Paulo Coelho - Veronika Décide De Mourir

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217

L’infirmier décida que cela valait la peine de courir le risque ; après tout, la situation semblait redevenue normale.

« Je pense que tu... je pense que tu comptes beaucoup pour moi, dit Eduard à Veronika.

– Tu ne peux pas parler. Tu ne vis pas dans ce monde, tu ne sais pas que je m’appelle Veronika. Tu n’étais pas avec moi la nuit dernière, je t’en prie, dis que tu n’étais pas là !

– J’étais là. »

Elle lui prit la main. Les fous criaient, applaudissaient, lançaient des obscénités.

« Où t’emmènent-ils ?

– Ils vont me faire subir un traitement.

– Je t’accompagne.

– Inutile. Tu vas être effrayée, même si je t’affirme que cela ne fait pas souffrir, qu’on ne sent rien, et que c’est beaucoup mieux que les calmants parce que la lucidité revient plus vite. »

Veronika ignorait de quoi il parlait. Elle regrettait de lui avoir pris la main, elle aurait voulu partir le plus vite possible, cacher sa honte, ne plus jamais voir cet homme qui avait été témoin de ce qu’il y avait de plus sordide en elle et qui pourtant continuait à la traiter avec tendresse.

218

Mais elle se rappela les propos de Maria : elle n’avait d’explications à donner à personne, pas même au garçon qui se tenait devant elle.

« Je t’accompagne. »

Les infirmiers pensèrent que c’était peut-être mieux ainsi : le schizophrène n’avait plus besoin d’être maîtrisé, il les suivait de son plein gré. Quand ils furent à l’infirmerie, Eduard s’allongea volontairement sur un lit. Deux autres hommes l’attendaient à côté d’une étrange machine et d’un sac contenant des bandes de toile.

Eduard se tourna vers Veronika et lui demanda de s’asseoir sur le lit voisin.

« Dans quelques minutes, l’histoire aura fait le tour de Villete et les gens se calmeront. Même la plus furieuse des folies comporte sa dose de crainte. Seul celui qui a connu cela sait que ce n’est pas si terrible. »

Les infirmiers écoutaient et ne croyaient pas les propos du schizophrène. Le traitement était sans doute très douloureux, mais nul ne peut comprendre ce qui se passe dans la tête d’un fou. La seule chose sensée que le garçon ait dite concernait la crainte : tout Villete serait effectivement au courant et la paix reviendrait rapidement. 219

« Tu t’es allongé trop tôt », remarqua l’un d’eux.

Eduard se releva et ils étendirent une sorte d’alèse en caoutchouc. « Maintenant, tu peux t’allonger. »

Il obéit. Il était calme, comme si tout cela n’était que routine.

Les infirmiers attachèrent quelques bandes de toile sur le corps d’Eduard et placèrent dans sa bouche un morceau de gomme.

« C’est pour qu’il ne se morde pas la langue », expliqua à Veronika l’un des hommes, satisfait de lui donner au passage une information technique autant qu’un avertissement. Ils placèrent la machine sur une chaise à côté

du lit. A peine plus grande qu’une boîte à chaussures, elle était munie de quelques boutons et de trois cadrans avec des aiguilles. Deux fils sortaient de dessous et se terminaient par des appareils semblables à des écouteurs. L’un des infirmiers plaça les écouteurs sur les tempes d’Eduard. Un autre s’employa à régler le mécanisme en tournant des boutons, tantôt à

droite, tantôt à gauche. Même s’il ne pouvait pas parler à cause de la gomme qu’il avait dans la bouche, Eduard gardait les yeux fixés sur ceux de la jeune fille et semblait dire : « Ne t’inquiète pas, n’aie pas peur. »

220

« C’est réglé pour cent trente volts en trois dixièmes de seconde, dit l’infirmier. On y va. »

Il appuya sur un bouton et la machine émit un bourdonnement. Au même moment, les yeux

d’Eduard devinrent vitreux et son corps se tordit sur le lit avec une telle force que, sans les liens qui le maintenaient, sa colonne vertébrale se serait brisée.

« Arrêtez ! cria Veronika.

