Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi

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— Voilà le Virgen de Regla, dit le comptable Olmedilla.

Il parlait à voix basse, comme si l’on pouvait nous entendre sur l’autre rive du fleuve, et essuyait son visage avec un mouchoir trempé de sueur. Il était plus pâle que jamais. Marcher et ramper sur les dunes et dans les fourrés n’entrait pas dans ses habitudes ; il fondait sous l’effet de l’effort et de la chaleur. Son index taché d’encre désignait un gros galion, mouillé entre Bonanza et Sanlúcar, à l’abri d’une langue de sable que la marée descendante commençait à découvrir. Il avait l’avant tourné dans la direction de la brise du sud qui ridait la surface de l’eau.

— Et celui-là, ajouta-t-il en indiquant un autre plus proche, c’est le Niklaasbergen.

Je suivis le regard d’Alatriste. Le capitaine, le bord de son chapeau rabattu sur les yeux pour les protéger du soleil, observa avec soin le galion hollandais. Il était mouillé à l’écart, près de notre rive, vers la pointe de San Jacinto et la tour de vigie qui s’élevait là pour prévenir les incursions des pirates barbaresques, hollandais et anglais. Le Niklaasbergen était une hourque noire de goudron, avec trois mâts dont les voiles étaient carguées sur les vergues. Il était trapu et laid, semblait peu manouvrant, avec une poupe très haute peinte, sous la lanterne, en blanc, rouge et jaune ; un bateau des plus communs, fait pour le transport, et qui n’attirait pas l’attention. Il pointait également sa proue vers le sud, et ses sabords étaient ouverts pour ventiler les ponts inférieurs. On ne voyait guère de mouvement à bord.

— Il était mouillé à côté du Virgen de Regla jusqu’au lever du jour, expliqua Olmedilla. Ensuite, il est venu s’ancrer ici.

Le capitaine étudiait chaque détail du paysage, comme un rapace avant de se lancer aveuglément sur sa proie.

— Ont-ils déjà embarqué tout l’or ? demanda-t-il.

— Il en manque une partie. Ils n’ont pas voulu rester bord à bord pour ne pas éveiller les soupçons… Ils transborderont le reste quand la nuit sera tombée, dans des canots.

— De combien de temps disposons-nous ?

— Il ne lèvera pas l’ancre avant demain, avec la marée haute.

Olmedilla indiqua les pierres d’un ancien abri de madrague en ruine qui se trouvait sur le rivage. Plus loin, on pouvait voir un banc de sable que la marée basse laissait à découvert.

— Voilà l’endroit, dit-il. De là, même à marée haute, on peut gagner le rivage à pied.

Alatriste plissa davantage les yeux. Il observait d’un air méfiant des rochers noirs tapis sous l’eau un peu plus au large.

— Ce sont les hauts-fonds que l’on appelle les rochers du Cap, dit-il. Je m’en souviens fort bien… Les galères avaient toujours soin de les éviter.

— Je ne crois pas que nous ayons à nous en préoccuper, répondit Olmedilla. À cette heure-là, nous aurons la marée, la brise et le courant du fleuve pour nous.

— Cela vaut mieux. Parce que si, au lieu d’échouer la quille sur le sable, nous donnions sur ces rochers, nous irions par le fond… Et l’or aussi.

En rampant et en essayant de ne pas laisser voir nos têtes, nous battîmes en retraite pour rejoindre les hommes. Ils étaient allongés par terre, sur leurs capes et leurs manteaux, en attendant dans cet état d’hébétude propre à leur métier ; et sans que personne ne leur eût rien demandé, par instinct, ils s’étaient rassemblés dans l’ordre qui serait le leur au moment de l’abordage.

Le soleil disparaissait derrière le bosquet de pins. Alatriste alla s’asseoir sur sa cape, prit l’outre de vin et but une gorgée. J’étendis ma couverture par terre, à côté de Sébastian Copons ; l’Aragonais somnolait sur le dos, un mouchoir sur la figure pour se protéger des mouches, les mains jointes sur la poignée de sa dague. Olmedilla rejoignit le capitaine. Il avait croisé les doigts et se tournait les pouces.

— J’irai avec vous, dit-il à voix basse. Je vis Alatriste s’arrêter de boire et le regarder attentivement.

— Ce n’est pas une bonne idée, répondit-il au bout d’un instant.

