Paulo Coelho - Veronika Décide De Mourir
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Le Dr Igor ne souhaitait pas aller plus loin.
« Je t’en prie, va te reposer un peu, j’ai d’autres patients à recevoir. Si tu m’écoutes, je verrai ce que je peux faire concernant ta seconde requête. »
La jeune fille quitta la pièce. La patiente suivante était Zedka, qui devait recevoir son bulletin de sortie. Le Dr Igor lui demanda d’attendre un peu car il devait prendre quelques notes sur la conversation qu’il venait d’avoir.
Il était nécessaire d’inclure dans sa thèse sur le Vitriol un chapitre supplémentaire sur le sexe. Finalement, une grande partie des névroses et des psychoses provenait de là – selon lui, les fantasmes étaient des impulsions électriques dans le cerveau et, s’ils n’étaient pas réalisés, ils déchargeaient leur énergie dans d’autres domaines. Au cours de ses études de médecine, le Dr Igor avait lu un traité intéressant sur les déviances sexuelles : sadisme, masochisme, homosexualité, coprophagie, voyeurisme, coprolalie – la liste était longue. Au début, il pensait qu’elles ne relevaient que de quelques individus déséquilibrés incapables d’une relation saine avec leur partenaire. Cependant, au fur et à mesure qu’il progressait en tant que psychiatre et s’entretenait 199
avec ses patients, il se rendit compte que tous avaient une expérience singulière à raconter. Ils s’asseyaient dans le confortable fauteuil de son bureau, baissaient les yeux et entreprenaient un long monologue sur ce qu’ils appelaient leurs
« maladies » (comme si ce n’était pas lui, le médecin !) ou leurs « perversions » (comme si ce n’était pas lui, le psychiatre chargé d’en décider !). Ainsi, l’un après l’autre, les individus « normaux » évoquaient les fantasmes décrits par le fameux traité sur les déviances érotiques – un ouvrage qui défendait d’ailleurs le droit de chacun à l’orgasme qu’il souhaitait, dès lors qu’il ne violait pas le droit de son partenaire. Des femmes qui avaient fait leurs études dans des établissements tenus par des religieuses rêvaient d’être humiliées ; des hauts fonctionnaires en costume-cravate avouaient qu’ils dépensaient des fortunes avec des prostituées roumaines uniquement pour leur lécher les pieds ; des garçons aimaient les garçons, des filles étaient amoureuses de leurs amies de collège ; des maris voulaient voir leur femme possédée par des étrangers, des femmes se masturbaient chaque fois qu’elles trouvaient une trace de l’adultère de leur homme ; des mères de famille devaient contrôler leur désir impulsif de se donner au 200
premier livreur qui sonnait à la porte, des pères racontaient leurs aventures secrètes avec les rarissimes travestis qui parvenaient à passer le rigoureux contrôle des frontières. Et des orgies. Il semblait que tout le monde, au moins une fois dans sa vie, désirait participer à une orgie. Le Dr Igor posa un instant son stylo et se mit à
réfléchir : et lui ? Oui, lui aussi aimerait cela. L’orgie, telle qu’il l’imaginait, devait être un événement complètement anarchique, joyeux, où
n’existait plus le sentiment de possession, mais seulement le plaisir et la confusion.
N’était-ce pas là l’un des principaux motifs de si nombreux empoisonnements par l’Amertume ?
Des mariages réduits à une sorte de monothéisme forcé, où – selon les études que le Dr Igor conservait soigneusement dans sa bibliothèque médicale – le désir sexuel disparaissait au bout de trois ou quatre ans de vie commune. Dès lors, la femme se sentait rejetée, l’homme esclave du mariage, et le Vitriol, l’Amertume, commençait à tout détruire.
Devant un psychiatre, les gens s’exprimaient plus ouvertement que devant un prêtre : le médecin ne peut pas menacer de l’enfer. Durant sa longue carrière de psychiatre, le Dr Igor avait entendu pratiquement tout ce qu’ils avaient à
raconter.
