Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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Pendant ce temps, dans la rue, le reste du groupe de José Gutiérrez est pratiquement anéanti par une autre décharge française qui tue, à l’entrée même du parc, deux des trois derniers hommes toujours debout, parmi ceux qui l’avaient suivi à Monteleón : le perruquier Martín de Larrea et son garçon coiffeur Felipe Barrio. Elle blesse aussi gravement l’artilleur Juan Domingo Serrano, aussitôt remplacé à son poste par le cocher du marquis de San Simón, un garçon de forte taille, aux bras épais, nommé Tomás Álvarez Castrillón. Clara del Rey, habitante du quartier, tombe peu après, le front éclaté par un éclat de mitraille, à côté du canon qu’elle sert avec son mari et ses fils. La perte la plus douloureuse est celle de l’enfant de onze ans Pepillo Amador Álvarez, qui est resté toute la journée avec ses frères Antonio et Manuel en les aidant à combattre. Une balle française finit par le frapper à la tête au moment où, après avoir traversé plusieurs fois en courant la zone mitraillée, avec l’audace de son jeune âge, il apporte un panier plein de munitions. Ainsi meurt le plus jeune défenseur du parc d’artillerie.

Le soldat français qui, dans l’hôpital improvisé de Las Maravillas, agonise entre les bras de sœur Pelagia Revut n’est pas beaucoup plus âgé que Pepillo Amador.

Maman ! gémit-il au moment de mourir.

La sœur a parfaitement compris les dernières paroles du garçon, parce qu’elle est elle-même française : elle est arrivée en Espagne avec des religieuses qui fuyaient la Révolution. Quand ce matin, au premier coup de canon, les vitres de la salle capitulaire et des fenêtres ont volé en éclats, les religieuses affolées ont quitté leurs cellules et se sont rassemblées dans l’église pour prier en croyant que la fin du monde était venue. C’est le chapelain du couvent, don Manuel Rojo, qui, après avoir réconforté les carmélites avec force oraisons et paroles de courage, les a appelées à exercer leurs devoirs d’humanité et de charité chrétienne, et a fait ouvrir la clôture et les grilles de la chapelle et de la salle capitulaire. Depuis, aidé par quelques voisins, il a commencé à recevoir les blessés, sans distinction d’uniformes – au début, la plupart étaient français –, pendant que les sœurs préparaient de la charpie, des pansements, du bouillon et des cordiaux, et les soignaient. Maintenant, salle capitulaire, chapelle, parloir et sacristie résonnent des plaintes et des cris de douleur dans les deux langues, les vingt et une religieuses – en réalité, vingt, car, de sa fenêtre, sœur Eduarda continue d’encourager les patriotes – soignent les blessés, et le chapelain va de l’un à l’autre, entre les corps mutilés et les flaques de sang, en leur apportant son réconfort spirituel. Les derniers défenseurs de Monteleón que l’on vient de déposer sont une femme moribonde nommée Juana García, habitant 14 rue San José, et un homme des quartiers populaires, jeune et impavide, Pedro Benito Miró, qui, éventré par la mitraille, comprime ses intestins avec ses mains. Ce dernier est allongé sur le sol parmi les autres blessés et agonisants, sans que l’on puisse lui apporter d’autre secours que quelques morceaux de drap avec lesquels on lui bande le ventre.

— Mon père ! appelle sœur Pelagia qui ferme les yeux du soldat français.

Don Manuel arrive et marmonne une prière en faisant le signe de la croix sur le front du mort.

— Il était catholique ?

— Je ne sais pas.

— Bah… Ça ne fait rien.

La sœur se relève et va soigner d’autres compatriotes. Du fait de sa naissance et de sa connaissance de la langue, sœur María Teresa, la supérieure, l’a chargée de s’occuper des Français blessés dans le désastre de la colonne Montholon, ou de ceux qui entrent par le côté sud du couvent, par la porte de la chapelle donnant sur la rue de la Palma. Car, à Las Maravillas, on se trouve dans une situation particulière que seule peut expliquer la confusion d’un combat comme celui-là : tandis que les canons français rasent le jardin et le verger, détruisent le Noviciat, endommagent les murs et remplissent les cours et les galeries de débris et d’éclats de mitraille, des blessés espagnols arrivent par les côtés des rues San José et San Pedro, pendant que l’on apporte des blessés français par le côté de la rue de la Palma, les deux camps respectant le caractère neutre, ou sacré, de l’enceinte. De tels égards ne sont pas habituels de la part des troupes impériales, qui ont profané des églises et continueront de plus belle, à Madrid et dans toute l’Espagne. Mais la manière dont les religieuses accueillent les victimes, et aussi la présence conciliatrice de sœur Pelagia, opère ce miracle.

