Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi

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— Le plan, poursuivit Alatriste, consiste à couper la chaîne de l’ancre pour que le bateau dérive jusqu’à la côte et s’échoue sur une des langues de sable qui font face à la pointe de San Jacinto. À cette fin, le groupe de proue emportera deux haches… Tout le monde restera à bord jusqu’à ce que le bateau touche le fond sur la barre… Alors nous irons à terre : de cet endroit, on peut la rejoindre en ayant de l’eau jusqu’à la poitrine ; et nous laisserons l’affaire entre les mains d’autres gens, qui sont prévenus.

Les hommes se regardèrent. Du bosquet de pins venait le crissement monotone des cigales. Avec le bourdonnement des mouches qui nous assaillaient par essaims, ce fut le seul son que l’on entendit pendant que chacun s’enfermait dans ses méditations.

— Y aura-t-il une forte résistance ? demanda Juan Jaqueta, qui mordillait ses favoris d’un air pensif.

— Je ne sais pas. Pour le moins, on peut s’attendre à une résistance raisonnable.

— Combien y a-t-il d’hérétiques à bord ?

— Ce ne sont pas des hérétiques, ce sont des Flamands catholiques, mais cela revient au même. Disons entre vingt et trente, encore que beaucoup sauteront par-dessus bord… Ah ! Un point important : tant qu’il restera un homme vivant dans l’équipage, aucun de nous ne prononcera un mot d’espagnol.

Alatriste regarda Saramago le Portugais, qui écoutait attentivement, avec son allure grave d’hidalgo maigre, le livre habituel dépassant de la poche de son pourpoint.

— Ce serait bien venu que ce gentilhomme crie quelque chose dans sa langue, et que ceux qui connaissent des mots d’anglais ou de flamand en laissent aussi tomber quelques-uns…

Le capitaine se permit un léger sourire sous la moustache.

— L’idée est que nous sommes des pirates.

Cela détendit l’atmosphère. Il y eut des rires, et les hommes échangèrent des regards amusés. Avec pareille compagnie, la chose n’était pas si éloignée de la réalité.

— Et que fera-t-on de ceux qui ne se jetteront pas à l’eau ? Voulut savoir Mascarúa.

— Aucun membre de l’équipage n’arrivera vivant sur le banc de sable… Plus nous en effrayerons au début, moins nous aurons à en tuer.

— Et les blessés, ou ceux qui demanderont quartier ?

— Cette nuit, il n’y aura pas de quartier. Certains sifflèrent entre leurs dents. Il y eut des battements de paumes moqueurs et des rires étouffés.

— Et nos blessés à nous ? demanda Ginesillo le Mignon.

— Ils descendront à terre avec nous et ils seront soignés. Là nous recevrons tous notre dû, et chacun rentrera chez lui.

— Et s’il y a des morts… ?

Le Brave des Galions souriait de toute sa face balafrée.

— Toucherons-nous la somme fixée, ou partagerons-nous leur part à la fin ?

— On verra.

Le ruffian observa ses camarades puis accentua son sourire.

— Ce serait bien de voir dès maintenant, dit-il, d’un air hypocrite.

Alatriste ôta très lentement son chapeau et passa une main dans ses cheveux. Puis il le remit. La façon dont il regardait l’autre ne permettait pas la moindre équivoque.

— Bien, pour qui ?

Il avait parlé en faisant traîner les mots, et à voix très basse ; avec une considération à laquelle même un enfant à la mamelle n’eût pas accordé la moindre confiance. Le Brave des Galions non plus, car il saisit le message, détourna les yeux et ne dit plus rien. Le comptable Olmedilla s’était un peu rapproché du capitaine et lui glissa quelques mots à l’oreille. Mon maître acquiesça.

— Il reste un point important que vient de me rappeler ce gentilhomme… Personne, sous aucun prétexte — Alatriste promenait son regard de braise sur l’assistance —, absolument personne, ne descendra dans les cales du navire ; il n’y aura ni butin personnel, ni rien de rien.

Sangonera leva la main, curieux.

— Et si un membre de l’équipage va s’y fourrer ?

— En ce cas, je dirai qui doit descendre le chercher.

Le Brave des Galions caressait pensivement ses cheveux graisseux réunis en queue-de-rat. Puis il finit par lâcher ce que tous les autres n’osaient dire.

