Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra
Здесь есть возможность читать онлайн «Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Les bûchers de Bocanegra
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Les bûchers de Bocanegra: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les bûchers de Bocanegra»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Les bûchers de Bocanegra — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les bûchers de Bocanegra», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
— Personne ne le sait, dit le comte en rejetant la fumée par le nez. Alquézar travaille peut-être pour d’autres. Ce qui est sûr, c’est qu’il a la bourse large et qu’il corrompt tout ce qu’il touche. Jusqu’au favori qui aurait parfaitement pu le renvoyer à Huesca et qui le traite maintenant avec beaucoup d’égards. On dit qu’il aspire à la charge de protonotaire d’Aragon, et même à celle de secrétaire du cabinet privé… S’il y parvient, il sera intouchable.
Diego Alatriste semblait plongé dans ses réflexions. Il posa sur sa paillasse sa pierre à affûter et passa un doigt sur le fil de sa dague. Puis, très lentement, il fit glisser la biscayenne dans son fourreau. Ce n’est qu’alors qu’il leva les yeux vers Guadalmedina.
— Il n’y a donc aucun moyen d’aider Inigo ? Derrière la fumée de la pipe, le comte fit une grimace de pitié.
— J’ai peur que non. Tu sais comme moi que celui qui tombe entre les mains de l’Inquisition se trouve pris dans une machine aussi implacable qu’efficace… – il fronça les sourcils en se caressant le menton d’un air pensif. Ce qui me surprend, c’est qu’ils ne t’aient pas pris.
— Je me cache.
— Je parle d’autre chose. Ils disposent de moyens pour savoir tout ce qu’ils veulent savoir. Mais ils n’ont même pas fouillé ta maison… Ils n’ont donc pas encore de preuves contre toi.
— Ils se moquent bien des preuves, dit Don Francisco en s’emparant du pichet de muscat. On les fabrique ou on les achète – et il se mit à réciter entre deux gorgées de vin :
Car l’honneur ils s’assoient dessus, et tout privilège est déchu…
Guadalmedina allait porter la pipe à sa bouche. Il arrêta son geste.
— Non. Pardonnez-moi, señor Quevedo. Le Saint-Office est très pointilleux sur certaines choses. S’il n’y a pas de preuves, Bocanegra aura beau jurer que le capitaine est plongé jusqu’au cou dans cette affaire, le Conseil suprême n’approuvera jamais qu’on s’en prenne à lui. S’ils ne font rien d’officiel, c’est que le petit n’a pas parlé.
— Ils finissent tous par parler – le poète but une longue gorgée, puis une autre. Et c’est presque un enfant.
— Eh bien, je crois que celui-là ne l’a pas fait, même si c’est un enfant. C’est ce que m’ont donné à entendre les personnes avec lesquelles je me suis entretenu toute la journée. À dire vrai, Alatriste, avec tout l’or que j’ai gaspillé aujourd’hui à ton service, nous pourrions être quittes pour l’affaire des Querquenes… si certaines choses pouvaient se payer avec de l’or.
Alvaro Luis Gonzaga de la Marca y Alvarez de Sidonia, comte de Guadalmedina, grand d’Espagne, confident de Sa Majesté, admiré par les dames de la cour et envié par plus d’un gentilhomme du meilleur sang, adressa à Diego Alatriste un regard complice, un regard d’amitié sincère que personne n’aurait cru possible entre un homme de sa qualité et un obscur soldat qui, loin de la Flandre et de Naples, gagnait sa vie comme spadassin.
— Votre Grâce a-t-elle ce que je lui ai demandé ? fit Alatriste.
Le sourire du comte s’élargit.
— Je l’ai – il posa la pipe pour sortir de son pourpoint un petit paquet qu’il remit au capitaine. Voici.
Une personne moins intime que Don Francisco de Quevedo se serait surprise de la familiarité de l’aristocrate et de l’ancien soldat. Il était notoire que Guadalmedina avait eu recours plus d’une fois à l’acier de Diego Alatriste pour régler des affaires qui nécessitaient une bonne main et peu de scrupules, comme la mort du petit marquis de Soto. Mais cela ne signifiait pas pour autant que celui qui payait contractait une obligation quelconque envers l’autre.
