Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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— Comment vous sentez-vous ? demande Daoiz, en criant pour surmonter le fracas des tirs.

Le lieutenant titube et cherche un appui sur le canon. Puis il respire profondément et hoche la tête.

— Je vais bien, mon capitaine, ne vous inquiétez pas… Je peux rester.

— Ce bras a mauvaise allure ! Allez vous le faire soigner.

— Plus tard… J’irai plus tard.

Trois hommes et deux jeunes femmes – l’une est celle qui a tout à l’heure aidé à déplacer le canon, Ramona García Sánchez – accourent des porches voisins et emportent González Sánchez et José Abad au couvent de Las Maravillas en laissant une traînée de sang sur la chaussée. L’exempt José Pacheco, qui, avec son fils le cadet Andrés Pacheco, porte quatre charges de poudre dans leurs cartouches, sort un mouchoir de sa poche et le noue autour de la blessure de Jacinto Ruiz. Une détonation toute proche – le canon commandé par le lieutenant Arango qui tire sur la rue San Pedro – les assourdit tous les deux. Maintenant, le feu de la mousqueterie française se concentre sur l’entrée du parc, et aucun des artilleurs qui s’abritent là ne vient prendre les places rendues vacantes. Daoiz adresse des signes à des civils allongés le long du mur du verger de Las Maravillas pour en faire venir deux : le marchand de vin du cours San Jerónimo José Rodríguez et son fils Rafael.

— Vous savez manœuvrer un canon ?

— Non… Mais ça fait un moment que nous regardons comment on fait.

— Dans ce cas, restez ici. Vous êtes désormais sous les ordres de cet officier.

— Oui, monsieur le capitaine !

Tous ne font pas preuve d’un tel esprit de discipline : Daoiz ne tarde pas à le constater. Artilleurs, soldats et volontaires tiennent bon autant qu’ils le peuvent ; mais chaque fois que le feu s’intensifie, de plus en plus de gens cherchent refuge dans le parc ou dans le couvent sous prétexte d’y porter les blessés. C’est logique, conclut, sans amertume, le capitaine. Rien n’est plus efficace que la mitraille et le sang pour tempérer les enthousiasmes. Parmi tous les officiers qui se sont présentés ce matin comme volontaires, tous ne font pas non plus du zèle. Certains, qui parlaient haut et fort dans les réunions et les cafés, préfèrent maintenant se tenir à l’intérieur. Daoiz soupire, résigné, le sabre à l’épaule, la lame frôlant l’épaulette droite. Chacun fait ce qu’il peut. Tant que lui-même, Velarde et quelques autres continueront à donner l’exemple, la plupart des militaires et des civils ne flancheront pas : que ce soit parce qu’ils gardent une confiance aveugle dans les uniformes qui les guident – ah, se dit-il, si ces pauvres gens savaient ! – ou parce qu’ils sont soucieux de leur dignité et ne veulent pas perdre la face. À défaut d’autre chose, les mots « avoir des couilles » continuent à produire des effets prodigieux dans le peuple de la rue.

— Pointez cette pièce !… Feu !

Les ordres de Jacinto Ruiz retentissent de nouveau à côté de son canon. Satisfait, Daoiz voit que les autres pièces, elles aussi, remplissent leur mission. Les balles passent en essaims bourdonnants, et le Sévillan est surpris d’être toujours vivant et non gisant à terre comme les malheureux qui sont contre le mur, yeux ouverts et visages dégoulinants de sang, ou qui hurlent pendant qu’on les mène au couvent, à l’amputation ou à la mort. Tôt ou tard, nous finirons tous comme ça, pense-t-il. Sur le pavé ou dans le couvent. À cette idée, un rictus de désespoir lui tord la bouche. Un instant, son regard croise celui du lieutenant Rafael de Arango, noir de poudre, couvert de sueur, veste et gilet dégrafés, qui donne des ordres à ses hommes. Le comportement du jeune officier est impeccable, mais, dans ses yeux, on peut lire un reproche. Il semble croire que tout ça me fait plaisir, en déduit Daoiz. Un garçon bizarre, en tout cas : méfiant et peu sympathique. Il doit penser que, même s’il arrive à sortir vivant de Monteleón et ne finit pas fusillé ou en forteresse, nous lui avons brisé à tout jamais sa carrière. Mais qu’importe ! Il peut penser ce qu’il veut. Lieutenants, capitaines ou soldats, aucun ne peut plus faire demi-tour. Cela vaut pour tous, civils compris. Le reste est sans importance.

