Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi
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— A bord, dit-il.
Un à un, Copons en tête, les ruffians passèrent près d’Alatriste, et le fanal de la proue les éclaira à mesure qu’ils montaient dans la barque dans un grand fracas de toute la ferraille qu’ils portaient sur eux. La plupart masquaient leur figure en passant devant la lumière, mais d’autres la laissaient découverte par indifférence ou défi. Quelques-uns, même, s’arrêtèrent pour lancer un regard curieux aux trois hommes emmitouflés qui assistaient à l’étrange défilé sans souffler mot. Le comptable Olmedilla s’arrêta un instant près du capitaine, en contemplant les gens du bateau, l’air préoccupé, comme s’il hésitait à leur adresser la parole. Il choisit de ne pas le faire, passa une jambe au-dessus de la lisse de notre barque et, entravé par son manteau, il fût tombé à l’eau si de fortes poignes n’étaient venues le secourir pour le basculer à l’intérieur. Le dernier fut Bartolo Chie-le-Feu, qui portait l’autre fanal et me le passa avant d’embarquer en faisant autant de vacarme que s’il eût porté la moitié de la Biscaye dans sa ceinture et ses poches. Mon maître restait toujours immobile, observant les hommes de l’autre bateau.
— Voilà, dit-il, sans se départir de son ton sec.
— Ce ne me semble pas mauvaise troupe, dit l’emmitouflé grand et gros.
Alatriste le regarda en tentant de percer l’obscurité. Il avait déjà entendu cette voix. Le troisième emmitouflé, celui qui était plus mince et de moindre taille, se tenait entre le gros et Guadalmedina, il avait assisté en silence à l’embarquement des hommes et étudiait maintenant le capitaine avec beaucoup d’attention.
— Sur ma vie, dit-il enfin, ces gens me font peur.
Il avait une voix neutre et distinguée. Une voix habituée à ne jamais être contredite. En l’entendant, Alatriste se figea comme une statue de pierre. Pendant quelques instants, j’entendis sa respiration, calme et très mesurée. Puis il posa une main sur mon épaule.
— Monte à bord ! ordonna-t-il.
J’obéis, en emportant notre bagage et le fanal. Je sautai sur le pont et allai m’installer à l’avant, parmi les hommes enveloppés dans leurs capes qui sentaient la sueur, le fer et le cuir. Copons me ménagea une place, et je m’assis sur mon ballot. De là, je vis Alatriste debout sur la rive, qui regardait toujours les emmitouflés du bateau. Puis il leva une main comme pour ôter son chapeau, mais il n’acheva pas son geste — se bornant à en toucher le bord en manière de salut —, rejeta sa cape sur ses épaules et embarqua à son tour.
— Bonne chasse, dit Guadalmedina.
Personne ne répondit. Le patron avait largué les amarres, et le matelot, après nous avoir écartés de la berge en s’arc-boutant sur une rame, hissait la voile. Et ainsi, aidée par le courant et la faible brise qui soufflait de terre, fendant le faible reflet des rares lumières de Séville et de Triana dans l’eau noire, notre barque glissa lentement sur le fleuve.
Tandis que nous descendions le Guadalquivir, d’innombrables étoiles scintillaient au ciel, et les arbres et les taillis défilaient à droite et à gauche comme des ombres noires et serrées. Séville était très loin derrière nous, de l’autre côté des méandres du fleuve, et la fraîcheur nocturne imprégnait d’humidité les planches de la barque et nos capes. Couché près de moi, le comptable Olmedilla grelottait de froid. Je contemplais la nuit, la couverture jusqu’au menton et la tête posée sur le ballot, observant de temps en temps la silhouette immobile d’Alatriste, assis à l’arrière, à côté du patron. Au-dessus de ma tête, la tache claire de la voile oscillait avec le courant, couvrant et découvrant les petits points lumineux qui parsemaient la voûte céleste.
Presque tous les hommes gardaient le silence. Les formes noires de la troupe se serraient dans l’espace étroit de la barque. Se mêlant au bruit de l’eau, on entendait des respirations somnolentes et des ronflements rauques, et parfois un chuchotement venant de ceux qui restaient éveillés. Quelqu’un chantait une romance en sourdine. À côté de moi, le chapeau rabattu sur le visage, bien emmailloté dans sa cape, Sebastián Copons dormait comme une souche.
