avec l'humanité, la grâce de sa famille. Point de grâce. Je tuai le prêtre, la famille entière. C'était celle de mademoiselle Caroline de Meilhan; mais je sauvai sa mère, inutile de dire pourquoi.

»Pourtant, on n'avait sauvé ni la mère de ma fille ni ma fille. Plus tard je ne pus empêcher la confiscation des biens de la mère de Caroline ni l'exil auquel elle fut condamnée. Elle portait un nom sans pardon pour la Convention; mais j'adoucis sa misère. Je m'attachai à la mère de Caroline avec l'opiniâtreté du remords, je l'aimai comme une leçon vivante qu'en homme de parti je m'imposai. Elle fut la borne tachée de sang que ma vengeance ne dépassa plus. De longs jours s'écoulèrent; elle se maria à un homme de son rang, sur le sol de l'émigration où nous nous rencontrâmes, car l'empire nous fit aussi expier le tort d'avoir été républicains.

»Ainsi, je ne vous l'ai déjà que trop révélé, Caroline est l'enfant d'une royaliste que j'ai sauvée, mais dont j'ai tué de ma main la famille entière. La mère de Caroline fut ma fille adoptive, comme à son tour Caroline l'est devenue. Voyez si je mérite quelque reconnaissance! Les siens ne m'avaient rien laissé sur la terre; je leur ai gardé deux enfants; ils m'avaient tué une fille, je leur en ai conservé deux; la mère de Caroline était morte, je pleurai sur cette mère que j'avais faite orpheline, mais qui avait dû à ma pitié d'être épouse et mère; j'allais ensuite vers le berceau de sa fille pour la prendre, pour la réchauffer près de moi, vieux soldat, vieux conventionnel, couvert de blessures et de calomnies. Depuis dix-sept ans je lui sers de père, moi qui ai tué celui de sa mère, et je l'ai nommée ma fille, elle dont les siens m'ont privé de ma fille.

»Le château détruit, mon pouvoir n'avait plus d'obstacles. C'est au moment des grandes crises que les questions se simplifient.

»L'instrument de mort fut élevé.

»Je me plaçai à sa droite, mon paysan, comme exécuteur, à sa gauche, ses fils armés se rangèrent autour de l'échafaud, et, durant tout un jour, nous ne nous reposâmes pas. La terreur était notre force, la terreur arrachait les traîtres à leur asile; la terreur les courbait et les poussait à nos pieds; la terreur en fit justice: la terreur sauva la France!»

M. Clavier était pâle, ses deux mains tremblaient dans celles de Maurice; il avait peine à achever.

»Quatre-vingts têtes restèrent sur le pavé. Nous incendiâmes le bourg.

»Je partis pour Paris. Arrivé, je me présente à la Convention, je monte à la tribune, et je déroule aux yeux des membres de cette formidable assemblée une carte de la France où cette localité était à jamais effacée.

»Que ce bourg soit sans nom! fit Robespierre.

»J'avais bien mérité de la patrie!»

M. Clavier s'affaissa dans son fauteuil. S'il eût reçu un coup de lance dans le foie, il n'eût pas été plus décoloré; ses bras pendaient, ses lèvres étaient noires.

Derrière la porte du cabinet, Victor seul eut la force de rester. Au fond de l'appartement, Léonide respirait des sels sans parvenir à se ranimer.

