Thilliez,Franck - La chambre des morts

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Il porta une cigarette entre ses lèvres, mi-soucieux, mi-satisfait.

Au fond de la pièce, le lieutenant-colonel de gendarmerie se décomposait. Il restait là, hagard, le téléphone à la main.

— Quelque chose qui cloche ? s’enquit le commissaire en faisant rouler la pierre de son briquet.

Le gendarme piocha une cigarette dans le paquet de Valet et la piégea entre ses dents.

— J’ai arrêté de fumer voilà une semaine, mais j’ai très mal choisi la période…

Des volutes claires le bâillonnèrent quelques secondes. Puis il annonça, d’une voix goudronnée :

— Une femme vient de débarquer à la gendarmerie, en pleurs. Elle affirme que sa fille de treize ans, Eléonore, a disparu dans les rues de Dunkerque…

16.

Vigo Nowak habitait à moins d’un kilomètre de chez ses parents, à la périphérie de Lens, dans une maison des Mines identique en tout point aux milliers de clones perchés sur les interminables rues parallèles. La plupart des habitants de ces anciens corons se chauffaient encore au feu à charbon et buvaient de la soupe le soir. Dans moins de dix ans, les dernières gueules noires, lampistes ou porions, s’éteindraient dans l’anonymat, les yeux rivés vers cet horizon de sueur et ces vitres teintées de houille qui résumaient si bien l’histoire de leur vie.

L’ambiance des alentours, voies désertes, terrils endormis et treuils hors d’usage, suggérait celle d’un mouroir, mais le loyer dérisoire et le coin d’un calme aquatique attiraient les plus récalcitrants. En définitive, on se sentait ici dans un lieu hors du temps, épargné par les affres de la grande civilisation.

Chargé de paquets emballés, Vigo remonta une allée de caillasse et entra sans frapper chez ses parents. Le mobilier s’affichait à l’image du lieu, sobre, sans fioritures. Par-ci une lampe de sûreté Davy, par-là un chevalement en allumettes. Au-dessus d’un vaisselier, la piste de 421 usée, le tapis de belote enroulé. La mine avait causé tellement de dégâts qu’elle continuait, des années plus tard, à empoisonner les lieux d’une symbolique douloureuse.

— Les hostilités ont déjà commencé à ce que je vois ! s’écria-t-il en posant ses présents au pied du sapin synthétique.

— Retard, Gaillette [2] ! sourit France, sa mère, en lui tendant une flûte de Champagne. Ton frère et ton père traînent dans le patio. Ils discutent tiercé, pour ne rien changer ! Mais… Qu’est-ce que tu t’es fait au front ?

— Un coin de porte, rien de bien grave. Tu es sublime maman… Elle te va à ravir !

France décrivit une arabesque élégante.

— Ton père a grogné quand il m’a vu revenir avec cette robe. L’un des rares plaisirs que je me fais dans l’année, et il réussit à me le reprocher ! Quelle pièce celui-là alors ! Allez, rejoins-les ! J’ai encore des préparatifs !

Vigo lui lança un baiser et se faufila dans le patio. S’il avait hérité des lignes élancées et dansantes de sa mère, Stanislas, son frère, tirait plus sur la silhouette ramassée du patriarche. Des os courts et épais, des épaules de boxeur et des mains semblables à des gants en latex gonflés. Son visage luttait contre les morsures du temps en entretenant un potager de boutons d’acné.

— Encore à parler de chevaux ? dit Vigo en pinçant son père à la taille.

— Pour sûr ! répondit Yvan en faisant claquer sa jambe de bois sur le carrelage. On prépare la course de d’main. Mais y’a une tripotée d’favoris. Ça va pô payer !

Son père débitait les lettres avec un parler tel que les mots semblaient écrasés par un rouleau compresseur. Le Ch’timi tuait les « a » et les « o » pour les remplacer par des sons bâtards.

— Ah ! l’opium du peuple de France ! Vous devriez arrêter le tiercé, ça rend marteau ! conseilla Vigo avec un sourire.

