Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi

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— J’aurais aimé jeter un coup d’œil à vos recrues, dit-il en nettoyant ses lunettes avec un mouchoir qu’il avait sorti de la manche de son pourpoint.

— Moi aussi, affirma Guadalmedina. Sur ma foi, ce doit être une troupe haute en couleur. Mais nous ne pouvons pas nous mêler trop de l’affaire… À partir de maintenant, la responsabilité t’appartient, Alatriste…

Le poète remit ses lunettes. Il tordait sa moustache dans une mimique sarcastique.

— Voilà qui est bien de la manière d’Olivares… Si tout se passe bien, il n’y aura pas d’honneurs publics, mais si cela se passe mal, il y aura des têtes qui rouleront.

Il but quelques longues gorgées et contempla le vin d’un air pensif.

— Parfois, ajouta-t-il, sincère, je m’inquiète de vous avoir embarqué dans cette histoire, capitaine.

— Rien ne m’y oblige, dit Alatriste, inexpressif. Il tenait le regard rivé sur la rive de Triana. Le ton stoïque du capitaine arracha un sourire à Álvaro de la Marca.

— On dit, murmura-t-il en détachant bien les mots, que notre Philippe IV a été mis au courant des détails. Il est enchanté de jouer un tour au vieux Medina Sidonia, en imaginant la tête qu’il fera quand il apprendra la nouvelle… Sans oublier que l’or est l’or, et que Sa Majesté catholique en a besoin comme tout le monde…

— Et même plus, soupira Quevedo. Les coudes sur la table, Guadalmedina baissa encore la voix.

— Ce soir même, en des circonstances qu’il ne m’appartient pas de conter ici, Sa Majesté a demandé qui dirigeait le coup…

Il laissa un instant ses paroles suspendues en l’air, en attendant que nous nous pénétrions bien de leur sens.

— Elle l’a demandé à l’un de tes amis, Alatriste. Tu comprends ?… Et celui-ci lui a parlé de toi.

— Il en a dit merveille, je suppose, dit Quevedo. L’aristocrate le regarda, offensé qu’il pût seulement supposer.

— Par Dieu, s’agissant d’un ami, cela va de soi.

— Et qu’a dit le grand Philippe ?

— Comme il est jeune et qu’il aime les défis, il a montré le plus vif intérêt. Il a même parlé de venir cette nuit incognito sur le lieu de l’embarquement, pour satisfaire sa curiosité… Mais Olivares a poussé des cris d’orfraie.

Un silence gêné s’installa autour de la table.

— Il ne manquait plus que cela, soupira Quevedo. Avoir l’Autrichien sur le dos.

Guadalmedina faisait tourner son pot dans ses mains.

— En tout cas, dit-il après une pause, le succès serait le bienvenu pour nous tous.

Soudain il se souvint de quelque chose, porta la main à son pourpoint et en tira une feuille pliée en quatre. Elle portait le sceau de l’Audience royale et un autre du maître des galères du roi.

— J’oubliais le sauf-conduit, dit-il en la remettant au capitaine. Il vous autorise à descendre le fleuve jusqu’à Sanlúcar… Je regrette d’avoir à te dire qu’une fois là-bas tu devras le brûler. À partir de ce moment, si l’on te pose des questions, tu devras inventer une fable quelconque… L’aristocrate caressait son bouc en souriant.

— Tu pourras toujours expliquer, comme dans la vieille chanson, que tu vas à Sanlúcar pour pêcher la sardine.

— Reste à voir comment se comportera Olmedilla, dit Quevedo.

— Il ne doit sous aucun prétexte aller sur le bateau. Sa présence n’est nécessaire que pour prendre livraison de l’or. C’est à toi qu’incombe de veiller sur sa santé, Alatriste.

Le capitaine regardait la feuille de papier.

— On fera ce qu’on pourra.

— Cela vaut mieux pour nous.

Le capitaine rangea le pli dans la basane de son chapeau. Il était aussi froid qu’à son habitude, mais moi, je m’agitai sur mon tabouret. Trop de roi et trop de comte et duc là-dedans, pour la tranquillité d’esprit d’un simple apprenti soldat.

— Les armateurs du bateau protesteront, naturellement, dit Álvaro de la Marca. Medina Sidonia sera furieux, mais aucun de ceux qui sont mêlés à l’intrigue n’osera piper mot… Avec les Flamands, ce sera différent. Là nous aurons des protestations, des échanges de lettres et une tempête dans les chancelleries. C’est pour cela qu’il faut que tout se présente comme un banal abordage : des bandits, des pirates, des gens de cet acabit…

Il porta le pot à sa bouche avec un sourire malicieux.

— De toute manière, personne ne réclamera un or qui, officiellement, n’existe pas.

— Il ne vous a pas échappé, dit Quevedo au capitaine, que, si quelque chose tourne mal, tout le monde s’en lavera les mains.

— Y compris don Francisco et moi, précisa Guadalmedina sans guère s’encombrer de subtilités.

— C’est cela même. Ignoramus atque ignorabimus.

Le poète et l’aristocrate regardaient Alatriste. Mais le capitaine, qui continuait de contempler fixement la rive de Triana, se borna à acquiescer brièvement de la tête, sans ajouter de commentaires.

— Si c’est le cas, poursuivit Guadalmedina, je te recommande d’ouvrir l’œil, parce que cela risque de chauffer. Et c’est toi qui paieras les pots cassés.

— À supposer qu’on vienne à votre secours, nuança Quevedo.

— En conclusion, martela Álvaro de la Marca, personne, sous aucun prétexte, ne devra porter secours à personne…

Il m’adressa également un bref coup d’œil.

