Judith Gautier - Le second rang du collier
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Au fond du jardin du propriétaire, une petite porte s'ouvrait sur une allée ombreuse, qui, en contournant plusieurs enclos, aboutissait aux berges de la rivière. Mais il fallut remonter jusqu'au pont de Neuilly pour louer un canot.
Toto prit les rames, et Rodolfo se mit au gouvernail. Nous étions ravies de glisser le long de l'île verdoyante, qui partage la Seine en deux bras, et que nous n'avions pas encore vue de près. Elle apparaissait, entre les branches qui penchaient vers l'eau, toute fleurie, et soignée comme un beau parc.
Le ciel était lourd, la rivière sombre, la menace d'un orage pesait; cela inquiétait notre plaisir, en aggravant nos remords: ce serait joli si nous recevions une averse!
– Nous n'irons que jusque devant Saint-Cloud et nous reviendrons, disait Rodolfo.
Mais, avant que nous ayons atteint Suresnes, le grain crève en une pluie drue et serrée… Rien pour nous protéger, pas une ombrelle, pas même un fichu. Nous rions tout de même, narguant la Providence, qui sans doute s'est dérangée pour nous punir.
Toto était d'avis de virer de bord et de rentrer au plus vite; mais nous étions trop loin, trempés déjà, et l'orage n'en était qu'aux préliminaires. Rodolfo conseilla de gagner une petite auberge où il se rappelait avoir mangé des fritures de goujons et qui devait être assez proche.
On enfonça les avirons plus profondément; la Seine se ridait et écumait sous une brusque rafale, qui ployait les arbres des rives et leur arrachait des feuilles. A travers les cinglements de l'averse, les éclairs et les coups de tonnerre, ce ne fut pas sans peine que le bateau, alourdi par l'eau qui tombait, vint enfin cogner contre l'embarcadère rustique de la maisonnette qui devait nous abriter.
C'était complet!.. Nous étions dans un cabaret, attablées devant des consommations! – car il avait bien fallu demander quelque chose, – tandis qu'à la maison on nous cherchait certainement avec inquiétude et colère!.. Sans l'orage, on aurait pu ne pas s'apercevoir de notre absence: on aurait supposé que nous étions dans le jardin, c'était lui qui nous dénonçait et, de plus, nous bloquait dans cette auberge en augmentant nos appréhensions.
Nos deux complices n'étaient pas non plus très rassurés. Mais, au retour, ils nous débarquèrent à la hauteur de notre jardin et continuèrent leur route, – pour ramener le canot; – ensuite ils fileraient tout droit sur Paris, où on les attendait…
– Tâchez de vous tirer d'affaire! nous cria Toto en s'éloignant.
– Mettez tout sur notre dos! ajouta Rodolfo…
Des dos de fuyards, qui ne risquent rien!..
Nous ne marchions pas très vite, en reprenant les sentiers couverts, entre les enclos.
– Il faudra tout de même finir par arriver! disait ma sœur.
Mais je m'attardais, surtout pour réfléchir: une idée m'était venue, je croyais tenir un moyen de parer le coup.
– Ecoute, si tu as le courage de recevoir seule le premier choc, pour me laisser le temps de faire quelque chose de très difficile, avant l'arrivée de papa, nous sommes sauvées.
– Qu'est-ce que c'est?
– Tu verras… Mais je n'ai pas une minute à perdre, il est déjà tard.
– Dépêchons-nous!
Et c'est en courant que nous faisons le reste du chemin. Moi, je grimpe, quatre à quatre, jusqu'à l'atelier, où je m'enferme. J'entends des éclats de voix, des cris, des portes qui claquent… Mais je me bouche les oreilles, je serre fortement les paupières, pour m'absorber dans une méditation intense, et, bientôt, je me mets à écrire.
C'est la première fois que je m'essaye à la littérature, et ce début est fait bien légèrement; pourtant je dois avoir mûri le sujet dans ma tête, car cela vient facilement, comme si je recopiais. Le morceau a pour titre: le Retour des Hirondelles. C'est une sorte de poème en prose, qui s'arrange tout seul en strophes; après quelques pages, c'est fini… Je n'ai pas mis une heure à l'écrire.
Je descends vite retrouver ma sœur, qui s'est réfugiée dans la cuisine.
– Etait-ce bien terrible?..
