Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra
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- Название:Les bûchers de Bocanegra
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Je ressentais cependant une tristesse infinie. Une peine très profonde qui me donnait envie de pleurer à l’intérieur de moi-même et qui n’avait rien à voir avec les larmes de douleur ou de faiblesse physique que je versais parfois. C’était plutôt un chagrin froid et triste, qui me ramenait à ma mère et à mes petites sœurs, au regard du capitaine quand il approuvait en silence ce que je faisais, aux douces collines verdoyantes de la campagne d’Onate, à mes jeux d’enfant avec les petits voisins. Je prenais congé de tout cela et je pensais à toutes les belles choses qui m’attendaient dans la vie et que je ne verrais jamais. Par-dessus tout, je regrettais de ne pouvoir me contempler une dernière fois dans les yeux d’Angélica d’Alquézar.
Je vous jure que je ne parvenais pas à la haïr. Bien au contraire, la certitude qu’elle avait joué un rôle dans mon malheur me laissait un arrière-goût à la fois doux et amer qu’aiguisait l’ensorcellement de son souvenir. Elle était méchante – et elle le fut encore davantage par la suite, je le jure devant Dieu –, mais elle était si belle. Et cet alliage de méchanceté et de beauté, tellement liées l’une à l’autre, me causait une fascination intense, un douloureux plaisir quand je souffrais à cause d’elle. On aurait dit que j’étais envoûté. Plus tard, avec les années, j’entendis parler d’hommes auxquels un diable rusé avait ravi leur âme. Chaque fois je retrouvai sans effort dans ces histoires le même rapt dont j’avais été la victime. Angélica d’Alquézar avait ravi mon âme, et elle la garda toute sa vie durant. Et moi, qui lui aurais donné la mort mille fois et qui serait mort mille autres fois pour elle sans sourciller, je n’oublierai jamais son sourire énigmatique, ses yeux bleus si froids, sa peau si blanche, douce et pure, dont ma propre peau conserve encore le souvenir délicieux, malgré les vieilles cicatrices dont certaines, pardieu, me furent laissées par elle. Comme celle que j’ai dans le dos, longue, une blessure de dague, indélébile autant que cette nuit où elle me l’infligea, bien longtemps après l’époque dont je vous parle maintenant, quand nous n’étions plus des enfants et que je la pris dans mes bras, l’aimant et la haïssant à la fois, sans me soucier de savoir si le jour naissant allait me trouver mort ou vif. Et elle qui me regardait de si près, les lèvres rouges de mon sang après avoir baisé ma blessure, elle avait murmuré ces quelques mots que je n’oublierai jamais dans cette vie ni dans l’autre : « Je suis heureuse de ne pas t’avoir encore tué. »
Effrayé, prudent ou peut-être rusé, si ce n’est les trois à la fois, Luis d’Alquézar était un corbeau patient et il avait suffisamment d’atouts dans sa manche pour continuer à jouer à sa guise. Il se garda donc d’emboucher la trompette. La tête de Diego Alatriste ne fut pas mise à prix et le capitaine passa la journée, comme les précédentes, caché dans le tripot de Juan Vicuna. Les nuits du capitaine étaient plus mouvementées que ses journées. Dès la nuit suivante, il décida d’aller rendre visite à une autre vieille connaissance.
Il trouva le lieutenant d’alguazils Martin Saldana sur le pas de sa porte, rue de Léon, de retour de sa dernière ronde. Ou, plus exactement, ce que vit Saldana fut le reflet de son pistolet braqué sur lui dans l’ombre de l’entrée. Mais Saldana était un homme d’expérience qui avait vu bien des pistolets, des arquebuses et d’autres armes pointées vers lui tout au long de son existence. Ces démonstrations ne lui faisaient plus ni chaud ni froid. Les deux mains sur les hanches, il regarda Diego Alatriste qui, avec sa cape et son chapeau, tenait son pistolet de la main droite, la main gauche prudemment posée sur la poignée de la dague qu’il portait dans le dos.
— Sur la vie du roi, Diego, tu cherches les ennuis.
