Léon Gozlan - Le notaire de Chantilly
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»J'acceptai le commandement qu'on m'avait donné par dérision, et je le partageai avec le marquis, le paysan et ses six enfants. En réalité, nous neuf seulement représentions l'effectif de cette singulière milice. Je m'arrangeai de manière, dans ma répartition des postes commis à la garde du bourg, que mon paysan et trois de ses fils feraient toujours partie de celui de la ville, tandis que ses trois fils, moi et le marquis veillerions à ceux des frontières, distantes d'une lieue, d'une demi-heure de marche.
»Cette mesure contint l'explosion d'une défection ouverte; elle força la trahison à s'observer. Neuf hommes déterminés en surveillaient deux cents: mais qui a jamais calculé la puissance d'une autorité soutenue par l'opinion; quelle est la ville qui n'est pas cent fois plus forte que sa garnison; quelle est la nation qui ne vaincrait pas sa propre armée? Appliquez un nom à cette force morale. Nous l'avions. J'eus besoin de m'en servir à l'époque où la noblesse française émigra en foule, nous menaçant de rentrer sous peu de jours à la suite de Condé. Ce prince, assurait-elle avec confiance, n'attendait plus pour marcher de Worms sur Paris que l'arrivée du roi dans une ville frontière; le roi, dont le danger était devenu plus imminent depuis la mort du comte de Mirabeau. Ces courtisans irrités ne semblaient déjà plus en France une fois dans notre bourg. Ils déguisaient à peine leur dégoût pour nos couleurs nationales qu'ils ne portaient pas, prompts à reprendre la cocarde blanche de l'autre côté des frontières.
»Une grande erreur, à mon sens, Maurice, fausse le jugement qu'on porte d'ordinaire sur la révolution française en ce qu'elle eut de puissance négative pour fonder, et de puissance réelle pour détruire. On s'imagine que, réglée au milieu des excès qui l'emportèrent, elle tint constamment l'équilibre entre les nécessités d'abattre et celles de réédifier. On indique un but à tous ses actes, en oubliant que ses actes se détruisirent l'un par l'autre, et qu'il est au moins absurde de considérer le 18 brumaire comme la conséquence naturelle du 10 août.
»La révolution française n'est que la négation d'un fait: de la monarchie, sa mission était le néant: elle l'a remplie. Ses tentatives de législation ne furent jamais que des prétentions d'hommes qui veulent répondre au cri de la logique, infirmité qui tua la Gironde sur la monarchie et la Montagne sur la Gironde. Ses mille constitutions s'entredévorèrent comme ceux qui les avaient faites. Cela est si vrai, que la Constituante, – pesez ici les mots, – renversa la monarchie, que l'Assemblée législative renversa la loi, et que la Convention nationale tua le chef de la nation, Louis XVI.
»La révolution ne fut qu'une armée marchant à la conquête, allant à la découverte; une invasion. Ceux qui allèrent le plus loin la devinèrent le mieux. Il y eut des erreurs; on a vu des crimes. Les hommes politiques ne sont d'ailleurs justiciables que d'un tribunal: le succès. De quel droit la morale interviendrait-elle dans ce qui n'est point de son essence? Au surplus, si Robespierre ou son parti fut cruel parce qu'il tua la Gironde, qu'étaient les Girondins qui tuèrent le roi? En révolution, je croirai à la moralité des principes, lorsque les vaincus en auront fait preuve dans leur ligne de conduite pendant qu'ils étaient vainqueurs.
»En appelant du chef-lieu voisin quelques secours d'hommes, il nous eût été facile de réduire à rien l'importance ridicule qu'affichaient dans notre bourg les partisans de la monarchie. Mais il eût fallu, dans ce cas, subir une soumission exigée par la reconnaissance; l'intérêt du bourg en eût trop souffert. Depuis un temps immémorial, en rivalité avec le chef-lieu pour la fabrication de la dentelle à point de Malines, nous devions, sous peine d'anéantir notre supériorité dans cette industrie, nous passer de sa protection. Pour rester indépendants, il y avait mensonge obligé au contraire à nous citer à nos voisins comme la population la plus dévouée à la révolution. Ce que nous fîmes. Nous altérâmes nos rapports; sous notre plume, notre ancien seigneur eut autant de patriotisme que Lally: les marquis, comtes et ducs des environs avaient, à nous en croire, brûlé leurs titres et dévasté leurs colombiers: les curés des communes environnantes avaient, les premiers, prêté serment à la constitution et proclamé en chaire l'abolition de la dîme sans rachat. Nous finissions toujours, dans notre procès-verbal envoyé au district, par souhaiter à la France beaucoup de communes comme la nôtre. Qui eût osé nous démentir? qui y avait intérêt? les royalistes? mais alors ils auraient demandé leur mort.