— Et qu’y a-t-il dans ce tabernacle, que l’on ne peut voir ?

— Ce n’est pas votre affaire. D’ailleurs, ce n’est même pas la mienne. J’espère n’avoir à le rappeler à personne. L’autre éclata d’un rire grossier.

— Comme s’il y allait de la vie. Alatriste le regarda fixement.

— C’est bien cela.

— Tudieu, c’est aller trop loin…

Le ruffian se campait sur une jambe puis sur l’autre, en fanfaronnant.

— Sur ma foi, souvenez-vous que les hommes avec qui vous traitez ne sont pas des agneaux disposés à supporter pareille menace. Chez moi et chez les camarades, ce genre de propos…

— Ce que vous pouvez supporter ou non, monsieur, je m’en moque éperdument, l’interrompit sèchement Alatriste. C’est ainsi, tout le monde a été prévenu, et personne ne peut revenir en arrière.

— Et si cela nous déplaît, maintenant ?

— Voilà des paroles bien scélérates…

Le capitaine passa lentement ses doigts sur sa moustache, puis il fit un geste pour indiquer la pinède.

— Quant à votre cas, monsieur, ce sera pour moi un plaisir d’en discuter en tête à tête avec vous dans ce bosquet.

Le bravache lança un appel silencieux à ses camarades. Certains l’observaient avec une discrète solidarité, et d’autres non. Pour sa part, son épais sourcil froncé, Bartolo Chie-le-Feu s’était levé pour s’approcher, l’air menaçant, et protéger le capitaine ; moi-même, je portai la main à mon dos pour tâter ma dague. La plupart des hommes détournaient les yeux, souriaient à demi ou regardaient Alatriste caresser froidement la coquille de son épée. L’idée d’assister à une bonne querelle où le capitaine jouerait le rôle du maître d’escrime ne semblait déranger personne. Beaucoup étaient au courant de ses états de service et avaient eu l’occasion de les narrer aux autres ; et le Brave des Galions, avec son arrogance grossière et ses grands airs de rodomont, du genre qui se vantent d’en avoir tué sept d’un coup — ce qui, même dans cette confrérie, passe pour exagéré —, n’attirait pas les sympathies.

— Nous en reparlerons plus tard, dit enfin le ruffian.

Il avait eu le temps de réfléchir, mais il ne voulait pas perdre la face. Plusieurs compères eurent une moue de déception, ou se donnèrent des coups de coude. Dommage. Pas de bosquet pour ce soir.

— Nous en reparlerons, dit suavement Alatriste, quand vous voudrez.

Personne ne discuta davantage, ni ne répondit à l’invite, ni ne fit mine d’y prétendre. Tout resta calme, Chie-le-Feu défronça le sourcil, et chacun alla vaquer à ses occupations. C’est alors que je remarquai que Sebastián Copons retirait sa main de la crosse de son pistolet.

Les mouches bourdonnaient en se posant sur nos visages quand nous passâmes avec précaution la tête au-dessus de la crête de la grande dune. Devant nous, la barre de Sanlúcar était très bien éclairée par la lumière du soir. Entre l’anse de Bonanza et la pointe de Chipiona où, sur une largeur d’environ une lieue, le Guadalquivir débouchait sur la mer, l’estuaire du fleuve était une forêt de mâts pavoisés et de voiles de bateaux, hourques, galéasses, caravelles, navires petits et grands, embarcations côtières ou océanes mouillées entre les bancs de sable ou en mouvement dans tous les sens, et cela se prolongeait le long de la côte du levant, en direction de Rota et de la baie de Cadix. Certains attendaient la marée montante pour gagner Séville, d’autres déchargeaient leur cargaison dans des barges, ou encore appareillaient pour se rendre à Cadix après avoir reçu la visite des agents royaux venus vérifier ce qu’ils transportaient. Au loin, sur l’autre rive, nous pouvions voir Sanlúcar qui prospérait sur le côté gauche, avec ses maisons neuves descendant jusqu’au bord de l’eau et la ville ancienne fortifiée sur la colline, où se détachaient les tours du château, le palais des ducs, l’église Majeure et le bâtiment de la vieille douane qui enrichissait tant de gens par des journées comme celle-ci. La ville basse, dorée par la lumière du soleil, le sable de sa marine parsemé de petites barques de pêche échouées, grouillait de gens, et des petits canots à voile faisaient la navette entre elle et les navires.

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