Judith Gautier - Le second rang du collier
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Mario, lui aussi, fut un type de beauté remarquable: coqueluche des douairières et bourreau de bien des jeunes cœurs. Il n'entend pas renoncer à cette royauté et s'y cramponne d'une main élégante. C'est un très grand seigneur: marquis de Candia et officier dans les chasseurs sardes. Un coup de tête l'a jeté hors de son milieu et poussé vers la carrière artistique, où il a trouvé la gloire: aussi il n'a rien de la suffisance coutumière des ténors et montre une suprême distinction. Il a du ressembler beaucoup à Raphaël Sanzio, avec sa barbe légère, qu'il semble n'avoir jamais coupée, ses cheveux souples et ses beaux yeux noirs, si doux sous la longue frange des cils.
Dès que cela est possible, je le prends à part: j'ai un secret à lui confier, qui, j'en suis sûre, lui fera plaisir. Une élève de l'institution de M meLiétard, où nous allons parfois comme externes, est amoureuse de l'illustre artiste et lui demande en grâce d'écrire quelques mots sur la photographie qui le représente et qu'elle a achetée.
– Tu comprends, elle t'a vu aux Italiens, dans le rôle d'Almaviva, et elle t'a trouvé si joli qu'elle ne pense plus qu'à toi et garde ton portrait dans sa poche, pour le regarder toute la journée.
Mario s'intéresse à mon histoire, un sourire lui chatouille les lèvres.
– Est-elle belle, ton amie?
– Oh! oui, et grande, grande: au moins vingt ans!.. Et élégante!.. elle porte des jupes larges comme ça!.. Une vraie dame! Je ne sais pourquoi elle est encore en pension.
– Tu l'as, cette photographie?
– Bien sûr! Elle m'a fait jurer, plus de dix fois, que je te l'apporterais.
Après un regard furtif vers Giulia, qui ne s'occupe pas de lui, Mario me dit en baissant un peu la voix:
– Monte voir les petites, et, après, va dans ma bibliothèque. J'irai t'y écrire ces quelques mots.
La maison, un hôtel qu'on a loué tout meublé, est vaste et confortable, mais assez banale. L'organisation intérieure se modèle sur celle d'Angleterre: la nursery est au second étage, et là les enfants sont bien chez eux, sous la surveillance discrète de la gouvernante et de la bonne anglaises.
Les trois fillettes accourent et nous accueillent par des cris et des rires. Elles sont charmantes, sous leurs cheveux libres qui bouclent jusqu'à leurs épaules, leurs robes blanches légères et fraîches, ornées seulement d'une ceinture à longs pans. Rita, très brune et très blanche, avec le nez un peu fort et les sourcils très accentués, est déjà grande; mais les deux autres, la douce et timide Cecilia, et Clelia, délicieusement mutine, sont toutes petites. Giulia, dans son magnifique automne, près de l'âge où l'on peut être grand'mère, a toute une jeune nichée à elle. Une quatrième fille, Maria, la dernière, qui n'avait pas trois ans, a été emportée brutalement par la mort, il n'y a pas encore très longtemps, et c'est pour cela que les ceintures, des trois sœurs qui restent, sont noires sur les robes blanches.
Le poème d' Émaux et Camées , intitulé les Joujoux de la Morte et qui commence par ces vers:
La petite Marie est morte,
Et son cercueil est si peu long
Qu'il tient, sous le bras qui l'emporte,
Comme un étui de violon…
a été inspiré par ce berceau creusé en tombe.
J'entends Mario qui chantonne en montant l'escalier, et je me dépêche de descendre un étage pour le rejoindre dans son cabinet.
Cette pièce a un peu plus de caractère que le reste de l'hôtel. Une bibliothèque à hauteur d'appui, dont le dessus forme table, l'entoure et supporte des statuettes et des bibelots. Les livres, nombreux, sont richement reliés: le marquis de Candia est un lettré et soigne beaucoup sa bibliothèque. Mais des couronnes, des palmes, des branches de laurier en or et en argent, appendues ça et là, trophées de soirées triomphales, ramassés à tous les coins du monde, font souvenir que l'illustre chanteur se doit à son art et n'a pas autant de loisirs qu'il le voudrait pour feuilleter ses volumes.
