Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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— Alonso !… Portales !… Aidez-moi à bouger cette pièce !

Le caporal Eusebio Alonso et l’artilleur valencien de trente-trois ans José Portales Sánchez, qui viennent de charger un canon dont le feu est dirigé par le lieutenant Arango, accourent en baissant la tête pour éviter les balles et se mettent aux roues de l’affût. Au milieu de la manœuvre, Portales est touché et s’effondre sans un cri. En le voyant tomber, une jolie jeune femme qui, méprisant les balles, jupe retroussée, apporte deux gargousses depuis la porte du parc se joint à leur groupe.

— Ôtez-vous de là, madame, lui ordonne Alonso.

— Ôte-toi de là toi-même, malappris !

Cette femme – les artilleurs le sauront plus tard – se nomme Ramona García Sánchez, elle a trente-quatre ans et habite tout près de là, rue San Gregorio. Un artilleur la relève peu après. Elle n’est pas la seule, en ce moment, à participer au combat. La locataire du numéro 11 de la rue San José, Clara del Rey y Calvo, quarante-sept ans, aide le lieutenant Arango et l’artilleur Sebastián Blanco à charger et à pointer un canon en compagnie de son mari Juan González et de leurs trois fils. D’autres femmes apportent des cartouches, du vin et de l’eau aux combattants. Parmi elles, une jeune fille de dix-sept ans, Benita Pastrana, habitante du quartier, qui est accourue en apprenant que son fiancé Francisco Sánchez Rodríguez, serrurier place du Gato, était blessé. Il y a aussi Juana García, cinquante ans, de Málaga ; Francisca Olivares Muñoz, qui habite la rue proche de la Magdalena ; Juana Calderón, qui, à plat ventre sous un porche, recharge les fusils de son mari José Beguí pendant qu’il tire ; et une jeune fille de quinze ans qui traverse souvent la rue, sans se soucier de la fusillade, pour apporter dans son tablier des munitions à son père et aux groupes de civils qui tirent sur les Français depuis le verger de Las Maravillas, jusqu’à ce que la balle d’un feu de salve la tue. On ne connaîtra jamais avec certitude le nom de cette jeune fille, encore que certains voisins affirment qu’il s’agissait de Manolita Malasaña.

— Qu’est-ce que vous dites ? Le parc d’artillerie ? demande Murat, hors de lui.

Autour du duc de Berg, établi au Campo de Guardias avec tout son état-major et une forte escorte, ses généraux et ses aides de camp avalent leur salive. Les rapports concernant les pertes subies sont effrayants. Le capitaine Marcellin Marbot – qui vient d’informer que l’infanterie du colonel Friederichs a pris la Puerta del Sol, mais que les combats continuent place Antón Martín, à Puerta Cerrada et sur la Plaza Mayor – voit Murat froisser rageusement le rapport du commandant du bataillon de Westphalie, qui est engagé devant le parc de Monteleón. Là, les insurgés continuent de résister obstinément. Les artilleurs, renforcés par quelques soldats, se sont joints au peuple. Leurs canons, habilement placés dans la rue, font des ravages.

— Je veux que vous m’effaciez ces gens-là de la surface de la terre, exige Murat. Immédiatement.

— On s’y emploie, Votre Altesse. Mais nous avons beaucoup de pertes.

— Tant pis pour les pertes. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?… Je me fous totalement des pertes !

Murat, qui s’est penché sur le plan de Madrid déployé sur une table de campagne, frappe du doigt un point de la partie supérieure : un rectangle entouré de rues droites, qui n’était jusqu’à présent l’objet d’aucune attention particulière – Monteleón. Son nom n’est même pas porté sur le plan.

— Je veux qu’on le prenne à n’importe quel prix ! Vous m’entendez ? À n’importe quel prix !… Ces canailles ont besoin d’un châtiment exemplaire… Voyons, Lagrange : qui avons-nous, dans les parages ?

Le général de division Joseph Lagrange, qui fait aujourd’hui office d’aide de camp personnel du duc de Berg, jette un coup d’œil sur la carte et consulte les notes que lui passe un subordonné. Il semble rassuré et annonce que, en effet, on dispose de quelqu’un à proximité.

— Le commandant Montholon, Votre Altesse. Faisant fonction de colonel du 4 erégiment d’infanterie. Il attend les ordres avec un bataillon entre la porte de Santa Bárbara et celle de Los Pozos.

— Parfait. Qu’il aille immédiatement renforcer les Westphaliens… Mille cinq cents hommes doivent suffire pour écraser cette maudite vermine !

— Je suppose, Votre Altesse.

— Vous supposez ?… Est-ce que vous vous foutez de moi ?