— À personne.

— Ce qui signifie, résuma Quevedo, qui savait mieux que quiconque mettre les points sur les i, que le choix se résume à ces deux perspectives : vaincre, ou se faire tuer sans ouvrir la bouche.

Et ce qu’il disait était si clair que, même énoncé d’une autre façon, je l’aurais compris.

Après avoir pris congé de nos amis, nous descendîmes l’Arenal, le capitaine et moi, jusqu’au pont de bateaux où, ponctuel et rigoureux comme à son habitude, le comptable Olmedilla nous attendait. Il marcha à côté de nous, sec, endeuillé, visage sévère, sans desserrer les lèvres. Le soleil couchant nous éclaira horizontalement tandis que nous traversions le fleuve en direction des murs sinistres du château de l’Inquisition, dont la vue réveillait en moi les pires souvenirs. Nous étions prêts pour l’expédition : Olmedilla avec un long manteau noir, le capitaine portant sa cape, son chapeau, son épée et sa dague, et moi avec un énorme ballot qui contenait, plus discrètement, quelques provisions, deux couvertures de laine, une outre de vin, une paire de pistolets, ma dague — dont j’avais fait réparer la garde dans la rue des Biscayens —, de la poudre et des balles, la rapière de l’alguazil Sánchez, le casaquin en peau de buffle de mon maître, et un autre léger, neuf, en bon daim épais, que nous avions acheté vingt écus chez un fripier de la rue des Francs. Le rendez-vous était à La Cour du Nègre, près de la croix de l’Altozano ; c’est ainsi que, laissant derrière nous le pont et la profusion des grands navires, galères et barques qui étaient amarrés tout le long de la rive jusqu’au port des pêcheurs de crevettes, nous arrivâmes au lieu fixé, juste au moment où la nuit tombait. Triana comptait beaucoup d’auberges bon marché, gargotes, tripots et cabarets à soldats, de sorte que la présence en ces lieux de gens d’épée et de tenues guerrières n’attirait pas l’attention. En réalité, La Cour du Nègre était une auberge infecte dont le patio à ciel ouvert avait été transformé en taverne sur laquelle, les jours de pluie, on tendait une vieille bâche. Les gens s’asseyaient là sans quitter chapeaux ni capes, et compte tenu de la fraîcheur de la nuit et de la qualité des habitués, il était des plus commun que tout le monde fût ainsi dissimulé jusqu’aux sourcils, les épées faisant saillie à la taille et la dague pointant sous la cape. Nous nous installâmes, le capitaine, Olmedilla et moi, à une table située dans un coin, nous commandâmes à boire et à souper, et nous inspectâmes tranquillement les alentours. Plusieurs de nos ruffians étaient déjà là. Je reconnus à une table Ginesillo le Mignon, qui n’avait pas sa guitare avec lui mais, en revanche, une épée énorme à la ceinture, et Guzmán Ramirez, tous deux le chapeau enfoncé jusqu’aux oreilles et la cape rejetée sur l’épaule leur couvrant la moitié de la figure ; et tout de suite après je vis entrer Saramago le Portugais, qui arrivait seul et se mit à lire à la lumière d’une chandelle un livre qu’il avait sorti de sa poche. Là-dessus entra Sebastián Copons, petit, dur et silencieux comme à l’ordinaire, qui alla s’asseoir avec un pichet de vin sans rien regarder, pas même son ombre. Personne ne faisait mine de reconnaître personne, et peu à peu, seuls ou deux par deux, d’autres arrivaient, reins cambrés et regards en coin, faisant résonner tout le fer qu’ils portaient sur eux, prenant place ici et là sans échanger une parole. Le groupe le plus nombreux était composé de trois hommes : Juan Jaqueta aux énormes favoris, son compère Sangonera et le mulâtre Campuzano, que les démarches appropriées du capitaine, par l’intermédiaire de Guadalmedina, avaient libéré de sa retraite ecclésiastique. Tout habitué qu’il fût, le tavernier observait cette affluence de fiers-à-bras avec une méfiance que le capitaine dissipa vite en lui glissant dans les mains quelques pièces d’argent, procédé idoine pour rendre muet, aveugle et sourd le plus curieux des hôteliers, surtout lorsqu’on le complète d’une mise en garde contre l’éventualité de se retrouver, en cas de bavardage, avec une jolie entaille à la gorge. Dans la demi-heure qui suivit, la senne se trouva complètement remplie. À ma grande surprise, car je n’avais pas entendu Alatriste dire quoi que ce fût à son sujet, le dernier à entrer fut Bartolo Chie-le-Feu en personne, un bonnet enfoncé sur son épais et unique sourcil, un large sourire sur sa bouche ébréchée et noire, lequel adressa un clin d’œil au capitaine et alla se promener sous les voûtes, près de nous, faisant semblant de rien avec la même discrétion qu’un ours brun dans une messe de requiem. Et, bien que mon maître ne m’ait jamais rien dit à ce propos, je soupçonne que, même en le sachant plus ruffian de carton-pâte que de bon acier, même en étant sûr qu’il eût pu recruter un meilleur bretteur, le capitaine s’était arrangé pour faire libérer le galérien, plus pour des raisons sentimentales — si tant est que nous pouvons attribuer de telles raisons à Alatriste — que pour autre chose. En tout cas, Chie-le-Feu était là, qui avait bien du mal à dissimuler sa reconnaissance. Et reconnaissant, par Dieu, il pouvait l’être ; car le capitaine évitait au truand six jolies années enchaîné à une rame, à gauler les poissons aux cris de « nagez plus vite » et « souquez ferme ».

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