Le teint blême du comptable, sa petite moustache, sa barbiche dépeignée par le voyage, lui donnaient un aspect fragile ; mais il serrait les lèvres, obstiné.

— Cela relève de mes obligations, insista-t-il. Je suis agent du roi.

Le capitaine resta un moment pensif, en essuyant du dos de la main le vin de sa moustache. Finalement, il posa l’outre et s’allongea sur le sable.

— Comme il vous plaira, dit-il soudain. Moi, je ne me mêle jamais des questions d’obligations.

Il resta encore un peu sans parler, réfléchissant. Puis il haussa les épaules.

— Vous irez avec le groupe de proue, dit-il enfin.

— Pourquoi pas avec vous ?

— Ne mettons pas tous les œufs dans le même panier. Olmedilla me lança un regard, que je soutins sans sourciller.

— Et le garçon ?

Alatriste me regarda d’un air faussement distrait, puis il défit la boucle de son ceinturon qu’il ôta avec l’épée et la dague pour l’enrouler ensuite autour des armes. Il mit le tout sous la couverture pliée qui lui servait d’oreiller et défit son pourpoint.

— Iñigo viendra avec moi.

Il s’allongea, le chapeau sur la figure, bien décidé à se reposer. Olmedilla gardait les doigts croisés, observait le capitaine et se tournait de nouveau les pouces. Son impassibilité semblait un peu moins affirmée qu’à l’habitude ; comme si une idée qu’il ne parvenait pas à exprimer s’agitait dans sa tête.

— Et que se passera-t-il, capitaine, dit-il enfin, si le groupe de proue est en retard, ou s’il ne parvient pas à nettoyer le pont à temps ?… Je veux dire, si… enfin… s’il vous arrive quelque chose ?

Alatriste ne bougea pas sous le chapeau qui cachait ses traits.

— Dans ce cas, dit-il, le Niklaasbergen ne sera plus mon affaire.

Je m’endormis. Comme bien souvent dans les Flandres avant une marche ou un combat, je fermai les paupières et profitai du temps qui était devant moi pour reprendre des forces. Ce fut d’abord une somnolence indécise, où j’ouvrais par instants les yeux pour percevoir les dernières lueurs du jour, les corps étendus alentour, leurs respirations et leurs ronflements, les conversations à voix basse et la forme immobile du capitaine, le chapeau rabattu. Puis le sommeil se fit plus profond, et je me laissai flotter sur des eaux noires et calmes, à la dérive dans une mer immense sillonnée de voiles innombrables qui la couvraient jusqu’à l’horizon. Finalement, Angelica d’Alquézar apparut, comme tant d’autres fois. Et cette fois je me noyai dans ses yeux et sentis de nouveau sur mes lèvres la douce pression des siennes. Je cherchai autour de moi, pour trouver quelqu’un à qui crier mon bonheur ; et là-bas, immobiles dans la brume d’un canal flamand, se tenaient les ombres de mon père et du capitaine Alatriste. Je les rejoignis en barbotant dans la boue, juste à temps pour dégainer mon épée face à une immense armée de spectres qui sortaient de leurs tombes, soldats morts, avec leurs plastrons et leurs morions rouilles, qui brandissaient des armes dans leurs mains décharnées en nous regardant du fond de l’abîme de leurs orbites vides. J’ouvris la bouche pour hurler en silence des paroles anciennes qui avaient perdu leur sens, car le temps les avait emportées une par une.

Quand je m’éveillai, la main du capitaine Alatriste était posée sur mon épaule. « C’est l’heure », murmura-t-il tout bas, en frôlant presque mon oreille de sa moustache. J’ouvris les yeux sur la nuit. Personne n’avait allumé de feu, on ne voyait aucune lumière. Le mince croissant de lune n’éclairait presque plus ; mais c’était suffisant pour apercevoir de vagues profils, les silhouettes noires qui s’agitaient autour de moi. J’entendis des épées glisser hors des fourreaux, des boucles de ceinturons et de baudriers se fermer, des phrases brèves chuchotées. Les hommes ajustaient leurs vêtements, échangeaient leurs chapeaux contre des foulards ou des mouchoirs noués autour de la tête et enveloppaient leurs armes dans des chiffons pour ne pas être trahis par le bruit des fers entrechoqués. Comme l’avait ordonné le capitaine, les pistolets étaient laissés sur place, avec le reste des bagages. L’abordage du Niklaasbergen se ferait à l’arme blanche.

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