Paulo Coelho - La sorcière de Portobello
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« Évidemment, abandonner son enfant, on ne peut pas attendre autre chose d’une Tsigane ! »
J’ai été obligée de remplir une fiche avec tous les renseignements et, comme je ne savais pas écrire, elle a répété encore une fois : « Évidemment, une Tsigane ! Et n’essaie pas de nous tromper en fournissant des renseignements faux, ou tu pourrais bien aller en prison ! » Par peur, j’ai fini par raconter la vérité.
Je l’ai regardée une dernière fois, et voilà tout ce que j’ai réussi à penser : « Petite fille sans nom, puisses-tu trouver l’amour, beaucoup d’amour dans ta vie. »
Je suis sortie et j’ai marché dans la forêt pendant des heures. Je pensais à toutes ces nuits pendant ma grossesse, où j’aimais et haïssais l’enfant et l’homme qui l’avait planté en moi.
Comme toutes les femmes, j’ai rêvé toute ma vie de rencontrer le prince charmant, me marier, remplir ma maison d’enfants et prendre soin de ma famille. Comme beaucoup de femmes, j’ai fini par tomber amoureuse d’un homme qui ne pouvait pas me donner cela – mais avec qui j’ai partagé des moments que je n’oublierai jamais. Ces moments, je n’aurais pas pu les faire comprendre à l’enfant, elle aurait toujours été stigmatisée au sein de notre tribu, une gadjo, une fille sans père. J’aurais pu le supporter, mais je ne voulais pas qu’elle connaisse la souffrance qui était la mienne depuis que j’avais découvert que j’étais enceinte.
Je pleurais et je me griffais, pensant que, sous l’effet de la douleur, je réfléchirais peut-être moins, je retournerais à la vie, à l’opprobre de la tribu ; quelqu’un se chargerait de la petite, et moi, je vivrais toujours avec l’idée de la revoir un jour, quand elle serait grande.
Je me suis assise sur le sol, je me suis cramponnée à un arbre, ne pouvant cesser de pleurer. Mais quand mes larmes et le sang de mes blessures ont touché le tronc, un calme étrange s’est emparé de moi. J’avais l’impression d’entendre une voix me disant que je ne devais pas me faire de souci, que mon sang et mes larmes avaient purifié le chemin de la petite et allégé ma souffrance. Depuis, chaque fois que je sens le désespoir me gagner, je me rappelle cette voix et je suis tranquillisée.
C’est pour cela que je n’ai pas été surprise de la voir arriver avec le Rom Baro de notre tribu – qui a demandé un café, un verre, m’a adressé un sourire ironique, et est parti aussitôt. La voix m’avait dit qu’elle reviendrait, et maintenant elle est là, devant moi. Jolie, elle ressemble à son père, je ne sais pas ce qu’elle éprouve pour moi – peut-être de la haine parce que je l’ai abandonnée un jour. Je n’ai pas besoin d’expliquer pourquoi j’ai fait cela ; personne au monde ne pourrait comprendre.
Nous restons une éternité sans rien nous dire, à nous regarder simplement – sans sourire, sans pleurer, sans rien. Un élan d’amour sort du fond de mon âme, je ne sais pas si elle s’intéresse à ce que je ressens.
« Tu as faim ? Tu veux manger quelque chose ? »
L’instinct. Toujours l’instinct d’abord. Elle fait « oui » de la tête. Nous entrons dans la petite pièce où je vis, et qui sert en même temps de salon, de chambre, de cuisine et d’atelier de couture. Elle regarde tout cela, elle est étonnée, mais je fais semblant de ne pas l’avoir remarqué : je vais jusqu’au fourneau, je reviens avec deux assiettes de l’épaisse soupe de légumes et de graisse animale. Je prépare un café fort et, alors que je vais mettre du sucre, j’entends sa première phrase :
« Sans sucre, s’il te plaît. » Elle ne savait pas que je parlais anglais.
J’allais dire : « c’est ton père », mais je me suis ; contrôlée. Nous mangeons en silence et, à mesure que le temps passe, tout commence à me paraître familier, je suis là avec ma fille, elle a parcouru le monde et ; maintenant elle est de retour, elle a connu d’autres chemins et elle rentre à la maison. Je sais que c’est une illusion, mais la vie m’a donné tant de moments de dure réalité qu’il ne coûte rien de rêver un peu.
