Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra
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Personne, pas même Quevedo ou Guadalmedina, n’avait jamais entendu Diego Alatriste parler si longtemps d’une traite. Le conseiller du roi l’écoutait, immobile, impénétrable, à l’exception de ses yeux sagaces où brillait une lueur d’intérêt. Le capitaine parlait d’une voix respectueuse et mélancolique, mais avec une fermeté qui aurait pu paraître un peu rude s’il n’y avait pas eu son regard serein et tranquille, sans la moindre jactance, comme s’il ne faisait qu’énoncer un fait objectif.
— Vous pourrez compter sur moi, répéta-t-il.
Il y eut ensuite un très long silence. Olivares, qui était sur le point de fermer sa portière, s’arrêta. L’homme le plus puissant d’Europe, qui d’un geste pouvait commander des galions chargés d’or et d’argent et déplacer des armées d’un bout à l’autre d’une carte, regarda fixement l’ancien soldat. Sous sa terrible moustache noire, le conseiller semblait sourire.
— Pardieu, dit-il.
Il le regarda pendant ce qui sembla être une éternité. Puis, très lentement, il prit une feuille de papier dans un cartable en maroquin et écrivit quatre mots au crayon : Alquézar. Huesca. Livre vert. Il les relut plusieurs fois, songeur, puis finit par tendre la feuille de papier à Diego Alatriste, en prenant tout son temps, comme s’il hésitait encore à le faire.
— Vous avez parfaitement raison, capitaine, murmura-t-il, toujours pensif, avant de jeter un coup d’œil à l’épée sur laquelle Alatriste posait sa main gauche. On ne sait jamais.
VIII
UNE VISITE NOCTURNE
Deux coups sonnaient à San Jerónimo quand Diego Alatriste introduisit très doucement la clé dans la serrure. Son appréhension se changea en soulagement quand celle-ci, huilée de l’intérieur dans l’après-midi, pivota avec un léger déclic. Il poussa la porte qui tourna sur ses gonds sans le moindre grincement. Auro clausa patent. L’or ouvre les portes, aurait dit le père Ferez. Peu importait que cet or provienne de la bourse du comte de Guadalmedina plutôt que de la maigre escarcelle du capitaine Alatriste. L’argent n’a pas d’odeur. Il avait permis d’acheter les clés et le plan de cette maison. Grâce à lui, quelqu’un allait avoir une désagréable surprise.
Alatriste avait pris congé quelques heures plus tôt de Don Francisco, quand il avait accompagné le poète jusqu’à la rue des Postes avant de le voir s’éloigner au galop, monté sur un bon cheval, en costume de voyage, épée, portemanteau et pistolet sur l’arçon de la selle, avec dans la basane de son chapeau les quatre mots que le comte d’Olivares leur avait confiés. Guadalmedina, qui approuvait le voyage du poète, n’avait pas témoigné du même enthousiasme pour l’aventure, qu’Alatriste se disposait à entreprendre cette nuit-là. Mieux vaut attendre, avait-il dit. Mais le capitaine ne pouvait pas attendre. Le succès du voyage de Quevedo n’avait rien d’assuré. Il fallait qu’il fasse quelque chose en attendant. Et c’est précisément ce qu’il était en train de faire.
Il sortit sa dague, la prit dans sa main gauche et traversa la cour en essayant de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller les domestiques. Au moins l’un d’eux, celui qui avait remis les clés et le plan aux agents d’Alvaro de la Marca, dormirait cette nuit comme un loir, sourd, muet et aveugle. Mais il y en avait une demi-douzaine d’autres et ils pourraient prendre mal qu’on vienne troubler leur sommeil à pareille heure. Le capitaine avait donc pris les précautions usuelles de son métier. Il était vêtu de noir, sans cape ni chapeau qui puisse le gêner ; à la ceinture, il portait un de ses pistolets, chargé et armé, et il avait ajouté à son épée et à sa dague le vieux gilet de peau de buffle qui lui rendait tant de services dans ce Madrid qu’Alatriste lui-même contribuait plus qu’un peu à rendre insalubre. Quant aux bottes, elles étaient restées chez Juan Vicuna. Il leur avait préféré des brogues de cuir à semelle de paille, très commodes pour se déplacer avec la rapidité et le silence d’une ombre : souvenir de temps encore plus difficiles, quand il fallait se glisser la nuit entre les fascines et les tranchées pour égorger les hérétiques dans les bastions flamands, dans de cruels coups de main où personne ne faisait de quartier.
