Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra
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- Название:Les bûchers de Bocanegra
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Quand la procession déboucha sur la place, le capitaine me chercha des yeux parmi les condamnés. Il me trouva enfin quand on nous fit monter sur l’estrade et prendre place sur les gradins, chacun de nous flanqué de deux familiers du Saint-Office. Même ainsi, il n’y parvint qu’avec difficulté, car je vous ai déjà dit que je gardais la tête baissée et que si la hauteur de l’estrade permettait à ceux qui étaient aux fenêtres d’avoir une bonne vue, elle gênait le peuple qui regardait le spectacle depuis les arcades. Les sentences n’avaient pas encore été rendues publiques et Alatriste se sentit infiniment soulagé de voir que je me trouvais dans le groupe des judaïsants mineurs et que je ne portais pas la caroche, ce qui au moins me vaudrait d’échapper au bûcher. Entre les alguazils de l’Inquisition, on pouvait voir aller et venir les habits noir et blanc des dominicains qui organisaient le spectacle. Les représentants des autres ordres – à l’exception des franciscains qui avaient mal pris qu’on veuille les faire asseoir derrière les augustins – occupaient déjà les places d’honneur avec l’alcade de la cour et les conseillers de Castille, d’Aragon, d’Italie, du Portugal, de Flandre et des Indes. Décharné et lugubre, le père Emilie Bocanegra accompagnait l’inquisiteur général dans l’endroit réservé au Tribunal des six juges. Il savourait son jour de triomphe, comme devait le faire Luis d’Alquézar dans la tribune des hauts fonctionnaires du palais, au pied du balcon où en ce moment précis Sa Majesté le roi jurait de défendre l’Église catholique, de pourchasser les hérétiques et de combattre les apostats ennemis de la vraie religion. Sévère, le comte d’Olivares occupait une loge plus discrète, à la droite de leurs augustes majestés. Tous ceux qui étaient dans les secrets de la cour savaient parfaitement que cette représentation était donnée en son honneur.
On commença à lire les sentences. Un par un, les condamnés étaient conduits devant le tribunal et là, après la minutieuse relation de leurs crimes et péchés, on leur annonçait le sort qui leur était réservé. Ceux qui étaient condamnés au fouet ou aux galères étaient ligotés avec des cordes. Ceux que l’on destinait au bûcher avaient les mains liées. Comme l’Inquisition était ecclésiastique, elle ne pouvait verser une goutte de sang et, pour sauvegarder les apparences, on disait donc que les condamnés au bûcher étaient relâchés, c’est-à-dire qu’ils étaient remis à la justice séculière pour qu’elle leur fasse subir leur peine. Même ainsi, on exécutait sur le bûcher, afin d’éviter jusqu’au bout toute effusion de sang. Je vous laisse le soin d’apprécier toute la subtilité du raisonnement.
Enfin. Ce furent ensuite les sermons, les sentences, les abjurations de levi et de vehementi, les cris d’angoisse de certains condamnés à des peines sévères, la résignation des autres, les exclamations de satisfaction du public quand on appliquait la plus grande rigueur. Le prêtre qui niait la présence de Dieu dans la sainte hostie fut condamné au bûcher, sous les applaudissements de la foule satisfaite. Après lui avoir brutalement griffé les mains, la langue et la tonsure pour signifier qu’il était dépouillé des saints ordres, on l’emmena au bûcher dressé sur l’esplanade qui se trouvait derrière la Porte d’Alcalá. La vieille femme accusée d’avoir pactisé avec le démon pour trouver des trésors fut condamnée à cent coups de fouet, avec en prime une peine de réclusion perpétuelle. Ses juges lui prêtaient une longue vie. Un bigame s’en tira avec deux cents coups de fouet, dix ans de bannissement et six mois de galères. Deux blasphémateurs écopèrent trois ans d’exil à Oran. Un cordonnier et sa femme, judaïsants repentis, la prison à perpétuité, à condition d’abjurer de vehementi. La petite de douze ans, judaïsante et repentie, fut condamnée à porter l’habit en prison pendant deux ans, après quoi elle serait placée dans une famille chrétienne qui lui enseignerait la vraie foi. Et sa sœur de seize ans, judaïsante, fut condamnée à la prison à perpétuité, sans possibilité de rémission. Elles avaient été dénoncées sous la torture par leur propre père, un tanneur portugais condamné à abjurer de vehementi et à être conduit au bûcher. C’était l’homme estropié que l’on avait amené à dos de mule. Quant à la mère, elle était en fuite et on allait la brûler en effigie.