Sur la place Antón Martín, située à mi-parcours de la rue Atocha qui monte vers la Plaza Mayor, la chance qui avait permis jusque-là au charpentier de Lavapiés Miguel Cubas Saldaña, après s’être battu à la porte de Tolède, de s’échapper et de se réfugier dans San Isidro l’abandonne. Il est arrivé, en combattant partout où il le pouvait, dans un petit groupe qui a été finalement dispersé par une volée de mitraille. Quand Saldaña, étourdi par le choc, saignant du nez et des oreilles, soulève la tête, il se voit entouré de baïonnettes françaises. Redressé à coups de pieds, titubant, menotté, il est emmené en direction du Prado et constate tristement en chemin que, dans les rues avoisinantes, la résistance est en train de s’éteindre. Appuyée par un canon qui balaye la large avenue, l’infanterie française avance de maison en maison, tirant à titre préventif sur chaque balcon, fenêtre ou entrée de rue. Le sol est jonché de nombreux morts et blessés que personne ne relève.

Peu après la capture de Cubas Saldaña, les deux groupes qui se battent encore rue Atocha et place Antón Martín sont anéantis. C’est ainsi que tombent, poursuivis jusqu’à la porte d’une cour de la Magdalena et mitraillés par le canon qui tire depuis la place, Francisco Balseyro María, journalier de quarante-neuf ans, la Galicienne de trente ans Manuela Fernández, blessée à la tête par un éclat, et le valet asturien Francisco Fernández Gómez, le bras gauche arraché par la mitraille. De ce groupe, seuls parviennent à se sauver le chevrier Matías López de Uceda, qui agonise, et deux hommes, également blessés, qui le portent : son fils Miguel et le journalier de Palencia Domingo Rodríguez González. En faisant force détours, ils tentent de se diriger vers l’Hôpital général, sans qu’aucune des portes auxquelles ils frappent en chemin s’ouvre ni que personne les secoure.

— Dispersez-vous !… Sauve qui peut !

Le second groupe connaît le même sort. En pleine débandade, près de la rue de la Flor, fauchés par la mitraille, tirés comme des lapins, tombent le musicien de vingt-sept ans Pedro Sessé y Mazal, le domestique de l’Hospice des enfants trouvés Manuel Anvías Pérez, trente-trois ans, et le portefaix léonais Fulgencio Álvarez, vingt-quatre ans. Ce dernier, blessé à la jambe, est rejoint par les Français, se défend avec sa navaja et meurt criblé de coups de baïonnettes. La fin du jeune Donato Archilla y Valiente, âgé de dix-huit ans, n’est guère plus enviable : son camarade de combat Pascual Montalvo, boulanger, qui fuit avec lui dans la rue de León, le voit se faire rattraper et emmener, attaché, vers le Prado. Montalvo se débarrasse sous un porche du sabre français qu’il avait à la main, suit de loin son ami pour voir où on le conduit et obtenir, s’il le peut, sa libération. Peu après, caché derrière une haie de la promenade du Prado, il le verra fusiller contre le mur du collège Jésus Nazareno en compagnie de Miguel Cubas Saldaña.

Tous les morts de la place Antón Martín ne sont pas des combattants. C’est le cas, par exemple, du chirurgien de quatre-vingt-deux ans Fernando González de Pereda, qui est tué d’une balle près de la fontaine pendant que, aidé de brancardiers volontaires, il secourt les victimes des deux camps. Comme lui, plusieurs médecins, chirurgiens et infirmiers des hôpitaux tombent dans l’accomplissement de leur devoir d’humanité : le chirurgien Juan de la Fuente y Casas, trente-deux ans, meurt en traversant la place Santa Isabel avec des infirmiers et du matériel de premiers secours ; Francisco Javier Aguirre y Angulo, un médecin de trente-trois ans, reçoit une balle d’une sentinelle française pendant qu’il soigne des blessés abandonnés dans la rue Atocha ; et Carlos Nogués y Pedrol, titulaire de la chaire de médecine clinique à l’université de Barcelone, a une cuisse brisée par une balle au moment où, après avoir secouru d’innombrables blessés à la Puerta del Sol, il regagne sa maison de la rue du Carmen. Ainsi tombent encore Miguel Blanco López, âgé de soixante ans, infirmier de la confrérie de San Luis ; l’aide-chirurgien Saturnino Valdés Regalado, qui, avec un camarade, porte sur un brancard un blessé dans la rue Atocha ; et le chapelain du couvent des Descalzas José Cremades García, que les Français abattent d’une balle pendant qu’il prodigue les dernières consolations à un mourant, à la porte même de son église.

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