– Donne la photographie.
Je la tire de ma poche et la sors d'une double enveloppe.
– Quel bel homme! s'écrie Mario, qui examine son image en riant; ça ne m'étonne pas qu'il fasse encore rêver les pensionnaires.
Il met un binocle et s'assied, pour écrire quelques mots au dos de la carte, tout en soupirant:
– Ah! povero!..
Pendant qu'il secoue de la poudre d'or sur l'écriture pour la sécher, son domestique se présente:
– Monsieur, dit-il, il y a en bas une dame qui désire voir monsieur un instant.
– Comment s'appelle-t-elle?
– Monsieur ne la connaît pas. Elle dit qu'elle a fait un long voyage pour obtenir un moment d'entretien et supplie monsieur de le lui accorder.
– Est-elle jeune et jolie, au moins?..
– La tournure est très bien; mais la dame cache sa figure sous un voile.
– Mauvais signe!..
Cependant, avant de descendre, Mario s'approche de la glace et fait bouffer ses cheveux.
En bas, dans le vestibule, une femme, mince et grande, couverte d'un voile noir, se tient debout. Elle regarde s'avancer le beau chanteur, enjoignant les mains, comme en extase. Quand il atteint les dernières marches, l'inconnue se jette à genoux, lève les bras au ciel, et entonne, d'une voix vibrante et grave, le Miserere du Trovatore . Mario s'arrête, interloqué d'abord, mais il a bientôt fait de reconnaître cette voix et il s'écrie, un peu vexé et déçu:
– Allons, grande folle, finis tes bêtises!
Un frais éclat de rire, longtemps contenu, lui répond et la Borghi-Mamo, rejetant son voile, lui saute au cou.
– Tu as été pris! tu as été pris! crie-t-elle, tu croyais que c'était une amoureuse!..
Mario ne veut pas en convenir. Il prétend, au contraire, qu'il l'a devinée tout de suite, et que c'est lui qui l'a fait poser.
Dans le salon, les convives sont maintenant réunis et causent par groupes, assis ou debout… Tous n'ont pas été invités: la maison est hospitalière et la table s'allonge indéfiniment. Nombre d'artistes italiens, jeunes ambitions ou espérances déçues, sont les clients de ces gloires; ils évoluent dans leur atmosphère, attirant sur eux un peu de lumière, ou se réchauffant à leur rayonnement.
Beaucoup de personnes connues, fameuses même en ce temps-là, sont les intimes des deux grands artistes et leur forment une cour.
Ce soir, j'aperçois la jolie barbe noire de Gaetano Braga, le délicieux violoncelliste, qui est aussi, et surtout, compositeur. On a représenté de lui, au Théâtre-Italien, un opéra en trois actes: Margherita la Mendicante , et sa Sérénade , pour chant avec accompagnement de violoncelle et de piano, a fait fureur. Braga vient souvent nous voir à Neuilly: nous nous glissons à travers les groupes, ma sœur et moi, pour aller lui dire bonsoir.
Il n'a pas l'air, tout d'abord, de nous reconnaître, puis nous regarde d'un air consterné:
– Pourquoi vous a-t-on déguisées comme cela?
Nous ne pensions plus à nos toilettes!
– Avec de si jolies figures… On veut donc vous enlaidir?..
Et il s'éloigne, en haussant les épaules.
Nous allons rejoindre Giulia Grisi, dans le petit salon. Elle est assise sur un divan avec ses fillettes autour d'elle, qui la cajolent. Elles ont déjà dîné et viennent dire bonsoir avant d'aller se coucher. Tout le monde leur fait fête, pour flatter la mère passionnée qu'est Giulia; mais elle est jalouse aussi et ne permet pas qu'on embrasse ses filles.
– C'est horrible! s'écrie-t-elle; je ne comprends pas qu'on laisse embrasser ses enfants, surtout par des hommes: cette chair si délicate, si tendre, si fraîche!.. ce sont des fleurs, et cela les fane… Je ne veux pas!..
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