– On a parlé des Madelonnettes… Gare, quand le père va rentrer!..
– Allons au-devant de lui.
Tout doucement nous ouvrons la porte de la rue, et nous nous glissons le long des maisons vers l'avenue. Nous n'osons pas aller jusqu'au bout populeux, plein de gamins et de cabarets. Mais nous voyons très bien, au loin, passer, à de longs intervalles, les omnibus jaunes. Enfin, de l'un d'eux, le père descend, de l'impériale, sans que la voiture s'arrête, – ce qui nous fait toujours si peur, – et nous courons à sa rencontre.
Je suis un peu troublée. C'est peut-être stupide, ce que j'ai écrit: mon père va avoir une déception… Il me saura gré de l'effort, mais il vaudrait mieux, tout de même, que ce fût bien.
Je n'ai pas le temps d'hésiter… Nous revenons pendues chacune à un de ses bras.
– Père, je t'apporte quelque chose…
– Quoi donc?
– De la copie!..
– Ah! Enfin!.. C'est gentil d'avoir pensé à faire plaisir à ton vieux papa. Donne, donne…
Et le voilà qui s'arrête et déploie mes feuillets. Le cœur me bat; je guette anxieusement son impression, tandis qu'il lit… Je suis vite rassurée… Sa figure s'éclaire. Il est enchanté:
– On dirait du Henri Heine! Je devinais bien, moi, que tu avais le don.
Et il presse le pas pour aller porter la bonne nouvelle, pendant que nous ébauchons derrière son clos une gigue discrète, en narguant peut-être bien d'un pied de nez la punition de Damoclès, qui ne tombera pas.
En effet, lorsqu'il se heurte à la bourrasque, c'est lui qui gronde, contre son habitude, et, tout à son plaisir, il ne veut pas même entendre le récit de nos méfaits.
D'une fenêtre du premier, je regarde dans la rue. C'est un vilain jour d'automne, où tout est noyé de pluie; cependant il y a une éclaircie, un pâle rayon de soleil m'a donné l'envie d'ouvrir et de me pencher au dehors. Personne ne passe; le fossé, en face, semble un ruisseau, et, au delà, dans le jardin des fous, les branches mouillées s'égouttent sur les allées désertes.
Quelqu'un marche pourtant, au loin, venant de l'avenue de Neuilly: un homme, qui s'avance lentement et d'une allure singulière. Il longe le fossé et, sur le trottoir, qui de ce côté-là n'est pas pavé, pétrit la boue jaune sous ses pieds. Un chien marche devant l'homme, un assez grand chien à longs poils et horriblement crotté. Il va, le nez sur une piste, la queue basse, frangée de boue et frôlant le sol… Pourquoi l'homme marchait-il si près de ce chien, qui n'avait pas l'air d'être son chien?
Tout à coup, la distance diminuant, je reconnus le promeneur: c'était Charles Baudelaire.
Il venait chez nous, certainement, mais quelle idée avait-il? Que lui avait fait ce vulgaire toutou, qui ne le voyait même pas?
Je crus comprendre que Baudelaire cherchait à lui marcher sur la queue, non pas dans une méchante intention, mais, sans doute, pour jouir de la surprise et de la frayeur de l'animal, pour voir ce qu'il ferait.
Il le vit!..
Le promeneur ayant réussi à presser, du bout de son pied, la pointe de la queue du chien, celui-ci poussa un hurlement de peur, mais aussitôt il se retourna et se jeta sur l'homme, qui tomba en pleine boue jaune! Par bonheur, les représailles ne furent pas poussées plus loin: le chien détala, retournant vers l'avenue.
J'avais retenu un cri, au moment de la chute; mais je m'étais en même temps rejetée en arrière, ayant le sentiment que le poète, si correct, si soucieux de l'harmonie, serait très vexé d'être vu en cette posture. Cependant, s'il s'était fait mal?..
Je regardai, sans me montrer. Baudelaire s'était relevé; il examinait, d'un air perplexe, ses mains souillées et son paletot, dont tout un côté disparaissait sous un enduit jaune. Qu'allait-il faire? S'en retourner? Il hésita quelques instants, puis il traversa la rue et vint résolument vers la maison. Vite, je refermai sans bruit la fenêtre, pour courir en bas et ne rien perdre de ce qu'il dirait.
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