Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra
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Un ruffian qui passait par là en se rinçant le gosier heurta Don Francisco. Le poète s’interrompit et le coquin, fort mal embouché, se retourna dans un grand tintamarre d’acier.
— Ma foi, vous me gênez, compagnon ! Le poète le regarda nonchalamment et recula un peu, récitant entre ses dents, moqueur :
Vous, Bernard chez les Francs, en Espagne Roland, votre épée est un dard et balafre le lard.
Le fier-à-bras l’entendit. Prenant la mouche, il fit le geste de porter la main à son épée avec beaucoup d’ostentation.
— Par le corps du Christ, dit-il, ni Bernard ni Roland. Je m’appelle Anton Novillo de la Gamella et celui qui me cherche, je lui retaille les oreilles pour lui en faire passer l’envie.
Il avait prononcé ces mots d’un air menaçant, la main sur le pommeau de son épée, mais sans se décider à dégainer, ne sachant à qui il avait à faire. Ses camarades se rapprochèrent, eux aussi avec l’envie d’en découdre, et s’arrêtèrent jambes écartées, dans un grand fracas de lames entrechoquées et avec force retroussements de moustaches. Ils étaient de ceux qui se veulent si braves qu’ils confessent des crimes jamais commis pour se vanter. À eux tous, ils auraient eu raison en un clin d’œil d’un manchot, mais Don Francisco ne l’était nullement. Alatriste vit que le poète dégageait par-derrière sa dague et son épée et que, sans ôter complètement sa cape, il s’en servait maintenant pour se protéger le ventre. Il s’apprêtait à faire de même, car l’endroit était tout trouvé pour jouer les tire-laine, quand un des camarades du matamore – un grand diable coiffé d’un bonnet qui portait en travers de la poitrine un baudrier large d’une paume auquel pendait une énorme flamberge – dit à la cantonade :
— Camarades, nous allons hacher menu ces messieurs et en faire de la chair à saucisse. Je la leur ferai danser, moi, la danse macabée.
Il avait sur le visage plus de points et de marques qu’un livre de musique, sans parler de son accent et de ses manières qui annonçaient un ruffian des bas quartiers de Cordoue – ruffian cordouan et femelle valencienne, disait le refrain. Lui aussi fit mine de vouloir dégainer, mais sans s’y résoudre, attendant qu’un autre comparse vienne les rejoindre. À quatre contre deux, la partie ne lui paraissait pas égale.
C’est alors que Diego Alatriste partit d’un grand éclat de rire, à la surprise de tous.
— Allons, Chie-le-feu, dit-il avec une nonchalance amusée, aie pitié de ce monsieur et de moi. Ne nous tue pas d’un seul coup, mais petit à petit, en souvenir du bon vieux temps.
Stupéfait, le ruffian le regarda, plutôt penaud, cherchant à le reconnaître sous sa cape et dans l’obscurité. Finalement, il se gratta sous son bonnet enfoncé sur ses sourcils broussailleux.
— Par la Vierge, dit-il enfin, si ce n’est pas le capitaine Alatriste.
— En personne. Et la dernière fois que nous nous sommes vus, c’était en prison.
Ce qui était fort vrai de la dernière. Quant à la première, le capitaine, jeté au cachot pour quelques dettes, n’avait pas trouvé mieux à faire, sitôt la porte de la geôle refermée derrière lui, que de porter un couteau de boucher à la gorge de ce Chie-le-feu, Bartolo de son vrai nom, qui passait pour le plus batailleur de la prison. Le geste avait valu à Diego Alatriste la réputation d’un homme qui n’a pas froid aux yeux, sans parler du respect du Cordouan et des autres prisonniers. Respect qui se transforma en loyauté quand il leur distribua les potages et les bouteilles de vin que lui envoyaient Caridad la Lebrijana et ses amis pour rendre son séjour moins austère. Une fois remis en liberté, le capitaine avait continué à lui faire parvenir quelques douceurs de temps en temps.
— Vous alliez tout droit taquiner la sardine sur les galères du roi, monsieur Chie-le-feu, si je me souviens bien.