D'une voix agonisante M. Clavier reprit:

«Et maintenant, mon ami, que j'ai fini mon temps d'homme de parti, ma mission de colère et parfois de justice, je me retire à tâtons de la vie. Ni moi ni mes pareils n'avons été jugés. Trop vieux pour attendre la sentence que les générations prononceront sur nous, il faut que je me contente de la voix isolée de ma conscience. Elle m'impose l'obligation non de revenir sur mes principes, mais sur beaucoup de mes actes, toutefois sans les condamner honteusement. L'homme politique n'a jamais transigé en face de l'échafaud, le vieillard s'amende un pied dans la tombe. Si je n'ai ni à me blâmer ni à me repentir d'avoir versé du sang sur le champ de bataille des luttes civiles, je dois à ma propre estime de restituer ce qui m'est resté de dépouilles comme vainqueur. La révolution m'avait enrichi de toutes les confiscations exercées sur le seigneur dont je vous ai raconté la déplorable fin, ainsi que celle de sa famille; j'ai gardé les propriétés expropriées, je les ai fait valoir, j'en ai triplé les revenus, enfin je les ai possédées avec l'autorité d'un légitime maître. Ces propriétés étaient une arme; je m'en suis emparé, quand l'ennemi, en se retournant, pouvait les ramasser. Mais depuis qu'il a été exterminé jusque dans ses souvenirs, ces propriétés me pèsent comme si je les avais sur la poitrine. La vérité est que je n'en ai jamais joui. J'aurais peur de passer à l'ombre de ces forêts dont je suis possesseur. Jamais je ne les ai visitées; jamais aucun gibier de mes parcs, aucun fruit de mes jardins, aucun poisson de mes étangs n'a été servi sur ma table. Ce qui est cueilli sur l'arbre est vendu, converti en or; ce qui est cueilli dessous est partagé entre les pauvres. L'or, le voici; il a été changé par moi en nouveaux titres de propriétés. J'y ai joint mes comptes; tout y est réglé, mis à jour, facile à vérifier. Vous restituerez donc à leur légitime maîtresse, mademoiselle Caroline de Meilhan, le jour de ses noces, que je sois vivant ou mort, ses domaines, parcs, bois, étangs, forêts, enfin l'héritage de ses pères. Elle rentrera dans ses biens, comme si elle n'en était jamais sortie. En voilà les titres.

– Monsieur! s'écria Maurice tout palpitant de terreur et de respect, monsieur, voilà une action qui honorerait dix existences moins tourmentées que la vôtre!

– Avez-vous entendu, ma sœur? dit tout bas Victor Reynier à Léonide, et ne pensez-vous pas que celui qui épouserait mademoiselle de Meilhan ferait un riche mariage?

– Qui le sait, mon frère? Avons-nous la moindre idée du contenu de ces papiers? Le vieillard est un peu emphatique.

– Mais, ma sœur, vous l'avez bien entendu, ce sont des titres de propriétés: il a parlé de domaines…

– Richesses vagues.

– De parcs…

– Sans arbres, peut-être.

– D'étangs.

– Sans eau, je gage.

– Pourquoi supposeriez-vous cela?

– Et vous le contraire?

– Maurice nous le dira, ma sœur.

– Maurice ne dit rien. Pourquoi sommes-nous ici?

– Cependant, en tout ceci, il serait important de connaître le vrai.

– Important pour qui donc, mon frère?

– Mais… pour tout le monde, particulièrement pour celui qui aurait des vues de mariage sur mademoiselle de Meilhan. Les grandes fortunes sont si rares…

– Que les riches héritières s'acceptent, n'est-ce pas, mon frère?

– Ne m'approuveriez-vous pas, ma sœur? Vous êtes d'une ironie…

– Et vous, d'une témérité, Victor!

– Ne seriez-vous pas fière de me savoir riche et d'avoir contribué à mon bonheur?

– Sans doute; mais comment?

– N'entrez-vous pas tant qu'il vous plaît dans le cabinet de Maurice lorsqu'il est absent? Un coup d'œil est si vite jeté…

– Je l'accorde; mais me croyez-vous aussi habile, Victor, pour profiter d'une telle hardiesse? J'ai si peu l'habitude des affaires, que je craindrais de ne jamais me tirer avec honneur de la lecture de ces pièces, et que la tentative ne vous fût complétement inutile.

– Et si l'on vous accompagnait, voyons! si je vous aidais, ma sœur?

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