Judith Gautier - Le second rang du collier
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Ne vous scandalisez pas de ces compliments, si bizarrement mêlés de malhonnêtetés: je suis arrivé à un âge où l'on ne sait plus se corriger même pour la meilleure et la plus charmante personne.
Croyez, mademoiselle, que je garderai toujours le souvenir du plaisir que vous m'avez donné.
CHARLES BAUDELAIRE.– Oui, me dit mon père, il a été prodigieusement étonné: il ne voulait pas croire que l'article ne fût pas de moi. J'ai eu de la peine à le convaincre, et il m'a dit cette phrase bizarre: «J'en appelle à ta candeur!» Je lui ai affirmé que je n'ai bien compris le livre qu'après ton analyse… Il trouve que tu as l'esprit d'ordre, qualité des plus rares, déclare-t-il, chez les femmes surtout.
De nouvelles surprises m'étaient réservées: le Moniteur paya l'article!.. Mon père m'apporta, un soir, 80 francs et 40 centimes. Je gardai longtemps la somme dans ma poche, où je la faisais sonner, continuellement, sans savoir à quoi l'employer. Puis, très gracieusement, Arsène Houssaye, apprenant ce début, me fit cadeau d'une bague, – une jolie émeraude, entourée de roses, – pour consacrer le souvenir, disait-il, de la publication de mon premier article.
Et ce ne fut pas tout: des choses graves se produisirent, qui furent accueillies par nous plutôt gaiement. Le Moniteur , journal officiel, fut pris à partie pour avoir publié un article antireligieux, – puisqu'il parlait de la création du monde en d'autres termes que la Bible. – Un prêtre, à Colmar, fit même un sermon contre l'auteur de ces impiétés, et en annonça un autre, pour le dimanche suivant. Un camarade de mon frère, qui habitait Colmar, lui révéla qu'il s'attaquait à une toute jeune fille, – qui ne portait pas encore de jupes longues, – et lui conseilla de retenir ses foudres.
C'était bien du bruit autour de ce pauvre article, sur lequel, malgré tous ces encouragements, je ne me faisais pas d'illusions, et que, à part moi, je jugeais mal réussi, gauche, sec, et d'une désolante concision.
Ma sœur et moi, nous sommes dans la chambre de ma mère, en grande toilette, devant l'armoire à glace, et nous nous regardons attentivement. Je suis vêtue d'une robe en damas noir et gros bleu, épais comme le doigt; la jupe ne touche pas terre et se tient si raide que je parais plus large que haute; un «talma» en velours noir, bordé de vison, me donne une silhouette de cloche; ma figure disparaît sous l'avancée d'un chapeau, genre cabriolet, en feutre noir garni de rubans verts. Ma sœur porte une robe en popeline écossaise et une petite redingote de velours noir, qu'une étroite bande d'hermine orne tout autour; une houppe de plumes noires surmonte sa capote.
Nous dînons chez l'illustre Giulia Grisi, cousine germaine de ma mère, et celle-ci, qui d'ordinaire se préoccupe peu de notre tenue, a voulu tout diriger, cette fois, pour que nous soyons très bien. Elle nous a habillées et coiffées elle-même. Aussi nous sommes prêtes trop tôt, tandis qu'elle est en retard.
Solennellement, nous descendons l'escalier, pour attendre en bas, et, comme nous avons trop chaud sous nos manteaux, nous sortons dans la cour.
Alors nous nous regardons, ma sœur et moi, et nous pouffons de rire.
Un peu amer, tout de même, ce rire, qui raille nos splendeurs, sur lesquelles nous n'avons aucune illusion. Nous nous sentons parfaitement ridicules et comiques: c'est ennuyeux d'aller divertir les autres.
– Tu as tout à fait l'air des singes mécaniques qui dansent sur les orgues de Barbarie.
C'est moi qui fais ce compliment à ma sœur.
– Oh! oui! c'est cela! s'écrie-t-elle.
Et elle se met à danser en secouant la houppe de son chapeau.
