Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra
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Alatriste s’éloigna de quelques pas, ce qui lui permit de mieux voir Luis d’Alquézar dans sa loge. Le secrétaire du roi se distinguait des autres fonctionnaires par la croix de l’ordre de Calatrava brodée sur sa poitrine. Il était vêtu de noir et gardait immobile sa tête ronde aux cheveux clairsemés sur sa collerette empesée qui lui donnait l’apparence grave d’une statue. Il roulait des yeux rusés, sans perdre un détail de ce qui se passait. Parfois, son regard mauvais croisait les yeux fanatiques du père Emilio Bocanegra. Les deux hommes semblaient s’entendre comme larrons en foire dans leur sinistre immobilité. Ils n’incarnaient que trop bien, à ce moment et dans ce lieu, les vrais pouvoirs de cette cour de fonctionnaires vénaux et de religieux fanatiques, sous le regard indifférent de Philippe IV qui voyait ses sujets condamnés au bûcher sans sourciller et se penchait de temps en temps vers la reine pour lui expliquer les détails du spectacle, en se dissimulant derrière un gant ou une de ses mains blanches aux veines bleutées. Galant, généreux, affable et faible, auguste jouet des uns et des autres, hiératique, les yeux toujours tournés vers le ciel de peur de voir ce qui se passait sur terre, incapable de soutenir sur ses royales épaules l’immense héritage de ses ancêtres, lui qui nous entraînait sur le chemin de l’abîme. Mon sort était irrévocable et, si la place n’avait pas été pleine d’argousins, d’alguazils et de familiers de l’Inquisition, Diego Alatriste aurait peut-être tenté un coup héroïque et désespéré. Du moins je veux croire qu’il en aurait été ainsi si l’occasion s’était présentée. Mais tout était inutile et chaque instant qui passait nous était contraire. Même si Don Francisco de Quevedo arrivait à temps – et personne ne savait encore avec quoi –, dès que mes gardiens m’auraient fait mettre debout pour me conduire jusqu’à l’estrade où on lisait les sentences, pas même le roi ou le pape ne pourraient plus changer mon destin. Tourmenté par cette certitude, le capitaine se rendit compte tout à coup que Luis d’Alquézar le regardait. Pourtant Alatriste se dissimulait dans la foule et masquait son visage. Mais le fait est qu’Alquézar l’observait fixement. Puis le secrétaire du roi se tourna vers le père Emilio Bocanegra et celui-ci, comme répondant à un message, se mit à chercher quelque chose dans la foule. Ensuite, Alquézar leva lentement la main pour la poser sur sa poitrine, comme pour donner un ordre à quelqu’un dans la cohue, et ses yeux se fixèrent sur un point à gauche du capitaine ; lentement, la main monta et descendit deux fois, puis le secrétaire regarda de nouveau dans la direction du capitaine. Alatriste se retourna et aperçut deux ou trois chapeaux qui s’approchaient sous les arcades, au milieu de la foule. Son instinct de soldat lui dicta aussitôt ce qu’il devait faire, avant qu’il n’ait le temps de réfléchir. Dans une foule aussi dense, l’épée était inutile. Sa main se referma sur la dague qu’il portait sous son manteau. Puis il recula pour se mêler aux badauds. L’imminence du danger le rendait toujours plus lucide, économe de ses gestes et de ses paroles. Il longea la palissade et vit que les chapeaux s’arrêtaient, indécis, là où il s’était trouvé un moment plus tôt. Il jeta un regard vers la loge du secrétaire du roi. Luis d’Alquézar continuait à l’observer, impatient, sans que son immobilité protocolaire puisse dissimuler son irritation. Alatriste s’éloigna encore davantage sous les arcades des Bouchers et vers l’autre bout de la place, où il s’arrêta devant l’estrade. De là, il ne pouvait me voir, mais il apercevait le profil d’Alquézar. Il fut heureux de ne pas avoir d’armes à feu sur lui – elles étaient interdites et, au milieu d’une telle foule, il aurait été dangereux d’en porter une –, car il aurait eu du mal à s’empêcher de monter sur l’estrade pour lui faire voler les testicules d’un coup de pistolet. « Mais tu mourras », se promit-il intérieurement, les yeux fixés sur le profil abject du secrétaire du roi. « Et jusqu’au jour de ta mort, le souvenir de ma visite de l’autre nuit t’empêchera de dormir tranquille. »
On avait fait monter sur l’estrade le barbier accusé de blasphème et on commençait à lire la longue relation de son crime et sa sentence. Alatriste croyait se souvenir que mon tour viendrait après celui du barbier et il tentait de se frayer un chemin pour s’avancer un peu plus et me voir, quand il aperçut de nouveau les chapeaux qui s’approchaient dangereusement. Ces hommes étaient tenaces. L’un d’eux était resté un peu en arrière, feignant de chercher quelque chose ailleurs. Mais deux autres – un feutre noir et un autre marron avec une longue plume – progressaient dans sa direction, fendant rapidement la foule. Alatriste n’avait d’autre choix que de se mettre en lieu sûr et il dut m’oublier pour rebrousser chemin sous les arcades. Dans la foule, il serait complètement impuissant et il suffirait que quelqu’un appelle le Saint-Office pour que tout le monde, badauds compris, se lance à ses trousses. Pourtant, il était à quelques pas du salut. Il y avait là une ruelle très étroite qui faisait deux coudes et débouchait sur la place de la Provincia. Les jours comme celui-ci, les gens l’utilisaient pour faire leurs besoins, malgré les croix et les saints que les voisins plaçaient dans toutes les encoignures pour dissuader les incontinents. Il se dirigea vers elle et, au moment d’entrer dans cet étroit passage où deux hommes n’auraient pu se croiser facilement, il vit en regardant derrière lui que deux individus sortaient de la foule, sur ses talons.