Tout en agitant ces pensées dans sa tête, Daoiz se tourne pour voir de l’autre côté et se trouve face au capitaine Velarde.

— Qu’est-ce que tu fais là ?

Pedro Velarde, avec le secrétaire Almira toujours collé à lui comme son ombre, arrive, sale et exténué, de l’échauffourée du carrefour de San Andrés, où il vient d’expédier en renfort l’autre moitié de la bande de Cosme de Mora. Daoiz observe que des boutons manquent à son élégante veste verte d’état-major et qu’une épaulette a été tranchée par un coup de sabre.

— Tu crois qu’ils vont venir à notre secours ? l’interroge Velarde.

Il a dû crier pour se faire entendre dans la fusillade. Daoiz hausse les épaules. Pour l’heure, il ne sait pas ce qui lui est le plus pénible : les reproches muets du lieutenant Arango ou l’optimisme obstiné de Velarde.

— Je ne crois pas. Nous sommes seuls… Nous avons allumé la flamme, mais le feu ne prendra pas.

— Pourtant les tirs français faiblissent.

— Pas pour longtemps.

— Il y a encore un espoir, non ? Ton message au capitaine général a dû lui parvenir… Ils vont probablement réagir… Notre exemple va les faire rougir de honte !

Une balle française vrombit entre les deux militaires, qui se regardent dans les yeux. L’un, exalté comme toujours, l’autre qui reste serein.

— Foutaises, mon vieux, répond Daoiz. Et rentre dans le parc, sinon ils vont te tuer.

6

En tirant leurs dernières cartouches, les soldats des Gardes wallonnes Paul Monsak, Gregor Franzmann et Franz Weller se replient en bon ordre de Puerta Cerrada sur la Plaza Mayor par la voûte de la rue Cuchilleros. Ils reculent en se protégeant mutuellement, de porche en porche et sans cesser de se battre avec une ténacité toute germanique, depuis que la dernière charge des cuirassiers et de l’infanterie française les a délogés de la place de la Cebada, où ils s’étaient joints à un groupe qui tentait de résister et où se trouvaient, entre autres, l’habitant de l’Arganzuela Andrés Pinilla, le cordonnier Francisco Doce González, le garde de la Casa del Campo León Sánchez et le vétérinaire Manuel Fernández Coca. Ils ont tué un officier et deux soldats français près de la maison de l’archevêque de Tolède : du coup, les soldats de l’armée impériale ont envahi la demeure et l’ont sauvagement saccagée. Maintenant, traquée par des cavaliers français, la bande s’est dispersée. Sánchez et Fernández Coca s’échappent vers la place du Cordon et les autres vers la Cava Alta, où une balle de fusil déchiquette les jambes d’Andrés Pinilla et une autre tue le cordonnier Doce González. Au moment où les survivants – les trois Gardes wallonnes, un médecin militaire de trente et un ans nommé Esteban Rodríguez Velilla, l’ouvrier maçon Joaquín Rodríguez Ocaña et le Biscayen Cayetano Artúa, au service du marquis de Villafranca – tentent de se retrancher derrière deux voitures abandonnées au pied de l’escalier de la rue Cuchilleros, un peloton d’infanterie impériale descend de la porte de Guadalajara en tirant sur tout ce qui bouge.

— Partons !… Vite !… Filons d’ici !

Pris entre deux feux, le maçon et le Biscayen tombent, blessés à mort, Monsak, Franzmann et Weller s’enfuient par l’escalier, et Esteban Rodríguez Velilla, atteint d’une balle dans une cuisse, essaye de se réfugier dans l’auberge de la Soledad où il loge, mais un cuirassier le rattrape et lui assène deux coups de sabre, dont l’un lui ouvre le crâne et l’autre lui fait une profonde entaille au cou. Perdant son sang, le médecin se traîne de porte en porte jusqu’à Puerta Cerrada, où des habitants pitoyables qui font partie des quelques-uns qui osent s’aventurer dans la rue le recueillent et le portent dans l’auberge. Sa jeune femme, Rosa Ubago, se précipite dans la cour, épouvantée par l’état de son mari qui gît inanimé, les vêtements trempés de sang. À ce moment entrent plusieurs soldats français qui ont vu emporter le blessé et veulent l’achever.

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