– Toi, à quoi ressembles-tu?.. Un sac…
– A cause de l'affreux manteau: sans lui, avec ma robe raide comme du carton, je rappelle ces laides bonnes femmes de Velasquez, qui ont des jupes comme des commodes… Tiens! ça doit être très bien pour «faire un fromage»!..
Je me lance en une pirouette et l'achève en un plongeon, au centre de l'étoffe qui bouffe.
– Il est beau, n'est-ce pas, ce «fromage»?..
– Oui! soupire ma sœur, décidément plus contrariée que moi; mais nos cousines, qui sont si chic, vont joliment se moquer de nous!
– Oh! Rita seulement: les autres sont trop petites!..
Quand nous arrivons à l'hôtel de Giulia Grisi, d'assez bonne heure, pour la voir un peu avant la venue des convives, nous entendons résonner le piano dans le salon. La porte est ouverte sur le vestibule et nous nous glissons sans être remarquées.
Giulia et Mario sont debout près du piano et déchiffrent un duo, qu'Alary, compositeur et pianiste, accompagne.
La scène est originale: ces grands artistes, dont les voix merveilleuses ont enthousiasmé tous les dilettantes de l'Europe et les charment encore, ne sont pas, à ce qu'il semble, très musiciens. Le déchiffrement ne va pas tout seul. Alary, qui est sourd, se démène, bat la mesure du pied, chante, à hauts cris, d'une voix fausse, pour indiquer la mélodie; mais les chanteurs préfèrent la jouer eux-mêmes, d'un doigt, et, par-dessus les mains du pianiste, s'efforcent chacun de son côté. Cela produit une confusion inextricable, d'où s'élèvent par moments des notes magnifiques, pas toujours celles qu'il faudrait.
Je contiens a grand'peine un fou rire, qui va m'échapper, quand ma mère dénonce notre présence en criant:
– Brava!..
Alary se retourne brusquement, en faisant pivoter le tabouret, puis se lève, comme un diable jaillit d'une boîte. Long, maigre, avec une barbiche blonde, la bouche béante, et ses mèches pâles s'embrouillant dans le fil de son lorgnon.
L'harmonieuse langue italienne résonne alors, dans l'effusion de l'accueil et l'échange des politesses.
Giulia Grisi est belle, toujours. Elle n'entend pas se laisser vaincre par le temps. Ce n'est plus peut-être, tout à fait, la statue parfaite qui inspira à mon père ce poème si enthousiaste, cet hymne a la beauté, où il regrette, voyant la cantatrice pour la première fois, d'avoir abandonné les pinceaux pour la plume. C'était à la salle Favart, pendant une représentation de Mosè :
J'aperçus une femme. Il me sembla d'abord,
La loge lui formant un cadre de son bord,
Que c'était un tableau de Titien ou Giorgione.
Vous n'avez pas menti, non, maîtres: voilà bien
Le marbre grec doré par l'ambre italien,
L'œil de flamme, le teint passionnément pâle,
Blond comme le soleil sous son voile de hâle,
Dans sa mate blancheur les noirs sourcils marqués,
Le nez sévère et droit, la bouche aux coins arqués,
Les ailes de cheveux s'abattant sur ses tempes
Et tous les nobles traits de vos saintes estampes.
Que peuvent tous nos vers pour rendre la beauté?
Que peuvent de vains mots sans dessin arrêté,
Et l'épithète creuse et la rime incolore?
Ah! combien je regrette et comme je déplore
De ne plus être peintre, en te voyant ainsi
A Mosè , dans ta loge, ô Giulia Grisi!
La diva est un peu forte maintenant, et ses traits s'empâtent et s'estompent; le doigt implacable du destructeur tire un peu vers le bas les coins de la bouche; mais l'ensemble est noble et superbe; le port de la tête, la chaude pâleur, la douceur inquiétante des yeux glauques, sous le noir des lourds cheveux ondés, gardent un charme extrême. Elle porte une jupe de taffetas noir, dont les sept volants sont interrompus par la traîne tout unie qui les recouvre à moitié; le corsage décolleté laisse voir, sous un réseau de dentelle, les épaules rondes et les bras blancs.
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