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Raconter. Rarement faire. Même après plusieurs années d’exercice de sa profession, il se demandait encore d’où provenait une telle peur d’être différent. Lorsqu’il en cherchait la raison, la réponse qu’il entendait le plus souvent était la suivante : « Mon mari va penser que je suis une putain. » Quand c’était un homme qui se trouvait devant lui, celui-ci déclarait invariablement :
« Ma femme mérite le respect. » Et, en général, la conversation s’arrêtait là. Il avait beau affirmer que chacun a un profil sexuel distinct, aussi unique que ses empreintes digitales, personne ne voulait le croire. On n’osait pas être libre de crainte que le partenaire ne soit encore esclave de ses préjugés.
« Je ne vais pas changer le monde », se dit-il, résigné, et il demanda à l’infirmière de faire entrer l’ex-dépressive. « Mais au moins je peux dire dans ma thèse ce que je pense. »
Eduard vit Veronika sortir du cabinet de consultation du Dr Igor et se diriger vers l’infirmerie. Il eut envie de lui confier ses secrets, de lui ouvrir son âme, avec la même honnêteté et la même liberté que celle avec laquelle, la nuit précédente, elle lui avait ouvert son corps. Cette épreuve était l’une des plus rudes qu’il ait connues depuis qu’il avait été interné à Villete 202
pour cause de schizophrénie. Mais il avait résisté
à la tentation, et il était content, même si son désir de revenir au monde commençait à le troubler.
« Tous ici savent que cette fille ne tiendra pas jusqu’à la fin de la semaine. Alors à quoi bon ? »
Ou peut-être, justement pour cette raison, serait-il bon de partager son histoire avec elle. Depuis trois ans, il ne parlait qu’avec Maria, et pourtant il n’était pas certain qu’elle le comprît vraiment. Elle était mère, elle devait penser que ses parents avaient eu raison, qu’ils ne désiraient que son bien, que les visions du Paradis étaient un stupide rêve d’adolescent, sans lien avec le monde réel.
Les visions du Paradis. Voilà ce qui l’avait mené en enfer, entraînant des querelles sans fin avec sa famille et suscitant en lui un sentiment de culpabilité tellement violent qu’il ne pouvait plus réagir : il s’était réfugié alors dans un autre univers. Sans l’aide de Maria, il vivrait encore dans cette réalité séparée. Mais Maria était apparue, elle s’était occupée de lui, et il s’était senti de nouveau aimé. Grâce à elle, Eduard était encore capable de savoir ce qui se passait autour de lui.
Quelques jours plus tôt, une fille de son âge s’était assise au piano pour jouer la Sonate au 203
clair de lune . Ne sachant pas si c’était la faute de la musique, ou de la fille, ou de la lune, ou du temps passé à Villete, Eduard s’était senti de nouveau troublé par les visions du Paradis. Il la suivit jusqu’au dortoir des femmes où un infirmier lui barra le passage.
« Eduard, tu ne peux pas entrer ici. Retourne au parc ; le jour se lève et il va faire beau. »
Veronika se retourna. « Je vais dormir un peu, lui dit-elle d’une voix douce. Nous parlerons à
mon réveil. »
Veronika ne comprenait pas pourquoi, mais ce garçon s’était mis à faire partie de son univers
– ou du peu qui en restait. Elle était certaine qu’il était capable de comprendre sa musique, d’admirer son talent ; même s’il ne prononçait pas un mot, ses yeux pouvaient tout dire. A ce moment précis, à la porte du dortoir, ils lui parlaient de choses qu’elle ne voulait pas reconnaître. Tendresse. Amour.
« La fréquentation de ces malades mentaux m’a rapidement rendue folle. Les schizophrènes ne peuvent pas éprouver cela, puisqu’ils ne sont pas de ce monde. »
Veronika eut envie de retourner lui donner un baiser, mais elle s’en abstint ; l’infirmier pouvait 204
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