Alatriste ne répondit pas. Il sortit un peu de l’ombre pour voir le visage du lieutenant à la faible lumière de la rue – une seule torche brûlait au coin de la rue des Jardins – puis il releva le canon de son pistolet, comme s’il voulait le lui montrer.
— En trouverai-je bientôt ?
Saldana l’observa un moment en silence.
— Non, dit-il enfin. Pas pour le moment.
Les deux hommes se détendirent. Le capitaine remit son pistolet sous son ceinturon et retira la main de sa dague.
— Allons faire un tour, dit-il.
— Ce que je ne comprends pas, dit Alatriste, c’est pourquoi je ne suis pas recherché officiellement.
Ils traversèrent la petite place d’Anton Martin pour prendre la rue d’Atocha, déserte à cette heure. La lune, qui en était à son dernier quartier, venait de se lever derrière le chapiteau de l’hôpital de l’Amour de Dieu et sa clarté faisait luire faiblement l’eau qui débordait de la fontaine et ruisselait en dévalant la rue. L’air sentait les légumes pourris et le crottin de cheval et de mule.
— Je n’en sais rien et je ne veux pas le savoir, dit Saldana. Mais c’est la vérité. Personne n’a donné ton nom à la justice.
Il s’écarta pour éviter une flaque boueuse, mit le pied là où il n’aurait pas dû et poussa un juron étouffé dans sa barbe poivre et sel. Son manteau court accentuait sa carrure d’homme massif et large d’épaules.
— De toute façon, continua-t-il, fais bien attention. Que mes argousins ne t’aient pas pris en chasse ne veut pas dire que tu n’intéresses personne… D’après ce qu’on m’a dit, les familiers de l’Inquisition ont l’ordre de te mettre la main au collet aussi discrètement que possible.
— On t’a dit pourquoi ?
Saldafla lança un regard en coin au capitaine.
— On ne me l’a pas dit et je ne veux pas le savoir. Tiens, pendant que j’y pense : on a identifié la femme qu’on a retrouvée morte l’autre jour dans la chaise à porteurs… Il s’agit d’une certaine Maria Montuenga. Elle était la duègne d’une novice du couvent des bienheureuses adoratrices… Le nom te dit quelque chose ?
— Pas du tout.
— C’est bien ce que je pensais – le lieutenant d’alguazils rit sous cape. Et c’est tant mieux car il s’agit d’une histoire passablement trouble. On dit que la vieille faisait l’entremetteuse, et que maintenant l’Inquisition s’en mêle… Tu n’es pas au courant non plus, je suppose ?
— Non, pas davantage.
— Je vois. On parle aussi de morts que personne n’a vus et d’un grand chambardement dans un certain couvent dont personne ne se souvient à présent… – il lança un nouveau regard en coulisse à Alatriste. Certains font le rapprochement avec l’autodafé de dimanche.
— Et toi ?
— Je ne réfléchis pas. Je reçois des ordres et j’obéis. Et quand on ne me dit rien, ce dont je me félicite beaucoup dans le cas présent, je me contente de voir, d’entendre et de me taire. C’est une question de sagesse dans mon métier… Mais toi, Diego, j’aimerais te voir loin d’ici… Pourquoi ne t’es-tu pas sauvé ?
— Je ne peux pas. Inigo…
Saldana l’interrompit en lançant un juron.
— Arrête-toi là. Je t’ai déjà dit que je ne voulais rien savoir de ton Inigo et du reste… Pour dimanche, je peux quand même te dire quelque chose : tiens-toi à l’écart. J’ai l’ordre de mettre tous mes alguazils, armés jusqu’aux dents, à la disposition du Saint-Office. Quoi qu’il arrive, ni toi ni la Sainte Mère de Dieu ne pourrez lever le petit doigt.
L’ombre noire d’un chat passa rapidement devant eux. Ils étaient près de la tour de l’hôpital de la Conception. Une voix de femme cria « gare dessous ». Ils s’écartèrent prudemment et entendirent le contenu d’un pot de chambre se vider dans la rue.
— Encore une dernière chose, dit Saldana. Tu ferais bien de te méfier d’un certain spadassin… Apparemment, il y a dans cette affaire une trame officielle et une autre qui ne l’est pas.
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