— Dis ça à un autre, Gaillette répliqua aussitôt Stanislas, son frère, une pile de cartons à parier et un stylo PMU entre les mains.

— Vous perdez votre temps à courir après la réussite, en bonnes vaches à lait pour l’Etat ! Des gens qui jouent toute leur existence ne gagneront jamais un centime, d’autres vont tenter une fois leur chance et décrocher le pactole. Je vous le répète, on ne provoque pas la chance ! C’est elle qui vous provoque !

Yvan envoya un coup de coude complice à Stanislas.

— V’la Gaillette qui s’met à faire d’l’esprit. Y en a qui carburent aux amphétamines, d’aut’aux bidets. Tu préfères quô ? Cause-nous plutôt boulot. Cha avance ta r’cherche ?

— La sécheresse, admit Vigo. La région ressemble à une forêt brûlée, une saleté de pyromane appelée récession économique s’amuse à ravager les entreprises…

Il tirailla le menton de son frère.

— Mauvaise tête Stanislas. Grosse journée pour toi ?

— Ouais. Une sale histoire…

Vigo engloutit d’une lampée son Champagne. Une légère appréhension lui serra la gorge : le spectre d’un corps en immersion flottait dans son esprit.

— Quel genre d’affaire ?

— On a retrouvé une fillette assassinée. Pas trop envie d’en parler maintenant. Ils m’ont pris la tête avec leurs rapports !

— Pas jojo pour une veille d’Noël, compatit le père Yvan en saisissant un paquet de tabac posé sur une chaise.

Vigo poussa un ouf de soulagement. Une affaire de fillette tuée ? Rien à voir avec son histoire. Il fouilla dans la poche intérieure de sa veste et fourra un Salomon sous le nez de son père.

— Laisse tomber ton brûle-poumon et goûte-moi ce nectar ! Tu m’en diras des nouvelles. En voilà un pour toi aussi Stan.

— Belle bête ! apprécia le père en craquant une allumette. Sers-me une gout’ d’whisky fiston !

— Où t’es-tu procuré de tels barreaux ? s’étonna Stanislas. Salomon ? Ça vaut une fortune !

— Un ami qui revenait de Cuba m’en a rapporté une poignée…

Une nappe de fumée se déroula lentement. Les verres tintèrent, l’alcool ambré jouait en vaguelettes contre les parois translucides. Après quelques gorgées et maintes élévations de voix, Yvan se mit à déambuler, tête haute, menton tendu, le cigare cloué aux lèvres et un petit doigt en l’air.

— Faut vraiment pas grand-chose pour ressembler à un pingouin ! Un whisky, un bon cigare au bec, une cravate, et hop !

Yvan prit le ton d’un jet-setter tropézien.

— Si ces messieurs veulent bien prendr’ l’peine de m’suivre ! Nous allons nous diriger vers l’salle d’réception, n’est-ce pas, où nous attendent caviar et champaaaagne. Un chauffeur va bichonner vos Lolo Ferrari, vous z’inquiétez pas. Ce… cigare est un grand cru, cher ami !

Ses mots mâtinés de patois se noyèrent dans des éclats de rire…

Une fois les huîtres et le foie gras au fond des estomacs, ils se décidèrent à déballer les cadeaux. L’alcool avait commencé son lent travail de corrosion, enflammant les corps et embrouillant les esprits. Vigo et Stanislas se trémoussaient au milieu de la salle à manger sur un air de Kubiak, sous l’œil d’une France amusée. Yvan déblatérait, comme tous les ans, des vers de Jules Mousseron.

Qu’ifait gai dins les corons,

L’été, l’matin du diminche.

In n’intind qu’rir’s et canchons,

Sitôt que l’journée cominche.

France baissa le son de la chaîne hi-fi, provoquant une vague de protestations, et piocha deux enveloppes au pied du sapin.

— On sait plus quoi vous acheter avec ch’père, rougit-elle, alors voilà un peu d’argent. Ce n’est pas grand-chose mais vous en ferez ce que vous voudrez. Joyeux Noël mes fils !

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