Près du palais de Montemar, le général de division Joseph Lagrange, futur comte d’Empire, dont le nom sera un jour inscrit sous l’Arc de Triomphe de Paris, assiste au bombardement du parc d’artillerie.

— Je crois que nous les avons suffisamment affaiblis, dit le général de brigade Lefranc, qui se tient à son côté et observe la rue San José avec une longue-vue.

— Attendons encore un peu.

Lagrange, qui croit sentir le souffle du duc de Berg sur sa nuque, est un soldat froid et minutieux – c’est la raison pour laquelle Murat l’a chargé de régler l’affaire –, et il ne veut prendre aucun risque inutile. Les Madrilènes, qui n’ont guère d’expérience militaire, ni même de milices urbaines, ne sont pas habitués à se trouver sous les bombes ; et le général français est sûr que plus le pilonnage se prolongera, moins il y aura de résistance à l’assaut, qu’il veut définitif. Lagrange, militaire aguerri de cinquante-quatre ans, le teint pâle, le nez aquilin encadré par des favoris à la mode impériale, a l’habitude de mater les soulèvements : durant la campagne d’Égypte, il s’est chargé d’écraser impitoyablement la révolte du Caire en mitraillant la foule.

— Vous ne croyez pas que nous pourrions avancer ? insiste Lefranc, en donnant des petits coups impatients sur sa longue-vue.

— Pas encore, répond sèchement Lagrange.

En réalité, il est sur le point d’ordonner à l’infanterie d’attaquer, mais Lefranc – blond, nerveux, peu habile à masquer ses émotions – ne lui plaît guère, et il souhaite le mortifier. Le général de division comprend que son collègue, humilié de se voir dépossédé de son commandement, ne soit pas l’homme le plus heureux de la terre. Cependant, même si Lefranc est pointilleux sur les questions d’honneur, chose compréhensible chez tout militaire, cela n’excuse pas la réception antipathique qu’il lui a réservée, en allant jusqu’à ne le renseigner qu’à contrecœur sur la composition et la disposition tactique de ses troupes. De sorte que le général de division, qui déteste les malentendus dans les questions de service, a dû se montrer très ferme avec le général de brigade en lui rappelant sans détour qu’il n’a pas demandé à être chargé du commandement de cette opération, que l’ordre lui en a été donné par écrit et verbalement par le grand-duc de Berg, et que, dans l’armée impériale comme dans toutes les armées du monde, c’est le chef qui commande.

— Allons-y ! dit-il finalement. Poursuivez la canonnade jusqu’à ce que l’avant-garde soit arrivée au coin de la rue. Ensuite, au pas de charge.

Les aides de camp amènent les chevaux des deux généraux, parce que ce genre de choses, considère Lagrange, doit être fait dans les règles. La trompette sonne, les tambours battent, le drapeau tricolore est déployé, et les officiers crient les ordres pendant que les mille huit cents hommes du 6 erégiment provisoire d’infanterie se forment en colonne d’attaque. Un nombre presque identique d’hommes – incluant le malheureux régiment dont le chef, Montholon, est pour l’heure prisonnier, et ce qui reste du bataillon de Westphalie – resserre le cercle autour du parc et l’isole de l’extérieur. À ce moment, obéissant aux sonneries de trompette et aux indications données par les roulements de tambours, le feu contre les rebelles s’intensifie. Le long de la colonne courent déjà les cris habituels de « Vive l’Empereur ! » avec lesquels l’armée française s’encourage à chaque assaut. Lagrange a obtenu un détachement de sapeurs, qu’il utilisera pour déblayer les obstacles, et quelques grenadiers moustachus de la Garde impériale. Il est sûr que, placés en tête, ces vétérans, avec leur réputation d’être invincibles, entraîneront plus efficacement les jeunes conscrits. Après un dernier coup d’œil, enviant le superbe cheval pommelé de Jérez que monte son collègue Lefranc – réquisitionné manu militari il y a quinze jours à Aranjuez –, le pacificateur du Caire enfourche son cheval et constate que tout est au point. Et donc, satisfait de l’épaisse colonne luisante de baïonnettes qui s’étend de la place de Monserrate aux commanderies de Santiago, il se carre sur sa selle, assure fermement ses bottes dans les étriers et demande à Lefranc de venir à son côté.

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