»Nous vivions donc tous les neuf, moi, le marquis, le paysan et ses fils sur le bénéfice de cette erreur; mais comme les royalistes connaissaient notre intérêt à ne pas les dénoncer, ils abusaient de notre fausse situation pour conspirer de plus en plus ouvertement avec l'étranger dont nous voyions blanchir les tentes à l'horizon.
»Sentez-vous combien, à mesure que les événements se compliquaient, le silence de notre dévouement pouvait nous être imputé à crime? Désormais même, un avertissement de notre part n'eût servi qu'à faire qualifier notre conduite de trahison, sans égard aux motifs qui l'auraient dictée. Les royalistes ne couraient pas de plus grands dangers. Nous méritions la mort si nous étions découverts.
»A la déchéance du roi, au 10 août, nos craintes augmentèrent. Entre le château et les frontières, les signaux étaient devenus plus fréquents; des munitions, malgré notre surveillance, furent nuitamment descendues dans les souterrains du château. Chaque habitant fut prêt à l'attaque. Notre perte était jurée; on ne suspendait l'heure de notre mort que par la crainte du district qu'on n'aurait pu longtemps tromper après nous. Nous ne nous effrayâmes pas.
»Nous nous constituâmes en tribunal pour juger l'ex-seigneur du canton: il fut mandé à notre barre. Louis XVI venait d'être appelé à celle de la Convention.
»Où était le droit? où il est toujours: entre la force et la justice. La force, nous la tenions; la justice, la voici.
»Le sol, c'est la vie, parce qu'on l'y puise, et parce qu'on la lui rend. Dieu et la terre, voilà les deux aboutissants de l'homme. Dieu qu'on adore comme on le sent; la terre, qu'on ne possède que d'une manière: en l'occupant. Cela est si exact, que les institutions auxquelles l'homme obéit, celles qu'il se crée, et celles qu'on lui impose, ont, ou Dieu pour auteur révélé, ou la force pour maintien. Libre à tous de croire que les lois bonnes descendent du ciel; mais libre à tous d'écraser les tables législatives que Numa n'a pas rapportées du bosquet d'Égérie. Les lois françaises étaient mauvaises, multiples, obscures, traditionnelles comme une légende, formulées en proverbe, tantôt niaises comme un jeu de mots, tantôt cruelles comme un assassinat; elles étaient de tous les âges, et, qui pis est, druidiques sans druides, romaines sans sénat, gauloises après l'invasion, féodales après Richelieu. Parmi ces lois, il y avait des luttes perpétuelles comme d'homme à homme. La même loi qui vous accordait droit d'asile vous assimilait, cent perches plus loin, au vaincu et à l'étranger. Dans telle province, la loi c'était le prêtre; dans telle autre, la loi c'était le seigneur. A l'entrée du moindre village, il fallait soigneusement s'informer de la loi ou de la coutume locale, sous peine de la violer et de mériter la mort en buvant un verre d'eau.
»Ces lois étaient donc mauvaises; elles ne venaient pas de Dieu?
»Qui les avait faites?
»Eh! qu'importe, qui a fait le trouble, l'erreur, la contradiction? demande-t-on cela?
»Un jour ces lois se trouvèrent en présence dans le palais de Versailles où elles s'étaient rendues pour s'accorder: dans leur rencontre elles eurent peur de leur difformité. Elles s'abdiquèrent dans l'unité, cette beauté de toute création. L'homme suivit l'exemple des lois: les lois furent sœurs, les hommes frères, le pays fut le père, la patrie.
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