Et encore moins qu’un grand d’Espagne jouissant d’une position à la cour joue les informateurs dans une affaire de l’Inquisition, pour le compte d’un homme dont on pouvait acheter l’épée en secouant simplement une bourse bien pleine. Mais, comme le savait parfaitement Don Francisco de Quevedo, il y avait entre Diego Alatriste et Alvaro de la Marca quelque chose de plus que de sombres histoires résolues ensemble. Près de dix ans plus tôt, alors que Guadalmedina était un jeune homme sans expérience qui accompagnait les galères des vice-rois de Naples et de Sicile lors de la désastreuse journée des Querquenes, il s’était trouvé en fâcheuse posture quand les Maures étaient tombés sur les troupes du roi catholique alors qu’elles traversaient à gué le lac. Le duc de Nocera avec qui était Don Alvaro avait reçu cinq terribles blessures, et de toutes parts accouraient des Arabes armés de cimeterres, de piques et d’arquebuses, décimant les rangs des Espagnols qui finirent par se battre non plus pour le roi mais pour sauver leur peau, tuant pour ne pas mourir, dans une épouvantable retraite, de l’eau jusqu’à mi-corps. Comme le racontait Guadalmedina, tout était perdu. Un Maure se jeta sur lui et il perdit son épée en l’enfonçant dans son corps. Un autre Maure lui donna deux coups de cimeterre au moment où il se décidait à chercher sa dague dans l’eau. Il se voyait déjà mort, ou esclave – et plus la première chose que la seconde – quand un petit groupe de soldats qui résistaient encore et se donnaient du courage en criant « Espagne, Espagne » entendit ses appels au secours malgré la fusillade. Deux ou trois vinrent le secourir en pataugeant dans la boue, bataillant ferme avec les Arabes qui les entouraient. Un de ces soldats arborait une énorme moustache et avait les yeux clairs. Après avoir ouvert la tête d’un Maure avec sa pique, il prit le jeune Guadalmedina à bras-le-corps et le traîna sur la vase rougie par le sang jusqu’aux canots et aux galères qui attendaient devant la plage. Arrivé là, il dut encore se battre, tandis que Guadalmedina perdait son sang sur le sable, entre les tirs d’arquebuse, les flèches et les coups de cimeterre. Finalement, le soldat aux yeux clairs put enfin se jeter à l’eau avec lui et, le prenant sur ses épaules, le porter jusqu’au canot de la dernière galère, tandis que derrière eux montaient les cris des malheureux qui n’avaient pas réussi à s’échapper, massacrés ou réduits à l’esclavage sur cette plage fatidique.
Ces mêmes yeux clairs étaient maintenant devant lui, dans le tripot de Juan Vicuna. Et – comme c’est rarement le cas, sauf chez les cours généreux – Alvaro de la Marca n’avait pas oublié sa dette avec le passage des années. Encore moins quand il sut que le soldat qui lui avait sauvé la vie aux Querquenes, celui que ses camarades appelaient respectueusement capitaine, sans qu’il le soit, s’était aussi battu en Flandre sous les drapeaux de son père, le vieux comte Don Fernando de la Marca. Une dette que, de son côté, Diego Alatriste ne faisait jamais valoir sauf dans des circonstances extrêmes, naguère lors de l’aventure des deux Anglais et aujourd’hui qu’il y allait de ma vie.
— Revenons à notre Inigo, continua Guadalmedina. S’il ne témoigne pas contre toi, Alatriste, tout s’arrête là. Mais il est en prison et apparemment ils portent contre lui des accusations graves.
— Que peut lui faire l’Inquisition ?
— Ce qu’elle veut. La jeune fille, ils vont la brûler, aussi sûr que Christ est Dieu. Quant à lui, tout est possible. Il peut s’en tirer avec quelques années de prison, deux cents coups de fouet ou la caroche. Mais il est sûr qu’il risque le bûcher.
— Et Olivares ? demanda Don Francisco.
Guadalmedina fit un geste vague. Il avait repris la pipe de terre et tirait dessus, les yeux mi-clos derrière la fumée.
— Il a reçu le message et il s’occupera de l’affaire. Mais nous ne devons pas trop attendre de lui… S’il a quelque chose à dire, il nous le fera savoir.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Les bûchers de Bocanegra»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les bûchers de Bocanegra» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Les bûchers de Bocanegra» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.