La dague s’enfonçait dans mes reins, et je finis par l’enlever. Pendant un moment, admirant les étoiles, les yeux bien ouverts, je voulus penser à Angelica d’Alquézar ; mais son image s’effaçait tout le temps, disparaissant devant l’incertitude du sort qui nous attendait plus bas sur le fleuve. J’avais entendu les instructions d’Álvaro de la Marca au capitaine, de même que les conversations de celui-ci avec Olmedilla, et je connaissais les grands traits du plan d’attaque du galion flamand. Le principe consistait à l’aborder pendant qu’il était mouillé sur la barre de Sanlúcar, à couper ses amarres et à profiter du courant et de la marée, qui étaient favorables cette nuit-là, pour le conduire à la côte et, une fois là, transporter le butin sur la plage où l’attendrait une escorte officielle prévue à cet effet : un détachement de la garde espagnole, qui, à cette heure, devait être en train d’arriver à Sanlúcar par voie de terre, et qui guetterait discrètement le moment d’intervenir. Quant à l’équipage du Niklaasbergen, il était composé de marins et non de soldats, qui, de plus, seraient pris par surprise. En ce qui concernait leur sort, les instructions étaient sans équivoque : quoi qu’il arrive, ce serait mis sur le compte d’une audacieuse incursion de pirates. Et s’il est quelque chose de sûr dans la vie, c’est que les morts ne parlent pas.
Le froid se fit plus fort avec l’aube, quand la première clarté découpa les cimes des peupliers qui bordaient la rive orientale. Cela réveilla quelques hommes, qui s’agitèrent en se serrant les uns contre les autres pour trouver un peu de chaleur. Les moins somnolents parlaient à voix basse pour tuer le temps, en faisant circuler une gourde de vin. Il y en avait trois ou quatre qui chuchotaient près de moi, me croyant endormi : Juan Jaqueta, son compère Sangonera, et d’autres. Et ils parlaient du capitaine Alatriste.
— Il est resté le même… disait Jaqueta. Muet et calme comme la mère qui l’a mis au monde.
— On peut lui faire confiance ? demanda un ruffian.
— Comme à une bulle papale. Il a passé un bout de temps à Séville, vivant de son épée et sans faire de manières. Nous avons partagé le même air et les mêmes orangers pendant une saison… Une mauvaise affaire à Naples, m’a-t-on dit. Une mort à la clé.
— On dit que c’est un ancien soldat et qu’il a été dans les Flandres.
— Oui.
Jaqueta baissa la voix.
— Comme cet Aragonais qui dort là-bas, et le garçon… Mais avant, il a fait l’autre guerre, Nieuport et Ostende.
— La main est bonne ?
— Et comment. Et il est aussi fort vicieux, et de méchant caractère…
Jaqueta s’arrêta un instant pour faire un emprunt à la gourde ; j’entendis le vin couler dans son gosier.
— Quand il te regarde avec ces yeux qui ressemblent à des glaçons, il ne te reste plus qu’à débarrasser le plancher. Je l’ai vu, d’un coup de lame, faire dans un casaquin des dégâts que ne ferait pas une balle.
Il y eut une pause et d’autres visites au vin. Je supposai que les ruffians observaient mon maître, toujours immobile à l’arrière, près du patron qui tenait la barre.
— Il est réellement capitaine ? demanda Sangonera.
— Je ne crois pas, répondit son compère. Mais tout le monde l’appelle le capitaine Alatriste.
— C’est vrai qu’il ne semble pas causant.
— Non. Il est de ceux qui parlent plus avec leur épée qu’avec leur langue. Et, sur ma foi, il sait encore mieux se battre que se taire… Une de mes connaissances était avec lui sur les galères de Naples, voici dix ou quinze ans, lors d’une incursion dans le détroit de Constantinople. Il m’a conté que les Turcs les ont abordés après avoir tué presque tout le monde à bord, et qu’Alatriste et une douzaine de survivants ont battu en retraite dans la coursie en continuant de se battre pied à pied ; ils se sont retranchés sur la conille, faisant un grand carnage de Turcs, jusqu’à ce qu’ils soient eux-mêmes tous morts ou blessés… Et les Turcs les emmenaient déjà pour passer le détroit, quand ils ont eu la bonne fortune de tomber sur deux galères de Malte qui leur ont épargné de se voir ramer pour le reste de leurs jours.
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