À part le prêtre et le tanneur, furent également « relâchés » et envoyés au bûcher un commerçant et sa femme, eux aussi portugais, des judaïsants, un apprenti bijoutier – péché de sodomie –, et Elvira de la Cruz. Tous sauf le prêtre abjurèrent comme il se devait et donnèrent la preuve de leur repentir, ce qui allait leur valoir d’être charitablement étranglés avec le garrot avant qu’on n’allume le bûcher. La fille de Don Vicente de la Cruz – dont la grotesque effigie et celles de ses deux fils, le mort et le disparu, étaient fichées au bout de perches – portait le san-benito et la caroche. C’est dans cet appareil qu’elle fut conduite devant les juges qui lurent sa sentence. Elle avoua, comme on le lui demanda, toutes ses fautes passées et futures avec une indifférence terrifiante : judaïsante, conspiration criminelle, violation d’une enceinte sacrée et d’autres charges encore. Tête baissée, vêtue de sa robe qui pendait sur son corps torturé, elle semblait complètement abandonnée sur l’estrade. Après avoir abjuré, elle entendit confirmer la sentence avec une lassitude résignée. Elle me fit pitié, en dépit des accusations qu’elle avait formulées contre moi, ou qu’elle avait laissé formuler. Pauvre fille, chair bonne à supplicier, instrument aux mains de canailles sans scrupules et sans conscience, malgré leur Dieu et leur sainte foi dont ils faisaient étalage. Ils l’emmenèrent. Mon tour allait bientôt venir. J’étais terrorisé et mort de honte. Dans un vertige, la place se mit à tournoyer autour de moi. Désespéré, je cherchai des yeux le visage du capitaine Alatriste ou d’un ami qui puisse me réconforter, mais je n’en vis aucun autour de moi qui exprimât pitié ou sympathie. Seulement un mur de visages hostiles, moqueurs, impatients de la suite, sinistres. Le visage qu’adopté le misérable vulgaire quand on lui offre gratuitement le spectacle du sang.
Mais Alatriste me voyait. Adossé à une colonne sous les arcades, il apercevait les gradins où j’étais avec les autres condamnés, chacun de nous flanqué de deux alguazils muets comme des pierres. Avant moi dans ce rituel funeste, il y avait un barbier accusé d’avoir blasphémé et conclu un pacte avec le démon. Le petit homme à l’aspect misérable pleurnichait en se tenant la tête à deux mains, car personne n’allait lui épargner la centaine de coups de fouet et les quelques années de galères qui l’attendaient. Le capitaine se déplaça un peu dans la foule pour que je puisse l’apercevoir si je regardais dans sa direction, mais je ne voyais plus rien, plongé comme je l’étais dans les tourments de mon propre cauchemar. À côté d’Alatriste, un homme endimanché, grossier, riait à nos dépens en nous montrant du doigt. Il fit une plaisanterie sur moi. Le capitaine, habituellement si maître de lui-même, sentit grandir en lui la colère impuissante qu’il ressentait depuis quelques jours. Sans réfléchir, il se retourna légèrement vers l’homme et, comme par accident, lui donna un violent coup de coude au foie. Furieux, l’autre se retourna à son tour mais, apercevant entre le bord du chapeau et le col du manteau les yeux clairs de Diego Alatriste qui le regardaient avec une froideur menaçante, il ravala ses protestations et se fit muet comme une carpe et doux comme un agneau.
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