Les compagnons du brave, dont celui qui se faisait appeler Anton Novillo de la Gamella, avaient changé d’attitude. Ils suivaient maintenant le déroulement de l’affaire avec une curiosité toute professionnelle et une certaine considération, comme si la déférence que leur compagnon montrait à l’égard de cet homme drapé dans sa cape était un meilleur aval qu’une bulle du pape. De son côté, Chie-le-feu semblait heureux qu’Alatriste soit au courant de son curriculum taudis.
— Pour sûr, monsieur le capitaine – répondit-il, et son ton de voix avait beaucoup changé depuis qu’il avait parlé de faire de la chair à saucisse. J’aurais été jouer des castagnettes avec les fers aux mains et aux pieds sur une galère du roi, si ma sainte femme, Blasa Pizorra, n’avait pas fait des caresses à un greffier. À eux deux, ils ont réussi à adoucir le juge.
— Et que faites-vous ici ? Vous vous êtes réfugié dans une église ou vous n’êtes qu’en visite ?
— Pardieu, si seulement j’étais en visite, se lamenta le fier-à-bras, résigné. Il y a trois jours que moi et mes camarades ici présents, on a troué la peau d’un argousin. On attend que les choses se tassent ou que ma douce moitié mette de côté quelques ducats. Vous savez bien qu’il n’y a pas d’autre justice que celle qui s’achète.
— Je suis content de vous voir.
Dans la pénombre, Bartolo Chie-le-feu ouvrit sa bouche caverneuse et ébaucha ce qui pouvait passer pour un sourire amical.
— Moi aussi, et de vous voir en bonne santé. Morbleu, me voilà à votre disposition ici, à San Ginés, avec ma main et ma rapière pour vous servir – il toucha son épée qui s’entrechoqua à grand bruit avec sa dague et ses poignards –, pour servir Dieu et les camarades, au cas où vous auriez quelqu’un à trucider entre chien et loup – il regarda Quevedo d’un air conciliant, puis se retourna vers le capitaine en portant deux doigts à son bonnet. Et pardonnez l’erreur.
Deux putains passèrent en courant, les jupes retroussées. La guitare s’était tue au coin de la ruelle et un mouvement d’inquiétude agita la racaille du passage. Tous se retournèrent pour regarder.
— Le guet !… Le guet !… s’écria quelqu’un.
Alguazils et argousins arrivaient à grand bruit au coin de la ruelle. On criait : « Place à la justice ! Rendez-vous ! Rendez-vous à la justice du roi ! » La petite lanterne s’éteignit d’un coup pendant que les paroissiens se dispersaient avec la vitesse de l’éclair pour se réfugier dans l’église ou filer vers la Calle Mayor. En moins de temps qu’il n’en faut pour tuer un homme, il ne resta plus une âme dans le passage.
De retour vers la cave de San Miguel, Diego Alatriste fit un long détour pour éviter la Plaza Mayor, puis il s’arrêta devant la Taverne du Turc. De l’autre côté de la rue, protégé par l’obscurité, il observa un moment les volets fermés et la fenêtre éclairée à l’étage, là où vivait Caridad la Lebrijana. Elle était réveillée, ou elle avait laissé une lumière à son intention. Je suis ici et je t’attends, semblait dire le message. Mais le capitaine ne traversa pas la rue. Il se contenta de rester là, parfaitement immobile, engoncé dans sa cape, le chapeau enfoncé sur les yeux, caché dans l’ombre d’un porche. La rue de Tolède et celle de l’Arquebuse semblaient désertes, mais il était impossible de savoir si quelqu’un n’espionnait pas dans l’obscurité d’une entrée. Le capitaine ne pouvait voir que la rue vide et cette fenêtre éclairée où il crut apercevoir une ombre. Peut-être la Lebrijana était-elle éveillée. Peut-être l’attendait-elle. Il se l’imagina dans sa chambre, le cordon de sa chemise de nuit flottant sur ses épaules brunes et nues, et il eut la nostalgie de l’odeur tiède de ce corps qui, malgré les nombreuses guerres qu’il avait livrées à une autre époque, des guerres mercenaires à tant la nuit, les baisers et les mains étrangères, continuait d’être beau, dense et chaud, confortable comme le sommeil, ou comme l’oubli.
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