– C’est fini », dit l’infirmier en ôtant les écouteurs. Pourtant, le corps d’Eduard continuait de se tordre, et sa tête se balançait d’un côté à

l’autre avec une telle violence qu’un des hommes dut la maintenir. L’autre rangea la machine dans une sacoche et s’assit pour fumer une cigarette. La scène dura quelques minutes : le corps d’Eduard semblait s’apaiser, puis les spasmes recommençaient, tandis qu’un des infirmiers redoublait d’efforts pour maintenir fermement sa tête. Peu à peu, les contractions diminuèrent, jusqu’à cesser complètement. Eduard gardait les yeux ouverts, et l’un des hommes les ferma comme on fait avec les morts. Ensuite, il retira la gomme de la bouche du garçon, le détacha, et rangea les bandes de toile dans la sacoche. 221

« L’effet de l’électrochoc dure une heure, expliqua-t-il à la jeune fille qui ne criait plus et semblait hypnotisée par le spectacle auquel elle venait d’assister. Tout va bien, bientôt il redeviendra normal et sera plus calme. »

Dès que la décharge électrique l’avait atteint, Eduard avait éprouvé une sensation qu’il connaissait bien : la vision normale diminuait, comme si l’on fermait un rideau, puis tout disparaissait. Il n’y avait ni douleur, ni souffrance –

mais il avait vu d’autres fous traités par électrochocs, et il savait que la scène paraissait horrible. Il était maintenant en paix. Si, quelques instants auparavant, il avait reconnu les frémissements d’une émotion nouvelle dans son cœur, s’il commençait à deviner que l’amour pouvait être davantage que celui que lui donnaient ses parents, grâce à l’électrochoc – ou thérapie électroconvulsive (TEC), ainsi que préféraient l’appeler les spécialistes –, il retrouverait sans aucun doute son état normal.

Le principal effet de la TEC était de détruire les souvenirs récents. Eduard ne pouvait pas nourrir des rêves impossibles, ni regarder vers un avenir qui n’existait pas ; ses pensées devaient rester tournées vers le passé, sinon il finirait par désirer revenir à la vie.

222

Une heure plus tard, Zedka entra dans l’infirmerie quasi déserte, à l’exception d’un garçon couché sur un lit et d’une fille assise à son chevet. En s’approchant, elle constata que la fille avait encore vomi et qu’elle gardait la tête baissée, inclinée à droite. Zedka se retourna pour appeler au secours, mais Veronika releva la tête.

« Ce n’est rien. J’ai eu une nouvelle crise, mais c’est passé. »

Zedka la prit gentiment par le bras et l’emmena aux toilettes.

« Ce sont des toilettes pour hommes, dit la jeune fille.

– Il n’y a personne ici, ne t’inquiète pas. »

Elle ôta le tricot souillé, le nettoya et le posa au-dessus du radiateur. Puis elle enleva sa chemise de laine et aida Veronika à l’enfiler.

« Garde-la, je suis venue vous dire adieu. »

La jeune fille paraissait distante, comme si plus rien ne l’intéressait. Zedka la reconduisit jusqu’à la chaise où elle était assise auparavant.

« Eduard va se réveiller d’ici peu. Il aura peutêtre des difficultés à se rappeler ce qui s’est passé, mais la mémoire lui reviendra vite. Ne t’inquiète pas s’il ne te reconnaît pas immédiatement. 223

– Je ne m’inquiéterai pas, répondit Veronika. Je ne me reconnais même pas moi-même. »

Zedka tira une chaise et s’assit à côté d’elle. Elle était restée si longtemps à Villete qu’elle pouvait bien demeurer quelques minutes de plus avec cette jeune fille.

« Te souviens-tu de notre première rencontre ?

Ce jour-là, je t’ai raconté une histoire afin de t’expliquer que le monde est exactement tel que nous le voyons. Tous croyaient le roi fou, parce qu’il voulait faire appliquer un ordre qui n’existait plus dans l’esprit de ses sujets. Pourtant, il existe des choses qui, de quelque côté qu’on les considère, sont toujours les mêmes et valent pour tout le monde. L’amour en est une. »

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