Il ne prit même pas le temps de les observer. Rapidement, il défit l’agrafe de son manteau qu’il doubla sur son bras gauche pour en faire un bouclier et il dégaina sa biscayenne de la main droite, terrorisant un pauvre homme qui soulageait sa vessie derrière le premier coude de la ruelle et qui s’enfuit à toute vitesse en refermant sa braguette. Sans lui prêter attention, Alatriste appuya une épaule contre le mur qui sentait l’urine et la crasse, comme le sol. Bel endroit pour se battre, pensa-t-il en se retournant, biscayenne à la main. Bel endroit, pardieu, pour s’en aller en enfer en bonne compagnie.
Le premier des hommes qui le poursuivaient arriva au coude de la ruelle, et dans ce sombre boyau Alatriste eut le temps de voir ses yeux atterrés quand ils découvrirent le scintillement de sa dague à nu. Il aperçut aussi une grande moustache et des favoris fournis de fïer-à-bras pendant que, se penchant avec la rapidité de l’éclair, il coupait les jarrets du nouveau venu d’un seul coup de dague. Puis, dans le même mouvement, sa lame remonta et trancha la gorge de l’homme qui tomba à genoux, sans même avoir le temps de se recommander à la Sainte Vierge, tandis que sa vie s’enfuyait de sa gorge à gros bouillons rouges.
Celui qui venait derrière était Gualterio Malatesta. Dommage qu’il n’ait pas été le premier. Alatriste le reconnut dès qu’il aperçut sa noire et maigre silhouette. Dans sa hâte et surpris par cette rencontre inopinée, l’Italien n’eut pas le temps de dégainer. Il recula d’un bond, tandis que son compagnon tombait en travers de la ruelle. Le capitaine lui donna un coup de dague qui manqua son but de quelques pouces. La ruelle était trop étroite pour se battre à l’épée, si bien que Malatesta, s’abritant comme il pouvait derrière son compagnon moribond, dégaina sa biscayenne et, se couvrant de sa cape comme le faisait le capitaine, se mit à le serrer de très près. Les coups pleuvaient de part et d’autre. Les dagues déchiraient les manteaux, frappaient les murs, cherchaient furieusement l’ennemi. Ils se taisaient tous les deux, économisant leur souffle pour jurer et reprendre baleine. La surprise était encore visible dans les yeux de l’Italien – cette fois, ce fils à putain ne sifflotait plus son tiruli-ta-ta – quand la dague du capitaine s’enfonça mollement derrière le bouclier improvisé de la cape que l’autre tenait en l’air tandis qu’il lançait des coups bas, derrière son compagnon qui les séparait toujours, déjà chez le diable ou bien près de l’être. Le coup fît mal à l’Italien qui trébucha, Alatriste voulut fondre sur lui et la dague de Malatesta alla se perdre dans son pourpoint qu’elle taillada, faisant sauter boutons et brides de boutonnières. Les deux hommes s’empoignèrent, si près l’un de l’autre que le capitaine sentit sur ses yeux l’haleine de son ennemi avant qu’il ne lui crache au visage. Aveuglé, il ferma les yeux un instant, ce qui permit à l’autre de lui donner un bon coup de dague qui l’aurait transpercé de part en part s’il n’avait pas été dévié par la ceinture de cuir du capitaine. Le coup trancha cependant les vêtements et la chair d’Alatriste qui ressentit un frisson et une forte douleur quand la lame d’acier toucha l’os de sa hanche. Craignant de s’évanouir, il donna un coup avec le pommeau de sa biscayenne sur le visage de Malatesta et le sang se mit à couler sur le front de l’Italien, arrosant les cratères et les cicatrices de sa peau, poissant ses fines moustaches. Dans ses yeux fixes et opiniâtres comme ceux d’un serpent dansait maintenant une lueur de peur. Alatriste ramena son coude en arrière et l’abreuva de coups, frappant sa cape, son pourpoint, le vide, le mur et enfin, plusieurs fois, son adversaire. Malatesta poussa un grognement de douleur et de rage. Aveuglé par le sang, il donnait des coups de dague au hasard, d’autant plus dangereux qu’ils étaient moins prévisibles. Sans compter celle au front, il avait au moins trois blessures.
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