La maison était sombre et silencieuse. Alatriste trébucha contre la margelle d’une citerne. Il en fit le tour à tâtons et trouva finalement la porte qu’il cherchait. La seconde clé fit parfaitement son travail et le capitaine se retrouva dans un escalier assez large. Il monta, retenant son souffle et remerciant le ciel que les marches soient de pierre et non de bois grinçant. Arrivé sur le palier, il s’arrêta à l’abri d’une lourde armoire pour s’orienter. Puis il fit quelques pas, hésita un peu dans l’ombre du couloir, compta deux portes sur la droite et entra, biscayenne au poing, l’autre main sur l’épée pour l’empêcher de heurter quelque chose. Devant la fenêtre, dans la douce lumière d’une petite lampe à huile, Luis d’Alquézar ronflait en toute quiétude. Diego Alatriste ne put s’empêcher de sourire intérieurement. Son puissant ennemi, le secrétaire du roi, avait peur de dormir dans le noir.
Mal réveillé, Alquézar tarda à comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un cauchemar. Il fallut qu’il fasse le geste de se tourner sur l’autre côté pour se rendormir et que la dague qu’il avait sous le menton l’en empêche avec une douloureuse piqûre pour qu’il comprenne qu’il ne s’agissait pas d’un mauvais rêve mais d’une amère réalité. Épouvanté, il se dressa en sursaut sur son séant tandis qu’il ouvrait la bouche pour crier, les yeux écarquillés. Mais la main de Diego Alatriste l’en empêcha sans ménagement.
— Un seul mot, murmura le capitaine, et je vous tue.
Entre le bonnet de nuit et la main de fer qui le bâillonnait, les yeux et la moustache du secrétaire du roi étaient parcourus de spasmes de frayeur. À quelques pouces de son visage, la petite lampe à huile éclairait faiblement le profil aquilin d’Alatriste, sa moustache fournie, la longue lame de sa dague.
— Vous avez des gardes armés ? L’autre fît signe que non. Son haleine mouillait la paume du capitaine.
— Vous savez qui je suis ?
Les yeux remplis d’épouvanté battirent un peu, puis la tête fit un signe affirmatif. Et lorsque Alatriste retira sa main de la bouche de Luis d’Alquézar, celui-ci resta muet, la bouche ouverte, figé par la stupeur, regardant l’ombre penchée au-dessus de lui comme on regarde une apparition. Le capitaine appuya un peu plus avec sa dague sur le cou du secrétaire.
— Qu’allez-vous faire du petit ?
Alquézar regardait la dague avec des yeux exorbités. Son bonnet de nuit était tombé sur l’oreiller et la petite lampe éclairait ses cheveux clairsemés, gras et ébouriffés qui accentuaient la mesquinerie de cette tête ronde, de ce gros nez, de cette petite barbe étroite.
— J’ignore de qui vous me parlez, articula-t-il d’une voix faible et rauque.
La menace de la lame ne suffisait pas à lui faire dissimuler sa fureur. Alatriste appuya un peu plus sur sa dague jusqu’à lui arracher un gémissement.
— Alors je vous tue sur-le-champ, aussi vrai qu’il y a un Dieu.
L’autre poussa un gémissement angoissé. Immobile, il n’osait même plus battre des paupières. Les draps et sa chemise de nuit sentaient la sueur aigre, la peur et la haine.
— Il n’est pas en mon pouvoir, finit-il par balbutier. L’Inquisition…
— Foutre de l’Inquisition ! Le père Emilio Bocanegra, vous, et c’est tout.
Alquézar leva la main très lentement, sans cesser de regarder du coin de l’œil la lame d’acier appuyée sur sa gorge.
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