« Qui est cette sainte ? » Elle indique un cadre au mur.
— Sainte Sara, la patronne des Gitans. J’ai toujours voulu visiter son église, en France, mais nous ne pouvons pas sortir d’ici. Je n’aurais pas de passeport, de permis, et… »
J’allais dire : « même si je l’obtenais, je n’aurais pas d’argent », mais j’ai interrompu ma phrase. Elle aurait pu penser que je lui réclamais quelque chose.
« … et je suis très occupée par mon travail. »
Le silence revient. Elle termine sa soupe, allume une cigarette, son regard ne manifeste rien, aucun sentiment.
« As-tu pensé que tu me reverrais ? »
Je réponds oui. Et j’ai su hier, par la femme du Rom Baro, qu’elle était dans son restaurant.
« Un orage approche. Tu ne veux pas dormir un peu ?
— Je n’entends aucun bruit. Le vent ne souffle ni plus ni moins fort qu’avant. Je préfère causer.
— Crois-moi. J’ai le temps que tu veux, j’ai la vie qui me reste pour être près de toi.
— Ne dis pas cela maintenant.
— … Mais tu es fatiguée, je poursuis, feignant de n’avoir pas entendu son commentaire. Je vois l’orage qui approche. Comme tous les orages, il apporte la destruction ; pourtant en même temps il arrose les champs, et la sagesse du ciel descend avec sa pluie. Comme tous les orages, il doit passer. Plus il sera violent, plus il sera rapide. »
Grâce à Dieu, j’ai appris à affronter les orages.
Et comme si les Saintes-Maries-de-la-Mer m’avaient entendue, les premières gouttes commencent à tomber sur le toit en zinc. La petite termine sa cigarette, je la prends par la main, et je la conduis jusqu’à mon lit. Elle se couche et ferme les yeux.
Je ne sais pas combien de temps elle a dormi ; je la contemplais sans penser à rien, et la voix que j’avais entendue un jour dans la forêt me disait que tout allait bien, que je n’avais pas à m’en faire, que les changements que le destin provoque en nous sont favorables si nous savons déchiffrer ce qu’ils racontent. Je ne savais pas qui l’avait recueillie à l’orphelinat, l’avait élevée et en avait fait la femme indépendante qu’elle semblait être. J’ai fait une prière pour cette famille qui avait permis à ma fille de survivre et de vivre mieux. Au milieu de la prière, j’ai éprouvé jalousie, désespoir, regret, et j’ai cessé de parler à sainte Sara ; est-ce qu’il était vraiment important de l’avoir fait revenir ? Là se trouvait tout ce que j’avais perdu et ne retrouverais jamais.
Mais là se trouvait aussi la manifestation physique de mon amour. Je ne savais rien, et en même temps tout m’était révélé, des scènes me revenaient, où j’avais pensé au suicide, envisagé l’avortement, m’étais imaginée quittant ce coin du monde et partant à pied jusqu’à la limite de mes forces, le moment où j’avais vu mon sang et mes larmes sur l’arbre, la conversation avec la nature qui s’était intensifiée à partir de ce moment et ne m’avait plus jamais quittée – bien que peu de gens l’aient su dans ma tribu. Mon protecteur, qui m’avait trouvée errante dans la forêt, pouvait comprendre tout cela, mais il venait de mourir.
« La lumière est instable, elle s’éteint avec le vent, elle s’allume avec l’éclair, jamais elle ne brille comme le soleil – mais il vaut la peine de lutter pour elle », disait-il.
Lui seul m’avait acceptée, et il avait convaincu la tribu que je pouvais de nouveau faire partie de ce monde. Lui seul avait l’autorité morale suffisante pour empêcher mon expulsion.
Et malheureusement, lui seul ne connaîtrait jamais ma fille. J’ai pleuré pour lui, pendant qu’elle restait immobile dans mon lit, elle qui était sans doute habituée à tout le confort du monde. Des milliers de questions sont revenues – qui étaient ses parents adoptifs, où vivait-elle, avait-elle fait l’université, aimait-elle quelqu’un, quels étaient ses projets ? Cependant, ce n’était pas moi qui avais couru le monde pour la trouver, mais le contraire ; alors, je n’étais pas là pour poser des questions, mais pour y répondre.
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